La Presse Bisontine 268 - Octobre 2024
10 Besançon
La Presse Bisontine n°268 - Octobre 2024
ÉDITION
50 euros l’ensemble
L’Atlas historique de Besançon, un plongeon dans la ville Il aura fallu sept années de travail aux agents
de la direction du patrimoine historique de la Ville de Besançon pour aboutir à cette somme de plus de 1 000 pages.
C’ est un projet scienti fique et pédagogique à la fois. Puisque cet Atlas historique de Besançon sorti début septembre ne s’adresse pas qu’aux spécia listes ou aux chercheurs, mais peut évidemment intéresser tout Bisontin curieux d’en savoir plus sur sa ville.
Cette somme impressionnante éditée dans la collection des Atlas historiques des villes de France - Besançon est la 55 ème ville de France concernée -, est le fruit de plus de sept années de travail acharné des agents du service patrimoine historique de la Ville, sous la houlette de Marie-Laure Bassi, coordina trice historique, et Thomas Che nal, coordinateur cartogra phique. “Le résultat de ce travail tend vraiment vers l’exhaustivité. Il est le fruit d’une longue et dif ficile aventure” résume Juliette Sorlin, conseillère municipale déléguée aux bibliothèques. “Ce gros bébé qui vient de naître doit servir à penser la ville dans le fait urbain. C’est aussi un for midable outil de travail pour ceux qui sont amenés à imaginer la ville de demain” ajoute San drine Lavaud, directrice de la collection Atlas historique des villes de France (éditions Auso nius). Ce nouvel atlas vient rafraîchir et compléter les connaissances historiques sur le patrimoine bâti de Besançon, soixante ans après la sortie de Histoire de Besançon écrit sous la direction
Juliette Sorlin, l’élue bisontine aux bibliothèques, et Marie-Laure Bassi, une des deux coordinatrices de l’ouvrage, ont présenté la sortie de cet Atlas début septembre. Entre les deux volumes, deux magnifiques plans historiques de Besançon.
L’ouvrage est également destiné au grand public. Les deux volumes et la pochette de cartes sont vendus 50 euros l’ensemble.
nique de la ville, de ses origines au XIX ème siècle. Cet Atlas peut aussi bien intéresser les cher cheurs que les élus, les archi tectes, les urbanistes et bien sûr le grand public” ajoute Marie Laure Bassi qui n’a pas compté ses heures avec ses collègues pour achever ce travail de longue haleine démarré en 2017 et que le Covid avait bien failli inter rompre. Le résultat est à la hau teur des efforts consentis. n J.-F.H.
de l’universitaire bisontin Claude Fohlen en 1964, et du catalogue De Vesontio à Besan çon qui avait donné lieu à une grande exposition au musée de Besançon en 2006. “Ce sont les nouvelles techniques comme l’ar chéo-géographie, la géomorpho logie et les progrès fulgurants en matière de cartographie et de Systèmes d’information géo graphique ces dernières années qui nous ont permis de réaliser et cette véritable étude diachro
RECHERCHE
Un aller-retour à Lyon
Percer les derniers secrets de la momie bisontine Une des œuvres majeures du musée de Besançon, la momie de Séramon, a fait l’objet début septembre d’un examen radio approfondi pour tenter de révéler ses derniers secrets.
S amuel Mérigeaud est radiologue libéral à Montpellier. Ce pro fessionnel passionné d’histoire ancienne a gardé un lien très fort avec Besançon parce que c’est là, en 2007, qu’il a passé sa thèse de doc torat en réalisant, à l’époque, le premier scanner de cette même momie de Séra mon, un des joyaux du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besan çon. Dix-sept ans plus tard, et grâce à des technologies qui ont bien évolué, il a procédé à un nouveau scanner de la momie, pour tenter de révéler ses der niers secrets enfouis depuis plus de 3000 ans sous les bandelettes qui entourent le corps de cet ancien notable datant d’environ 1 000 avant J.-C. Les Hospices civils de Lyon étant dotés d’un scanner à comptage photonique de toute dernière génération, c’est là que l’examen radiologique a eu lieu le 6 septembre. “Ce genre d’appareil a une encore meilleure définition et une
Ces récents travaux de radiographie menés par Samuel Mérigeaud serviront de support à un documentaire de France 5 diffusé l’an prochain, intitulé “Les momies, enquête d’immortalité”. Selon la qualité des images fournies par ce nouvel examen radio, le musée de Besançon pourra éventuellement organiser une exposition sur le sujet. Pour Samuel Mérigeaud, qui a déjà analysé une cinquantaine de momies humaines et animales en France et à l’étranger dans le cadre de son travail, “ce nouveau scanner de la momie de Séramon permet à ce personnage de perpétuer son désir d’immortalité parce que 3000 ans après sa mort, on cite encore son nom.” Séramon était un prêtre de Thèbes, la capitale religieuse de l’Égypte à cette époque de la XXI ème dynastie. Sa momie est à ce jour “une des mieux conservées et des plus intéressantes que l’on puisse avoir en France” assure le radiologue. n J.-F.H.
meilleure résolution spatiale. Il permet de visualiser et comprendre les hiéro glyphes inscrits sur une amulette-sca rabée que Séramon porte sur le cœur. Il doit aussi permettre de détecter de quel métal sont faites les autres amu lettes. Si c’est d l’or, on pourra le savoir” observe le D r Samuel Mérigeaud qui
La momie a été scannée le 6 septembre aux Hospices civils de Lyon. Le 11 septembre, elle était déjà de retour à Besançon (photo D.R.).
a fondé sa propre struc ture, Tridilogy, dédiée à ce genre de radiogra phies si spécifiques. Autre possibilité offerte par ce scanner dernier cri: la possibilité de détecter la présence supposée de calcium dans les artères du crâne qui permettra d’en savoir plus sur les causes du décès de ce notable égyptien, “dont l’âge du décès est estimé à au moins 60 ans” suppose le scientifique.
“Perpétuer le désir
d’immortalité de Séramon.”
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