La Presse Bisontine 267 - Septembre 2024
Le portrait 35
La Presse Bisontine n°267 - Septembre 2024
BESANÇON
Parcours d’une passionnée
Du rock à l’histoire, jusqu’à la cause animale : les mille et une vies d’Orianne Vatin Quand elle n’est pas dans son restaurant vegan de la rue Claude-Pouillet, Orianne Vatin ne ménage pas son énergie et son temps. Cette passionnée d’histoire, qui a fondé il y a un an l’association Besançon Historique, rêve d’un musée dédié au patrimoine bisontin.
D e nouveau installée à Besançon depuis deux ans, Orianne Vatin dit apprécier “ce retour aux sources.” Loin du climat parisien “devenu instable depuis le Covid, avec des gens plus agressifs et mal dans leur peau.” La Bisontine de naissance et de cœur revient toutefois avec plaisir sur sa vie pas sée à la capitale quand on l’inter roge. Plutôt à l’aise dans cet exercice de l’interview, qu’elle a elle-même pratiqué comme journaliste dans la presse musicale, puis informa tique.
et les bisons me reconnaissaient. Les soigneurs me donnaient certains privilèges.” Sa passion des animaux la conduira aussi à devenir la porte parole nationale de la S.P.A. et à intervenir régulièrement sur les plateaux télé, en 2012 et 2013. “J’étais la voix de la S.P.A.” Elle créera par la suite des magazines autour de la cause animale, dont le site d’informations en ligne “Pla nète animaux”. “J’ai été pas mal investie durant cette période, je mili tais contre la corrida, l’élevage inten sif, le tir du loup…” , précise la Bison tine, qui revient notamment sur ses rencontres avec les ministres de l’époque, Delphine Batho et Ségo lène Royal. Un engagement qu’elle a choisi de poursuivre naturellement dans son assiette, en se reconvertissant dans la restauration végétale. “J’ai décidé d’ouvrir en 2016 un restaurant 100 % vegan à Paris. À ce moment là, c’était encore très rare.” Pas effrayée par ce grand écart, la Bison tine prolonge aujourd’hui l’aventure à Besançon, avec son “Veggie’s Cor ner” ouvert fin 2022, sur le créneau du fast-food. Elle y propose avec son compagnon, Alexandre Zamu dio, des kebabs et des burgers vegans. Des spécialités très appré ciées qui attiraient même quelques stars à Paris, “comme Pierre Lottin, Kylie Jenner, et certains Youtubers que seuls nos jeunes employés recon
Montée en 2005 à Paris pour y poursui vre sa carrière jour nalistique, elle a été amenée à côtoyer très tôt de nombreuses rock stars. “J’étais passionnée de rock, de métal et de photo” , explique-t-elle. “J’ai commencé en faisant les photos au niveau local pour les Euro ckéennes et j’avais monté, en parallèle, mon magazine. Je fai sais pas mal d’allers retours à Paris et de fil en aiguille, je m’y suis installée.”
“J’allais tous les soirs à la Citadelle
en sortant de l’école.”
Orianne Vatin, entourée de ses deux chiens.
Elle garde encore aujourd’hui parmi ses contacts et amis, le groupe Eagles Of Death Metal, tristement touché par l’attentat du Bataclan. “Ils m’invitent à chaque commémo ration avec les familles des victimes. Je n’y étais pas, mais j’avais d’autres amis sur place ce soir-là. On a passé la nuit à s’échanger des messages, il y avait beaucoup de tensions et d’inquiétudes.” Et si Orianne connaît bien les médias de l’intérieur, elle a aussi souvent été interrogée. À 8 ans déjà, cette Bisontine se voyait mise en lumière dans la presse locale. “J’al lais tous les soirs à la Citadelle en sortant de l’école. Les tigres, les ours
Bio express
l Née en 1984 à Besançon l Co-gérante du Veggie’s Corner l Elle a été porte-parole et responsable de la communication nationale pour la S.P.A. l Ancienne guide conférencière pour la ville de Clichy-la-Garenne
ce qu’elle faisait dans son ancienne ville de Clichy, où elle était guide conférencière. C’est elle qui se cache aussi der rière l’exposition consacrée aux animaux durant la guerre, qui s’est tenue fin 2022. Elle présen tera à la rentrée une nouvelle exposition sur Besançon pendant l’occupation dans le hall de la mairie, dont elle a également tiré un livre, publié aux éditions Cêtre. Et elle prévient déjà : “C’est mon premier livre, mais ce ne sera pas le dernier!” n S.G.
naissaient” , s’amuse-t-elle. En vraie insatiable, elle continue également sur son temps libre à écumer les archives, documents et monuments historiques de la ville. Trop ravie de renouer avec ce patrimoine bisontin qui lui est cher. Elle aimerait même ouvrir un musée et poursuivrait les trac tations auprès de la mairie. “J’avais pensé à la Tour de la Pelote mais ça n’est pas adapté.” Elle a créé en parallèle l’associa tion Besançon Historique, avec l’idée d’organiser des visites dans des lieux secrets. Un peu comme
Son livre “Besançon sous l’occupation” sorti aux éditions Cêtre.
Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online