La Presse Bisontine 267 - Septembre 2024

14 Besançon

La Presse Bisontine n°267 - Septembre 2024

CULTURE

Malaise derrière les cimaises Que se passe-t-il dans les Musées du centre ?

Plusieurs agents des Musées des Arts et du Temps (M.A.T.) de Besançon se sont mobilisés en avril, mai et juin dernier pour dénoncer les méthodes de management et une surcharge de travail. La mairie a, depuis, pris des mesures pour apaiser la situation.

direction aux M.A.T., assurée par Laurence Madeline. Beau coup mettent en cause les méthodes de management de la nouvelle directrice. Cette dernière a d’ailleurs été suspendue à titre conservatoire de ses fonctions, à la mi-juillet, le temps de l’en quête administrative. Elle ne s’est pas exprimée depuis, si ce n’est par la voix de son avocat. Les tensions actuelles feraient ressurgir y compris des choses passées, antérieures à sa prise de fonction. “Certains agents nous font savoir qu’il leur est arrivé de ne pas se sentir consi dérés. Et comme nous leur avons dit : nous n’accepterons pas qu’il y ait du mépris ou de l’humilia tion” , souligne l’adjointe à la cul ture. La Ville, qui rappelle qu’elle est tenue de garantir la protection de tous ses agents, ne souhaite incriminer personne. Tout en évoquant un bouleversement de l’organisation et des comporte ments individuels à revoir. “Il faut qu’on arrive à revenir à une éthique et que nos équipes retrou vent du sens dans leur travail” , conclut Élise Aebischer. Inter rogés, les représentants de l’in tersyndical Sud-F.O. n’ont pas souhaité communiquer, de leurs côtés, pour l’heure. n S.G.

indique l’adjointe à la culture. Les dernières rencontres orga nisées avec la maire, Anne Vignot, au début de l’été, auraient ainsi permis de “libérer un peu plus la parole” , selon l’adjointe, qui avait également reçu au prin temps une délégation d’agents avec Élise Aebischer, l’adjointe en charge des ressources humaines. “Il n’y a pas un seul et unique facteur en cause. On nous remonte surtout des difficultés d’ordre relationnel et organisationnel, mais aussi en lien avec la charge de travail. Des événements comme les nocturnes ou l’accueil du tableau de Monet ont amené beaucoup de passages et davan tage de fatigue pour le personnel. À nous de trouver aujourd’hui le bon curseur” , explique Aline Chassagne. Une des premières

S ortir de la crise était la priorité. Difficile de dire si la pause estivale aura été profitable à l’apaise ment des tensions. L’enquête administrative, qui doit être lan cée en cette rentrée, devrait en tout cas permettre de faire la lumière sur les difficultés et dys fonctionnements rencontrés au sein des musées du centre. Sans doute plus efficacement que la proposition de coaching, mise en place en juin auprès des mem bres du comité de direction, qui n’a fait qu’accroître le malaise général. “On reconnaît que cela n’a pas bien marché. Ce n’était pas la bonne formule” , note Aline Chassagne, adjointe à la maire, déléguée à la culture, au patri moine historique et aux musées, et aux équipements culturels Si elle s’est a priori trompée de méthode, la Ville a néanmoins à cœur de “trouver une solution” et ne souhaite pas laisser la situa tion se dégrader. “On entend la souffrance des agents. Il faut qu’on puisse aujourd’hui se retrouver sur une politique cul turelle commune et désirée” ,

décisions prises consisterait ainsi à espacer un peu plus les expositions. Mises à jour en avril dernier lors du pre mier mouvement de grève, les alertes sur la souffrance ne datent pas d’hier. Elles se seraient multipliées depuis un an. Date de l’ar rivée de la nouvelle

“Pas un seul et unique facteur en cause.”

Une partie du personnel des musées avait fait grève au printemps et manifesté sa colère devant l’hôtel de ville en juin dernier.

SPORT

Club historique du centre-ville Un demi-siècle de judo célébré à Besançon Le Dojo Franc-Comtois a fêté ses 50 ans au début de l’été. Une étape supplémentaire dans l’histoire déjà bien fournie de ce club bisontin.

C réé en 1972 par René Rodary et Jacques Cattet, le Dojo Franc Comtois a été le deuxième club de judo bisontin à voir le jour. S’ils étaient peu nombreux sur le tatami à l’époque à s’exercer dans le sillage de ces deux judokas chevronnés, aujourd’hui, les rangs du club se sont largement étoffés. Au point de se sentir parfois à l’étroit dans leur petit local de la rue des Chalets, en centre-ville. Les 500 membres du club aimeraient bien parfois “pousser les murs” , avoue Arnaud Grangier, le président du Dojo F.C., “mais restent attachés à cette adresse” , qui abritait autrefois les usines Lip, et qui a vu se succéder plu sieurs générations de judokas. Au fil des ans, de nombreux créneaux enfants et adultes ont ainsi été pro gressivement ouverts, pour répondre à la demande, tournée essentiellement vers le judo mais pas uniquement. “15 ans après sa création, le club s’est étoffé de deux nouvelles disciplines: karaté et aïkido” , rappelle Arnaud Grangier, “et a essaimé dans les villages alentour

au sein de clubs satellites (Pirey, Busy, Miserey-Salines…) Entre-temps, cer tains ont fermé, d’autres sont devenus autonomes permettant le développement des arts martiaux au niveau local.” Ce parcours en fait l’un des clubs his toriques de la Boucle, où se côtoient toujours anonymes et personnalités locales comme Jacques Grosperrin, membre d’honneur du Dojo F.C. et séna teur du Doubs. Et bien que depuis deux

Arnaud Grangier

dans la salle historique du club, non loin du boulevard Diderot.

ans, il ne compte plus l’aï kido dans ses rangs, le club continue de se développer. “Nous nous sommes ouverts au tai-chi l’an dernier. L’un de nos judokas ne pouvait plus pratiquer à cause de problèmes de santé et a bas culé sur cette discipline.” Au cours de son histoire, le club a aussi ouvert plus lar gement ses enseignements, “par l’intermédiaire d’acti vités périscolaires dans cer tains quartiers de Besan çon, de liens noués avec la

Des liens tissés

de judo, deux professeurs de karaté et un professeur de taï-chi, le Dojo F.C. veut bien sûr continuer à s’inscrire dans le temps. Les nombreux partici pants à son anniversaire, célébré le 29 juin dernier aux Montboucons, laisse présager un avenir serein. Et Arnaud Grangier en est convaincu: “Le judo continue de plaire.” Le président du Dojo F.C. pressent même “un retour en force, guidé par les valeurs de ce sport.” n S.G.

et les pratiquants japonais. Berceau du judo. Des liens qui perdurent tou jours 50 ans plus tard. Si bien que chaque année, le club reçoit une délé gation de Japonais, prétexte à la décou verte parallèle de différents arts (cal ligraphie, origami, danse…). “Nous entretenons depuis 14 ans des échanges avec la ville de Matsumae et recevrons à nouveau des élèves de cette localité en octobre prochain.” Appuyé par une dizaine de professeurs

fac de sports, d’un rendez-vous mensuel au pôle sportif des Montboucons avec les autres clubs de judo… Ce qui fait qu’il y a toujours de nouvelles têtes” , reconnaît le président. Le binôme fondateur du club qui s’est renforcé, dès les premiers mois d’exer cice, de la présence de Gérard Genestier (qui revenait de deux stages au Japon dans l’équipe de compétition de la police de Nagoya), a également tissé très tôt des liens avec le pays du soleil levant

avec le Japon.

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