La Presse Bisontine 264 - Juin 2024

22 Le dossier

La Presse Bisontine n°264 - Juin 2024

l Association À gauche citoyens ! “Il faut augmenter les moyens financiers des H.L.M.”

L’association “À Gauche Citoyens !” constate l’insuffisance de logements sociaux à Besançon tout en saluant les opérations immobilières en cours. Ardente défenseure du logement social, elle rappelle, alors qu’un projet de loi sera présenté au Sénat en juin, que cette insuffisance est plus liée à l’appau vrissement de la population, et à l’absence de mesures nationales en faveur du logement social, qu’à un manque de volonté politique de la Ville de Besançon.

À Besançon, comme dans toute la France, la crise du logement se traduit en chiffres précis : 2,6 millions de demandes non satisfaites et 4,2 millions de mal logés. À Besançon, 3 000 demandes de logements sociaux sont en attente et 6 500 demandes de logements sont non satisfaites. “L’inflation, la baisse du pouvoir d’achat et la hausse des taux d’intérêt sont des freins à la construction” rap pelle Philippe Marquis, le pré sident de l’association citoyenne “À gauche citoyens !” Les populations les plus fragiles (chômeurs, familles monopa rentales) sont les plus en diffi culté. Et le futur projet de loi relatif au “Développement de l’offre de logements abordables” présenté au Sénat en juin ne va, selon lui, rien arranger. Ce

des loyers pour éviter la spécu lation immobilière. Dans ce contexte, nous sommes opposés aux déconstructions de loge ments sociaux tant que l’offre ne sera pas à la hauteur des besoins.” En ce sens, la ville de Besançon qui préside par ailleurs le bail leur social Loge.G.B.M. est, selon lui, sur le bon chemin. “Plusieurs opérations immobilières sont en cours avec la volonté de préserver un taux important de logements sociaux (30 % actuellement) : le projet Vauban avec 450 loge ments à construire, le projet Saint-Jacques avec 600 loge ments, le projet Grette-Brûlard Polygone avec 600 logements, le projet Viotte avec 45 logements, le projet des Hauts-du-Chazal avec 1 000 logements déjà livrés et 300 à l’étude, et les Vaîtes avec leurs 600 logements.”

dernier prévoit d’augmenter la part de logements intermé diaires (de 10 % à 20 %) pour atteindre le taux de logements sociaux minimal imposé par la loi S.R.U. (Solidarité et renou vellement urbain). Mais aussi d’attribuer aux maires le choix des locataires dans les loge ments sociaux neufs. “Onrisque d’avoir du clientélisme” craint

Philippe Marquis. “C’est un très mau vais signal envoyé.” Pour Philippe Mar quis, la solution est toute trouvée. “Il faudrait augmenter les moyens finan ciers attribués aux H.L.M. pour per mettre un boom de la construction et pratiquer si néces saire l’encadrement

Accélérer lamise en place des projets actés.

Claude Barbe, Philippe Marquis et Jo Gosset prédisent que le futur projet de loi relatif au “Développement de l’offre de logements abordables” ne sera pas efficace.

teur. Il y a un besoin d’urbaniser ce secteur tout en préservant les zones maraîchères. Le projet ini tial de 1 200 logements a été réduit à 600. Nous pensons que ce projet revisité doit aboutir avec la construction d’une école en remplacement de l’école Tris

Un optimisme partagé. “Nous sommes très attachés à ce projet des Vaîtes qui a fait couler beau coup d’encre” rappelle de son côté Jo Gosset, le secrétaire de “À Gauche Citoyens !” “Situéà proximité du tram, il répond à un véritable besoin dans le sec

tan-Bernard.” L’association “À Gauche citoyens !” salue les projets en cours à Besançon tout en regret tant de ne pas les voir aboutir avant 2026. Elle souhaiterait voir s’accélérer ces projets. n A.A.

l Grand Besançon Panorama Où se situent les logements sociaux dans l'agglomération ?

B esançon compte en moyenne 23 % de locataires* dans le parc social. Mais on peut observer une forte disparité selon les quartiers. Les quartiers avec une forte part de logements sociaux À Planoise, le plus gros quartier prio ritaire de la ville, le logement social comprend les deux tiers des résidences principales avec une forte concentration dans les zones Diderot, Piémont, Île de-France, Époisses-Bourgogne et Époisses-Champagne. De même, dans le quartier prioritaire de Montrapon, 95 % des résidences principales sont des logements sociaux. Dans le quartier Palente-Orchamps, le logement social représente 69 % de l’habitat pour le secteur Chopin, et 53 % pour Palente. Vient ensuite la zone Rosemont-Saint-Ferjeux où le parc social est développé, 37 % des résidences principales sont occupées par des locataires en H.L.M. Dans le secteur Rosemont plus particulière ment, cette part s’élève à 57 %. Enfin, le secteur des Clairs-Soleils compte 41 % de locataires dans le parc public. Les secteurs du Centre-Chapelle des Buis et de Chaprais-Les Cras enregis trent une faible part de logements sociaux, aux alentours de 6 % . Le sec teur de Velotte compte un taux de 8 % suivi par celui de Butte-Grette avec Les quartiers avec la part la plus faible

Si Besançon concentre plus de 30 000 locataires dans le parc social sur les 35 100 que compte Grand Besançon Métropole, le nouveau plan local de l’habitat de l’agglomération (2024-2029) prévoit de poursuivre la “déconcentration locative sociale” en favorisant la construction de logements sociaux dans les communes périphériques. Tour d’horizon de l’implantation du parc social grand bisontin.

1. Le secteur urbain : 938 logements sur le secteur urbain dont 769 sur Besan çon. 2. Bassin de Saint-Vit : 139 logements 3. Bassin de Saône : 103 logements 4. Bassin de Devecey : 51 logements. 5. Bassin de Montferrand-le-Château : 34 logements. 6. Bassin de Roche-lez-Beaupré : 27 logements 7. Bassin de Pouilley-les-Vignes : 22 logements 8. Bassin de Fontain : 5 logements 9. Bassin de Byans-sur-Doubs : 4 logements 10. Marchaux-Chaudefontaine : 4 logements “Cet objectif de production doit per mettre de poursuivre la d econcentration locative sociale en dehors de Besançon, tout en permettant aux communes S.R.U. ou en vigilance S.R.U. d’attein dre/ de se préparer à leurs obligations, proposer une offre accessible pour les ménages en d ebut de parcours résiden tiels, et les ancrer durablement sur le territoire, faciliter l’employabilit é des futurs salari es, en lien avec les pers pectives de développement économique” , explique ainsi l’Agglomération. n L.P. *Les chiffres sur Besançon sont issus de l’Analyse des besoins sociaux 2023 du C.C.A.S. de Besançon. Les chiffres de G.B.M. sont issus du P.L.H. voté en conseil communau taire fin 2023.

9 % de locataires du parc social. Il faut toutefois noter la disparition de la cité Brûlard qui a ouvert une modification de la configuration du quartier. Le secteur de Tilleroyes se situe en des sous de la moyenne de la ville, un taux entre autres dû à l’arrivée importante d’étudiants sur les Hauts-du-Chazal. À Saint-Claude-Les Tor cols, la part de logements sociaux s’élève à 14 % quand elle est de l’ordre de 19 % à Bregille. À noter que dans les deux nouveaux quartiers

103 logements sociaux à construire dans le bassin deSaône.

prioritaires, Battant et les Hauts de Saint-Claude, la priorité sera donnée aux logements sociaux : 100 % de loge ments sociaux dans les Hauts de Saint Claude quand Battant compte 467 logements publics dont la vacance est de 8% . Une décentralisation du parc social au sein de G.B.M. Dans son nouveau P.L.H. (plan local de l’habitat) qui court de 2024 à 2029, Grand Besançon Métropole entend consacrer 24,5 % de sa programmation neuve à l’offre abordable, soit 1 327 logements. Ces derniers, qui compren nent la location et l’accession sociale vont être disséminés sur le territoire ainsi :

Le taux de logements sociaux par quartier à Besançon (source C.C.A.S.).

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