La Presse Bisontine 263 - Mai 2024

10 Besançon

La Presse Bisontine n°263 - Mai 2024

ZONE LAFAYETTE Emploi adapté Un demi-siècle au service de l’inclusion Depuis plus de 50 ans, l’E.S.A.T. C.H.A.T. permet aux personnes en situation de handicap de travailler. Rencontre avec Jean-Michel Lamy, un de ses responsables et Céline Decreuse, conseillère en insertion professionnelle.

O ffrir du travail à des personnes handicapées physiques en leur permettant de conquérir leur indépendance économique et d’affirmer leur appartenance à la société. Créé sous forme associative en 1967, le Centre des handicapés au travail (C.H.A.T.) de Besançon est géré depuis 1979 par le C.C.A.S. et c’est sous cette forme actuelle qu’il fête ses 45 ans cette année. Et même si les mots ont changé, nous parlions à l’époque de travailleurs han dicapés, alors qu’aujourd’hui il faut évo quer des travailleurs en situation de handicap, l’importance du C.H.A.T. à Besançon est toujours d’actualité. “L’E.S.A.T. (Établissement et service d’aide par le travail) C.H.A.T. est toujours un acteur majeur dans l’accompagnement médico-social des personnes en situation de handicap par le biais du travail, essentiellement la sous-traitance indus trielle. Ceci en vue d’une réinsertion pro fessionnelle en milieu ordinaire” rappelle I nsultes, crachats, menaces, odeur d’urine… La situation autour de la mendicité n’est pas nouvelle mais à tendance à s’aggraver dans la Boucle, d’avis de commerçants. “On va bientôt passer plus de temps à résoudre les problèmes générés par les personnes alcoolisées, droguées et/ou atteintes de troubles psychologiques, qu’à gérer nos magasins.” Le gérant du Carrefour Express de la Grande rue, qui en est déjà à trois dépôts de plaintes depuis un an, estime qu’il est “urgent de trouver des solu tions.” Sa dernière intervention de médiation ayant fini sous la menace probable d’un couteau. “J’étais en train de demander à la personne de ne pas rester en devanture. Elle était déjà très alcoolisée et m’a dit qu’elle n’hésiterait pas à se servir de son couteau, en portant la main à sa veste. J’ai demandé à mes employés de rentrer et nous avons appelé la police. En général, les menaces restent verbales mais dans ce cas présent, cela aurait pu mal tourner.” Ce commerçant en vient à craindre pour la sécurité de ses clients et de son équipe. “Beaucoup de mes salariés habi tent au centre-ville et ont peur d’être attendus et suivis à la sortie. Ce sont des situations qu’ils connaissent bien pour les vivre aussi autour de chez eux.” Les réunions organisées avec la mairie et l’Union des commerçants, notamment celle du 6 décembre dernier à ce sujet, ne semblent pas apaiser les choses. “On voit davantage passer la police municipale, mais ils n’interviennent pas pour autant, sauf en cas d’atteinte avérée à la tranquillité publique.” Pour ne pas laisser s’envenimer la situation, il a décidé de lancer une péti tion avec la commerçante voisine, d’Iris

Jean-Michel Lamy, le responsable du pôle accompagnement et travail chez Solidarité Doubs Handicap, établisse ment public médico-social né en jan vier 2013 de la fusion du C.A.S. d’Étalans, du C.E.A.T. Le Château de Novillars et du C.H.A.T. de Besançon. Cet acteur a fait de la qualité une de

ses priorités. Depuis 10 ans, l’E.S.A.T. C.H.A.T. est certifié I.S.O. 9 001, une garantie de produc tion et de livraison pour les clients de l’établisse ment. En lien avec la pro mulgation du décret du 13 décembre 2022 sur le plan de transformation des E.S.A.T., l’E.S.A.T. C.H.A.T. a aussi étoffé son équipe avec l’em bauche d’une conseillère en insertion profession nelle qui accompagne les personnes en situation

“Des travailleurs formés à des activités variées.”

de handicap vers un retour professionnel en milieu dit ordinaire. “Chaque année, nos travailleurs font un point sur leur projet professionnel et se fixent de nouveaux objectifs” développe Céline Decreuse qui a été choisie pour ce poste de conseillère en insertion pro fessionnelle. “Chacun opte pour l’activité qui lui convient le mieux en fonction de

Jean-Michel Lamy est le responsable du pôle accompagnement et travail chez Solidarité Doubs Handicap.

CENTRE-VILLE Incivilités Mendicité : les commerçants à bout de nerfs Faudra-t-il qu’il y ait un drame pour faire bouger les choses ? C’est la question que se posent plusieurs commerçants du centre-ville bisontin qui ont lancé une pétition, face à la hausse des agressions et des dépôts de plainte envers les sans-abri.

par an, alors que des fauteurs de troubles utilisent cet espace illégalement pour racketter, s’alcooliser, agresser et har celer les habitants.” Leur pétition recense une quarantaine de signataires. Tous réclament des actions plus efficaces dont l’application, en premier lieu, de l’arrêté municipal sur la circulation dans l’espace public (qui interdit notamment toutes occu pations abusives et prolongées des rues ou le regroupement de plus de deux chiens). Mais aussi l’ouverture de davan tage de solutions d’accueil de jour, avec des associations de sans-abri, ou la mise en place d’un document de plainte simplifiée pour les vols à l’étalage. “C’est de pire en pire ces derniers temps, sans doute avec le déplacement des populations marginalisés dans le cadre des Jeux olympiques. Et ça va encore s’aggraver avec l’arrivée de la belle sai son. Cela joue en grande partie dans la perte d’attractivité du centre-ville” , estiment ces lanceurs d’alerte. n S.G. Les passages plus réguliers de la police ne se montreraient pas dissuasifs.

Galerie, qui a aussi essuyé dernièrement des tags et insultes à caractère sexiste sur sa vitrine, par mesure de repré sailles. “On se sent en danger. On ne peut rien dire, rien faire, sans être pris à partie derrière. Ce qui fait que beaucoup ne réagissent plus. Ce n’est pas normal” , estime-t-elle. Son local, resté vacant pendant longtemps et légèrement en recul de la voirie, voyait son pas-de porte régulièrement occupé avant son arrivée. “Ils avaient l’habitude de dormir là. Et quand on leur explique qu’ils

La boutique du 75, Grande rue adéjà subi plusieurs dégradations à la suite d'altercation avecdes mendiants.

n’ont rien à y faire, ils nous répondent qu’ils font ce qu’ils veulent parce qu’ils sont sur l’es pace public !” Une attitude qui a le don d’agacer les com merçants. “Il est inad missible pour nous de payer une redevance d’occupation de plu sieurs centaines d’euros

“On se sent en danger.”

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