La Presse Bisontine 263 - Mai 2024
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon
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MAI 2024
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
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Fini la bagnole en ville ? Le futur plan de mobilités
En avant-première, les grandes lignes de ce plan voté le 23 mai
P. 12 Rue de Vesoul La longue attente des commerçants et des riverains
P. 6À8
Homophobie et transphobie Besançon n’échappe pas aux dérives
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2 Retour sur info - Besançon
La Presse Bisontine n°263 - Mai 2024
Les Bisontins devront faire avec le moustique tigre à l’avenir
Verdict le 24 mai pour l’ultime procès Daval
L es regards étaient encore pleins de ressentiment d’un côté, emplis de remords de l’autre. Les excuses formulées par Jonathann Daval au début de l’audience auprès de sa belle famille n’ont pas suffi à taire la colère sourde des plaignants, au premier rang desquels Grégory Gay qui avait porté plainte pour dénonciation calomnieuse. Après quelques
péripéties de procédure, le procès a bien eu lieu, au tribunal judiciaire de Besançon le 10 avril. Le plaignant réclamait 30 000 euros de dommages et intérêts, plus 10 000 euros à chacun des trois autres membres de la famille s’estimant victimes, à savoir Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents d’Alexia, et Stéphanie, sa sœur. Leurs avocats, M tres Portejoie père et fils
se sont succédé pour convaincre les juges de la recevabilité de ces demandes, plaidant le préjudice immense “d’avoir perdu son honneur devant la France entière” pourun Grégory Gay que Jonathann Daval avait accusé pendant plusieurs mois d’être l’au teur des coups mortels portés à Alexia, avant d’avouer définitivement être l’auteur du crime qui lui a valu 25 ans de réclusion devant la cour d’assises de la Haute-Saône fin 2020. De son côté, plaidant le fait que les questions de morale n’ont pas à entraver le droit, l’absence de spontanéité des accu sations de Jonathann Daval à l’encontre de son beau-frère Grégory Gay empêcherait de qualifier les faits de dénonciation calom nieuse d’après M tre Randall Schwerdorffer, l’avocat de la défense. Le procureur de la République Étienne Manteaux a réclamé la relaxe, considérant que l’accusation de M. Daval envers M. Gay était directement en lien avec sa propre défense. Le droit de mentir existe, c’est ce qui vaudrait à l’accusé cette relaxe. Le délibéré sera rendu le24maià8h30. n
La réunion a rappelé qu’il
fallait limiter les eaux stagnantes
et qu’un site Internet est à disposition, signalement moustique. anses.fr
(photo Ville de Besançon)
L’avocat bisontin de Jonathann Daval Randall Schwerdorffer espère obtenir des juges la relaxede son client, conformément à la plaidoirie du procureur de la République
S a présence dans la commune est avérée depuis janvier 2023, il s’agit maintenant de limiter son expansion. Ce serial piqueur (reconnaissable à ses rayures noires et blanches et appelé “ Aedes albo pictus ” de son nom scientifique), a déjà été repéré par plusieurs habi tants de Bregille, qui, photos à l’ap pui, étaient venus en nombre par ticiper à la première réunion d’information organisée par la mairie le 10 avril dernier. “Cela inquiète visi blement. Beaucoup de questions ont été posées”, relève Gilles Spicher, adjoint à la maire délégué à la santé et à l’hygiène. Cette réunion, comme celle du 30 avril dans le quartier de Montra pon, cherchait ainsi à éclairer les habitants sur les habitudes de ce petit envahissant, qui pique princi palement à l’extérieur des maisons durant la journée. “Il se reproduit dans des endroits où l’eau stagne. Il faut donc vider régulièrement les contenants où l’eau peut s’accumuler (soucoupe de pot de fleurs, arrosoir, seau…) et vérifier le bon écoulement des eaux pluviales.” La Ville, qui fait “le pari de l’intelligence collective” , espère ainsi limiter sa prolifération.
Capable de transmettre des maladies comme la dengue, le chikungunya et le virus zika, lorsqu’il est lui-même contaminé, le moustique tigre est placé sous surveillance renforcée par les autorités sanitaires durant sa période d’activité, du 1 er mai au 30 novembre. “Chaque cas nous est obligatoirement signalé par le biologiste ou le médecin prescrip teur” , explique le D r Laurianne Szpa kowski-Perrot, médecin inspecteur de santé publique à l’A.R.S. Bour gogne-Franche-Comté. S’ensuivent des opérations de démoustication (traitements biocides sur les larves ou les individus adultes), en partenariat avec l’Entente interdépartementale de démousti cation (E.I.D.). Ces campagnes, assez rares sur le territoire il y a encore cinq ans, ont tendance à s’accélérer. En 2023, 11 cas de dengue ont ainsi été rapportés dans le Doubs et un cas de chikungunya, contre deux cas en moyenne sur les deux der nières années et 6 cas en 2020. Et bien que très peu de complications graves ou d’hospitalisations sont associées à ces cas importés, l’A.R.S. veut rester vigilante. n Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George, Rémy Girardet. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. Équipe commerciale : Virginie Girardot, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, Benjamin Becker, Antoine Boillon, Cabinet Reilé, Groupe Chopard, Yoann Jeudy, Piwili/Pics - MCI, G.B.M., J.-C. Sexe - Ville de Besançon. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2024 Commission paritaire : 0225 D 80130
L’école Jules-Ferry est entrée dans le XXI ème siècle
L a Ville de Besançon a investi 2,860 millions d’euros dans la réno vation des locaux de l’école Jules Ferry, quartier de Rosemont. Deux ans de travaux pour mener à bien ce chantier qui concerne essentiellement l’amélioration énergétique des locaux, de leur accessi bilité et de l’acoustique. Pour les 197 élèves en élémentaire et les 124 de mater nelle, “la vie quotidienne a vraiment été améliorée, notamment du point de vue de l’acoustique et du confort thermique” constate Lucile Larue, la directrice de la partie élémentaire. Pour respecter l’âme des lieux, certaines parties comme les
sols en carrelage ou le parquet d’époque ont été conservées. Des panneaux pho tovoltaïques installés en toiture permettent de produire de l’électricité en partie consommée sur place. Ces panneaux produisent l’équivalent de la consommation de 24 logements. Les travaux à Jules-Ferry ne sont pas tout à fait terminés. Suivront en 2024-2025 la réfection et la désimperméabilisation des cours, et la création d’un espace dédié au périscolaire. Jules-Ferry fait partie d’un vaste programme global de près de 70 mil lions d’euros débloqués sur le mandat pour rénover 12 des écoles bisontines. n
Lucile Larue et Émeline Douard, le directrices des écoles élémentaire et maternelle Jules-Ferry.
“U ntermenschen” …Pour les non germaniques, précisons que ce terme signifie “sous hommes” . C’est de ce voca ble glaçant que le conseiller régional Tho mas Lutz a traité les élus de la majorité dans l’hémicycle lors de la dernière session plénière à la Région Bourgogne-Franche Comté. C’est précisément par cette appel lation que les Nazis dénommaient ceux qui n’étaient pas de race aryenne, les Juifs, les Tziganes notamment, mais aussi les handicapés physiques et mentaux, pour justifier à travers leur infecte pro pagande, leur élimination pure et simple au non de la pureté supposée de la race allemande. Quatre-vingts ans après, l’évo cation même de ce vocable dans les livres d’histoire fait encore froid dans le dos. Éditorial Sous-élu?
la présidente de la Région Marie-Guite Dufay a confirmé son intention, elle aussi a entièrement raison, de porter plainte contre celui qu’on pourrait qualifier peut être de sous-élu ?, mais nous ne le ferons pas… C’est en laissant se propager sans réactions ce genre de messages qu’il finit par instiller inexorablement dans la société. L’Histoire n’a apparemment pas servi de leçon en la matière. Les élections européennes ont lieu le 9 juin prochain, dans à peine un mois et demi. C’est dans ce climat que la campagne en France est lancée. On n’y parle quasiment pas des enjeux européens sur le plan de l’économie, de la défense, de l’agriculture ou de l’en vironnement. Il serait sans doute bon que les plus de 30 % d’électeurs qui s’apprêtent à glisser un bulletin Rassemblement National dans l’urne se penchent enfin sur les thèses et les discours que ses repré sentants continuent à brandir sans ver gogne. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
Pour se justifier après coup, le même élu méconnaissant (ou pas, et c’est bien pire), le poids de l’Histoire, évoquait avoir parlé d’une manière “inadéquate, inappropriée.” La légèreté, voire l’humour mal placé, ne peuvent justifier l’utilisation de tels mots qui n’ont valu à l’élu régional qu’un rappel à l’ordre de son camp. Peu avant, toujours dans l’hémicycle dijonnais, ces mêmes élus du Rassemblement National bran dissaient une pancarte assimilant clai rement les étrangers à des violeurs, du même goût que celles que le groupuscule identitaire Némésis avait tenues un peu plus tôt lors du carnaval de Besançon… , provoquant cette fois et évidemment une plainte de la maire de la ville Anne Vignot pour incitation à la haine raciale. Elle a totalement raison. En cette matière, le seul réflexe valable est de ne rien laisser passer. Pour ce qui bien plus qu’une sortie de route verbale, puisque sans doute tout à fait consciente de la part de son auteur,
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4 L’interview du mois
HISTOIRE L’ancien ministre Jean-Noël Jeanneney “Jeme sens profondément Franc-Comtois” Originaire de Franche-Comté, l’ancien secrétaire d’État Jean-Noël Jeanneney, qui fut aussi président entre autres, de Radio France et de la Bibliothèque nationale de France, a fait étape à Besançon il y a quelques jours. Rencontre avec un homme passionné, érudit, et toujours aussi vif d’esprit. Conversation.
L a Presse Bisontine : Vous êtes venu à Besançon notamment pour remettre les insignes de commandeur dans l’Or dre national du Mérite à Marie-Guite Dufay, la présidente de Région. Quels liens vous unissent à elle ? Jean-Noël Jeanneney : C’est une person nalité que je connais depuis longtemps et pour qui j’éprouve considération et affection. Nous nous sommes rencontrés par l’intermédiaire de l’admirable Pau lette Guinchard à l’époque où je siégeais au côté de celle-ci au Conseil régional de Franche-Comté, entre 1992 et 1998. Plus tard, Marie-Guite Dufay m’a demandé de présider son comité de soutien à l’occasion des élections régio nales de 2015 et j’ai été heureux de le faire. Et aujourd’hui, j’ai donc évidem ment répondu avec un grand plaisir à l’invitation de Marie-Guite Dufay pour cette cérémonie privée et la conférence sur mes Mémoires que nous avons ani mée ensemble le 12 avril. L.P.B. : Homme de médias, pour avoir notamment dirigé Radio France et Radio France Interna tionale dans les années quatre-vingt, comment jugez-vous le paysage médiatique actuel ? J.-N.J. : Pour rester dans l’actualité, je vous dirai que je suis fermement opposé au projet porté par la nouvelle ministre Zoom Les mille vies
de la Culture, Rachida Dati de fusionner France Télévisions, avec Radio France, l’I.N.A. et France Médias Monde. Cela reviendrait à recréer une espèce d’O.R.T.F. qui nous rappelle l’époque où le gouvernement avait la mainmise sur les programmes et sur l’information. On aurait pu croire et espérer que cette idée néfaste, portée en son temps par un précédent ministre de la Culture, Franck Riester, avait été enterrée avec la crise sanitaire. Hélas, elle est toujours présente dans la tête de M me Dati. Cette fusion n’entraînerait selon moi aucune économie dans le fonctionnement de cette grande structure envisagée. On sait d’autre part d’expérience que quand on met ensemble la radio et la télévi sion, la télévision a toujours tendance à prendre le dessus. Il y a une façon plus simple de renforcer par rapport au privé l’audiovisuel public, c’est de ne plus lui marchander les moyens d’agir et de répondre au défi des nou velles technologies : ce que Radio France est d’ailleurs en train de faire, pour sa part, de belle façon, et promptement. L.P.B. : La suppression de la redevance audio visuelle a tout de même été une bonne chose, du moins du point de vue du contribuable ? J.-N.J. : Cette décision a été détestable
Robert Hersant possédant de trop nombreux titres, mais cela n’est rien à côté de ce qu’on vit actuellement, avec l’emprise de M. Bolloré, notam ment, qui s’étend dangereusement jusqu’à l’édition. Il revient à l’État d’or ganiser tout cela. Il est donc nécessaire que le législateur se saisisse à nou veau de cette ques tion pour limiter ces phénomènes de concentration. Les règles émises en 1945 sont toujours valables, il appar tient à l’État de les faire respecter et au besoin de les ren forcer. Que l’énergie du Parlement se
puisqu’elle met en cause l’assurance d’un financement pérenne de l’audio visuel public dont les budgets, de fait, ne seront plus garantis d’une année sur l’autre. D’autre part, du point de vue du contribuable, cette décision ne changera rien puisque c’est toujours lui qui financera l’audiovisuel à travers la T.V.A. et le budget de l’État. C’est une plaisanterie que d’affirmer que cette mesure contribuera à faire éco nomiser de l’argent aux citoyens. De surcroît, en incitant de ce fait les radios publiques à compléter leurs finances par la publicité, on risque d’effacer pro gressivement l’une des précieuses dif férences qui existent entre la radio publique et la radio privée : l’absence de “réclame”. L.P.B. : Quel regard portez-vous sur l’audiovisuel privé ? J.-N.J. : Il faut évidemment assurer le maintien et la prospérité des deux sec teurs, le public et le privé. Le privé taraude utilement le public, mais avec uniquement un secteur privé, on abais serait forcément le niveau général. Le seul argent prive continuerait-il, par exemple à faire vivre des radios comme France Culture, ce joyau ? Je ne le crois pas. L.P.B. :Vous évoquez la mainmise des médias par quelques groupes privés ? J.-N.J. : Après les dérives de la presse française avant et pendant la dernière guerre, les ordonnances de 1945 visaient à organiser un nouveau sys tème médiatique garantissant la liberté d’expression et un vrai pluralisme de la presse. La transparence de son finan cement, aussi. La loi précisait notam ment que la concentration des médias au sein de mêmes groupes devait être limitée. On a connu jadis l’époque de
mémoires “Souvenirs d’enfance” ou “Mes années enfuies” ou “Comme le temps passe…” : banalités. Je me sou viens des mémoires de Claude Lanz mann qu’il avait intitulés “Le lièvre de Patagonie”. Tout le monde s’était demandé pourquoi. Mon titre se rat tache à un de mes souvenirs de voyage, version dramatique. “Le Rocher de Sus ten”, c’est un bloc de pierre de 5 m sur 3 environ, qui s’est détaché de la paroi du col de Susten, en Suisse alors que j’y passais en voiture, une 2 CV. J’avais 18 ans, je revenais d’un voyage en Grèce avec deux camarades. Devant nous roulait une grosse voiture américaine avec cinq personnes à l’intérieur. La visibilité était très mauvaise, le temps était humide et devant nous, ce rocher s’est détaché et a écrasé littéralement la voiture américaine et ses occupants. Si j’ai choisi ce titre, c’est pour rappeler combien la part du hasard est impor tante dans toute vie… À partir souvent de faits minuscules. Si Gavrilo Princip avait trébuché à Sarajevo, empêché ainsi d’assassiner l’archiduc François Ferdinand, que serait-il advenu en 1914 et ensuite ? Je vous laisse y rêver… Je prépare actuellement le tome III de ces souvenirs, qui courront à partir de 1993. L.P.B. : La vie n’est donc faite que de hasards ? J.-N.J. : Si le hasard et la contingence tiennent une grande part dans le destin des humains et des collectivités, ils laissent tout de même grand ouvert l’éventail de la liberté. On ne peut pas dire que tout est possible, le hasard ne peut pas tout ! Si Oswald n’avait pas tué Kennedy mais plutôt Khroucht chev, il paraît peu vraisemblable, comme l’a fait observer un romancier américain facétieux, qu’Onassis ait épousé la veuve de Khrouchtchev ! (rires).
de Jean-Noël Jeanneney J ean-Noël Jeanneney est né le 2 avril 1942, il est historien spécialisé dans l’histoire politique et l’histoire des médias. Il a été par deux fois secrétaire d’État sous François Mitterrand au début des années quatre-vingt-dix, au Commerce extérieur dans le gouvernement Cresson, puis à la Communication dans le gouvernement Bérégovoy. Auparavant, il a été président de Radio France et de Radio France internationale, et en 1989 président de la Mission du Bicentenaire de la Révolution française. Il préside le Musée Clemenceau, à Paris. Il produit depuis 1999 une émission sur France Culture, Concordance des temps, chaque samedi matin. M. Jeanneney a également présidé la Bibliothèque nationale de France entre 2002 et 2007. Localement, il a été conseiller régional de Franche-Comté entre 1992 et 1998. Aux élections législatives de 1993, candidat de gauche, il a été battu dans la 3 ème circonscription de la Haute-Saône. Jean-Noël Jeanneney est l’auteur de plusieurs pièces de théâtre, notamment “L’Un de nous deux”, dialogue imaginaire entre Léon Blum et Georges Mandel. Il est le parolier de dix-huit Chansons pour mémoire mises en musique par Antoine Sahler et dont un C.D. vient de paraître. Il publiera à l’automne, dans la collection “Bouquins”, chez Robert Laffont, un volume consacré à la Troisième République. Il a reçu en septembre dernier le prix Saint-Simon pour le tome III de ses mémoires, Le Rocher de Susten, publié aux éditions du Seuil. n
“Je suis opposé au projet de fusion France Télévisions Radio France.”
déploie plutôt de ce côté !
L.P.B. : Pour réguler et surveiller les médias, il y a l’A.R.C.O.M., l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique ! J.-N.J. : La surveillance et les remon trances de l’A.R.C.O.M. ne suffisent apparemment pas encore à empêcher les dérives actuelles. M. Hanouna est régulièrement condamné par l’A.R.C.O.M. et ça ne l’a pas empêché de continuer à rester à l’antenne et à “déraper”. L.P.B. :Vous êtes également venu à Besançon pour parler de vos mémoires intitulés “Le Rocher de Susten”. Expliquez-nous ce titre ? J.-N.J. : J’aurais pu appeler mes
L’interview du mois 5
La Presse Bisontine n°263 - Mai 2024
ENBREF
Poumon Le cancer du poumon est un cancer fréquent et de mauvais pronostic. Pour le détecter, l’examen de référence est le scanner faible dose, par lequel la détection précoce des tumeurs malignes reste trop faible, entraîne de nombreux faux positifs très anxiogènes pour le patient. Des chercheurs du C.H.U. de Besançon ont contribué au dépôt d’une demande de brevet européen portant sur des biomarqueurs utilisables en biopsies liquides et spécifiques des cancers pulmonaires. Sur une simple prise de sang, l’emploi de ces biomarqueurs pourrait se faire dans le cadre du dépistage, du diagnostic ou du suivi des adénocarcinomes pulmonaires, avec des résultats hautement précis. Citadelle Gibbon, Ibis chauve, Apron, Binturong… Ces espèces vous sont peut-être inconnues, pourtant elles sont menacées d’extinction. Pour mettre en lumière les projets de conservation d’espèces précieuses soutenus par l’équipe du parc zoologique, le sensibilisation, le “Printemps de la biodiversité” jusqu’au 29 mai, avec plusieurs après midi dédiées à la découverte de ces espèces fascinantes. Infos sur www.citadelle.com Muséum organise à la Citadelle une saison de
cer l’identité historique des habitants.
nelle, par ma grand-mère maternelle aussi, Marie Octave Monod. C’est elle qui m’a parlé pour la première fois de l’affaire Dreyfus, qui l’avait profondément marquée. Une fémi niste ardente, en son temps. Deux de mes sœurs, Sylviane et Brigitte, viennent d’en publier chacune une biographie. La famille de cette grand-mère était protestante et j’en ai sans doute reçu quelques valeurs par héri tage. Au premier chef la liberté de conscience, sans que celle-ci ait à s’en remettre à une quelconque autorité supérieure. La laïcité, évidemment aussi, avec un refus obstiné de tout identitarisme, une fidélité profonde à la loi de 1905. On peut respecter infiniment les croyances de chacun, on peut aussi ne pas être d’accord avec le président Macron qui a participé avec le Pape François lors d’une messe à Marseille. Mon cher Clemen ceau en aurait été révulsé. La place du chef d’un État laïque n’est jamais dans un lieu de culte : aucun. L.P.B. : Vous ne vous contentez pas d’être historien et écrivain, vous êtes aussi un homme de théâtre et vous écrivez même des chansons… J.-N.J. : Oui, j’ai collaboré avec Antoine Sahler, un autre Franc-Comtois, comme parolier à des chansons qu’il a mises en musique et dont un album vient de paraître. Je travaille en parallèle avec un metteur en scène pour la présentation prochaine d’une de mes pièces de théâtre, “Ovide en exil”, après la première, “l’Un de nous deux”, où je faisais s’entretenir Léon Blum et Georges Mandel, prisonniers ensemble près de Buchenwald en 1944. Celle ci a été jouée près de deux cents fois à Paris et à Avignon : mais pas à Besançon, hélas ! n Propos recueillis par J.-F.H.
L.P.B. : Les élections européennes approchent. En tant qu’homme de gauche, avez-vous fait votre choix ? Êtes-vous toujours un militant socialiste ? J.-N.J. : Je n’ai jamais pris ma carte au P.-S., même si j’ai présidé quelques années le groupe de gauche au Conseil régional de Franche-Comté, même si j’ai été par deux fois secrétaire d’État sous François Mitter rand. Ce dernier n’avait d’ailleurs jamais eu cette exigence d’adhésion au P.-S. pour me faire confiance au sein du gouvernement. La gauche universaliste, fille des Lumières, de Jaurès et de Clemenceau, libre de toute tentation identitaire, est ma famille. Mais même si je salue hautement le rôle des partis en démocratie, comme le fait d’ailleurs la Constitution, je n’ai guère le goût d’être encarté. Tout en considérant que le clivage gauche-droite est insubmersible, à vue humaine. On devrait le vérifier bientôt. L.P.B. : La fusion des Régions, décidée il y a déjà près de dix ans, est-elle une bonne chose à vos yeux, vous qui revendiquez d’être profondément franc comtois ? J.-N.J. : Les grandes régions sont un continuum administratif voulu politiquement dont le principe reste mal compris par les citoyens. Elles ont créé pourtant, comme l’affirme jus tement Marie-Guite Dufay, une dynamique dans les investissements avec des projets plus ambitieux que ceux qu’auraient pu por ter les deux anciennes régions séparées. C’est patent dans notre cas. Cela n’empêche pas les citoyens de Bourgogne de continuer à se sentir Bourguignons et ceux de Franche Comté de continuer à se sentir Francs-Com tois. “Comtois, rends-toi ! Nenni ma foi ! ” Les grandes régions ne sont pas là pour effa
L.P.B. : Vos racines franc-comtoises sont en effet profondément ancrées, notamment du côté de Rioz en Haute-Saône où votre grand-père puis votre père auront été tour à tour maires pendant près de 50 ans au total. Ils vous ont montré la voie républicaine ? J.-N.J. : Mon grand-père Jules Jeanneney était né en 1864, il est mort en 1957, j’en ai donc des souvenirs précis. Il avait été une
première fois ministre sous Clemenceau en 1919, puis aux côtés de Charles de Gaulle en 1945, qui l’avait appelé comme un symbole de la transition entre la III ème et laIV ème République. Mon père a été son direc teur de cabinet à Matignon. C’est là que j’ai connu Charles de Gaulle, si je puis dire, lorsque j’avais deux ans, et que je lui ai été pré senté. La seconde fois, j’étais plus lucide, quand j’ai accompagné mon père pour lui rendre visite à Colom bey-les-deux-Églises, à la fin de 1969. De ce second moment, je garde un sou venir puissant. J’en raconte le détail dans mes Mémoires. L.P.B. : La laïcité, la liberté de conscience, toutes ces valeurs vous ont été transmises par la famille ? J.-N.J. : Par ma famille pater
“Je n’ai jamais eu vraiment le goût
d’appartenir à un parti.”
Jean-Noël Jeanneney
dans les rues de Besançon
où il aime flâner quand il revient en ses terres franc-comtoises.
Espace V (face station-ser
Valentin / Be rvice Carrefour)
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6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°263 - Mai 2024
Contre l’homophobie, plus dure sera la lutte
Le 17 mai sera célébrée la Journée internationale contre l’homophobie. Nouvel Esprit, S.O.S. Homophobie… La Presse Bisontine a rencontré plusieurs acteurs du monde L.G.B.T. + bisontin. Mais aussi Charlie*, un homme trans ayant vécu la transphobie dans le milieu médical. Sans oublier les organisateurs de manifestations à Besançon, le festival Love for All et Amnesty International France.
l Besançon Journée contre les L.G.B.T.phobies La question essentielle des mineurs transsexuels La Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie le 17 mai est l’occasion de pointer des sujets précis. Stéphanie Barbot tient à en mettre deux en lumière à l’occasion de cette journée particulière, la prise en charge des mineurs transsexuels et les actes homophobes qui sont loin d’avoir disparu.
À Besançon, la journée du 17 mai est, comme par tout dans le monde, symboliquement la jour née de l’année pour la commu nauté L.G.B.T. Et si au fil des années les priorités ont changé, les combats restent importants et nombreux pour ses représen tants. “Dans les années quatre vingt, nous nous sommes battu(e)s pour faire reconnaître les droits des personnes gays et lesbiennes. Si 45 ans après ils ont bien évolué en France, il y a toujours des avan cées à obtenir” rappelle Stéphanie Barbot, la présidente de Nouvel Esprit, la plus importante asso ciation L.G.B.T. + de Franche Comté. “En 2024, une nouvelle fois une minorité est visée. Le sujet brûlant en ce moment est le fait
que l’État ne veuille plus prendre en charge les mineurs trans.” Une annonce de projet de loi a été pré sentée récemment. Elle est censée mieux les protéger mais, c’est le moins que l’on puisse écrire, elle ne fait pas l’unanimité. “C’est complètement faux tout simple ment car un mineur n’a pas le droit de décider de faire des pra
le suivi psychologique, et au niveau hormonal, du mineur qui ne serait plus pris en charge. “Les personnes prises en charge mineures pouvaient prendre des bloqueurs d’hormones” détaille Stéphanie Barbot. “Car il est dur de déconstruire tout cela après pour une personne qui voudrait officialiser son changement de genre à sa majorité. L’Allemagne vient de faciliter le changement de genre mais la France régresse par rapport à ça.” Autre sujet d’inquiétude pour Sté phanie Barbot et Nouvel Esprit, malheureusement plus récurrent et plus local aussi : la montée des guets-apens homophobes à Besan çon. “Il n’y a pas une journée sans qu’il y ait une agression homo phobe en France. Et nous l’avons
Stéphanie Barbot est la présidente
de la plus importante association LGBT + de Franche-Comté, Nouvel Esprit.
tiques médicales. L’État veut remet tre en place les théories de conver sion, ces lavages de cerveau faits très jeunes pour inciter à ne pas vouloir changer d’identité ou de genre.” Dans les faits, c’est
La crainte des actes homophobes persiste.
en plus méfiante et tout le monde l’est dans la ville. Quand on pense qu’un collectif d’ultra-droite comme Némésis a perturbé le Car naval, c’est inquiétant.” En réponse, Stéphanie Barbot prône, sans cesse, l’acte militant. Pour conserver les droits L.G.B.T. qui, rappelons-le, ne sont pas ins
vu avec les agressions au Parc Micaud, Besançon n’est pas épar gnée. Les personnes L.G.B.T. n’ont pas à vivre avec une épée de Damo clès au-dessus de la tête par peur de se faire agresser. Il y a une recrudescence de groupes fascistes à Besançon, tout le monde le sait. Personnellement, je suis de plus
crits dans la Constitution. Elle sait pouvoir compter, à Besançon, sur un collectif, celui baptisé du “17 mai”, toujours en action. n A.A.
Plus d’informations sur Nouvel Esprit : Facebook et Instagram
L’événement 7
La Presse Bisontine n°263 - Mai 2024
l Témoignage
17mai
“La transphobie n’est pas une opinion mais un délit” C’est en 2018 que Charlie a réalisé qu’il était un garçon. Il débute sa transition en 2021, l’année de son arrivée à Besan çon. Une ville où il a globalement été très bien accueilli, sauf dans le milieu médical où il a subi plusieurs réactions intolérables.
Cette année encore, les revendica tions seront légionà l’occasion de la Journée du17mai.
S’ extraire du genre qui lui avait été assigné à la nais sance. Charlie*, aujourd’hui 29 ans, a été un enfant trans sans en avoir forcément conscience. “J’estime que j’ai toujours été un garçon mais que je ne le savais pas” analyse celui qui milite à Nouvel Esprit aujourd’hui. “Jusqu’en 2018, je me sen tais en décalage mais je ne savais pas pourquoi. Et puis, au fil de mes ren contres, j'ai appris que la transidentité existait, et j'ai fini par comprendre que c’était ça : que j'étais un homme trans.” Un parcours qui lui est propre puisque, comme il tient à le rappeler, “il y a autant de parcours que de personnes trans.” Contrairement à l’idée trop sou
encore trop souvent psychiatrisée. On nous demande des attestations de psy chiatres pour accéder aux hormones, pour accéder aux opérations… Et on doit encore passer devant le tribunal pour changer de genre sur nos papiers.” Au niveau local, Charlie se réjouit du travail entrepris par le Collectif du 17 mai Besançon. “Aujourd’hui, les personnes trans connaissent le même type d'attaques que les homosexuel(le)s
dans les années 1980. Nous avons besoin du soutien du plus grand nombre pour y faire face. Les agressions sont monnaie courante, ainsi que la désinformation. Pourtant, la transphobie comme l’ho mophobie ne sont pas des opinions mais des délits punis par la loi” conclut Char lie. La journée du 17 mai servira, entre autres, à le rappeler. n A.A. * Le prénom a été modifié
a vécu la transphobie. Surtout médi cale : “De la part d’un chirurgien. Ou d’une endocrinologue qui ne connaissait comme solution que d’envoyer les per sonnes trans vers des hypnotiseurs ou des médiums. À Besançon, c’est difficile pour une personne trans de trouver un médecin qui l’accueille convenablement, sans la bombarder de questions intru sives et déplacées.” Depuis la loi de modernisation de la justice de 2016, les démarches de chan gement d’état civil ne nécessitent plus un recours obligatoire aux opérations de réassignation sexuelle. Charlie déplore les “bâtons dans les roues” qui subsistent pourtant dans les parcours de transition. “La transidentité est
vent véhiculée, la transidentité n’est pas forcément vécue dans la souffrance. Les difficultés viennent plutôt des autres : du rejet familial ou de la trans phobie de la société. Charlie commence sa transition à son arrivée à Besançon en 2021. “Pourmoi, faire cette transition, c’était enfin pren dre soin de moi” raconte-t-il. “Besançon
a incarné la reprise de ma liberté. J’ai repris le contrôle de ma vie en arrivant ici.” Pour tant, même dans la capitale comtoise, très majoritairement ouverte, militante et progressiste, Charlie
“J’ai subi la transphobie dans le milieu médical !”
Nouvel Esprit propose des groupes de parole pour les personnes trans non binaires et en questionnement à Besançon. Pour plus de renseignements, contactez Nouvel Esprit par mail à lespapillons@nouvelesprit.org
l Anniversaire La parole des victimes S.O.S. Homophobie, 30 ans d’engagement L’association S.O.S. Homophobie Besançon
Pour en savoir plus sur S.O.S. Homophobie :
https://www.sos homophobie.org/
Un sujet qui appelle à la plus grande vigilance. Laurence Nguyen le rappelle, l’an dernier, des participants au festival Love for All de Besançon ont été menacés à la sortie de l’événe ment. “S.O.S. Homophobie est habilitée à se porter partie civile” conclut-elle. Car 30 ans après la création de l’association, la haine continue de prospérer et la conquête de nouveaux droits est plus que jamais d’actualité. S.O.S. Homophobie suit de près les engagements du gouverne ment. Notamment son plan national (2023-2026), pour l’éga lité, contre la haine et les dis criminations anti-L.G.B.T. n
Homophobie depuis août dernier. “Cette journée donnera encore plus de visibilité à nos luttes. Surtout dans un contexte poli tique où une proposition de loi de sénateurs L.R. vise à interdire la transition de genre aux mineurs. Nous, nous défendons
participera à la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Laurence Nguyen salue l’engage ment de la Ville de Besançon sur la question.
S. O.S. Homophobie France a 30 ans. Née en 1994, l’association est toujours autant mobilisée contre la haine L.G.B.T. et pour l’égalité. Elle est devenue une des plus grandes associations L.G.B.T. françaises. Tous les ans, elle pro pose un rapport sur l’homopho bie, document de référence encore aujourd’hui, qui met en lumière la réalité de la haine
anti-L.G.B.T. À Besançon aussi, S.O.S. Homo phobie est là pour soutenir et recueillir la parole des victimes. Prévenir les L.G.B.T. phobies. Se faire mieux connaître aussi. Elle sera évidemment présente à l’occasion de la journée du 17mai. “Tout au long de l’année, nous proposons des interventions en milieu scolaire ou auprès des adultes” rappelle Laurence Nguyen, bénévole à S.O.S.
une société inclusive. En ce sens, nous saluons le tra vail de la Ville de Besançon, d’Anne Vignot et de son équipe qui sont engagées sur le sujet.”
L’association vigilante face auplandu gouvernement.
Une précédente manifestation de S.O.S. Homophobie à Besançon.
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La journée du 17 mai, internationale de lutte contre l’homophobie, sera célébrée partout dans le monde. Et bien sûr à Besançon à travers de nombreuses manifestations, notamment le Festival Love for All et le vernissage de la nouvelle exposition d’Amnesty International France. Amnesty International France Besançon choisie pour une nouvelle exposition l Rendez-vous
L’existence d’un groupe fasciste
Nouvel esprit, des marches pour faire avancer la cause L.G.B.T. Membre de Nouvel Esprit, Gilles Werlin tient à mettre en lumière les marches organisées régulièrement par l’association pour favoriser les rencontres. Pour lui aussi, la journée du 17 mai revêt une importance particulière.
coup d’autres préoccupations.” Gilles pense pourtant qu’il fau drait mettre plus de moyens pour informer sur ces questions. Celles de la sexualité, du genre… “Les cours d’éducation sexuelle ne sont pas ou mal faits. Au lieu de filer des milliards aux banques et à Total, il faudrait en donner plus à l’éducation et à la culture. Et il faudrait aussi légaliser la prostitution. Quand vous n’avez pas d’identité identifiée, comment vivez-vous ? Aujourd’hui, il y a trop de situations de précarité. La prostitution légalisée donne rait un gagne-pain. Il n’y a pas de honte à travailler avec son corps au contraire. En ce sens, la dernière loi de pénalisation des clients de la prostitution de 2016 est catastrophique. Elle aura plus généré de l’insécurité qu’autre chose.” n se rencontrer Nouvel Esprit organise des marches pour permettre aux personnes L.G.B.T. de se ren contrer. Ouvertes à tout le monde, elles permettent de faire aussi découvrir les richesses naturelles de la Franche-Comté. La prochaine marche aura lieu dans la forêt de Chailluz en juin. Plus d’informations sur http://nouvelesprit. over-blog.com/ Nouvel Esprit, des marches pour
Europe.” Dans le même temps, avec un démarrage juste avant, la nouvelle exposition d’Amnesty Inter national France “We want to break free” sera lancée nationalement à Besançon le 17 mai. “Préparée de longue date, cette exposition rem placera celle faite il y a une douzaine d’années sur le thème” rappelle Claudine Guenot, membre d’Amnesty international, responsable du réseau L.G.B.T. + pour la Franche-Comté depuis trois ans et soutien de la cause L.G.B.T. depuis les années quatre-vingt. “Elle tournera dans toute la France après avoir été montrée pour la pre mière fois à Besançon, ville choisie par Amnesty International France pour la dévoiler.” Depuis de nombreuses années, Amnesty Inter national France développe des réseaux d’infor mation et d’actions en faveur des personnes L.G.B.T. menacées ou persécutées en France et dans le monde. “L’association dénonce publi quement ces violations et intervient auprès des États pour qu’elles cessent et que les victimes obtiennent justice et réparation.” Chaque année, elle participe également aux marches des fiertés enFrance. n A.A. Corentin Chaduiron-Germaneau, le directeur artistique du Cercle, présentera le festival Love for All avec toute son équipe. En chiffres : l 69 États sur 193 interdisent l’homosexualité dans le monde encore aujourd’hui l Dans 26 de ces pays, la peine peut aller de 10 ans jusqu’à la prison à vie l Dans 11 pays, les relations homosexuelles sont encore passibles de la peine de mort (Afghanistan, Arabie saoudite, Brunei, Émirats arabes unis, Iran, Mauritanie, Nigeria, Pakistan, Qatar, Somalie, Yémen) l Plus d’informations sur le Festival Love For All : rendez-vous du 19 mai au 9 juin. Toutes les informations sur https://linktr.ee/lecercle besancon ou Facebook Le Cercle
C ontinuer à nourrir et à ouvrir les esprits. Pour se montrer et parler de la question du genre et de l’homosexualité de manière apaisée. Pour Gilles Werlin, la future journée du 17 mai est pri mordiale. “Il y a de plus en plus d’agressions homophobes et transphobes à Besançon” rap pelle celui qui est, aussi, membre de Nouvel Esprit depuis 10 ans. “Personnellement, je n’ai jamais eu de problèmes mais je constate la montée en puissance d’un groupe fasciste qui mène des actions contre les homosexuels.” Gilles est, de son côté, non binaire.“Je ne me sens pas plus homme que femme” détaille-t il. “Je me suis souvent posé la question de savoir de quel genre j’étais : non-binaire, ça me va bien ! Physiquement, j’ai l’allure d’un homme mais je ne me sens pas obligé de choisir. À Nouvel Esprit, je rencontre des gens for midables. Certains sont aussi dans une grande détresse. Cela
n’est pas évident quand vous ne correspondez pas à l’éducation que vous avez reçue. Se faire jeter de chez soi par ses parents ou se faire tabasser, c’est terrible. Per sonnellement quand j’étais jeune, j’ai été élevé dans un cadre très patriarcal. Je devais faire le jar din avec mon père alors que j’au rais aimé faire de la couture. J’ai été formaté !” La majeure partie de sa vie, Gilles, 62 ans aujourd’hui, ne s’est pas senti à l’aise avec l’image qu’on lui demandait de
donner de lui. “Ce n’est que lors de ces 10 dernières années que j’ai évolué. Non binaire, j’ai posé le mot il y a seu lement quelques mois. Mais vous savez, je ne pense pas non plus qu’à ça tous les jours. J’ai comme tout le monde beau
À Besançon, le mois de mai sera militant. Le 1 er mai, mais pas seulement. La journée internationale du 17 mai contre l’homophobie sera marquée par de nombreux événements. L’un des princi paux se tiendra du 19 mai au 9 juin dans le cadre du “Mois des fiertés”. Le festival Love for All est un événement queer et artistique qui tend à sensibiliser notre ter ritoire aux préoccupations L.G.B.T. en inves tissant les lieux phares de la culture bisontine. Pour des instants de découverte et de partage autour de la diversité et de l’inclusion sociale. Une ode à la liberté, à l’acceptation de soi et au respect. “C’est un mois de rendez-vous culturels et politiques à Besançon” rappelle Corentin Chaduiron-Germaneau, le directeur artistique duCercle. “Pour cette sixième édition, les concerts se mêleront aux drag-shows, les mariages sau vages au stand-up, et l’heure sera à la fête. L’évé nement marque la volonté pour les personnes L.G.B.T. + de prendre l’espace, la parole et de célébrer les différences dans un monde où la violence contre la communauté atteint son plus haut niveau depuis 10 ans selon le rapport Ilga (Association internationale lesbiennes-gays) Zoom Le programme autour de la Journée du 17 mai - Vendredi 17 mai à 18 heures : vernissage de la nouvelle exposition musicale d’Amnesty International France “We want to break free” en présence de Jean-Claude Samouiller pré sident d’Amnesty International et Sébastien Tüller responsable de la C.O.S.I.G. (Commission orientation sexuelle et identité de genre). Expo sition jusqu’au 20 mai à l’Hôtel de ville de Besançon et du 21 mai au 1 er juin à la média thèque Pierre Bayle n
“Je neme sens pas
plus homme que femme.”
Claudine Guenot est responsable, au sein d’Amnesty International, du réseau L.G.B.T. + pour la Franche-Comté depuis trois ans.
Gilles Werlin souhaite voir les marches de Nouvel Esprit se développer.
Publi-information La Clinique du Ménager répare tous vos appareils électroménagers ! Cela fait bientôt 20 ans que la Clinique du Ménager répare tous les appareils électroménagers des particuliers dans le Grand Besançon. Les pannes n’ont plus de secret pour ses techniciens qui donnent une seconde vie aussi bien à une machine à laver, qu’à une cafetière, un four, un réfrigérateur, ou une centrale vapeur.
Ludivine Muller, gérante de la Clinique du Ménager veille à la qualité du service client.
À l’atelier, les techniciens expertisent, démontent, réparent, testent les appareils qui leur sont confiés.
soit la méthode, chaque projet de réparation fait l’objet d’un devis. La Clinique du Ménager est label lisée QualiRépar qui donne accès au bonus écologique de l’État ! “Cela signifie qu’une personne qui fait appel à nos services pourra déduire jusqu’à 50 euros du prix de la réparation selon l’appareil” insiste la gérante de la P.M.E. qui emploie une dizaine de salariés. La plupart du temps, les pannes ne sont pas graves. Elles sont souvent liées à un manque d’en tretien ou à un mauvais usage qui rendent l’appareil hors ser vice. “À la suite d’une intervention, on donne toujours au client des conseils d’entretien et de bon usage.” Mais il arrive aussi que la machine soit irréparable. Dans ce cas, la Clinique du Ménager peut aussi la remplacer par une machine neuve à choisir dans une marque partenaire de CM25. Car l’enseigne commercialise
l’électroménager neuf de ses marques partenaires. “Si on se déplace au domicile d’un client et que le technicien estime que la machine n’est pas réparable, les frais de livraison et d’installation d’une nouvelle machine sont offerts” précise Ludivine Muller. La Clinique du Ménager s’adresse aux particuliers, mais aussi aux collectivités comme les crèches qui ont besoin de l’intervention rapide d’un technicien lorsqu’un lave-linge ou un sèche-linge tom bent en panne. Elle est aussi un prestataire de choix pour les entreprises s’il faut réparer la machine à café ou le four de l’es pace de convivialité. Alors qu’aujourd’hui cela devient un acte citoyen, bénéfique à l’en vironnement, de réparer plutôt que de jeter, la Clinique du Ména ger joue un rôle essentiel dans cette démarche. Pensez-y lorsqu’un appareil électroména ger tombe en panne à la maison. n
de l’Amitié. Chez CM25, votre électroménager défectueux est entre de bonnes mains. Pour le faire réparer, rien de plus simple. Vous pouvez le déposer directement au magasin, aux heures d’ouverture, où il sera pris en charge. Pour les appareils plus volumineux, difficiles à véhi culer, l’équipe technique de la Clinique du Ménager se déplace à domicile. “Nous avons trois tech niciens sur la route en perma nence, et un quatrième qui partage son temps entre l’itinérance et l’atelier” précise Ludivine Muller. Ils sillonnent le Grand Besançon, et le reste du Doubs, le Jura et la Haute-Saône. “C’est toujours plus rapide lorsqu’on nous dépose l’appareil à l’atelier, et c’est aussi moins cher car il n’y a pas les frais de déplacement.” C’est à l’atelier justement que deux tech niciens expertisent, démontent, réparent, testent les appareils qui leur sont confiés. Quelle que
V otre lave-linge est en panne ? Avant d’envisa ger de vous en débarras ser, pensez à le faire répa rer ! À Besançon, la Clinique du Ménager redonne une seconde vie aux réfri gérateurs, cafetières, centrales vapeur, sèche-linge, lave-vaisselle, fours micro-ondes, plaques de cuis son, tireuse à bière… Bref, “onrépare tout l’électroménager de la maison, du plus petit au plus gros” rappelle Ludivine Muller, gérante de la société située dans le bâtiment du Super U de l’Amitié entre le Bou
levard Kennedy et la Basilique Saint-Ferjeux à Besançon. Depuis sa création en 2006 par Gilles Dagusé, l’entreprise a développé une
véritable expertise tech nique dans la réparation de ces appareils obtenant l’agrément pour toutes les marques (Bosch, Sie mens, Brandt, Gaggenau, De Dietrich, Neff, Sauter, Viva, Indesit, Whirlpool, Laden). Elle a quitté
“Ondonne des conseils d’entretien et de bon usage.”
Beure il y a trois ans pour s’installer dans des locaux plus fonctionnels et plus accueillants à Besançon, rue
L’équipe technique mobile se déplace chez les particuliers pour réparer des appareils défectueux.
ed et le sam Du lundi au vendredi d
di de 9h00 à 12h30 -18 -12h00 à 13h30 de 8h30 erjeux. uper U Saint F ON itié, 25000 BESANC
8h00
à côté sur Su Ami 17 Rue de l'
10 Besançon
La Presse Bisontine n°263 - Mai 2024
ZONE LAFAYETTE Emploi adapté Un demi-siècle au service de l’inclusion Depuis plus de 50 ans, l’E.S.A.T. C.H.A.T. permet aux personnes en situation de handicap de travailler. Rencontre avec Jean-Michel Lamy, un de ses responsables et Céline Decreuse, conseillère en insertion professionnelle.
O ffrir du travail à des personnes handicapées physiques en leur permettant de conquérir leur indépendance économique et d’affirmer leur appartenance à la société. Créé sous forme associative en 1967, le Centre des handicapés au travail (C.H.A.T.) de Besançon est géré depuis 1979 par le C.C.A.S. et c’est sous cette forme actuelle qu’il fête ses 45 ans cette année. Et même si les mots ont changé, nous parlions à l’époque de travailleurs han dicapés, alors qu’aujourd’hui il faut évo quer des travailleurs en situation de handicap, l’importance du C.H.A.T. à Besançon est toujours d’actualité. “L’E.S.A.T. (Établissement et service d’aide par le travail) C.H.A.T. est toujours un acteur majeur dans l’accompagnement médico-social des personnes en situation de handicap par le biais du travail, essentiellement la sous-traitance indus trielle. Ceci en vue d’une réinsertion pro fessionnelle en milieu ordinaire” rappelle I nsultes, crachats, menaces, odeur d’urine… La situation autour de la mendicité n’est pas nouvelle mais à tendance à s’aggraver dans la Boucle, d’avis de commerçants. “On va bientôt passer plus de temps à résoudre les problèmes générés par les personnes alcoolisées, droguées et/ou atteintes de troubles psychologiques, qu’à gérer nos magasins.” Le gérant du Carrefour Express de la Grande rue, qui en est déjà à trois dépôts de plaintes depuis un an, estime qu’il est “urgent de trouver des solu tions.” Sa dernière intervention de médiation ayant fini sous la menace probable d’un couteau. “J’étais en train de demander à la personne de ne pas rester en devanture. Elle était déjà très alcoolisée et m’a dit qu’elle n’hésiterait pas à se servir de son couteau, en portant la main à sa veste. J’ai demandé à mes employés de rentrer et nous avons appelé la police. En général, les menaces restent verbales mais dans ce cas présent, cela aurait pu mal tourner.” Ce commerçant en vient à craindre pour la sécurité de ses clients et de son équipe. “Beaucoup de mes salariés habi tent au centre-ville et ont peur d’être attendus et suivis à la sortie. Ce sont des situations qu’ils connaissent bien pour les vivre aussi autour de chez eux.” Les réunions organisées avec la mairie et l’Union des commerçants, notamment celle du 6 décembre dernier à ce sujet, ne semblent pas apaiser les choses. “On voit davantage passer la police municipale, mais ils n’interviennent pas pour autant, sauf en cas d’atteinte avérée à la tranquillité publique.” Pour ne pas laisser s’envenimer la situation, il a décidé de lancer une péti tion avec la commerçante voisine, d’Iris
Jean-Michel Lamy, le responsable du pôle accompagnement et travail chez Solidarité Doubs Handicap, établisse ment public médico-social né en jan vier 2013 de la fusion du C.A.S. d’Étalans, du C.E.A.T. Le Château de Novillars et du C.H.A.T. de Besançon. Cet acteur a fait de la qualité une de
ses priorités. Depuis 10 ans, l’E.S.A.T. C.H.A.T. est certifié I.S.O. 9 001, une garantie de produc tion et de livraison pour les clients de l’établisse ment. En lien avec la pro mulgation du décret du 13 décembre 2022 sur le plan de transformation des E.S.A.T., l’E.S.A.T. C.H.A.T. a aussi étoffé son équipe avec l’em bauche d’une conseillère en insertion profession nelle qui accompagne les personnes en situation
“Des travailleurs formés à des activités variées.”
de handicap vers un retour professionnel en milieu dit ordinaire. “Chaque année, nos travailleurs font un point sur leur projet professionnel et se fixent de nouveaux objectifs” développe Céline Decreuse qui a été choisie pour ce poste de conseillère en insertion pro fessionnelle. “Chacun opte pour l’activité qui lui convient le mieux en fonction de
Jean-Michel Lamy est le responsable du pôle accompagnement et travail chez Solidarité Doubs Handicap.
CENTRE-VILLE Incivilités Mendicité : les commerçants à bout de nerfs Faudra-t-il qu’il y ait un drame pour faire bouger les choses ? C’est la question que se posent plusieurs commerçants du centre-ville bisontin qui ont lancé une pétition, face à la hausse des agressions et des dépôts de plainte envers les sans-abri.
par an, alors que des fauteurs de troubles utilisent cet espace illégalement pour racketter, s’alcooliser, agresser et har celer les habitants.” Leur pétition recense une quarantaine de signataires. Tous réclament des actions plus efficaces dont l’application, en premier lieu, de l’arrêté municipal sur la circulation dans l’espace public (qui interdit notamment toutes occu pations abusives et prolongées des rues ou le regroupement de plus de deux chiens). Mais aussi l’ouverture de davan tage de solutions d’accueil de jour, avec des associations de sans-abri, ou la mise en place d’un document de plainte simplifiée pour les vols à l’étalage. “C’est de pire en pire ces derniers temps, sans doute avec le déplacement des populations marginalisés dans le cadre des Jeux olympiques. Et ça va encore s’aggraver avec l’arrivée de la belle sai son. Cela joue en grande partie dans la perte d’attractivité du centre-ville” , estiment ces lanceurs d’alerte. n S.G. Les passages plus réguliers de la police ne se montreraient pas dissuasifs.
Galerie, qui a aussi essuyé dernièrement des tags et insultes à caractère sexiste sur sa vitrine, par mesure de repré sailles. “On se sent en danger. On ne peut rien dire, rien faire, sans être pris à partie derrière. Ce qui fait que beaucoup ne réagissent plus. Ce n’est pas normal” , estime-t-elle. Son local, resté vacant pendant longtemps et légèrement en recul de la voirie, voyait son pas-de porte régulièrement occupé avant son arrivée. “Ils avaient l’habitude de dormir là. Et quand on leur explique qu’ils
La boutique du 75, Grande rue adéjà subi plusieurs dégradations à la suite d'altercation avecdes mendiants.
n’ont rien à y faire, ils nous répondent qu’ils font ce qu’ils veulent parce qu’ils sont sur l’es pace public !” Une attitude qui a le don d’agacer les com merçants. “Il est inad missible pour nous de payer une redevance d’occupation de plu sieurs centaines d’euros
“On se sent en danger.”
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