La Presse Bisontine 263 - Mai 2024

2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°263 - Mai 2024

Les Bisontins devront faire avec le moustique tigre à l’avenir

Verdict le 24 mai pour l’ultime procès Daval

L es regards étaient encore pleins de ressentiment d’un côté, emplis de remords de l’autre. Les excuses formulées par Jonathann Daval au début de l’audience auprès de sa belle famille n’ont pas suffi à taire la colère sourde des plaignants, au premier rang desquels Grégory Gay qui avait porté plainte pour dénonciation calomnieuse. Après quelques

péripéties de procédure, le procès a bien eu lieu, au tribunal judiciaire de Besançon le 10 avril. Le plaignant réclamait 30 000 euros de dommages et intérêts, plus 10 000 euros à chacun des trois autres membres de la famille s’estimant victimes, à savoir Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, les parents d’Alexia, et Stéphanie, sa sœur. Leurs avocats, M tres Portejoie père et fils

se sont succédé pour convaincre les juges de la recevabilité de ces demandes, plaidant le préjudice immense “d’avoir perdu son honneur devant la France entière” pourun Grégory Gay que Jonathann Daval avait accusé pendant plusieurs mois d’être l’au teur des coups mortels portés à Alexia, avant d’avouer définitivement être l’auteur du crime qui lui a valu 25 ans de réclusion devant la cour d’assises de la Haute-Saône fin 2020. De son côté, plaidant le fait que les questions de morale n’ont pas à entraver le droit, l’absence de spontanéité des accu sations de Jonathann Daval à l’encontre de son beau-frère Grégory Gay empêcherait de qualifier les faits de dénonciation calom nieuse d’après M tre Randall Schwerdorffer, l’avocat de la défense. Le procureur de la République Étienne Manteaux a réclamé la relaxe, considérant que l’accusation de M. Daval envers M. Gay était directement en lien avec sa propre défense. Le droit de mentir existe, c’est ce qui vaudrait à l’accusé cette relaxe. Le délibéré sera rendu le24maià8h30. n

La réunion a rappelé qu’il

fallait limiter les eaux stagnantes

et qu’un site Internet est à disposition, signalement moustique. anses.fr

(photo Ville de Besançon)

L’avocat bisontin de Jonathann Daval Randall Schwerdorffer espère obtenir des juges la relaxede son client, conformément à la plaidoirie du procureur de la République

S a présence dans la commune est avérée depuis janvier 2023, il s’agit maintenant de limiter son expansion. Ce serial piqueur (reconnaissable à ses rayures noires et blanches et appelé “ Aedes albo pictus ” de son nom scientifique), a déjà été repéré par plusieurs habi tants de Bregille, qui, photos à l’ap pui, étaient venus en nombre par ticiper à la première réunion d’information organisée par la mairie le 10 avril dernier. “Cela inquiète visi blement. Beaucoup de questions ont été posées”, relève Gilles Spicher, adjoint à la maire délégué à la santé et à l’hygiène. Cette réunion, comme celle du 30 avril dans le quartier de Montra pon, cherchait ainsi à éclairer les habitants sur les habitudes de ce petit envahissant, qui pique princi palement à l’extérieur des maisons durant la journée. “Il se reproduit dans des endroits où l’eau stagne. Il faut donc vider régulièrement les contenants où l’eau peut s’accumuler (soucoupe de pot de fleurs, arrosoir, seau…) et vérifier le bon écoulement des eaux pluviales.” La Ville, qui fait “le pari de l’intelligence collective” , espère ainsi limiter sa prolifération.

Capable de transmettre des maladies comme la dengue, le chikungunya et le virus zika, lorsqu’il est lui-même contaminé, le moustique tigre est placé sous surveillance renforcée par les autorités sanitaires durant sa période d’activité, du 1 er mai au 30 novembre. “Chaque cas nous est obligatoirement signalé par le biologiste ou le médecin prescrip teur” , explique le D r Laurianne Szpa kowski-Perrot, médecin inspecteur de santé publique à l’A.R.S. Bour gogne-Franche-Comté. S’ensuivent des opérations de démoustication (traitements biocides sur les larves ou les individus adultes), en partenariat avec l’Entente interdépartementale de démousti cation (E.I.D.). Ces campagnes, assez rares sur le territoire il y a encore cinq ans, ont tendance à s’accélérer. En 2023, 11 cas de dengue ont ainsi été rapportés dans le Doubs et un cas de chikungunya, contre deux cas en moyenne sur les deux der nières années et 6 cas en 2020. Et bien que très peu de complications graves ou d’hospitalisations sont associées à ces cas importés, l’A.R.S. veut rester vigilante. n Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George, Rémy Girardet. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. Équipe commerciale : Virginie Girardot, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, Benjamin Becker, Antoine Boillon, Cabinet Reilé, Groupe Chopard, Yoann Jeudy, Piwili/Pics - MCI, G.B.M., J.-C. Sexe - Ville de Besançon. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Avril 2024 Commission paritaire : 0225 D 80130

L’école Jules-Ferry est entrée dans le XXI ème siècle

L a Ville de Besançon a investi 2,860 millions d’euros dans la réno vation des locaux de l’école Jules Ferry, quartier de Rosemont. Deux ans de travaux pour mener à bien ce chantier qui concerne essentiellement l’amélioration énergétique des locaux, de leur accessi bilité et de l’acoustique. Pour les 197 élèves en élémentaire et les 124 de mater nelle, “la vie quotidienne a vraiment été améliorée, notamment du point de vue de l’acoustique et du confort thermique” constate Lucile Larue, la directrice de la partie élémentaire. Pour respecter l’âme des lieux, certaines parties comme les

sols en carrelage ou le parquet d’époque ont été conservées. Des panneaux pho tovoltaïques installés en toiture permettent de produire de l’électricité en partie consommée sur place. Ces panneaux produisent l’équivalent de la consommation de 24 logements. Les travaux à Jules-Ferry ne sont pas tout à fait terminés. Suivront en 2024-2025 la réfection et la désimperméabilisation des cours, et la création d’un espace dédié au périscolaire. Jules-Ferry fait partie d’un vaste programme global de près de 70 mil lions d’euros débloqués sur le mandat pour rénover 12 des écoles bisontines. n

Lucile Larue et Émeline Douard, le directrices des écoles élémentaire et maternelle Jules-Ferry.

“U ntermenschen” …Pour les non germaniques, précisons que ce terme signifie “sous hommes” . C’est de ce voca ble glaçant que le conseiller régional Tho mas Lutz a traité les élus de la majorité dans l’hémicycle lors de la dernière session plénière à la Région Bourgogne-Franche Comté. C’est précisément par cette appel lation que les Nazis dénommaient ceux qui n’étaient pas de race aryenne, les Juifs, les Tziganes notamment, mais aussi les handicapés physiques et mentaux, pour justifier à travers leur infecte pro pagande, leur élimination pure et simple au non de la pureté supposée de la race allemande. Quatre-vingts ans après, l’évo cation même de ce vocable dans les livres d’histoire fait encore froid dans le dos. Éditorial Sous-élu?

la présidente de la Région Marie-Guite Dufay a confirmé son intention, elle aussi a entièrement raison, de porter plainte contre celui qu’on pourrait qualifier peut être de sous-élu ?, mais nous ne le ferons pas… C’est en laissant se propager sans réactions ce genre de messages qu’il finit par instiller inexorablement dans la société. L’Histoire n’a apparemment pas servi de leçon en la matière. Les élections européennes ont lieu le 9 juin prochain, dans à peine un mois et demi. C’est dans ce climat que la campagne en France est lancée. On n’y parle quasiment pas des enjeux européens sur le plan de l’économie, de la défense, de l’agriculture ou de l’en vironnement. Il serait sans doute bon que les plus de 30 % d’électeurs qui s’apprêtent à glisser un bulletin Rassemblement National dans l’urne se penchent enfin sur les thèses et les discours que ses repré sentants continuent à brandir sans ver gogne. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

Pour se justifier après coup, le même élu méconnaissant (ou pas, et c’est bien pire), le poids de l’Histoire, évoquait avoir parlé d’une manière “inadéquate, inappropriée.” La légèreté, voire l’humour mal placé, ne peuvent justifier l’utilisation de tels mots qui n’ont valu à l’élu régional qu’un rappel à l’ordre de son camp. Peu avant, toujours dans l’hémicycle dijonnais, ces mêmes élus du Rassemblement National bran dissaient une pancarte assimilant clai rement les étrangers à des violeurs, du même goût que celles que le groupuscule identitaire Némésis avait tenues un peu plus tôt lors du carnaval de Besançon… , provoquant cette fois et évidemment une plainte de la maire de la ville Anne Vignot pour incitation à la haine raciale. Elle a totalement raison. En cette matière, le seul réflexe valable est de ne rien laisser passer. Pour ce qui bien plus qu’une sortie de route verbale, puisque sans doute tout à fait consciente de la part de son auteur,

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