La Presse Bisontine 262 - Avril 2024

L’événement 7

Pensez à apporter votre CV re ccès lib A Espace Ménétrier à Valdahon 8:30 - 12:30 VEN. 12 AVRIL . intérim A i alternance. emplo de FO aux portes loi s l’emp . . RUM l

La Presse Bisontine n°262 - Avril 2024

l Religion

En plein essor à Besançon

Il était une foi les évangéliques Avec une vingtaine d’églises répertoriées, le mouvement évangélique se développe inexorablement à Besançon. Cette branche du protestantisme compte de plus en plus d’adeptes dans la capitale comtoise comme partout en France

+ d’infos ut-doubs.com +

p

orte

es-ha

où 2 500 communautés sont comptabilisées. Le point avec Bruno Laffort, sociologue bisontin.

C’ est un phénomène mondial qui monte en puissance depuis une vingtaine d’an nées. Ce mouvement s’est développé aux États-Unis, en Amérique latine (au Brésil, au Pérou où les évan géliques haranguent les foules sur les

places), en Espagne et dans la plupart des pays européens. Dans le monde, les Évangéliques représentent 1,6 % de la population. La communauté protestante évangé lique, dont les racines historiques remontent aux Réformes du XVI ème

contraire. Cela vient de la base du pro testantisme américain qui a su fort bien s’accommoder du capitalisme.” Chez les Évangéliques, l’image du Christ est plus positive : c’est celle du Sauveur, plutôt que celle de celui qui a souffert. L’Église évangélique attire par exemple beaucoup de migrants en perte de repères. Ses adeptes ont une vision ultra-conservatrice du monde. “Ils sont contre l’avortement, l’homo sexualité et la législation sur la fin de vie” poursuit Bruno Laffort. “Et ilsne s’intéressent pas à la politique dans le sens où on l’entend en Europe. Ils ont un côté très conservateur que l’on retrouve par exemple chez les royalistes. Certaines personnes qui ne se retrouvent plus dans l’Église catholique se disent pourquoi ne pas essayer l’Église évan gélique ? Il y a de moins en moins de syndicalisme, de moins en moins d’in térêt pour la “chose publique”, alors pourquoi ne pas essayer ? Durkheim parlait d’un besoin de socialisation forte en dehors de la famille et l’Église évangélique est une forme de sociali sation intermédiaire.” Sa liturgie colorée et exubérante a le vent en poupe. Le mouvement doit éga lement son expansion au prosélytisme de ses membres. La foi évangélique séduit une population plus jeune attirée par la simplicité des rituels, mais aussi des familles entières qui viennent au culte avec leurs enfants. Et par des prédications qui insistent beaucoup sur des problématiques concrètes de la société. n A.A.

çon n’échappe pas au phénomène. “Ce mouvement s’est développé notamment parce que la religion catholique, n’ayant pas su se renouveler, s’est effondrée et a conduit à une quasi-désertion des églises” analyse Bruno Laffort, socio logue à Besançon. “Le Christ sur une croix, cela ne fait plus rêver. Il fallait moderniser “l’enveloppe extérieure” et la pratique. L’église évangélique l’a fait : il n’y a plus d’habits sacerdotaux, le prêtre arrive en jean, décontracté (souvent avec sa femme qui l’accom pagne), le culte est plus joyeux.” Les Évangéliques vivent leur foi d’une manière plus décomplexée et extra vertie. Néanmoins, selon Bruno Laffort, “n’oublions pas que leur but principal - comme d’ailleurs toutes les religions

siècle et qui est présente depuis plus de deux siècles en France, connaît récemment une forte croissance. Besan

monothéistes - reste celui d’évangéliser” poursuit-il, et “cela peut être considéré comme une forme de prosélytisme. Les Évangéliques ont par ailleurs une vision des mœurs très tra ditionnelle. Aux États-Unis, ce sont eux qui ont permis à Donald Trump de remporter son pre mier mandat.” Enfin, “et c’est une grosse différence avec les catholiques : avoir de l’argent n’est pas un problème pour eux, bien au

“Une forme de socialisation intermédiaire.”

Bruno Laffort et Santiago Lopez Rosales, étudiant espagnol Erasmus en sociologie à Besançon, dont un proche est évangélique.

Made with FlippingBook. PDF to flipbook with ease