La Presse Bisontine 262 - Avril 2024

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

Elle aura notre peau !

n’est pas à sa place dans la poubelle jaune 1 déchet sur 4

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AVRIL2024

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

www.presse-bisontine.fr

Saint-Jacques LE CHANTIER DE LA DÉCENNIE L’avenir du site se joue maintenant

(photo Antoine Saba - La Fabrica, pour La Presse Bisontine)

P. 6À8 Un phénomène en hausse À la rencontre des évangélistes de Besançon

P. 18

3 ans après leur exclusion Que sont devenues les suspendues duCovid

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2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°262 - Avril 2024

Velotte-Vallières : les exclus de la fibre ne lâcheront rien

Loge.G.B.M. répond aux accusations

S uite à la conférence de presse de début février et aux propos tenus par les représentants de la Confé dération nationale du logement (C.N.L.) le mois dernier dans nos colonnes concernant la rue de Champagne à Planoise, Carine Michel, la présidente de Loge.G.B.M. a tenu à s’exprimer. “Ce patrimoine ne répond plus aux attentes des locataires” rappelle t-elle. “Il n’est plus en bon état et plus conforme aux nouvelles normes énergé tiques et de développement durable. Alors les propos tenus par les représentants de la C.N.L. sont inacceptables. Il n’y a pas de mépris de notre part ! À chaque conseil d’administration, nous faisons le point sur la rue de Champagne. Dire que les immeu bles ne sont pas entretenus, s’entendre dire que l’on n’a jamais dératisé, ce n’est pas vrai : Loge.G.B.M. a fait le nécessaire reçue par Anne Vignot et ses services le 21mars. “On nous a d’abord garanti que l’expérimentation irait jusqu’à son terme” se rassure Gaétan Fouilhoux. Pour les rive rains du Point du Jour, la vie est en effet beaucoup plus sereine. “Avant, on voyait passer devant nos maisons 5 000 véhicules par jour et de nombreux rétroviseurs cassés et des agressions verbales. La circulation est beaucoup plus tranquille maintenant” plaide le riverain. Comme dans toute modi fication du plan de circulation, le report de circulation se fait au détriment d’autres artères autrefois plus calmes comme la rue Viollet-le-Duc (Combe-Saragosse) qui voit passer quatre fois plus de véhicules qu’avant. L’objectif du représentant du collectif Point du Jour-Chailluz est, avant la fin de l’expérimentation fin juin, “d’aller à la rencontre des autres collectifs, Combe

pour réparer l’ascenseur, il y a eu un départ de feu et les mesures nécessaires ont été prises dans la foulée. Un gardien est présent tous les matins de 8 heures à 10 heures et depuis mai dernier, Loge.G.B.M. travaille avec une société privée pour désinfecter les logements. On ne peut guère faire plus ! Nous travaillons avec les services de l’État, le préfet, la Police : nous avons pris la déci sion de laisser ouverts les logements vacants, ce qui signifie que la Police peut intervenir sans procédure” poursuit-elle. Le tribunal doit rendre sa décision le 9 avril suite à l’assignation en référé lancée par la C.N.L. contre Loge.G.B.M. “La capacité d’ester en justice (prendre l’initiative d’un procès) de la C.N.L. a été remise en cause” conclut Carine Michel, touchée par la leçon d’humanité qu’elle et Loge.G.B.M. disent avoir injustement subie. À suivre... n

Carine Michel et Loge.G.B.M. attendent la décision du tribunal qui doit tomber le 9 avril.

L’action coup de poing des riverains devant la boutique Orange du centre-ville le 9 mars a sans doute fait avancer les choses (photo D.R.).

Relançons-Point du Jour : vers une convergence des luttes ? L es discussions avancent. Le collectif des riverains des quar tiers Velotte-Vallières, qui récla

l’année 2024 (promesse repoussée déjà deux fois). Nous n’avons pas été admis à cette réunion. Mais nous serons reçus par Orange le 2 avril, cela faisait près de quatre mois qu’on réclamait une entrevue” note le riverain. L’objectif de déploiement total de la fibre sur tout le territoire bisontin serait désormais fixé à 2025 suite à la signature d’un nouveau contrat avec l’État. Orange buterait sur la difficulté à se raccorder sur des poteaux Enedis déjà engorgés par d’autres raccordements. L’opérateur aurait trouvé un accord avec un nouveau sous-traitant pour faire le travail. Les riverains devaient en savoir plus sur leur raccordement (prochain ?) à l’issue de leur réunion du 2 avril. Ils espèrent qu’Orange ne répondra plus aux abonnés absents… n

L e nouveau plan de circulation mis en place par la collectivité publique dans le secteur est de Besançon fait tou jours autant parler. Toujours en phase expérimentale jusqu’en juin, ce plan a fait des heureux. Parmi eux, le collectif Point du Jour-Chailluz (dernier né, créé le 26 février) représenté par Gaétan Fouilhoux qui applaudit des deux mains le projet de “ville apaisée”. Il y a aussi les riverains mécontents, représentés notamment par Jean Lièvremont dans le secteur des Relan çons qui désapprouvent dans les grandes lignes cette expérimentation, à l’instar de quelques maires de la périphérie est de Besançon, comme celui de Thise, dont les riverains ne peuvent plus à leur guise rejoindre le secteur de Valentin via les Relançons. L’association Point du Jour-Chailluz a été

ment à cor et à cri depuis des mois le raccordement de leurs habitations à la fibre (seuls quelques immeubles collectifs en sont pourvus), devait être - enfin - reçu par l’opérateur téléphonique le 2 avril. Le coup de pression d’une quarantaine de membres du collectif le 9 mars der nier devant la boutique Orange du centre-ville a semble-t-il porté ses fruits. À cette occasion, ils ont remis leur pétition signée par 230 riverains. André Gudefin, un des porte-parole du collectif veut désormais y croire. “Une réunion avait eu lieu mi-mars à G.B.M. avec l’opérateur et un représentant de l’État destiné à remettre en route localement la pro messe nationale de raccorder l’en semble du territoire avant la fin de

Saragosse, Palente, Relançons, afin qu’on se parle et qu’on se mette d’accord sur les meilleures options à retenir, concernant la circulation et plus largement les modes de transport” ajoute le porte-parole. n Dans le secteur nord-est de Besan çon, les zones 30 ont été multipliées.

Éditorial Mépris

allemands dont le poids et l’autonomie sont beaucoup plus forts qu’en France parce que la décentralisation y a été là bas beaucoup plus poussée. Dix ans après la création des grandes régions et ses ava tars cantonaux à l’échelle départementale, on attend sous peu les conclusions de la mission que le gouvernement a confiée au député de l’Oise Éric Woerth, l’ancien ministre sarkozyste devenu macroniste, concernant une énième réforme destinée cette fois à simplifier l’organisation ter ritoriale et clarifier les compétences entre elles. Il a d’ores et déjà annoncé qu’il ne reviendrait pas sur l’indigeste millefeuille de collectivités mais réfléchirait peut-être à instaurer des conseillers territoriaux à la fois représentants de leur département et de leur région. Comme l’avait préconisé la droite il y a dix ans. On a l’amer senti ment de faire du surplace sur cette question pourtant capitale pour une vraie décen tralisation enfin efficace. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

sans cohérence, caractère bancal des binômes d’élus dans les départements, contours des super-cantons souvent inco hérents… Près de dix ans après, quel bilan tirer de cette réorganisation territoriale ? Peu glorieux à en croire la Cour des comptes dans un récent rapport public. Cette fusion contre leur gré de nombreux territoires aurait occasionné, d’après la juridiction financière, des surcoûts impor tants notamment en matière de rémuné ration du personnel dont le nombre n’a pas été réduit, au contraire. La gestion multi-site des nouvelles régions, tantôt à Dijon, tantôt à Besançon participe d’ailleurs de cette inflation des coûts. Les dépenses de fonctionnement des régions auraient en moyenne augmenté de 20 %, celles de personnel de 11 %. Certes plus visibles et mieux armées qu’avant pour gérer leurs compétences, l’économie en particulier, les grandes régions restent pour autant des naines si on les compare aux Länder

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. équipe commerciale : Virginie Girardot, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, A. Bichard, Département du Doubs - B. Grosjean, G.B.M., C. Huot-Marchand, Antoine Saba - La Fabrica, Racing Besançon, J.-C. Sexe - Ville de Besançon. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2024 Commission paritaire : 0225 D 80130

R ien ne va plus si même un des chantres de cette réforme décidée il y a déjà dix ans souhaite aujourd’hui la remettre en cause. On parle de François Rebsamen, le maire de Dijon, ministre du gouvernement Hol lande en 2014-2015, qui souhaiterait, à en croire une indiscrétion de nos confrères du Point, une scission entre sa Bourgogne et la Franche-Comté, mariées de force depuis le 1 er janvier 2016 à la faveur de cette fameuse réforme. La raison invoquée : la Franc-Comtoise présidente de Région Marie-Guite Dufay, mépriserait la Bour gogne ! Cette position en dit long sur le désamour entre les deux contrées. Depuis son application, on a beaucoup glosé sur les incohérences de cette réforme territo riale : projet mal ficelé, sous la pression électoraliste, nouvelles grandes régions

4 L’interview du mois

POLITIQUE

Un des poids lourds de la majorité bisontine

“Les élus communistes sont incontournables et indispensables à Besançon” Christophe Lime est candidat aux prochaines élections européennes de juin sur la liste nationale du P.C.F. S’il n’est pas en position éligible, il défend pour autant la singularité de sa liste au sein d’une gauche qui part en ordre dispersé. Interview européenne… et plus locale.

L a Presse Bisontine : Pourquoi cette candi dature aux élections européennes ? Christophe Lime : Dans la constitution de sa liste, le parti a fait le choix d’un équi libre avec un tiers de femmes et d’hommes politiques, un tiers de syn dicalistes, et un tiers de personnes issues de la société civile et du milieu associatif. Aux yeux de ceux qui ont préparé cette liste, notamment Fabien Roussel et le numéro 1 de la liste Léon Deffontaines, mon parcours a sans doute été intéressant parce que j’ai longtemps travaillé quand j’étais syn dicaliste sur les directives européennes concernant le marché de l’électricité, et également de l’eau en tant qu’élu. Et personnellement, quand ils m’ont fait la proposition, je me suis dit que cette élection, après la présidentielle, est sans doute la plus importante pour les citoyens. Et pourtant elle reste sous estimée. Concrètement, énormément de dossiers touchant la vie quotidienne des Français se jouent à l’échelle euro péenne. Ce n’est pas un hasard si 14 000 structures déclarées de lobbying , et plus de 50 000 personnes sont installées et travaillent au quotidien à Bruxelles et à Strasbourg pour influencer sur les dossiers de la vie quotidienne. Et quand j’entends répondre certains de nos par lementaires qu’on ne peut rien faire sur certaines questions parce qu’elles dépendent directement de l’Europe, je me dis que c’est donc à nous de faire que l’Europe ne soit plus perçue comme un sujet “d’emmerdements” pour les gens, mais qu’elle redevienne une ins titution au service des citoyens.

C.L. : C’est le vrai souci à résoudre. Tout le monde nous aime bien, mais personne ne vote pour nous ! (rires). Alors je dis : arrêtez de nous aimer, arrêtez d’aimer Fabien Roussel, mais votez pour nous ! C’est la même chose à Besançon : je ne suis pas contesté sur les dossiers que je mets en œuvre, les positions que je défends sont toutes votées à l’unanimité, car je n’ai jamais rien lâché sur le fond. Est-ce que ça se traduirait pour autant dans les urnes ?… Concernant la posi tion dans la liste, je n’ai jamais souhaité discuter d’une place éligible. Je propose seulement d’apporter mon expérience d’élu et de responsable de structures comme “France eau publique” qui repré sente 17 millions d’usagers. Je crois en l’Europe, je participerai donc à cette campagne avec tout ce que je peux apporter comme expérience. L.P.B. : C’est sans doute une question d’étiquette ! Pourquoi ne lâchez-vous pas ce terme de “com muniste” qui vous dessert forcément ? C.L. : Parce que j’estime que nous devons assumer ce terme, avec tout ce qu’il comprend dans l’histoire, sans effacer évidemment les aspects négatifs liés à ce mot. Je suis de ceux qui pensent qu’il faut assumer notre passé, même dans ses mauvaises périodes. La partie som bre, comme la partie glorieuse. Les erreurs du passé nous obligent juste ment aujourd’hui à être vigilants pour ne pas les reproduire et à être toujours plus démocratiques dans notre fonc tionnement interne. Une chose est sûre : quand le P.C.F. est aux manettes, dans les collectivités qu’il dirige où dans les quelles il a des élus, il prouve toujours son efficacité. À nous de miser sur notre jeunesse, sur nos idées, et nous gagne rons des élus. Je fais le parallèle avec Besançon où le nombre d’élus commu nistes (avec À gauche citoyens) est passé de 2 à 9 entre les deux précédents mandats. Et nous avons prouvé, depuis longtemps, que les élus communistes ici étaient incontournables et indis pensables. L.P.B. :Vous espérez quel score avec une gauche qui part en ordre dispersé ? C.L. : Notre objectif est de passer les 5 %, seuil au-delà duquel nous aurons des élus. La fois dernière, nous avions rassemblé 620 000 voix. Il en faudrait 1 million. C’est atteignable, ce n’est pas utopique. Les Européennes sont des élections à un seul tour, où la notion

L.P.B. : De quoi doit s’occuper l’Europe alors ? C.L. : La politique énergétique par exem ple, c’est de son ressort. Sur le côté concurrentiel, elle n’est pas dans son rôle. D’autres puissances comme les États-Unis sont beaucoup plus perfor mantes sur ces questions-là. Même chose pour la protection de nos salariés de l’industrie ou pour notre agriculture dans la compétition mondiale, l’Europe n’est pas à la hauteur. Nous avons long temps défendu, notamment avec la C.G.T., le travailler local et le produire

local. La réindustra lisation est un des grands enjeux de cette prochaine élection. Mais au sein de l’Eu rope, il faut voir cette question en termes de coopération entre les États de l’U.E., pas en termes de concur rence. L’Europe a bien su le faire pour Ariane et pour Airbus. Je sou tiens donc l’idée d’une Europe de la coopéra tion, pas une Europe de la mise en concur rence. L.P.B. : En 59 ème position sur cette liste qui compte 81 noms, vous n’avez aucune chance d’être élu. D’autant que le P.C.F. est crédité de 3, 5 % dans les sondages actuellement. Le jeu en vaut la chan delle ?

“Tout le monde nous aime bien, mais personne ne vote pour nous !”

de vote utile existe beaucoup moins, où les électeurs peu vent se permettent de voter pour de plus petites forma tions. D’ailleurs, notre liste est très ouverte, elle est plus large que le P.C.F., elle a le soutien des radicaux de gauche et de personnalités comme Arnaud Montebourg par exemple. De toute manière, tous les sondages montrent qu’une liste unique de la gauche récol terait moins de députés européens que des listes sépa rées.

Notre position est de chercher à tout prix des solutions diplomatiques à ce conflit et à tous les conflits. Qui parle en ce moment de l’Arménie avec la pression de l’Azerbaïdjan ? Qui parle du Kurdistan attaqué par Erdogan qui ne vaut pas mieux que Poutine pour lequel je n’ai aucune sympathie ? Il faut systématiquement chercher des solutions pacifiques aux conflits, même si c’est extrêmement difficile. Chaque fois qu’on fait de la surenchère de guerre, on aboutit immanquablement à la guerre. Si on continue sur cette voie, on va finir par envoyer nos gamins sur le front en Ukraine, il n’en est pas ques tion. L.P.B. : Vos positions se rapprochent de celles de L.F.I. sur pas mal de points non ? C.L. : Eux n’ont pas condamné immé diatement Vladimir Poutine il me sem ble. Tout comme sur un autre front ils n’ont pas considéré que le Hamas était une organisation terroriste ! Nous l’af firmons de notre côté, ce qui ne nous empêche pas de dire aussi qu’Israël est en train de commettre un génocide à Gaza. Et plus globalement, sur beau coup de sujets, quand notre position est d’agir, la leur est de réagir, voire de rugir. C’est exactement la même chose au niveau local. Enfin, je ne suis pas sûr non plus que L.F.I. ait une fibre européenne… C.L. : Bien sûr. Il y a aura sans doute un meeting avec notre tête de liste dans le Pays de Montbéliard sur le thème de l’industrie, avec toutes les actualités qui tournent autour de General Electric, Alstom et Forvia (ex-Faurecia). Sur la réindustrialisation de la France, il y a évidemment un vrai sujet. Le 11 avril, L.P.B. : Bien qu’en position non éligible, ferez vous campagne ?

“Le P.C.F. agit, tandis que La France Insoumise rugit.”

L.P.B. :Vous êtes un pro-européen convaincu ? C.L. : Oui, nous sommes pro-européens. Mais nous ne voulons pas plus d’Europe, mais mieux d’Europe, une Europe beau coup plus en lien avec ses citoyens, mieux aimée et reconnue. L.P.B. : Et pour son élargissement, à l’Ukraine notamment ? C.L. : Je ne suis pas pour l’élargissement de l’Europe, y compris à l’Ukraine. On a déjà pas mal de difficultés à faire fonctionner l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui, avant d’envisager toute idée d’élargissement. L.P.B. : Toujours sur l’Ukraine, faut-il renforcer notre soutien militaire ? C.L. : Nous ne sommes pas du tout des va-t’en guerre comme peut l’être un candidat comme Raphaël Glucksmann.

Zoom Trois autres Bisontins aux Européennes Le boulanger bisontin Stéphane Ravacley est également candidat aux élections européennes. Il figure à la 27 ème place de la liste P.-S. et Place publique tirée par le député sortant Raphaël Glucksmann. Le deuxième Bisontin candidat, c’est Jean-Philippe Allenbach qui figurera sur la liste du Parti fédéraliste européen, menée par son président Yves Gernigon, qui prône, ce que réclamait en son temps le plus célèbre des Bisontins, Victor Hugo : les “États-Unis d’Europe”. La troisième, c’est Séverine Véziès qui sera en 13 ème position sur la liste de l’Union populaire portée par La France Insoumise. n

L’interview du mois 5

La Presse Bisontine n°262 - Avril 2024

ENBREF

Anciens combattants Le service départemental de l’Office National des

Francis Wurtz un ancien député européen communiste viendra ani mer une réunion de campagne à Besançon, et je serai présent éga lement sur plusieurs meetings natio naux de la liste. L.P.B. : À 62 ans, c’est votre dernier combat politique, ou y aura-t-il d’autres échéances électorales pour vous, notamment les élec tions municipales dans deux ans à Besan çon ? C.L. : Je saurai me retirer à la seule condition que les communistes soient respectés en 2026 par nos actuels partenaires. Je ne laisserai en aucun cas marcher sur les pieds des communistes à l’approche des prochaines municipales. L.P.B. : Donc rien n’est exclu, pas même une candidature de votre part ? C.L. : Rien n’est exclu en effet. Parce que rien n’est écrit sur la personne qui tirera la liste de gauche en 2026 à Besançon. Il me semble qu’Anne Vignot s’était imposée comme candidate en 2020 parce que les Verts avaient fait un bon score aux Européennes de 2019. Je pense que les cartes seront rebattues à l’issue de ces pro chaines Européennes, il faut d’abord attendre leurs résultats. Si le P.-S. est devant les Verts par exemple, il faudra bien rediscuter, non ? n

Combattants et des Victimes de guerre rappelle que depuis la première guerre mondiale, les pupilles de la Nation et orphelins de guerre bénéficient du soutien matériel et moral de l’État. L’Office leur assure un accompagnement financier régulier jusqu’à leur 22ème anniversaire. Au-delà, ils peuvent percevoir des aides, pour des frais de santé, d’énergie, d’habitat, sous conditions de ressources. Certains d’entre eux ignorent que leur statut, reconnu à vie, leur accorde des droits. Les pupilles de la Nation majeurs connaissant des difficultés financières peuvent contacter le service départemental de l’O.N.A.C.V.G. (18 avenue Arthur Gaulard à Besançon) au 03 81 82 61 00, ou par courriel sur : sd25@onacvg.fr afin de constituer un dossier d’aide. Navettes électriques L’association Trottoirs Libres, Vélo Besançon et Alternatiba militent pour la création de navettes de bus électriques dans la Boucle dans le cadre de l’élaboration du futur plan de mobilité. Possibilité de voter en ligne sur le site avec les soutiens de la F.N.A.U.T., l’association

Sur le plan local, Christophe Lime est vice-président en charge de Grand Besançon Métropole en chargede la gestion de l’eau potable, et conseiller municipal délégué chargé de la lutte contre les pollutions à la Ville de Besançon.

“Les Ateliers Citoyens” de la Ville de Besançon.

Propos recueillis par J.-F.H.

6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°262 - Avril 2024

L’ÉGLISE ÉVANGÉLIQUE DE BESANÇON SEDÉVOILE

Que ce soit à la Bonne Nouvelle rue Xavier-Marmier, à l’Église évangélique baptiste rue de Belfort ou dans d’autres églises de la cité comtoise, des centaines d’évangéliques bisontins se retrouvent chaque semaine. Ces évangéliques, des chrétiens dont la religion prend ses racines dans le protestantisme, se démarquent dans leur manière de célébrer leur foi. Découverte.

l Rencontre On a assisté à un office À la découverte du culte évangélique Le phénomène évangélique s’est largement développé en France ces dernières années. Besançon n’y a pas échappé. Chaque dimanche, des centaines de fidèles se pressent dans les églises de la capitale comtoise, que ce soit à la Bonne Nouvelle rue Xavier-Marmier, à l’Église évangélique baptiste rue de Belfort, ou ailleurs dans la ville.

P ar leur rapide croissance et leur culture adaptée à la société contempo raine, les évangéliques bouleversent le fait religieux dans le monde. À tel point que depuis plusieurs années, le protestan tisme évangélique est devenu une religion mondiale au même titre que le catholicisme et l’islam. Constitués d’une multitude de courants, les évangéliques par tagent néanmoins de nombreux codes sociaux souvent calqués sur ceux des églises états-uniennes. Besançon n’échappe pas à la tra dition. Il suffit de se rendre dans l’une des églises évangéliques de la capitale comtoise, la Bonne Nouvelle rue Xavier-Marmier un

dimanche matin, pour s’en rendre compte. Bien sûr les prières ont la part belle : “Ta parole portée par l’Esprit te révèle et te glori fie…” Mais ce qui marque d’entrée, c’est l’importance de l’assemblée : une centaine de personnes pré sentes, c’est à remarquer.

reprises en chœur par l’assemblée et lues sur un rétroprojecteur. Une fibre religieuse qui met l’ac cent sur l’épanouissement per sonnel. Les prêches, relayés en direct sur Internet, multiplient les réfé rences à l’actualité. Au cœur d’un culte divisé en trois parties où l’on chante et l’on prie. Des prêches libres aussi importants que le rôle crucial de la musique et du chant. Des prédications sans inter dit qui tentent d’apporter des réponses aux interrogations de tous les jours. On y parle de Par coursup, des futurs J.O., toujours, tôt ou tard, en ramenant à Dieu, l’infiniment Grand. L’important est de vivre les choses en étant

Une religion d’espoir plus que de mémoire.

Sans parler de la joie qui peut s’y manifester : des prières, des chants, beau coup de chants, accompagnés à la guitare, au violon et à la trompette. Et des paroles

À l’église évangélique baptiste de la rue de Belfort, une centaine de fidèles étaient réunis ce dimanche matin de mars.

gent les bribes d’une prière dis persée. À l’Église évangélique baptiste de la rue de Belfort, les fidèles, au micro, rendent grâce à Dieu. Avec de larges sourires et en

plus acteur que spectateur de sa foi. Et chacun peut venir devant l’assemblée pour prier. Ainsi des voix s’élèvent spontanément : Ici “Merci Seigneur.” Là : “Je t’adore de tout mon cœur.” Plus loin émer

rythme pour faire rimer religion et décontraction. Ou quand la religion évangélique est moins une religion de mémoire qu’une religion d’espoir. n A.A.

L’événement 7

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La Presse Bisontine n°262 - Avril 2024

l Religion

En plein essor à Besançon

Il était une foi les évangéliques Avec une vingtaine d’églises répertoriées, le mouvement évangélique se développe inexorablement à Besançon. Cette branche du protestantisme compte de plus en plus d’adeptes dans la capitale comtoise comme partout en France

+ d’infos ut-doubs.com +

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où 2 500 communautés sont comptabilisées. Le point avec Bruno Laffort, sociologue bisontin.

C’ est un phénomène mondial qui monte en puissance depuis une vingtaine d’an nées. Ce mouvement s’est développé aux États-Unis, en Amérique latine (au Brésil, au Pérou où les évan géliques haranguent les foules sur les

places), en Espagne et dans la plupart des pays européens. Dans le monde, les Évangéliques représentent 1,6 % de la population. La communauté protestante évangé lique, dont les racines historiques remontent aux Réformes du XVI ème

contraire. Cela vient de la base du pro testantisme américain qui a su fort bien s’accommoder du capitalisme.” Chez les Évangéliques, l’image du Christ est plus positive : c’est celle du Sauveur, plutôt que celle de celui qui a souffert. L’Église évangélique attire par exemple beaucoup de migrants en perte de repères. Ses adeptes ont une vision ultra-conservatrice du monde. “Ils sont contre l’avortement, l’homo sexualité et la législation sur la fin de vie” poursuit Bruno Laffort. “Et ilsne s’intéressent pas à la politique dans le sens où on l’entend en Europe. Ils ont un côté très conservateur que l’on retrouve par exemple chez les royalistes. Certaines personnes qui ne se retrouvent plus dans l’Église catholique se disent pourquoi ne pas essayer l’Église évan gélique ? Il y a de moins en moins de syndicalisme, de moins en moins d’in térêt pour la “chose publique”, alors pourquoi ne pas essayer ? Durkheim parlait d’un besoin de socialisation forte en dehors de la famille et l’Église évangélique est une forme de sociali sation intermédiaire.” Sa liturgie colorée et exubérante a le vent en poupe. Le mouvement doit éga lement son expansion au prosélytisme de ses membres. La foi évangélique séduit une population plus jeune attirée par la simplicité des rituels, mais aussi des familles entières qui viennent au culte avec leurs enfants. Et par des prédications qui insistent beaucoup sur des problématiques concrètes de la société. n A.A.

çon n’échappe pas au phénomène. “Ce mouvement s’est développé notamment parce que la religion catholique, n’ayant pas su se renouveler, s’est effondrée et a conduit à une quasi-désertion des églises” analyse Bruno Laffort, socio logue à Besançon. “Le Christ sur une croix, cela ne fait plus rêver. Il fallait moderniser “l’enveloppe extérieure” et la pratique. L’église évangélique l’a fait : il n’y a plus d’habits sacerdotaux, le prêtre arrive en jean, décontracté (souvent avec sa femme qui l’accom pagne), le culte est plus joyeux.” Les Évangéliques vivent leur foi d’une manière plus décomplexée et extra vertie. Néanmoins, selon Bruno Laffort, “n’oublions pas que leur but principal - comme d’ailleurs toutes les religions

siècle et qui est présente depuis plus de deux siècles en France, connaît récemment une forte croissance. Besan

monothéistes - reste celui d’évangéliser” poursuit-il, et “cela peut être considéré comme une forme de prosélytisme. Les Évangéliques ont par ailleurs une vision des mœurs très tra ditionnelle. Aux États-Unis, ce sont eux qui ont permis à Donald Trump de remporter son pre mier mandat.” Enfin, “et c’est une grosse différence avec les catholiques : avoir de l’argent n’est pas un problème pour eux, bien au

“Une forme de socialisation intermédiaire.”

Bruno Laffort et Santiago Lopez Rosales, étudiant espagnol Erasmus en sociologie à Besançon, dont un proche est évangélique.

8 L’événement l Croyances

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Un pasteur de Besançon

“Lenombre des évangéliques grandit” Le mouvement évangélique est un mouvement conservateur, mais qui ne veut rien imposer à personne car il part du principe que les gens sont libres de leurs choix. Installé officiellement comme pasteur de l’Église évangélique baptiste de Besançon depuis 2021, Gilson Souto Maior pense qu’il y a une croissance des évangéliques en France et que cela peut se reproduire ici à Besançon.

Gilson Souto Maior est installé officiellement comme pasteur de l’Église

évangélique baptiste de Besançon depuis 2021.

A pporter un message d’espoir par l’Évangile de Jésus Christ. Partager la Bonne nouvelle (l’Évangile) de Jésus et montrer qu’il y a une bonne raison pour la vie. Pour le pasteur évangélique brésilien Gilson Souto Maior, le mou vement évangélique se définit ainsi. Il constate une croissance du mouve ment lui aussi. “Les évangéliques ne sont pas très nombreux mais leur nom bre grandit” rappelle celui qui est pré sent en France depuis 2017, marié et père de trois garçons. “Il n’y a pas de raison unique et précise. Il peut s’agir de l’influence d’étrangers qui étaient évangéliques dans leur pays d’origine, mais aussi de la réponse à un monde qui cherche un sens à sa vie et qui trouve ce message dans l’Église évangélique.” Il y a 5 églises liées au Conseil national des Évangéliques de France (C.N.E.F.)

à Besançon. “À l’occasion de notre der nière rencontre en janvier, il y avait 350 personnes à l’église Saint-Louis de Montrapon.” Toutes bien décidées à contrer, pour de bon, les discours qui associent les

une secte car ils confondent avec les Témoins de Jéhovah ou avec les Mor mons. Donc il faut expliquer ce qu’est l’Église évangélique. C’est un groupe de personnes réunies autour de la Bible et du message de Jésus. Et quand je parle d’une relation avec Jésus, je parle d’une relation personnelle. Les Évan géliques, c’est un lien entre des personnes qui cherchent en Jésus un sens à leur vie. Rappelons que le mouvement évan gélique a commencé au XVII ème siècle et que les Évangéliques sont des fils de la Réforme, le mouvement de transfor mation du christianisme qui entend revenir à sa source et à sa forme pre mière. Ils sont venus avec les Églises méthodiste et baptiste. En d’autres

évangélique. L’Église, ce sont d’abord des personnes qui se réunissent pour développer leurs dons et leurs talents pour la gloire de Dieu.” Les Évangéliques sont conservateurs et ne voient aucun problème à être perçus ainsi. “Oui, nous sommes conser vateurs sur les valeurs” poursuit le pasteur. “Pour nous, le mariage c’est entre un homme et une femme et nous sommes contre l’avortement. Et pourtant nous sommes contre les violences qui pourraient viser les homosexuels, par exemple. Nous défendons la liberté de l’être humain, parce que nous croyons que Dieu a donné aux êtres humains une responsabilité morale. Chacun est responsable de ses actes.” n A.A.

termes, le mouvement évangélique est la continuation de la Réforme protes tante. C’est le retour à la Sainte Écri ture.” Les Évangéliques vont affirmer que Luther (le père du protestantisme) n’a pas tout réformé et qu’ils doivent retour ner au sens strict de la Bible. Et se présenter en chrétiens qui ont un regard différent. “Nous sommes des chrétiens” continue Gilson Souto-Maior qui est lui baptiste. “Nous croyons en la Trinité, que Jésus est le seul Sauveur et le Fils de Dieu. Mais nous avons aussi des différences. Nous ne croyons pas au Pape comme souverain pontife (le repré sentant du Christ sur la Terre). Il n’y a pas de hiérarchie dans une église

Évangéliques à une secte. “Les Évangé liques ont le désir de partager le message de Jésus-Christ et les principes de la Bible, rien de plus que cela” poursuit le pasteur qui a une formation en théologie et une licence en pédagogie. “L’idée selon laquelle les Évangéliques seraient une secte est fausse. Les gens rattachent l’Église évangélique à

“La confusion avec les Témoins de Jéhovah ou les Mormons.”

l Interview Le pasteur Frédéric Separi “Dans notre conception de la religion,

l’être prime sur le faire”

L a Presse Bisontine : Com ment réagissez-vous face au développement du mou vement évangélique à Besançon ? Pasteur Frédéric Separi : Le mou vement évangélique a connu une belle croissance en 10 ans. Par exemple à Besançon, le nom bre de personnes qui assistent au culte du dimanche à la Bonne Nouvelle a augmenté, avec 90 fidèles en moyenne avec les enfants. Nous avons des gens l’église évangélique. Et encourage chacun à parler davantage de sa foi. Pasteur de l’Église protestante évangélique La Bonne nouvelle depuis 2020, Frédéric Separi, 64 ans, est confiant quant à l’avenir du développement de

qui fréquentent notre assemblée sans se dire chrétiens. Nous avons aussi des gens en recherche de leur foi. En résumé, on peut dire que la Bonne Nou velle est une petite assemblée qui se porte bien. L.P.B. : L’idée selon laquelle le mou vement évangélique est en expansion notamment grâce aux jeunes est-elle exacte ? F.S. : Au niveau des jeunes, l’ex pansion est due aux étudiants, notamment les étudiants étran gers et plus particulièrement d’origine africaine, qui viennent aux messes évangéliques retrou ver une ambiance familiale et conviviale. Je tiens aussi à sou ligner le rôle essentiel du Foyer évangélique universitaire (F.E.U.) de Besançon et de son responsable Eddy Yates qui font un travail important auprès des étudiants. L.P.B. : Quelles sont vos méthodes pour propager votre foi et séduire de nou

voulons pas les braquer. Alors nous leur proposons des anima tions par tranche d’âge. Nous apprenons, grâce à des jeux, les grandes valeurs de la vie aux tout-petits. Pour les plus grands, grâce à des paraboles ou récits allégoriques. Vu leur jeune âge, il faut simplement que les enfants repartent avec le sen timent d’avoir vécu un bon moment. L.P.B. : Comment voyez-vous l’avenir de l’église évangélique et de la Bonne Nouvelle ? F.S. : : Je pense que l’avenir se présente bien. J’encourage chaque membre de l’Église à parler de sa foi. Aussi il faut accepter que des gens entrent et ressortent de nos églises. Je trouve qu’il y a en ce moment un rapprochement entre les Églises qui n’existait pas par le passé. Comme si le paysage de la chrétienté était en train de se remodeler. n Propos recueillis par A.A.

veaux adeptes ? F.S. : Je n’aime pas le mot “méthodes” car il renvoie à des défauts qui sont parfois repro chés à certaines églises évan géliques. Je tiens à rappeler que chez les évangéliques la liberté a une grande place. Dans notre manière de concevoir notre reli gion, l’être prime sur le faire.

C’est la qualité de la relation que nous avons avec les gens qui prime. L.P.B. : Parlez-nous de la place impor tante faite aux enfants à la Bonne nouvelle… F.S. : Nous nous sommes rendu compte que le moment du culte pouvait parfois être un moment difficile pour les enfants. Nous ne

“L’expansion est due aux étudiants, notamment d’origine africaine.”

Frédéric Separi est pasteur de la Bonne nouvelle depuis 2020.

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La Presse Bisontine n°262 - Avril 2024

JEUX OLYMPIQUES

L’événement pour le Département

Françoise Streit, Jean-Claude Thiévent, Gwendoline Matos, Guillaume Pétrequin et Mylène Dhote, 5 des 7 porteurs choisis par le Doubs (manquent sur la photo Fabrice Guy et Joey Cachet).

Le 25 juin, journée de la flamme Le 25 mars, élus et sportifs étaient présents au parc de la Gare d’eau à Besançon pour présenter les relayeurs de la flamme olympique dans le Doubs. Parmi les 7 relayeurs, 5 étaient présents sur place. Le champion olympique 1992 Fabrice Guy, qui sera aussi de la partie, nous a livré sa réaction. Séquence émotions.

A llumée en Grèce, la mèche de la flamme olympique sera ravivée le 25 juin prochain à… Maîche et dans 6 autres com munes du Doubs qui accueille ront son passage. Pile 3 mois avant l’événement, le 25 mars dernier, le Département a pré senté ses 7 relayeurs à l’occasion d’un événement festif et sym

naît l’ambition du Département du Doubs d’ouvrir plus large ment les milieux sportifs et asso ciatifs à l’accueil des différents handicaps. Mais aussi sa capa cité à propager sur les territoires une formidable énergie festive autour d’animations sportives, culturelles et artistiques.” Popu laire et accessible, la grande fête du relais de la flamme dans le Doubs sera une première occasion de rassembler tous les citoyens, quelques semaines avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. En attendant, c’est à la présen tation que les futurs porteurs se sont relayés. Fabrice Guy était absent (le champion olym pique d’hiver 1992 à Albertville avait envoyé une vidéo), mais il nous a répondu un peu plus tard. “Porter la flamme à Chaux-Neuve sera forcément un moment particulier” rappelle Fabrice Guy. “Car c’est le village de mes ancêtres. Je l’ai déjà por tée à Turin mais là il y aura encore plus d’émotion. Ce

bolique à la Gare d’eau de Besançon. “Le passage de la flamme est un des 24 événe ments de Partageons nos sports” a rappelé la présidente du Département Christine Bou quin. “Avec la labellisation Par tageons nos sports-Terre de Jeux 2024, le comité d’organisation des Jeux olympiques et Para lympiques de Paris 2024 recon

Le 25 juin 2024, la flamme olympique traversera : l Pontarlier, terre de champions, au départ du parc du Grand Cours pour une distance de 3,5 km l Chaux-Neuve, terre de nature, au départ de la mairie (1 km) l Maîche, terre de traditions, au départ du château du désert (2,5 km) l Étalans Gouffre de Poudrey, terre de surprises (300 m) l Montbéliard terre de jeunesse et d’innovation au départ du pont Armand Bremont (5 km) l Baume-les-Dames terre de vélo, au départ du stade de rugby (1,2 km) l Besançon terre de patrimoine, au départ du complexe Léo Lagrange (5,8 km) l Site de célébration au parc départemental de la Gare d’eau Le 25 juin 2024, ils porteront la flamme : l Gwendoline Matos et Jean-Claude Thiévent, Fabrice Guy, Françoise Streit, Guillaume Pétrequin, Mylène Dhote, Joey Cachet

moment va me replonger dans le plus beau souvenir de ma car rière et ce doublé avec Sylvain Guillaume. On se rend compte, des années après, à quel point une médaille aux Jeux Olym piques marque les gens.” Après le champion olympique de 1992, c’est Gwendoline Matos et Jean-Claude Thiévent qui sont d’emblée passés devant au relais. Présents à la Gare d’eau, ils ont témoigné de l’importance de l’opportunité qui leur est proposée. “C’est une fierté de pouvoir porter la flamme” savoure la membre de l’équipe de France de goalball (sport de ballon), référente handicap au service des sports du Départe ment du Doubs. “J’attends la sélection paralympique qui tom bera mi-juillet.” Enfin, c’est à Guillaume Pétrequin que le duo a passé le relais. Par son inves tissement, celui qui est joueur de tennis de table à Bavans en départemental, incarne l’enga

Le champion olympique Fabrice Guy nous a fait part de son émotionde

étape. En plus des porteurs du Département du Doubs, il y a des porteurs Ville de Besançon, des porteurs Coca-Cola et des porteurs Banque Populaire Caisse d’Épargne. n A.A.

gement dans sa commune au sein du Souvenir Français. Comme tous les relayeurs, il s’apprête à vivre le 25 juin pro chain un grand moment de bon heur. Un minibus transportera les relayeurs entre chaque

porter la flamme.

IMMOBILIER

95, rue de Dole Un nouvel acteur sur le marché de l’immobilier Avec le lancement de “Mon Agence by Casas”, Valérie Casas

veut mettre à profit son expérience de l’immobilier au service d’une nouvelle façon d’aborder le métier, en privilégiant la proximité avec ses clients.

D ans le contexte actuel plutôt morose pour l’immobilier, on aurait pu penser que le lance ment d’une nouvelle agence à Besançon relevait du sacerdoce. C’est pourtant le choix qu’a fait Valérie Casas, professionnelle de l’immobilier depuis une quinzaine d’années, pour lancer sa propre enseigne, “Mon Agence by Casas”, rue de Dole à Besançon. Inaugurée le 14 mars, cette agence où travaille une équipe de sept profes sionnels, s’est donné pour mission de “se recentrer sur ce qui fait l’intérêt principal de ce métier : le travail en proximité, au plus proche de nos clients locaux. Remettre en quelque sorte dans ce métier l’église au milieu du village, c’est-à-dire nous recentrer sur la per sonne avant de se centrer sur l’appar tement ou la maison qu’elle à vendre” observe Valérie Casas. Et si l’entre preneuse a choisi cette période pour lancer son activité, c’est justement “parce que le marché est plus calme pour le moment, c’est le moment idéal

pour poser des bases saines à notre acti vité et prendre le temps de mettre en place notre parcours client” dit-elle. Valérie Casas a bien intégré dans sa démarche le fait qu’une transaction immobilière se fait souvent dans un contexte particulier. “Quand on vend un bien, c’est soit dans un contexte d’en dettement du vendeur, ou alors suite

Valérie Casas entourée de sonéquipe lors de l’inauguration de“Mon Agence

à un décès, à un divorce, ou pour un déménagement de confort. C’est-à-dire que dans trois cas sur qua tre, ce sont des per sonnes qui ont des dif ficultés émotionnelles ou financières. Le rap port humain est d’au tant plus primordial et dans ces situations, les personnes n’ont pas envie de tomber sur un numéro anonyme. Les gens qui veulent nous joindre ont notre 06”

“Remettre dans ce métier l’église au milieu du village.”

byCasas” le 14mars

locaux professionnels et industriels” complète la gérante de cette nouvelle enseigne immobilière qui a déjà fidélisé ses premiers clients depuis le lancement de l’activité en début d’année. n J.-F.H.

gestion locative, au financement (la fondatrice est aussi courtière en finan cement), ainsi qu’à un service de conciergerie pour les clients proprié taires types AirBnb. “Nous proposons aussi un service de transaction pour

poursuit Valérie Casas qui s’est entou rée de six professionnels déjà expéri mentés. “Mon Agence by Casas” est spécialisée dans la transaction immobilière, elle a ouvert également ses activités à la

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POLITIQUE Le Doubs pas épargné Protection de l’enfance : des difficultés rencontrées sur le terrain Abordées lors de la dernière Assemblée départementale, les conditions de prise en charge des enfants confiés vont faire l’objet d’une mission d’informa tion et d’évaluation (M.I.E.). Un point que réclamaient les élus de l’opposition.

P as mal relayé ces derniers temps dans la presse locale, le cas des mineurs étrangers non accompa gnés rejoint des préoccupations plus globales en matière de poli tique de protection de l’enfance. Le Doubs se retrouvant, comme d’autres, face à des besoins crois sants et des moyens humains contraints. De 1 400 enfants confiés avant Covid, le Dépar tement serait passé à 1 900 enfants l’an dernier. “Les Dépar tements n’arrivent plus à faire face. Les dispositifs d’accompa gnements et de placements sont saturés et les conditions de tra vail très éprouvantes, avec des cas de figure de plus en plus dif ficiles à gérer”, constate le Bison tin Raphaël Krucien, du groupe des élus de l’opposition Doubs social écologique et solidaire.

tenter de trouver de nouvelles réponses et d’infléchir ensemble la tendance dans le Doubs” ,pour suit Raphaël Krucien. Sachant que se joue dans le même temps un effet ciseau, avec la crise d’at tractivité du secteur. “Onaperdu 30 % de familles d’accueil dans le département, passant de 307 assistants familiaux en 2010 à 212 aujourd’hui” , remarquent ces élus de la minorité. Leur demande d’évaluation, déposée en décembre, a été suivie d’effet et votée lors de l’Assem blée du 18 mars. L’exécutif a associé à cette M.I.E., un plan d’actions pour l’Aide sociale à l’enfance, sur la période 2024 2027.Un premier pas, mais qui n’est pas vraiment complet à leurs yeux. “Ce plan a été élaboré dans la précipitation, car il n’est même pas entièrement anticipé

C’est dans ce contexte national et pour éviter de nouvelles défail lances (après l’alerte survenue dans une structure à Exincourt avec l’arrêt maladie de 6 édu cateurs sur 7), que le groupe a décidé de demander une mission d’information et d’évaluation (M.I.E.). “Ce n’est pas un piège qu’on tend à la majorité. Cette

Les élus de Doubs social écologique et solidaire espèrent des mesures pour améliorer la situation des jeunes placés dans le Département.

démarche est faite dans un esprit consensuel” , pré vient Christine Coren-Gasperoni, élue rattachée au canton d’Audin court. “On a bien conscience que c’est une politique difficile à mener. L’idée, c’est d’ou vrir le débat pour

par le budget primitif voté en 2024, comme l’a indiqué la pré sidente en Assemblée” , précise le groupe d’élus. “Nous aurions préféré voter des mesures d’ur gence immédiatement et attendre les conclusions de la M.I.E. pour présenter un réel plan 2025-2028 ambitieux et abouti.” Le rapport mis au vote excluait également, ils le rappellent, “un certain nombre de points.” Ce qui les avait amenés à déposer

un amendement. “Les questions du personnel, des conditions de travail, des outils d’évaluation et des moyens ont été complète ment éludées. Mais la présidente a garanti que tout serait traité sans tabou, nous avons donc décidé de faire confiance” ,précise Raphaël Krucien. La prochaine étape va être la conduite de cette M.I.E. par un groupe d’élus de la majorité et de l’opposition, dans les six pro

chains mois. Un rapport sera ensuite rédigé. Une première réunion est prévue ce 28 mars. Les douze élus du groupe Doubs social écologique et solidaire gardent l’espoir de fixer à son programme certains points indispensables (comme la place de la prévention, la réinterro gation du placement à domicile, la complexification des profils des enfants placés…). n S.G.

Un rapport attendu dans six mois.

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ASSOCIATION

S.O.S. Amitié Répondre à l’appel et à la peine

é couter toute personne qui a besoin d’être entendue. Écouter, sans donner de leçon. Depuis 50 ans, S.O.S. Amitié lutte contre la déchirure du lien social. “Histori quement, l’objet de l’association est la prévention du suicide” rappelle Agnès Lafond, qui en est de nouveau sa pré sidente depuis 2023, après avoir déjà occupé ce poste entre 2017 et 2020. “L’association écoute, sans donner de conseils, toute personne en déprime, qui a une maladie psychiatrique, une souf france psychologique ou un sentiment de solitude réel ou ressenti.” Lesmotifs d’appels sont de véritables baromètres de la société pour les personnes qui sont en difficulté. À l’association, amitié rime avec ano nymat, le mot-clé de sa longévité. Et l’augmentation des souffrances psycho logiques constatée ne date pas que de la crise sanitaire. “Des gens en télétravail nous appellent car ils se sentent seuls devant leurs écrans, des personnes âgées dans les villages souffrent de l’absence de commerces, une sortie qui leur per mettait de discuter un peu dans la jour Un demi-siècle d’écoute et une actualité riche, avec une nouvelle présidente Agnès Lafond depuis l’an dernier, et une des traditionnelles foires aux livres de l’association qui s’est déroulée récemment. En cette année 2024, S.O.S. Amitié Besançon fête ses 50 ans d’existence.

arriver des problèmes de violences conju Contacter S.O.S. Amitié en cas de détresse : 09 72 39 40 50 ou 03 81 52 17 17. Le 31 14 est une ligne d’appel sur la prévention du suicide et la prise en charge de la souffrance psychique ouverte 24 heures sur 24. Depuis 2004, l’association répond aussi par chat et par mail en se connectant au site www.besancon.sosamitie.org gales car son compagnon rejetait sur elle toutes les causes des disputes… Mais je ne pouvais pas dire votre relation est toxique. Les gens disent leur vérité qui n’est pas forcément la réalité.” La réalité, la vérité des gens, Agnès Lafond y est confrontée depuis près de 20 ans. Elle a commencé sa formation d’écoutante en octobre 2005 et l’écoute en 2006 à La Rochelle. “J’ai toujours été sensibilisée à la question du suicide. Je suis assistante sociale et ai été confronté à la question. J’ai aussi été personnellement touchée par le passage à l’acte de proches de ma famille ou de mon entourage professionnel. Quand on écoute, on écoute un monde invisible, des gens qui vivent des situations qui les font souffrir mais que l’on ne peut pas percevoir dans leur attitude au quo tidien. Être écoutant, c’est aussi se dire que c’est peut-être son voisin ou une per sonne de votre famille qui appelle.” Écou ter, c’est répondre à l’appel et à la peine. n A.A. Agnès Lafond a retrouvé son poste de présidente de S.O.S. Amitié en 2023. Zoom Ils sont 32 écoutants bénévoles à Besan çon de toute origine sociale et profes sionnelle. S.O.S. Amitié Besançon recherche en permanence des écoutants qui ont 25 ans au minimum et qui sont disponibles entre 16 heures et 20 heures par mois (par plage de 2 heures au mini mum) pour faire de l’écoute, de jour et de nuit, en semaine et le week-end. Une formation théorique et pratique est assu rée par des professionnels et des écou tants expérimentés. Rendez-vous sur recrutement@besancon.sosamitie.org En chiffres : l 32 écoutants à Besançon l 39 bénévoles à l’association l Le profil des appelants : - de 25 ans : 5 %, 26-65 ans : 68 %, + de 65 ans : 27 % - La majorité des appelants sont des femmes l 10 432 appels à S.O.S. Amitié Besan çon en 2023 (entre 9 000 et 10 000 par jour au niveau national) l 1 appel sur 5 est pris en compte en France (700 000 sur 3,5 millions) l Durée moyenne de l’appel : de 20 à 30 minutes

mentale aujourd’hui en France. Alors il existe des solutions comme S.O.S. Amitié mais aussi la ligne 31 14 dont nous sommes partenaires.” Une longévité aussi qui s’inscrit dans une invitation pour la personne qui

née. À S.O.S. Amitié, nous parlons d’une épidémie de solitude.” Elle révèle une situation qui remonte à plusieurs années. “Et puis un rendez-vous avec un psychiatre ou un psychologue coûte cher. C’est un de problèmes de la santé

appelle à prendre conscience de ses pro pres ressources. “Chacun construit sa réponse avec notre aide” continue Agnès Lafond. “Dernièrement, lors d’une écoute, une femme me décrivait sa relation avec un monsieur. Au fil de ses mots, je voyais

RENCONTRE Paroles d’écoutants “Reformuler et ne pas trop questionner”

L’ envie d’exercer une activité qui contribue à faire du lien. Quand il est parti en retraite et qu’il a quitté son poste de directeur d’usine, Jean Pierre*, 87 ans aujourd’hui, a voulu don ner de son temps pour tenter de faire, un peu, de bien aux gens. Il est devenu écoutant à S.O.S. Amitié Besançon, 4 heures par semaine, depuis 24 ans maintenant. “Beaucoup de personnes ont un mal de vivre lié à la santé, à un handicap, à la solitude” détaille-t-il pour expliquer son engagement. “Être écou tant, c’est en effet plus écouter que parler. Et surtout reformuler pour ne pas avoir l’impression de questionner. Pour que les gens tentent de trouver la solution en eux-mêmes.”

Car bien sûr, Jean Pierre n’a pas la solu tion à tous les pro blèmes. En revanche, il donne les numéros d’urgence (une dizaine parmi lesquels Vio lences Femmes info, Allô Enfance en danger, Prévention du suicide… ) aux personnes en souffrance. Son pire souvenir est cette per

Jean-Pierre est écoutant à S.O.S. Amitié depuis près d’un quart de siècle. Une fidélité dans l’engagement, marquée par des moments difficiles et d’autres plus encourageants.

Des échanges parfois

douloureux, parfois plus heureux.

sonne qui est passée à l’acte après lui avoir téléphoné. “Elle m’a dit Monsieur, vous êtes très gentil mais j’espère être plus heureuse là-haut que sur Terre.” Un moment forcément très douloureux pour Jean-Pierre qui heureusement reçoit aussi souvent des témoignages de recon naissance de la part de personnes qu’il a aidées à remonter la pente psycholo giquement. “Quand on me dit merci, vous m’avez fait du bien, je me sens utile.” n

Jean-Pierre* est écoutant à S.O.S. Amitié depuis 24 ans. (*le prénom a été modifié)

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