La Presse Bisontine 261 - Mars 2024

16 Besançon

La Presse Bisontine n°261 - Mars 2024

VIE DE QUARTIER Place Cassin C’est le plus ancien commerçant de Planoise Installée depuis 1992 dans le quartier, l’épicerie asiatique de Denis Nguon fait partie intégrante de la vie des habitants de Planoise. Une longue histoire que le gérant cambodgien, aujourd’hui en retraite, perpétue avec sa famille.

Denis Nguon a commencé avec un tout petit magasin de plats à emporter et de petite porcelaine.

C ertains la fréquentaient lorsqu’elle était encore dans la galerie de l’Eu romarché. L’enseigne “Phnom Penh” a plusieurs fois déménagé, mais est toujours restée dans le périmètre de la place Cassin. Aujourd’hui à l’em placement 29 bis. Un endroit auquel Denis Nguon avoue être “très attaché.” “Planoise, c’est mon quartier. C’est ma maison. Cela fait près de 40 ans que je suis ici.” Il ne se verrait pas installé ailleurs. La question aurait pu se poser, pourtant, au moment de l’incen die de la fourrière municipale, dont il a été l’une des victimes collatérales. “On a dû trouver une solution B pour maintenir l’activité, en reprenant provisoi rement un petit local pendant

sur les dernières cellules vacantes voisines à la sienne, pourrait toutefois participer à dynamiser cette zone. Son local de 260 m 2 peut aussi compter sur ses fidèles : des per sonnes issues de toutes commu nautés, d’après ses dires. Attirées sans doute par les nombreux produits asiatiques et orientaux

un an.” Réinstallé depuis septem bre 2022 dans l’une des cellules issues de la restructuration du centre commercial Cassin, il regrette d’être un peu caché et en recul. “On manque de visibi lité, du fait qu’on se trouve à l’écart de l’Intermarché. Cette place Cassin mériterait d’être mieux valorisée.” Il arrive ainsi que des clients recherchent son magasin. “On a déjà eu le cas plusieurs fois de personnes qui ne nous trouvaient pas. Les vigiles de l’Intermarché ont dû nous les orienter” , indique Denis Nguon, qui lance un appel du pied à la Ville. “On pourrait tra vailler la signalétique, animer cette place à Noël…” L’arrivée prochaine de nouveaux com merces (vêtements et bazar),

demandes, en plus de 30 ans. “Au début, on me demandait 200 g de riz, je répondais que je ne le vendais qu’en sac d’1 kg minimum, et aujourd’hui les clients ont pris l’habitude de prendre des sacs de 20 kg car ils s’y retrouvent.” Pas prêt à raccrocher totalement, il distille toujours ses conseils aux clients. Il laisse en revanche volontiers la main à sa femme, sa belle-sœur et ses deux filles pour le coin beauté, dans lequel sont vendues nattes et per ruques africaines. n S.G.

le surnomment même “papa.” Le commerce est comme une seconde nature chez lui. “Toute ma famille au Cambodge évolue dans ce milieu.” Arrivé en France en 1981, après avoir fui les Khmers rouges, il travaillera d’abord à l’usine Weil avant de se lancer dans l’aventure entre preneuriale, suite à son licen ciement économique. Malgré ses années d’expérience, il dit n’avoir jamais cessé d’apprendre. “Rien n’est jamais acquis dans le com merce. Il y a toujours des nou veautés.” Il a vu aussi évoluer les

ments pour la maison complè tent cet ensemble hétéroclite. Bien qu’en retraite aujourd’hui, Denis Nguon continue de venir régulièrement donner un coup de main au magasin. “Je connais tout le monde ici. C’est très fami lial. Je ne pourrais pas m’en passer.” Un respect s’est installé au fil des ans et lui a épargné les dégradations jusqu’ici. “Les jeunes, ça leur arrive de casser ou de traîner, mais je n’ai jamais eu de gros problèmes. Je ne pense pas qu’il y ait plus de difficultés dans ce quartier qu’ailleurs. C’est partout pareil.” Certains clients

référencés ici. On trouve, sur les étals, aussi bien des pousses de bambou, que des arachides ou de la semoule, des piments antillais que des sauces soja japonaises ou du riz cambodgien. De la petite porcelaine et divers équipe

Présent depuis plus de 30 ans ici.

EN BREF

PALENTE

Loisirs Les couturières tissent leur réseau

Surendettement Selon la Banque de France, en 2023, le nombre de dossiers de surendettement déposés a progressé de 8 % par rapport à 2022. Il s’est élevé à 121617 au niveau national. Le taux de dépôt de dossiers de surendettement des particuliers est plus important que la moyenne nationale en Bourgogne-Franche Comté notamment. Jeunes dirigeants La Fédération des Jeunes chambres économiques de Bourgogne-Franche Comté a une nouvelle présidente. Clémentine Sénécat, 26 ans, a été élue présidente de la Fédération des J.C.E.L. La Bisontine, formatrice de logiciel R.H. de 26 ans, souhaite axer son année autour de “de l’engagement citoyen” dit-elle. Femmes Dans le prolongement de la journée internationale de lutte pour les Droits des Femmes, la section bisontine du Parti Communiste du Doubs organise la projection du film “Madame le Maire” le samedi 9 mars à la salle Ory du Kursaal de Besançon à 19h30.

L’association de Palente organisera à nouveau ses puces des couturières le 6 avril prochain, à la salle Jean-Zay de Besançon. Un rendez-vous apprécié et attendu des petites mains habiles.

patrons, boutons… s’étalent sur une vingtaine de stands. Les couturières désireuses de vendre une partie de leur stock peuvent s’inscrire jusqu’au 31 mars. On y trouve également des créations originales faites main. “Cela répond à une demande et permet de s’équiper à bas coût, avec un vaste choix comme dans les foires aux tissus” , indique Sylvie Marquis. Cela peut-être aussi l’occasion selon elle de se lancer, “en bénéficiant de conseils pratiques.” Laure, qui a rejoint les couturières de l’association de Palente il y a 5 mois, sait aujourd’hui combien cela peut-être utile. “Au départ, je suis une fashion addict. J’avais un vêtement que j’adorais, mais qui ne m’allait plus. J’ai voulu le refaire et je suis partie sur le mauvais tissu.” Devenue sujet à rire entre les adhérentes, sa première expérience l’avait, en fait, conduit à choisir un tissu d’ameublement, “pas du tout adapté pour des vêtements!” Mais de fil en aiguille, Laure a rapidement trouvé ses marques, ainsi qu’une nouvelle alliée dans la surjeteuse. “Cette machine est fabuleuse” , glisse la nouvelle couturière, fière de pouvoir fabriquer aujourd’hui ses propres vêtements. Ce savoir-faire peut aussi avoir des appli cations pratiques et solidaires, comme le prouve l’association qui a participé à confectionner des Lovelybags (de petites pochettes en tissu dans lesquelles sont placés les drains, après une chirurgie dans le cadre d’un cancer du sein). n S.G. Plus d’infos : contact@palente.fr

nable” , explique Évelyne Andreosso, l’animatrice bénévole de l’atelier de couture de l’association. Les périodes de confi nement durant le Covid ont contribué à ce regain d’intérêt, d’après elle, en poussant beaucoup de personnes à s’y met tre. Aujourd’hui, on n’hé siterait plus ainsi à “réparer ses vêtements ou à les customiser.”

“O n voit bien que cela nourrit un intérêt de plus en plus grand, à la fois pour le côté économique et écologique” , résume Sylvie Marquis, secrétaire adjointe de l’association de Palente. Et

si la couture revenait à la mode? Ici, on ne se pose même pas la question, on en est convaincu. “C’est un art qui revient dans la lignée du zéro déchet, du “do it-yourself” ou de l’achat de seconde main. On veut consommer plus raison

C’est une activité qui

revient à la mode.

“Cela a comme autre avantage de pouvoir faire des tenues moins standardisées: à notre taille, aux motifs et couleurs qui nous plaisent” , ajoute Évelyne Andreosso. Pour la mise en pratique, les adhérentes de l’atelier couture, qui se réunissent chaque mardi matin et vendredi après midi dans les locaux de l’association, donnent la marche à suivre. “On est dans un échange de bonnes pratiques. Certaines sont plus avancées que d’autres et peuvent partager leur technique.” Le problème est qu’une fois qu’on a mis le doigt dans le dé à coudre, il n’est plus possible de s’arrêter. Ces couturières amatrices en veulent pour preuve le succès de leurs puces annuelles. “Ce sera, cette année, la 5e édition. On attire en général entre 900 et 1 000 personnes. Certaines font le déplacement depuis Ornans ou la Haute-Saône voisine, car il y a peu d’événements de ce type.” Le rendez-vous est donné (de 10 heures à 17 heures) dans la salle Jean-Zay, de la rue des Cras, et reprend le principe d’un vide-greniers. Mercerie, dentelles,

L’atelier couture de l’association de Palente se tient deux fois par semaine.

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