La Presse Bisontine 259 - Janvier 2024
L’événement 7
La Presse Bisontine n°259 - Janvier 2024
Le ralentissement du marché de l’immobilier a freiné le projet La concession entre la Ville et l’aménageur, Crédit Mutuel amé nagement foncier devait se terminer en 2024. Elle a été pro longée de six ans pour permettre la finalisation des opérations. l Aménagement Les critères d’un éco-quartier
Le quartier donne encore le sentiment d’une friche. Aumoins cinqans de travaux sont encore pré vus pour achever la troisième et dernière phase.
L e schéma idéal des aménageurs était de faire un quartier où se mêlent, pour 40 à 50 % des logements, des investisseurs non occupants et pour le reste, 50 à 60 % des logements, des propriétaires occupants. Cette belle mécanique s’est grippée dès 2018 quand Besançon a été sorti par le ministère du Logement du fameux dispositif Pinel, offrant aux investisseurs des avantages fiscaux non négligeables. “Dès la perte du Pinel, on a su qu’on devrait revoir à la hausse notre planning” reconnaît Mathieu Aldrin, le directeur de l’agence Bour gogne-Franche-Comté de Crédit Mutuel agencement foncier, l’aménageur global à qui la Ville de Besançon a confié les clés de l’aménagement du quartier Vauban. Dans la belle théorie, sur les plus de 800 logements construits au final, entre 300 et 400 devaient être vendus à des investisseurs. On est bien loin du compte : les appartements ven dus à des investisseurs pour y faire du locatif ne sont pas plus de 80 à 90
à ce jour. Et le retour annoncé du Pinel par le récent passage de Besançon en zone B1 ne changera quasiment rien puisque ce dispositif n’est là que pour un an. “Aucun constructeur intéressé par le Pinel ne s’est positionné pour la suite” concède aujourd’hui l’aména geur. Ce qui n’empêchera pas la troisième et dernière phase de se lancer. Le per
prendra le temps que ça prendra” ne peut que constater le Crédit Mutuel, bien conscient que “des habitants regret tent cette inertie, nous aussi” note Mathieu Aldrin. Sur la labellisation Éco-quartier décer née par le ministère de la Cohésion des territoires, si le débat est légitime, ce label repose sur une vingtaine de critères, certains bien concrets, d’autres un peu plus fumeux tenant compte selon le ministère “d’indicateurs de sobriété, résilience, inclusion et création de valeurs.” “Derrière le terme d’éco
que ce quartier respecte parfaitement, tout comme l’écoulement des eaux, où nous avons fait des choses exemplaires avec plusieurs bassins de rétention suc cessifs, ce qui fait de Vauban, selon les critères officiels, un éco-quartier de cen tre-ville” justifie l’aménageur. Le quartier Vauban est bien un éco quartier au sens réglementaire et offi ciel du terme. Des critères qui ne sont sans doute pas tout à fait en adéquation avec l’idée que les riverains se font de ce label. n J.-F.H.
quartier, il y a d’abord un ressenti, et c’est vrai que ce ressenti doit faire l’objet d’un travail d’échanges avec les habi tants et ce travail, aucune labellisation ne le fait, c’est à nous de faire de la pédagogie” reconnaît Aurélien Laroppe, l’adjoint bisontin à l’urbanisme. “Mais nous répondons bien à ces critères confirme Mathieu Aldrin. Sur les 7 hectares d’emprise de ce quartier Vau ban, 3 hectares seront consacrés aux espaces verts. L’exigence en termes de sobriété énergétique dans la construction est un autre critère de la labellisation,
mis d’aménager sera d’ailleurs déposé en début d’année 2024, avec des prévisions en termes de densité, sans doute un peu revues à la baisse. Dans cette phase 3, entre 40 et 45 mai sons en bandes et jumelées sont pré vues, qui devraient trouver preneurs sans difficultés. “Pour les lots de loge ments collectifs, ça
Le quartier Vauban est bienun éco-quartier au sens réglementaire.
Mathieu Aldrin, directeur régional de
Crédit Mutuel aménagement foncier (photo archive L.P.B.).
Des cabinets médicaux, une auberge de jeunesse ? Zoom
À part le magasin Lidl (voir en page suivante), aucun commerce ou activité tertiaire n’a encore été confirmé sur le quartier. “ Dans la phase 3, nous espérons pouvoir avoir 4 à 6 cellules commerciales en pied d’immeu ble” indique l’aménageur. Deux autres projets pourraient se concré tiser. L’un dans les deux petits corps de garde situé vers le portail principal d’en trée, côté Gibelotte, où un temps il était évoqué l’installation de restaurants. Ces bâtiments d’une soixantaine de mètres carrés chacun seraient plutôt dédiés à
l’installation de cabinets médicaux ou paramédicaux, des discussions sont en cours. Dans un des deux bâtiments de com mandement situés au centre du quartier, resté propriété de la Ville, c’est un autre projet qui pourrait bientôt se confirmer : la création d’une auberge de jeunesse. “C’est en cours d’étude, confirme l’adjoint Aurélien Laroppe. Les porteurs de projet sont en train de monter leur plan de financement. Ce projet est porté par un couple qui a déjà de l’expérience dans le domaine de l’hôtellerie.” n
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