La Presse Bisontine 259 - Janvier 2024
30 Économie
La Presse Bisontine n°259 - Janvier 2024
QUARTIER SAINT-CLAUDE Tatouage paramédical Reconstruction mammaire : elles retrouvent leur féminité grâce au tatouage 3D Ouverte il y a deux ans sur Besançon, l’entreprise Derma-Ink propose de gommer les cicatrices d’opération et les séquelles de maladies par le biais de la dermographie réparatrice. Elle aide notamment, après un cancer du sein, à reconstituer les aréoles en trompe-l’œil.
Claire Cugnetti-Turiot et Sébastien Turiot se sont spécialisés dans le tatouage paramédical (photo M. Dubois).
L’ activité est encore assez confidentielle, au point que certaines patientes ignorent même qu’elle existe. Mais les clientes se font peu à peu plus nombreuses dans ce cabinet bisontin. Orientées par leur chirurgien, elles décou vrent les possibilités offertes par le tatouage 3D, après notamment un cancer du sein ou une abdo minoplastie suite à une grossesse ou une variation de poids. “Les cicatrices laissées par une opé ration peuvent être un vrai trau matisme et un frein à l’épanouis sement personnel” , souligne Sébastien Turiot, co-gérant de Derma-Ink. “On le voit avec nos clientes qui se libèrent de leurs Formation L’École de Commerce et de Management (E.C.M.) organise ses prochaines journées Portes Ouvertes le 27 janvier 2024, de 9 heures à 17 heures sur ses campus de Besançon, Dijon, Belfort, Strasbourg, Mulhouse et Nancy. L’occasion pour les lycéens et leurs parents de découvrir l’éventail de parcours et formations proposés, visiter les campus et bénéficier d’un premier contact avec l’équipe pédagogique. Plus d’informations sur ecm-france.fr Compteurs d’eau Grand Besançon Métropole rappelle que le froid peut entraîner d’importants dégâts sur les réseaux d’eau potable, ruptures de canalisations ou gel des compteurs. Pour éviter ces désagréments et des frais importants, il est donc nécessaire de garantir une isolation efficace des appareils, en particulier quand ils sont placés dans des regards extérieurs. Pour en savoir plus, se connecter sur www. grandbesancon.fr/eau Primes Les agents territoriaux de la Ville de Besançon, de son C.C.A.S. et de G.B.M. qui perçoivent les plus petits salaires ont perçu une prime de pouvoir d’achat de 300 à 800 euros bruts. Coût total pour la collectivité bisontine : 2,449 millions d’euros. ENBREF
dant, après des discussions avec la C.P.A.M. locale de voir bientôt s’ouvrir une prise en charge à quelques patientes via un appel à projets. “Certaines mutuelles proposent également de supporter une partie du coût” , prévient-il. Cette activité de niche n’est bien sûr pas la seule que le couple propose. “Notre offre s’élargit à diverses autres séquelles (verge tures…) et pathologies. On pro pose de la tricopigmentation pour la calvitie ou l’alopécie, pour créer là encore une illusion d’optique, en reproduisant les follicules pileux.” Des tatouages de sourcils et de ras-de-cils sont aussi réa lisés “pour redessiner le regard avant ou après de la chimiothé
sible de l’aréole existante (lorsqu’elle existe). On n’intervient que lorsque le chirurgien a donné son feu vert après cicatrisation de l’opération. Il faut attendre au moins 6 mois à 1 an.” Ce tatouage marque souvent la dernière étape de la guérison physique et psychologique. Plus esthétique (car davantage tra vaillé) et plus durable (comparé aux pigments médicaux types, qui s’estompent), il n’est en revanche pas remboursé pour l’heure par la Sécurité sociale, contrairement à ceux réalisés en bloc opératoire. “Nous le facturons 400 euros (et 700 euros pour les deux seins)” , précise Sébastien Turiot, qui a bon espoir, cepen
rel.” Désireuse d’améliorer cette prise en charge, elle a donc décidé de lancer son entreprise et a embar qué son mari, avec elle, dans cette aventure humaine. Tous les deux se sont formés et ont appris à reproduire la teinte, la forme et la taille d’une aréole, en jouant aussi sur les reliefs et les spécificités de chaque patiente. “On utilise le même matériel que pour le tatouage, mais on intervient de façon moins profonde dans les couches de l’épi derme. Il faut compter trois séances, étalées sur 5 à 6 mois” , explique Sébastien Turiot. “L’idée est d’obtenir un effet 3D, en trompe-l’œil, le plus proche pos
rapie.” Une trentaine de personnes auraient déjà sollicité les services de Derma-Ink depuis le prin temps 2022. “Les gens viennent de loin (Luxeuil, Montbéliard, Lons, Pontarlier…) et nous sont aujourd’hui le plus souvent adres sés par des médecins de la région.” Installé en entrée du quartier Saint-Claude, leur cabinet est volontairement proche du péage et de la rocade “pour toucher le plus grand nombre.” Partenaires de divers événements (Octobre Rose, Haking Health…), le couple espère ainsi répondre aux besoins et participer à développer l’offre de santé locale. n S.G.
complexes et nous disent qu’elles peuvent à nouveau se regarder dans un miroir.” Si rien ne le prédestinait per sonnellement à se lancer dans cette activité, après plus de 20 ans passés dans le commerce et chez le géant Ikea, sa femme Claire, elle, connaissait bien la problématique pour avoir long temps exercé comme infirmière en bloc opératoire au C.H.U. Min joz. “Sa maman a eu deux cancers du sein et elle a participé, de par son métier, à pas mal de recons tructions. Or, en bloc opératoire, le personnel n’a pas vraiment le temps ni les moyens (matériels, encres…) pour récréer des aréoles au plus proche de l’aspect natu
SANTÉ MENTALE Étude sociologique post-Covid “Nous recherchons des personnes qui ont souffert de difficultés psychiques”
Dans le cadre d’une étude sociologique sur les conséquences du Covid-19 sur la santé mentale, l’observatoire régional de la santé recherche des témoignages. Bérénice Lambert, sociologue et chargée d’études explique la démarche.
L a Presse Bisontine : L’Obser vatoire régional de la santé de Bourgogne-Franche-Comté travaille actuellement sur une étude liant la santé mentale et le Covid-19. Quel en est l’objectif ? Bérénice Lambert : L’O.R.S. a pro posé cette étude à la D.R.E.E.S. (Direction de la Recherche des Études, de l’Évaluation et des Statistiques du ministère de la Santé) car nous nous intéres sons depuis quelque temps à la santé mentale. Nous travaillons en partenariat avec l’O.R.S. du Centre-Val de Loire. Cette étude vise à connaître les profils des nouveaux patients pris en charge pour difficultés psy chiques, leurs potentielles évo lutions épidémiologiques ainsi qu’à apprécier leur parcours dans le système de soins au moment de la crise sanitaire liée au Covid-19 (confinements, déconfinements, couvre-feu, etc.). Pour ce faire, un volet sta tistique a d’abord été réalisé et nous avons débuté une enquête sociologique pour laquelle nous avons besoin de recueillir des témoignages.
mentale, ils sont anonymes. Ils se déroulent selon les modalités des participants, à domicile, dans un lieu neutre, par télé phone ou par visioconférence. L.P.B. : Pourquoi ces deux tranches d’âge spécifiquement ? B.L. : Une étude statistique a été faite par l’O.R.S. sur la base d’études épidémiologiques. Elles ont mis en évidence que les jeunes ont beaucoup souffert de cette période. Le confinement a d’ailleurs touché toutes les tranches de population, mais il a fallu se concentrer sur deux tranches. Nous avons besoin de 16 témoignages en tout, nous en avons déjà recueilli 8. L.P.B. : Sur les témoignages déjà recueillis, des points communs se dégagent-ils ? B.L. : Nous n’avons pas encore attaqué l’analyse. Mais si tous ont des parcours très différents, des points de rupture et d’an crage sont les mêmes, des moments où l’apparition de symptômes est plus importante. Par exemple, ce n’était pas pen dant le premier confinement
L.P.B. : Quelles sont les personnes visées qui peuvent contribuer à l’étude ? B.L. : Nous ciblons deux tranches d’âge : les 18-24 ans et les 50 64 ans. Nous recherchons des personnes qui ont souffert de difficultés psychiques, diagnos tiquées ou non par un profes sionnel, des problèmes de santé mentale (anxiété, crise d’an goisse, dépression, etc.) en lien avec la crise sanitaire du Covid 19, c’est-à-dire qui ont débuté durant la période de mars 2020 jusqu’au début de l’année 2022. Mais aussi des personnes ayant rencontré ces mêmes problèmes de santé mentale avant la période sanitaire liée au Covid 19. Nous voulons connaître la prise en charge, qu’est-ce que les consultations en distanciel ont changé, quels symptômes, s’ils ont été majorés, quand, etc. L’idée est de partager les diffi cultés mais aussi ce qui a permis à la personne de s’en sortir. On ne cherche pas que des expé riences négatives, au contraire. Les entretiens que nous propo sons sont réalisés par des socio logues spécialistes de la santé
Pour les besoins d’une étude sociologique, l’O.R.S. recherche des témoignages de personnes entre 18 et 24 ans et 50 et 64 ans (photo illustration Pixabay).
mais sur les suivants.
études, nous avions organisé un colloque et sorti un ouvrage aux Presses de l’école des hautes études en santé publique. L’idée est vraiment de documenter cette période particulière du Covid-19. n Propos recueillis par L.P.
L.P.B. : Quelle est la suite pour cette étude ? B.L. : Nous misons sur un rendu pour août 2024. L’étude sera dans un premier temps lue par la D.R.E.E.S. Pour nos autres
Si vous souhaitez témoigner ou avoir des informations supplé mentaires, contactez l’Observatoire Régional de la Santé de Bourgogne-Franche-Comté, Maylis Sposito-Tourier, chargée d’études à l’O.R.S., 06 20 48 04 15, m.sposito@orsbfc.org ou Bérénice Lambert 03 80 65 08 10, b.lambert@orsbfc.org
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