La Presse Bisontine 259 - Janvier 2024

28 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°259 - Janvier 2024

QUINGEY

Un nouveau réseau d’accueil Ils ouvrent leurs portes pour éviter que des jeunes dorment dans la rue De nombreux jeunes migrants

sont accueillis depuis ce printemps à Besançon et se retrouvent à la rue, faute de reconnaissance administrative. Des familles du secteur du Val de Loue ont décidé de se mobiliser, en créant un réseau d’accueil à leur domicile.

L a situation émeut et inquiète. Depuis quelques mois, la ville fait face à un afflux de jeunes migrants mineurs, pour la plu part en errance administrative et donc contraints de vivre à la rue. “Beaucoup sont sans solution, en attente d’une ré étude de leur dossier afin d’obtenir une reconnaissance de leur minorité et une prise en charge par le Département” , explique Pascale Déjardin, une habi

tante du secteur de Quingey, mobilisée depuis quelque temps déjà dans dif férents réseaux solidaires (Cimade, Solmiré…). “Nous avons déjà accueilli trois jeunes à la maison depuis le prin temps. Les besoins augmentent et les dispositifs existants sont malheureu sement pleins.” (voir aussi notre article en page 13). Face à l’urgence de la situation et à l’approche de l’hiver, il était important

à son sens de s’activer pour la mise en place d’un accueil digne. “Nous sommes nom breux à trouver cette situation inadmissible. On a donc voulu mettre en place, sur notre sec teur du Val de Loue, un réseau de familles qui accueillent, à leur domi

précise Pascale Déjardin, qui prend en exemple son propre vécu. “Au-delà de la nécessité de ne pas laisser ces jeunes à la rue, on offre toutes les chances de se créer un pied à terre. En se remettant un pied à l’étrier et en étant accompagnés, ils sont reboostés.” La difficulté pour ces jeunes, au par cours “très accidenté et souvent en rup ture familiale” , étant de se retrouver livrés à eux-mêmes. À leur arrivée sur le territoire, certains ne sont pas recon nus mineurs par le Conseil départe mental (en charge de l’aide sociale à l’enfance) faute de documents suffi sants, et doivent se débrouiller dans l’attente de l’étude de leur recours. L’instruction peut prendre plusieurs mois, remarque Pascale Déjardin. Ce temps passé “dans un cadre familial et pas à la rue leur permet de se recons truire et retrouver confiance en eux” , selon elle. Elle en veut pour preuve le parcours des derniers jeunes qu’elle a hébergés. “L’un a trouvé un apprentis sage en maçonnerie, l’autre est en for mation de peintre et le dernier, scolarisé au collège, est très bien intégré et a de nombreux retours positifs, alors même qu’il a dû rattraper une partie de sa scolarité arrêtée en C.M.2.” n S.G.

Un accueil à tour de rôle.

cile, à tour de rôle et pour une durée délimitée, ces personnes à la rue.” Le modèle d’accueil se rapprocherait de celui du collectif de Welcome Franois, qui fonctionne depuis plusieurs années sur le secteur ouest bisontin. “On se dirige vers un accueil tournant. Ce qui signifie qu’il peut y avoir 3 ou 5 familles qui hébergent le même jeune.” Les accueillants potentiels ont été invi tés à une première rencontre le 7 décembre, au cours de laquelle Fran çoise Leroy de la Cimade et Pascal Larue de Welcome Franois ont partagé leur retour d’expérience et fait un point sur la situation des migrants. “L’idée pour l’instant est de structurer les choses. On est ouvert à toutes les formes de soutien, que ce soit en devenant accueil lant à la semaine et/ou en week-end, ou en participant de façon morale, maté rielle ou technique… comme sur des déplacements ponctuels par exemple.” Le but est de “créer un cercle vertueux” ,

Les jeunes accueillis par Pascale reviennent régulièrement la voir.

En savoir plus sur louemigrant@gmail.com

ENBREF

SAÔNE

5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires Les Fournils pétrissent à plein régime Le Fournil Saônois, créé par Philippe et Anne Roy, a rouvert après cinq mois de lourds travaux. Un investissement de plus pour le couple qui gère désormais six boulangeries à l’enseigne Le Fournil.” Une P.M.E. de 85 salariés.

Office de tourisme L’Office de Tourisme et des Congrès de Grand Besançon Métropole a changé de président. La présidente Marie Anne Spony qui ne souhaitait pas renouveler son mandat pour des raisons personnelles et familiales vient de passer le relais à Patrice Hennequin, devenu par ses engagements professionnels, personnels et associatifs un véritable ambassadeur de Besançon. Polyclinique La Polyclinique de Franche-Comté est désormais équipée d’un assistant robotisé au bloc opératoire qui peut intervenir dans le traitement des patients en chirurgie laparoscopique (technique de chirurgie mini-invasive) en maintenant et manière d’un assistant. La Polyclinique compte 98 médecins, 150 lits, et accueille près de 17 000 séjours par an. positionnant les instruments à la

L’ émotion était bien palpable en ce1 er décembre, jour où Anne et Philippe Roy inauguraient leur boulangerie-pâtisserie de Saône, entièrement refaite, avec son nouveau salon de thé et son laboratoire ultra moderne où toute la pâtisserie destinée à leurs six boulangeries est désormais fabriquée. Devant un parterre d’invités et de par tenaires fidèles, Philippe Roy n’a évi demment pas raté la belle occasion de rendre un hommage appuyé à celui à qui il doit beaucoup, “voire tout” :lemino tier Pierre Dornier, décédé l’an dernier, auprès de qui il a fait ses débuts dans le métier, avec qui il s’est associé pour monter sa première boulangerie - Le Fournil du Lac à Oye-et-Pallet, et à qui il a succédé à la présidence de l’associa tion caritative Semons l’espoir. Son père dans la profession. L’évocation de ses parents, en présence de sa mère, a également suscité beaucoup d’émotion à Philippe Roy qui se revoyait, petit garçon, plein de farine dans les pas

de son père boulanger à Rivotte. “J’avais dit à mon père qui souhaitait que je reprenne sa suite : “Ton métier de fou où on ne fait que bosser ? Jamais de la vie !” sourit Philippe Roy aujourd’hui à la tête de six boulangeries-pâtisseries dans le Haut-Doubs et le Grand Besançon, soit une équipe de 85 salariés pour un chiffre d’affaires global de 5,5 millions d’euros. Pour Philippe Roy, après cet apprentis sage dans la minoterie Dornier et les

années passées à se for mer aux côtés de Pierre Dornier, l’histoire a démarré en 2007 quand ils ouvrent ensemble leur première boulangerie à Oye-et-Pallet, vers le lac Saint-Point. Quatre sala riés et un chiffre d’affaires de 150 000 euros. Suivront plusieurs autres créations ou reprises, tour à tour à Amancey, à Pontarlier, à Morteau… et donc à Saône en 2018 où le couple

“Ton métier de fou où on ne fait que bosser ? Jamais !”

Philippe et Anne Roy, à la tête des six Fournils, dont celui de Saône totalement rénové.

succède à Pascal Nicolas. Avec ce lourd investissement consenti à Saône, une nouvelle étape s’ouvre pour le couple Roy. “Les conditions ne sont pourtant pas faciles : malgré le Covid, la hausse de l’énergie, les difficultés de recrutement, l’inflation…, nous croyons

plus que jamais à ce que nous faisons, nous croyons aussi très forts en nos col laborateurs. C’est un grand honneur pour nous de pouvoir continuer à investir dans ce métier qu’on aime” ajoute Philippe Roy la larme à l’œil. n J.-F.H.

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