La Presse Bisontine 259 - Janvier 2024
24 Retour sur info - Le Grand Besançon L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le siège social d’Âges et vie s’installe à Chalezeule
La Presse Bisontine n°259 - Janvier 2024
Les paysans estiment qu’on marche sur la tête L e 22 novembre au petit matin, les habitants du Grand Besançon ont eu la
surprise de constater en partant au travail, dans de nombreuses communes, que le panneau d’entrée de leur commune était retournée. Après s’être frotté une fois les yeux pour s’assurer qu’ils étaient bien réveillés, ces mêmes passants ont confirmé leur première vision. Après quelques heures de doutes sur l’origine de ces raids nocturnes, les responsables ont rapidement revendiqué leur geste : les Jeunes agriculteurs du Doubs (J.A. 25). Le syndicat agricole a ainsi répondu à un appel à mobilisa tion nationale qui a essaimé un peu partout en France à l’appel des J.A. et de la F.N.S.E.A. Leur objectif : faire pression sur les Régions pour que la collectivité “mette le renouvellement des générations au cœur de ses prio rités” résume les J.A. du Doubs, sachant que 50 % des agricul teurs actuels seront en retraite d’ici 5 ans selon leurs chiffres. Cette action coup de poing mais pacifique était censée marquer les esprits. “Nous avons choisi ce mode d’action bien visible, sans pour autant que ce soit une manifestation violente ou qui dégénère comme on en voit trop en ce moment. Avec la couver ture médiatique que ça a pro voqué, on voit que ça a été effi cace” commente Mélanie Gruet, la nouvelle présidente des J.A. 25 (et la première femme à ce poste). Les J.A. tenaient par cette action à dénoncer notam ment, dix mois après son trans fert de l’État à la Région Bour gogne-Franche-Comté, la
L e motif de la fête était double ce mercredi 6 décembre. Alors qu’Âges & Vie, née à Besançon, célèbre ses 15 ans d’existence, la structure intégrée depuis 2017 au groupe Clariane (ex-groupe Korian) a inauguré son nouveau siège social à Chalezeule, au 6, rue des Vallières. Âges & Vie propose des maisons partagées pour les personnes âgées isolées ou en perte d’autonomie dans les villages et en zone rurale. Aujourd’hui, la petite graine bison tine d’Âges & Vie, plantée il y a 15 ans, a essaimé dans toute la France. L’entreprise compte 155 maisons partagées dans 43 dépar tements et 1 200 collaborateurs. C’est d’ailleurs l’un des quatre défis futurs de la structure qu’a souligné Sophie Boissard, directrice
générale du groupe Clariane : “Tenir la promesse d’une proximité et l’enracinement dans les collecti vités.” Les autres points concernent l’élaboration d’un modèle de gou vernance partagée entre les col lectivités départementales et les communes, l’emploi et la formation et enfin l’adaptation aux change ments climatiques. L’inauguration a été également l’occasion d’aborder les théma tiques préoccupantes du territoire pour les élus. Nabia Hakkar-Boyer, conseillère régionale a souligné la préoccupation de la Région afin de rendre attractive la filière médico-sociale alors que la Bour gogne-Franche-Comté continue de perdre des jeunes et des seniors. Anne Vignot, si elle a remercié le groupe Clariane d’avoir
maintenu le siège social d’Âges & Vie dans le Grand Besançon, n’a pas manqué de relever deux points qui l’ont chagriné : la question du zéro artificialisation net des sur faces alors que le modèle des mai sons Âges & vie reste un habitat individuel. La seconde interrogation de la maire de Besançon concer nait l’éthique et la façon d’accom pagner la vieillesse avec bienveil lance, comment répondre à tout le monde y compris aux précaires et très précaires pour aller vers un E.H.P.A.D. social. Reste que tous les élus et partici pants qui se sont succédé au micro sont tombés d’accord sur la néces sité d’agir pour absorber l’aug mentation des personnes âgées dans les dix ans à venir et les accompagner au mieux. n
Partout dans le Grand Besançon comme ici à Bouclans, on a vu des panneaux retournés.
avec la Région : “Après avoir pris en charge 211 dossiers sur l’ensemble de la région au prin temps 2023, l’État va immédia tement se charger, à la demande de la Région, de l'instruction du paiement de 250 dossiers F.E.A.D.E.R. “Modernisation des installations agricoles” …mais… de la Saône-et-Loire, “undépar tement qui représente un tiers des dossiers de Bourgogne Franche-Comté” informe la pré fecture de Région. L’État et le Conseil régional disent égale ment poursuivre leurs échanges notamment pour “résoudre des situations similaires dans les autres départements de la région.” n
gestion des Fonds Européens Agricoles pour le Développe ment Rural (F.E.A.D.E.R.), avec des retards de traitement qui s’accumulent. Plus de 3 000 dossiers resteraient actuellement sans réponse à l’échelle de la région. Les 13 députés de la majorité en Bourgogne-Franche-Comté qui disent “refuser que les agri culteurs soient tributaires de l’inaction d’une assemblée régio nale lointaine, opaque et sans pilote” ont réclamé une audience auprès du ministre de l’Agricul ture, Marc Fesneau. Le 12 décembre, le ministère vient d’apporter une première réponse aux agriculteurs inquiets, en lien
La métaphore de la brique pour construire l’accompagne ment des seniors a longuement été filée lors de l’inauguration des nouveaux locaux d’Âges & Vie.
Deux unités de méthanisation sur le territoire du Grand Besançon
C’ est l’objectif des élus de G.B.M. qui viennent de lancer un “appel à manifestation d’intérêt” (A.M.I.) pour convaincre des entreprises ou exploi tations d’investir dans de tels dispositifs alternatifs de production d’énergie renou velable. Car le Grand Besançon veut devenir, à l’horizon 2050, “un territoire à énergie positive” affirment ses élus. L’at teinte de cet objectif devrait donc passer, outre par la réduction de la consommation énergétique dans tous les secteurs d’ac tivité, par le développement de ce genre d’énergies renouvelables. La collectivité étant pleinement propriétaire de son réseau de distribution de gaz et ayant
valorise les biodéchets du territoire en apportant un exutoire pertinent à ces der niers” argumente G.B.M. C’est la chambre interdépartementale d’agriculture 25-90 qui accompagnera les porteurs de projets agricoles, s’ils émergent, dans le cadre de cet A.M.I. Parmi les exigences de G.B.M. : que les intrants qui alimenteront les installations soient trouvés au plus proche des métha niseurs, et dans un rayon maximal de 100 km. Cet appel à manifestation d’intérêt sera déposé en janvier, la date limite de candidature est fixée au 29 mars, et la phase de mise en service de l’unité envi sagée est prévue avant mars 2027. n
vocation à y substituer progressivement le gaz fossile qui y circule par du biogaz, “la méthanisation a donc un rôle fonda mental à jouer dans l’ambition énergétique et de décarbonation des énergies du ter ritoire de G.B.M.” poursuivent-ils. Quels seraient les atouts de la production de biométhane ? “La méthanisation d’in trants organiques augmente la part d’éner gies renouvelables dans le mix énergétique local, crée des emplois non délocalisables, apporte une nouvelle source de revenus pour les agriculteurs, participe à réduire les émissions de gaz à effet de serre, contribue à réduire l’utilisation d’engrais chimiques via l’utilisation du digestat,
Le territoire du Grand Besançon est censé accueillir deux unités de méthanisation d’ici 2027 (photo D.R.).
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