La Presse Bisontine 257 - Novembre 2023

28 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°257 - Novembre 2023

FONTAIN

Énergies renouvelables “Les opposants à l’éolien ne sont pas rationnels” Agacé par un énième article sur les opposants au projet éolien de Nancray, Jean-Pierre Laurent, un des trois fondateurs d’Opale, développeur d’énergies renouvelables, a souhaité prendre la parole pour apporter de la nuance sur ce sujet. Et surtout prendre de la hauteur et rappeler les conséquences du changement climatique sur le territoire.

L a Presse Bisontine : La parution de notre article sur la manifestation des anti-éoliens de Nancray, vous a for tement agacé. Qu’est-ce qui vous pousse aujourd’hui à prendre la parole ? Jean-Pierre Laurent : C’est un énième article sur les opposants. Et je trouve domma geable qu'il n’y ait pas plus d’éléments contextuels sur le retard français dans le développement des Énergies Renou velables et sur la réalité locale du chan gement climatique. Le changement cli matique, on le voit. Autour du mât de mesure dans la forêt de Nancray, 70 hectares sont coupés à blanc, les hêtres sont en train de crever. Le projet éolien ne concerne que 1,5 hectare. Aujourd’hui, il y a un vrai problème structurel de coût et de fonctionnalité de la forêt. Les plants, au lieu de reprendre à 70-80 % comme c’était le cas il y a cinq ans, sont plus à 30-40 %, il y a un problème de régénération naturelle. Il y a un pro blème de gibiers qui mangent la moitié des plants, les sécheresses, le tassement des sols… Il n’y a pas une reprise suf fisante des forêts. Et les communes ont

besoin d’argent. À Nancray, les 75 000 euros de loyer annuel qui sont versés à la commune dans le cadre du projet éolien vont per mettre de replanter 10 hectares par an. Ce qui me choque sur le projet de Nan cray, c’est qu’il y a une installation Seveso

Et ça ne gêne personne ! On va mettre trois éoliennes, tout le monde en fait les gorges chaudes. Il y a un manque d’honnêteté intellectuelle. Aujourd’hui, nous dire que le paysage ne change pas… Il change sous nos yeux en fonction de nos besoins. Tout le monde vit avec le réseau de transport électrique. Mais les énergies renouvelables, on ne doit pas les voir. Rester sur les mêmes positions, c’est suicidaire. Si on s’oppose, on propose autre chose. Ce n’est pas le cas à Nancray. L.P.B. : 100 % des éoliennes en Franche-Comté viennent d’Opale. Avez-vous rencontré autant d’oppositions sur d’autres projets ? J.-P.L. : Je regrette qu’on ne parle pas des choses qui fonctionnent. Au Lomont, le projet éolien était sur le canton de Sancey. Là-bas, la population diminue sauf sur les deux communes où il y a des éoliennes, à Vyt-lès-Belvoir et Valonne parce qu’ils ont mis en place du périscolaire, des écoles, ils ont créé un lotissement. Ils ont tous réinvesti les bénéfices liés à l’éolien. C’est capital

2 de 17 hectares, avec du stockage de pro duits pétroliers. Si ça prend feu, les villages de Gennes et Nan cray sont rayés de la carte, ça ne gêne per sonne. Il y a deux ans, une fuite a pol lué la source d’Arcier. Un poste R.T.E. a été installé à La Che villotte sur six hec tares en pleine forêt qu’on rase. Sur le premier plateau, il y a 50 km de lignes à très haute tension et 100 poteaux de lignes à très haute tension.

“Les gens qui vivent avec les éoliennes, ça se passe très bien.”

dans un milieu rural. Les gens qui vivent avec des éoliennes, ça se passe très bien. Au Lomont, avec les multiples exten sions, il n’y a pas eu d’oppositions. L.P.B. : Que répondez-vous à ceux qui avancent l’argument de pollution des sols avec le béton des socles, le problème de recyclage des éoliennes, et de la question de leur démantè lement au bout de 20 ans ? J.-P.L. : Je vais prendre l’exemple du parc

éolien au Lomont, le premier projet en Franche-Comté. Les dix éoliennes de 2007 vont être remplacées pour de plus performantes, à un autre endroit. Les anciennes font 125 m de haut, 90 m de diamètres pour 2 MW de puissance. Les nouvelles mesurent 180 m de haut, 140 m de diamètre pour 4,5 MW de puis sance. On passe d’une production de 40 GW par an à 110 GW. Sur les dix, huit sont en milieu forestier avec des aires

LAVÈZE

Pétanque

Sacré meilleur pétanqueur du Doubs pour la12 ème année consécutive

pas compter les heures et les déplacements, et qui a aussi son coût” , reconnaît Janick Frache bois. Sponsorisé par Décathlon, ce retraité raconte ainsi s’être déjà retrouvé “sur trois cham pionnats entre Perpignan, Fla manville et Toulouse, à deux semaines d’intervalle.” Son dernier titre de champion de France vétéran était d’autant plus espéré, qu’il avait déjà échoué quatre fois à l’obtenir, s’arrêtant en demi-finale. “C’est un peu le Graal pour tout pétan queur” admet Benjamin Tatu, qui attend toujours, de son côté, son titre national. Ce trente naire, installé non loin d’Audeux, ne démérite pas pour autant. Ancien membre de l’équipe de France espoir de ses 18 à 21 ans, il aligne une trentaine de titres de champion départemental ou régional et compte ne pas s’ar rêter en si bon chemin. Déjà ins crit avec Janick au Trophée des Villes de novembre à Laon. “Nous ne savons pas encore si

Janick Frachebois fait partie des noms qui comptent dans le milieu de la pétanque. Cet habitant de La Vèze, licencié au club du Russey, a été sacré champion de France vétéran l’an dernier et a remporté cette saison, la quasi-totalité des championnats du Doubs, avec Benjamin Tatu.

S i vous les interrogez sur leurs souvenirs, ces deux champions de pétanque vous feront la même réponse. En sortant de l’école, tous deux pré féraient sortir les boules plutôt que leurs cahiers et leurs crayons. Tout leur temps libre a été consacré très tôt à ce sport. Ce qui fait qu’ils peuvent pré tendre aujourd’hui à un certain niveau. Et si l’écart d’âge amène un peu moins d’expérience pour Benjamin Tatu, ces deux-là abor dent avec le même enthousiasme et une complicité indéniable les championnats locaux et natio naux. “On est souvent amené à jouer ensemble” , précise Janick Fra chebois, “et cette saison s’est mon

ans, il a même réussi à se forger l’un des plus gros palmarès de la région dans l’une et l’autre des disciplines. “Toutes catégories confondues, j’ai été 82 fois cham pion départemental ou régional et j’ai fait 61 championnats de France.” Cette année, il reste aussi sacré meilleur pétanqueur du Doubs (sur près de 2 000 licenciés) pour la 12 ème fois.Un

trée assez exceptionnelle pour nous, sachant que sur les onze championnats qui se sont joués dans le Doubs, nous en avons gagné neuf. Sept étaient consa crés à la pétanque et deux au jeu provençal.” Beaucoup moins répandue que dans le sud de la France, cette dernière discipline s’apparente à la pétanque tra ditionnelle. “On utilise les mêmes outils mais pas la même tech nique” , résume Janick. “Laprin cipale différence est que le jeu provençal se joue entre 15 et 20 m et n’est pas statique. Les postures sont en mouvement et diffèrent selon si l’on pointe ou tire.” Ce Grand Bisontin, qui joue depuis 60 ans, avoue ne pas avoir de préférence. Au fil des

Janick et Benjamin se retrouvent souvent en triplette sur les grosses compétitions.

classement établi automatiquement à partir des résultats. Il se souvient avoir remporté son pre mier championnat en 1963 et dit être tombé dedans avec son père et son frère. “C’est une passion qui nous amène à ne

nous sommes sélectionnés. Seules 32 équipes sont retenues, parmi les meilleures françaises.” Le duo y a déjà participé trois fois et rencontré les plus grands du milieu, comme Dylan Rocher, Henri Lacroix ou Stéphane Robi neau. “On se retrouve souvent, sur ces grosses compétitions, avec Lucas Bulliard et Gaëtan Blaszczak :

deux autres très bons joueurs qui se trouvent sur le Grand Besançon et Maîche” , précise Benjamin. Et pour cause ! Le premier fait partie de l’équipe de France espoir et le second a déjà été champion d’Europe junior. Preuve, semble-t-il, que le Doubs est aussi une terre de pétanque. n S.G.

LeDoubs, terre de pétanque.

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