La Presse Bisontine 255 - Sepetmbre 2023

Le Grand Besançon 27

La Presse Bisontine n°255 - Septembre 2023

TRANSPORT Entre Besançon et Poligny R.N. 83 : les quatre semaines sans camion sont bel et bien finies Le répit trouvé par les riverains de la R.N. 83 aura été de courte durée. La circulation des poids lourds a repris de plus belle et s’intensifierait même la nuit, selon eux. Les travaux de réfection engagés sur cet axe routier, du 12 juin au 7 juillet, leur en avaient temporairement interdit l’accès.

L’association milite toujours pour limiter le passage des camions.

“B eaucoup nous ont dit qu’ils pouvaient à nouveau manger chez eux dehors le soir, et profiter de leurs exté rieurs.” Pour François Vache resse, président de l’association Bonne route et les riverains de la R.N. 83 qu’il représente, cette interdiction d’accès des camions de plus de 3,5 tonnes en transit

(Mercureaux), le trafic est seu lement de 1 800 poids lourds alors que cet axe dessert tout le Haut-Doubs. L’axe similaire à la R.N. 83, Baume-les-Dames Besançon, ne compte que 500 poids lourds par jour contre plus de 2 000 entre Beure et Poligny. Et on a l’impression que cela empire depuis la fin du Covid, y compris sur le trafic nocturne” , observe François Vacheresse, qui habite lui-même “à 200 m à vol d’oiseau de la R.N. 83” , à Paroy. L’association est plus que jamais décidée à agir. “On voudrait déjà faire tester l’interdiction sur une période plus longue : six mois par exemple, avant de la géné raliser. L’A.P.R.R. dit qu’elle a la capacité d’absorber ce flux sup plémentaire.” Mais en face, les transporteurs routiers, eux, pré fèrent éviter les 15 km supplé mentaires imposés par le trajet autoroutier et les frais de péage. Sans pour autant faire totale ment la sourde oreille, puisqu’au

avait valeur d’expérimentation. “Cela n’a pas occasionné de pro blème pour les transporteurs et cela a été une vraie bouffée d’oxy gène pour nous.” Selon leur estimation, plus de 1 000 poids lourds ne passaient plus quotidiennement sur cet axe, soit la moitié de la circula tion habituelle. De quoi donner de l’eau à leur moulin. “Cela

prouve que limiter leur passage est possible.” Bien sûr, certains chauffeurs ne respectaient pas l’interdiction. Quelques jours après l’entrée en vigueur de l’ar rêté, des membres de l’associa tion se sont ainsi postés devant les panneaux d’interdiction, à Larnod et Poligny, pour la faire appliquer et dissuader les chauf feurs d’emprunter cet axe en passant plutôt par l’autoroute. Une bataille qu’ils mènent depuis trois ans déjà et qu’ils espèrent un jour voir aboutir avec la géné ralisation de cette interdiction des poids lourds en transit (c’est à-dire tous ceux qui ne font que passer, sans déposer, ni collecter de marchandises). Le répit accordé par ces travaux n’est déjà plus qu’un lointain souvenir pour eux. La circulation ayant rapidement repris son cours ordinaire, une fois l’arrêté levé. “C’est la route qui a le pour centage le plus élevé de poids lourds” , se désole le président de l’association. “Sur la R.N. 57

mais le président craint des débordements à l’avenir. “On a toujours souhaité être dans la concertation, mais l’impatience guette certains adhérents, qui voudraient des actions plus chocs.” Pour François Vacheresse, le tra fic dense sur la R.N. 83 pose de vrais problèmes, “tant sur l’en gorgement que les nuisances sonores, la sécurité pour les pié tons ou l’usure des routes, avec un important coût d’entretien. Sans parler de la pollution géné rée et de son impact sur la santé.” L’association a d’ailleurs alerté l’Agence régionale de santé (A.R.S.) à ce sujet, qui a révélé notamment 27 cas de cancers à Samson (parmi les communes les plus touchées) depuis 1984, sans pouvoir établir de lien direct de cause à effet. n S.G.

début de l’été une réunion a pu avoir lieu avec des représentants de la Fédération nationale des transporteurs routiers (F.N.T.R.), des gestionnaires de l’autoroute et certains élus locaux. “On avance un peu” , se félicite François Vacheresse. “La F.N.T.R. conduit en ce moment des tests avec des camions chargés et à vide sur les deux itinéraires et un nouveau rendez-vous bilan est prévu courant octobre.” Du côté de la préfecture du Doubs en revanche, on semble rester sourd à ce sujet. “Notre dernière lettre recommandée est restée sans réponse. On aimerait ren contrer le préfet. On a l’impression que cela les embête et qu’ils ne veulent pas empoigner le dossier. ” Ce qui a amené à une nouvelle manifestation de l’association le 25 août dernier, à Rennes-sur Loue. Celle-là se voulait pacifique

“Pendant l’arrêté, les riverains ont pu respirer”, assure François Vacheresse.

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