La Presse Bisontine 255 - Sepetmbre 2023

16 Besançon

La Presse Bisontine n°255 - Septembre 2023

Mais sans doute espère-t-il, par là, embaucher parmi les (très) jeunes diplômés… Sachant que ses besoins sont grands, plus spécialement chez les psychia tres, les urgentistes, les anes thésistes. Pour ces deux der nières spécialités, “le problème est national” , assure Emmanuel Luigi, “avec plus de postes vacants qu’avant, suite essen tiellement à des départs en retraite, et moins de jeunes can didats.”Comme ailleurs, l’hôpital bisontin recherche également des infirmièr(e)s et aides-soi gnant(e)s, mais aussi “des métiers moins connus” comme les phy siciens médicaux, les prépara teurs en pharmacie hospitalière ou les manipulateurs radio. Il y aurait ainsi un peu moins de 150 lits qui ne peuvent fonc tionner dans l’hôpital, faute de personnel. “Dans les mois qui viennent, on va rouvrir des lits en gériatrie, des places de jour en psychiatrie et ajouter 10 places supplémentaires en chimiothé rapie (qui seront abondées par 10 autres assez rapidement).” Si les recrutements sont en bonne voie depuis ces campagnes, la direction du C.H.U. se veut tou tefois prudente. “On sait où on va et cela fonctionne, mais il faut continuer à recruter” , conclut Emmanuel Luigi, notamment aussi au regard des mises en disponibilité du personnel, qui avaient été un peu plus nom breuses en 2022 (suite à leur gel pendant le Covid). n S.G.

SANTÉ

L’hôpital recrute Le C.H.U. de Besançon rejoint TikTok pour attirer de nouvelles recrues Pour répondre à la crise du sens et aux difficultés de recrutement, l’hôpital universitaire bisontin a décidé d’innover. Il diffuse des témoignages vidéo de patients sur les réseaux sociaux et a même investi, depuis juin, la plateforme préférée des jeunes : TikTok.

(photo J. Debauve)

“Plus d’une centaine de postes sont à pourvoir toutes filières confondues”, indique Emmanuel Luigi.

Jardin L’Orangerie municipale de Besançon mène depuis ce printemps une expérimentation de jardin nourricier. Pommes de terre, carottes, navets, topinambours, rhubarbes, patates douces, courgettes, salades, tomates, concombres, artichauts, courges… ces légumes sont cultivés par les jardiniers de l’Orangerie et par des agents bénévoles de la Ville et de l’agglomération, en zéro phyto et avec le moins d’eau possible. Les récoltes se font au profit de la Banque Alimentaire de Besançon. Début août, déjà plus d’une tonne de légumes avait été récoltée. SlowUp Dimanche 10 septembre, troisième édition du slowUp Vallée de l’Ognon, après le succès de l’édition 2022 avec plus de 25 000 participants. Organisé au départ de Marnay par les Départements de la Haute-Saône et du Doubs. Une journée festive, sportive et gourmande qui met à l’honneur un nouveau parcours d’environ 30 km, sans voiture en sens unique et composé de deux boucles entre Marnay et Sauvagney. P arce qu’il a du mal à trou ver du personnel, comme un peu partout en France, le C.H.U. Minjoz a pris le parti d’aller au-devant de ses futures recrues, en jouant l’atout séduction. Mélanie, maman de Léana, jeune patiente du C.H.U. suivie pour une muco viscidose, explique ainsi dans une vidéo combien l’équipe pédiatrique qu’elle côtoie, ici, est indispensable pour le soutien, “sans quoi on aurait lâché prise. C’est très compliqué à vivre, mais ils sont là tout le temps” , ajoute la jeune maman, visiblement émue. Marc, pris en charge pour un infarctus, témoigne également de son parcours de greffe et tient à remercier “cette chaîne qui EN BREF

rique réalisée avec Grand Besan çon Métropole, pour cibler cette fois les médecins et personnels paramédicaux des régions pari siennes et lyonnaises. En s’as sociant à la bannière “Besançon boosteur de bonheur”, l’hôpital a voulu multiplier ses chances, et son statut de provincial devrait le servir pour une fois. “On voit bien qu’on se détourne de plus en plus des grandes villes. On a une carte à jouer sur notre qualité de vie” , observe Emma nuel Luigi. Pour aller encore plus loin, le C.H.U. bisontin n’a pas non plus hésité à rejoindre en juin le réseau social TikTok. Un pas qu’il est l’un des premiers à franchir, les autres hôpitaux publics s’en tenant à une com munication plus institutionnelle.

tion générale des hôpitaux, on s’est dit qu’il fallait sortir des canaux de recrutement habi tuels” , remarque le directeur adjoint. En plus de réinvestir les salons étudiants ou la faculté de méde cine (dès le début des études), le C.H.U. Minjoz s’est ainsi lancé dans une première campagne de recrutement en juillet 2022 et a ouvert un nouvel espace emploi (emploi.chu-besancon.fr). Une stratégie qui semble avoir payé si l’on en croit les chiffres : avec 416 recrutements opérés l’an dernier (dont 280 soignants), contre seulement 229 recrute ments en 2021 et 345 en 2020. Depuis, deux autres campagnes se sont succédé, dont une com munication totalement numé

cœur du métier : à savoir la prise en charge du patient. Et on voit qu’il y a une forme d’attachement de certains patients au C.H.U. bisontin.” Ces vidéos, qui ne cachent pas leur but, cherchent à encourager de nouveaux personnels à rejoin dre l’hôpital bisontin. “Avant la crise sanitaire, on publiait nos

s’est mise en place autour de (lui). Il n’y a pas de mots assez forts pour les qualifier” , dit-il à propos de ses soignantes. “Pour elles, ce n’est pas juste un métier.” Ce patient de cardiologie en vient même à conclure, comme un vrai recruteur : “Si vous venez travailler au C.H.U., c’est une expérience de vie que vous allez faire et vous ne le regretterez pas !” Sollicités sur volontariat auprès de chaque service, ces témoi gnages “sont destinés à mettre au premier plan les valeurs hos pitalières” , indique Emmanuel Luigi, directeur général adjoint (D.G.A.) du C.H.U. de Besançon. “On entend beaucoup parler de cette crise du sens. C’est un moyen de mettre en avant ce qui fait le

offres d’emploi et on pourvoyait nos postes comme ça. Et les équipes de Besançon n’avaient cessé d’augmenter jusque-là. Mais quand on a vu qu’on ne faisait plus le plein à l’été 2021 avec une forme de désaffec

“C’est un problème national.”

SPORT

Initiation dès 4 ans “Il y a une grande tradition d’escrime à Besançon”

Le Besançon Racing Club Escrime accueille cette saison un nouveau maître d’armes : le fleurettiste international Cédrik Serri et veut s’ouvrir aux plus jeunes. De quoi booster un peu plus la pratique, déjà bien ancrée localement.

sportives sont proposées à cet âge” , sou ligne Cédrik Serri. D’autres groupes “Première lame” (des tinés aux 8-11 ans), et pour les débutants de tous âges (adolescents et adultes) seront également formés pour la pratique loisirs. “Et nous avons un volet compé tition avec un groupe élite jeune, qui vise les sélections en Championnats de France, chez les moins de 15.” Dans ce domaine, le club dispose d’ailleurs d’un assez bon palmarès, puisqu’il compte “plusieurs anciens champions et vice-champions de France (cadets et minimes) comme Charlène Malinowski, Philippe Blais ou Manon Fleury” , remarque Cédrik Serri. Lui-même a eu l’occasion de s’illustrer, avant de prendre sa retraite interna tionale et sportive en juillet pour ensei gner. Médaillé des Championnats du Monde cadets et juniors par le passé, il a été l’auteur encore la saison passée d'un top 32 lors des Championnats d’Eu rope seniors de Plovdiv et a terminé 51 ème des Championnats du Monde seniors de Milan. Ce poste sonne comme un retour aux sources pour ce jeune enseignant de 32 ans, puisqu’il avait commencé l'escrime dans ce club à l’âge de 7 ans. “Je suis parti à l'âge de 15 ans du Besançon Racing Club pour le Pôle France de Wat tignies, puis pour le centre national sénior de Paris (I.N.S.E.P.) et j’ai fait un crochet par l’Italie. Je suis heureux de revenir ici et de partager mon expérience.”

C réé dans les années soixante par une poignée de passionnés, le club évolue depuis un moment dans le paysage sportif bisontin et reste aujourd’hui l’un des deux grands représentants de la discipline au niveau local. Avec de grandes heures connues notamment lors du passage de Daniel Levavasseur, ex-entraîneur national et médaillé olympique, qui a participé ici à l’essor de la pratique. “Il y a une grande tradition d’escrime à Besançon et on veut évidemment la faire perdurer” , indique Cédrik Serri. Le B.R.C. Escrime, qui dispensait

jusqu’ici les entraînements avec l’appui de maîtres d’armes bénévoles, va profiter de l’arrivée de ce nouvel enseignant pour réorganiser ses cours. “On a décidé de remodeler un peu ce que l’on faisait, en

axant sur la pratique des plus jeunes, dès 4 ans, avec des formes jouées et ludiques, qui passeront des figures du gladiateur au chevalier, en passant par les mousquetaires. Cela devrait répondre à une demande, dans la mesure où peu d’activités

Du “baby escrime” à la “première lame”.

Cédrik Serri (à droite) est un fleurettiste expérimenté.

Le B.R.C. Escrime enseigne principalement le fleuret et l’épée dans sa salle d’armes rue Delaune.

Sa passion de l’escrime sera d’autant plus facile à transmettre que c’est, chez lui, une affaire de famille. “Mon père entraînait ma mère, qui était une tireuse de haut niveau. Elle a notamment été membre de l’équipe de France senior.” Et de louer les avantages de ce sport qui “fait appel à la coordination, l’agilité, la rapidité et la souplesse et se pratique à tout âge.” n S.G.

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