La Presse Bisontine 252 - Juin 2023

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La Presse Bisontine n°252 - Juin 2023

PERSONNAGE Produite par N.G. Productions La Madeleine Proust est éternelle Lola Sémonin, la créatrice du célébrissime personnage

P lusieurs fois, Lola Sémo nin annonçait que ce serait son dernier spec tacle. Et puis chaque fois l’inspiration revenait et le public répondait présent. “Depuis trente ans, je n’ai cessé de vouloir arrê ter la Madeleine! sourit Lola Sémonin. Et jusqu’à maintenant, je trouvais toujours une bonne raison de continuer.”

Lola Sémonin dit au revoir à son personnage et c’est Corinne

Mais cette fois est la bonne. Lola Sémonin n’endossera plus la blouse fleurie de son personnage au langage tout aussi fleuri. Mais la Madeleine ne meurt pas pour autant, elle continue sa vie, désormais incarnée par Corinne Lordier, une comé dienne qui avait déjà eu l’occa sion de jouer une Madeleine bis dans un des précédents specta cles (La Madeleine fait le tour du monde). “Je suis très heureuse de transmettre et de passer le relais à Corinne qui saura j’en suis sûre apporter sa propre éner gie au personnage de la Made leine” affirme Lola Sémonin. Corinne Lordier, elle, se dit “très fière de pouvoir reprendre ce per sonnage. La Madeleine Proust est dans le cœur des gens depuis plusieurs décennies. Je suis très honorée de servir ce personnage” note la “nouvelle” Madeleine. “La Madeleine Proust constitue un pan entier du patrimoine cul turel régional. C’est impression nant de voir encore aujourd’hui le nombre de comiques que je fais venir dans cette région et qui connaissent la Madeleine Proust ou ont déjà vu un de ses

de cette paysanne du Haut-Doubs haute en couleur créé il y a quarante ans, passe le relais à une autre comédienne, Corinne Lordier.

Lordier qui reprend le flambeau.

“La Madeleine passe le relais”. La première représentation sera donnée le jeudi 28 septembre à Morteau (là où tout avait com mencé en 1982), et s’ensuivra une tournée de villages en vil lages à travers la Franche Comté dans un premier temps. Une sorte de retour aux sources pour la Madeleine Proust. L’époque où Lola et Gérard des cendaient de leur petite école perchée sur les hauteurs de Mor teau, pour aller sillonner la région dans leur camionnette, à raison de trois ou quatre spec tacles par semaine. C’est ainsi qu’est née la légende de la Made leine Proust, et on le sait une légende, ça ne meurt jamais ! n J.-F.H.

Madeleine Proust s’inspirera largement des mois de confine ment qu’a récemment vécu la France. “Dans ce nouveau spec tacle, la Madeleine Proust par lera aussi d’écologie grâce à son franc-parler, elle philosophera sur l’absurdité des produits fabriqués à l’autre bout du monde, et toujours avec son bon sens donnera son avis sur ce fameux confinement qui a bou leversé bien des vies” détaille Lola Sémonin. Le personnage ne se départira pas de son légen daire humour, sa poésie et de ses réflexions percutantes. Dans son nouvel habit de Made leine, Corinne Lordier jouera à partir du 28 septembre prochain le nouveau spectacle intitulé

spectacles” ajoute Hamid Has seila, le directeur de N.G. Pro ductions qui produira les pro chains spectacles de la Madeleine Proust version

Corinne Lordier. Lola Sémonin et son co-auteur de toujours Gérard Bôle-du-Chau mont continue ront à veiller sur leur Made leine car l’une s’occupera de la mise en scène et l’autre assurera le conseil artis tique. Le nouveau spectacle de la

La Madeleine Proust s’inspirera largement du confinement.

Hamid Asseila (N.G. Productions), Lola Sémonin, Corinne Lordier et Gérard Bôle-du-Chaumont.

ASSOCIATION Un nouvel acteur culturel Du spectacle et des concerts pour la bonne cause

Soutenir les artistes, enrichir l’offre culturelle et rester solidaires : telle est l’envie de départ portée par un groupe d’amis, qui a donné naissance à l’association Culture Club Besac.

Une partie de l’équipe du Culture Club Besac.

S ouvent contraint de se déplacer au Zénith de Dijon, à l’Axone de Mont béliard ou dans les plus grandes agglomérations voisines pour aller voir un spectacle ou un artiste en particulier, un groupe de Bisontins a décidé de prendre les choses en main pour rebooster la scène locale. “Il a bien des choses qui se font, mais ce n’est plus ce que c’était. On veut apporter plus de diversité : une offre culturelle différente et complémentaire à ce qui fait déjà localement” , résume Sylvie Jean nin, sa présidente. Chacun d’entre eux a un peu son dada. “Certains suivent les concerts de musiques classiques, d’autres courent les festivals ou préfèrent les pièces de théâtre. On veut partager nos passions respectives” , explique Sylvie, “en programmant des artistes émer

gents, souvent locaux voire natio naux.” À l’image d’Arnaud Askoy qui interprète Brel, qu’elle avait vu à Paris et qu’elle a fait venir au Kursaal ce 28 avril. Ou de l’humoriste Zize, venue pour la première fois à Besançon l’an dernier. L’association a égale ment déjà programmé la chan teuse Ecco, la troupe des Planches Comté (venue inter préter le Dîner de cons), le duo de pianistes Melinès ou le groupe Krachta Valda, pour le côté plus local.

ciation. “Quand j’ai commencé il y a 30 ans, il y avait partout de belles scènes. Il n’y a plus rien aujourd’hui, hormis la Rodia qui est réservée aux musiques actuelles et à ceux qui ont leur entrée.” Pour 2024, Culture Club Besac a déjà programmé le retour de la troupe des Planches Comté les 16 et 17 mars, autour de la pièce culte “Le Père Noël est une ordure” (au profit de la Maison des familles et des Z’amis de l’Aube). L’artiste bisontin Fred K montera aussi sur scène en début d’année, en soutien à l’an tenne du Doubs de France Alz heimer. n S.G.

profit de la Ligue contre le cancer, le 3 novembre prochain. Quelques jours auparavant, le 24 octobre, elle accueillera un spectacle de danse, hommage à Mickaël Jackson, dont les recettes iront à l’association pour le lien, l’entraide et le droit à la différence (A.L.E.D.D.). La plupart des rendez-vous sont donnés pour l’heure au Kursaal, mais l’association ne désespère pas un jour de disposer d’une autre salle de spectacle. Point qui fait défaut sur Besançon et qui serait prévu dans la requa lification du quartier Saint Jacques Arsenal. “On manque de lieux de diffusion” , reconnaît un musicien, bénévole à l’asso

Ramsès à Paris en ce moment. On pourrait profiter de tarifs de groupe” , signale Sylvie. Un projet de festival de musique, sur deux jours, est aussi en préparation. Créée au pire moment : juste avant les premiers confinements, en février 2020, la petite troupe est restée muette pendant un an et demi. Elle trouve peu à peu son rythme de croisière et s’est donné pour objectif d’orga niser 4 à 5 événements par an. Le tout systématiquement en soutien à d’autres associations. “On tient au côté caritatif, en reversant les bénéfices à des causes qui nous tiennent à cœur. ” Culture Club Besac renouera d’ailleurs avec sa soirée rose, au

Ils veulent enrichir l’offre locale.

Musique, magie, danse, comédie… elle ne s’interdit rien. Y compris de permettre d’aller voir à l’avenir des événements d’im portance, quand il y en a ailleurs, “comme l’exposition

Sylvie Jeannin veut booster la vie culturelle bisontine.

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