La Presse Bisontine 251 - Mai 2023
Le portrait 39
La Presse Bisontine n°251 - Mai 2023
BESANÇON
Spectacle vivant
Hamid Asseila, programmateur de sourires On lui doit de nombreux spectacles, de Thiéfaine à Dany Boon en passant par Izïa et Matmatah. L’entrepreneur bisontin, à la tête de N.G. productions, fait partie des optimistes nés. Tenace et engagé au service du plus grand nombre.
Hamid Asseila ad’abord travaillé dans l’immobilier avant
S a petite boîte de production bisontine est devenue l’une des plus importantes de l’Est de la France. Désor mais installée au 15, rue de la République, l’entreprise d’Ha mid Asseila poursuit son bonhomme de chemin, et programme aujourd’hui entre 150 et 200 dates par saison. Un pari qui n’était pas gagné d’avance dans ce milieu très concurrentiel du spectacle. Hamid se souvient. “J’ai produit mon pre mier concert à Dole en 2007. C’était le groupe de rap 113. J’avais investi toutes mes économies et tout perdu en une soirée.” Ce n’est qu’au bout de son 4 ème spec tacle et après diverses créances
auprès de sa famille et son cercle d’amis, qu’il réussira finalement à toucher sa première recette. Un maigre butin de 500 euros, qui “avait surtout une valeur symbo lique.” Mais le programmateur, qui a toujours eu à cœur de réussir ce qu’il entreprend, savait qu’il lui fallait en passer par là. “J’ai appris de mes erreurs et j’ai pro gressé.” Il continuera à travailler depuis chez lui, de Besançon, pen dant trois ans. “À ce moment-là, beaucoup de boîtes qui avaient pignon sur rue essaient de me dézinguer.” Mais l’aventure était lancée. Des artistes de renom (humoristes, chanteurs de variété, rappeurs…) lui font aujourd’hui confiance. Du petit local des débuts rue de la Madeleine, à celui de la rue Proudhon, jusqu’au déménage ment en mars dernier rue de la République, N.G. productions a grandi avec son gérant (âgé de 24 ans au démarrage). Les nou veaux locaux de 130 m 2 font figure de rêve réalisé pour toute l’équipe, composée de six salariés (bientôt étoffée par deux recrutements). Comme un accomplissement pour le producteur bisontin, passé par différentes tempêtes dont la Covid-19. Hamid Asseila ne s’en cachepas, “on a souffert de pertes financières importantes durant
Bio express l Né en 1981, il habite Besançon
dedevenir une figure culturelle locale.
l Titulaire d’un B.T.S. immobilier l Producteur de spectacles et manageur d’artistes dans l’est de la France
citoyen “Bisontins, Bisontines”. “Je voulais faire entendre les voix qu’on n’écoutait pas et impliquer ces jeunes qui ne votent pas, en pesant dans les débats.” Rattrapé par la politique politicienne au moment des élections munici pales, il se désolidarisera finale ment du mouvement.Très attaché à sa ville, il gère également “Le Scènacle” et aide les associations et artistes qui ne peuvent pas avoir accès à d’autres scènes, à se produire. “C’est un lieu pluri disciplinaire et pluri-culturel.” Ce professionnel insatiable, qui travaille 10 à 12 heures par jour, ne manque pas d’idées et n’exclut pas un jour de faire un pas de côté, pour s’ouvrir à un autre milieu. n S.G.
populaire, Hamid Asseila a grandi dans un quartier à Dole et s’en promeut. “Je ne supporte pas qu’on mette des gens dans des cases. Je nourris plus de respect pour ceux qui ont tenté et échoué, que pour ceux qui ont été parachutés.” Par le passé, il est intervenu bénévo lement à plusieurs reprises en collège R.E.P. +, pour évoquer son parcours atypique, riche d’ensei gnement. Celui qui se destinait au départ à l’immobilier (B.T.S. en poche) veut montrer que toutes les voies sont possibles. On le sait peu, mais c’est lui qui se cache également derrière ce match de foot, organisé en 2018, entre policiers et jeunes du quar tier de Planoise. Et plus récem ment derrière le mouvement
cette période, de plusieurs cen taines de milliers d’euros malgré les aides.” La réputation et le sérieux de N.G. productions ont néanmoins permis de garder le navire à flot. Sans doute aidé aussi par l’optimisme et le sourire, dont Hamid se départit rarement. L’entrepreneur n’hésite pas à prendre des risques, comme lorsqu’il monte la société “Please Please” à Dijon, en 2021, avec des
l Co-créateur de la société dijonnaise “Please Please”
associés, ou qu’il lance plus récem ment la première édition bisontine du festival du rire “Drô lement bien”. Et bien qu’on aime lui coller cette étiquette de “mec qui a réussi” , il sait que tout cela reste fra gile. “Tu mets 15 ans à tout monter, et cela peut s’écrouler en 30 minutes.” D’origine algérienne et issu d’un milieu
“Je ne supporte
pas qu’on mette des gens dans des cases.”
LES PROCHAINES DATES : - Adé le 28 octobre à La Rodia
- Benjamin Biolay le 4 novembre à Micropolis - The Wall le 14 novembre au Zénith de Dijon - Monsieur Poulpe le 23 novembre au Kursaal
La société N.G. productions s’est installée récemment dans des locaux flambant neuf rue de la République à Besançon.
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