La Presse Bisontine 250 - Avril 2023
Le Grand Besançon 25
La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023
PIREY
Industrie Sopil s’agrandit pour produire des pièces de batteries électriques L’entreprise Sopil, basée à Pirey depuis 55 ans, continue de s’étendre. Après avoir remporté un nouveau marché pour l’automobile, l’industrie spécialisée dans l’outillage et le découpage construit un nouvel atelier dédié aux batteries de véhicules électriques.
Un nouvel atelier de découpage est en cours de construction afin de répondre à la demande d’un client autour des batteries électriques de voitures.
ménager et des éléments fonctionnels d’habitacle de voitures. 42 % de son chiffre part à l’export dont 10 % en Chine. Dernière évolution dans les prochains mois : Sopil a déposé un dossier pour obtenir la certification I.S.O. 14 001 pour le management environnemental. Et face à la crise énergétique, l’entre prise a réussi à baisser sa consomma tion électrique de 6,5 % entre 2021 et 2022, alors même que le chiffre d’af faires a augmenté. Sans conteste, Sopil a les outils en main pour poursuivre son histoire. À Pirey, bien sûr. n L.P. Culture La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a annoncé une aide aux structures culturelles labellisées les plus en difficulté face à la hausse généralisée des coûts de l’énergie. Localement, plusieurs structures sont aidées : Le Fonds régional d’art contemporain de Franche Comté à Besançon (15 000 euros), la Rodia, (14 000 euros), la Scène nationale de Besançon (20 000 euros) et le Centre Dramatique National de Besançon (14 000 euros). Orchestre Le 23 février dernier, le préfet du Doubs a signé une convention avec l’Orchestre Victor-Hugo de Besançon dans le cadre du Pacte pour l’émancipation des jeunes de Planoise. Ce partenariat entre l’État, le collège Diderot et l’Orchestre Victor Hugo favorisera l’accès à la culture musicale pour les habitants du quartier et plus spécifiquement pour les élèves du collège. Citadelle (bis) Les inscriptions sont ouvertes pour participer au chantier de jeunes qui aura lieu du 8 au 22 juillet à la Citadelle der Besançon. Deux semaines de chantier organisées par la Ville de Besançon et par l’association le Club du Vieux Manoir, qui cordonne des chantiers depuis plus de soixante-dix ans. Plus d’infos : gaelle.cavalli@citadelle.besanc on.fr ou 03 81 87 84 38. ENBREF
cess spéciaux, amenant à 4 le nombre d’ateliers de découpage et un atelier pour la production d’outillage. Cette dernière fera l’objet en 2024 d’un réamé nagement pour optimiser les flux et
électriques. “C’était clairement un défi. On a été retenu face à une solution chi noise, relève non sans fierté Thomas Lebaut. Nous sommes à la troisième génération dans cette entreprise, nos outils sont réalisés sur mesure. Avoir la compétence de l’outillage en interne, c’est une force.” À terme, Sopil devra fournir des pièces pour 200 000 véhicules électriques. Un petit nombre pour le marché automo bile, mais important pour Sopil qui voit ainsi son chiffre d’affaires aug menter de 60 %. Il faut donc agrandir la surface de production. Le nouvel atelier accueillera à terme deux lignes de production de découpage et de pro
E n face des nouveaux bureaux flambant neufs de Sopil, un chantier a démarré. D’ici la fin juin, des pièces pour des bat teries électriques automobiles sortiront du nouvel atelier en cours de construction. C’est là le 13 ème agran dissement, voire le 14 ème , Thomas Lebaut, président de Sopil, a parfois du mal à garder le compte. Il faut dire qu’en 62 ans d’existence, l’entreprise familiale a bien évolué. Des premiers ateliers dans la rue Ledoux à Besançon où René Lebaut, fondateur de l’entreprise, et grand
père de l’actuel dirigeant, a travaillé les premiers outils, aux 14 000 m 2 de bâtiments à Pirey, Sopil a fait du che min. Mais avec toujours le même cap : une entreprise familiale et à taille humaine, où le savoir-faire, l’expérience et l’implantation locale restent viscé ralement chevillés au corps de Sopil. Cela n’empêche pas, au contraire, l’en treprise piroulette d’innover et de rem porter de nouveaux marchés. Pendant deux ans, elle a travaillé sur un process spécial et nouveau afin de pouvoir répondre à la demande d’un client dans l’automobile et les batteries
améliorer les conditions de travail. “Et après, on se pose, sourit Thomas Lebaut.O n veut rester à taille humaine et fami liale.” 122 salariés travaillent au sein de l’entreprise d’outillage et de décou page qui produit des pièces pour du matériel électrique, de l’électro
Le chiffre d’affaires augmente de 60%
POLITIQUE
Le témoignage d’une femme élue
“Notre parole n’a pas le même poids” Pour atteindre l’égalité en politique, le combat des femmes n’est pas terminé. Rencontre avec Sarah Faivre, maire de Quingey, à l’occasion de la journée des droits des femmes.
L a Presse Bisontine : Estimez-vous que les femmes en politique n’ont pas encore acquis une totale légitimité ? Sarah Faivre : Si je suis là, c’est d’abord grâce à la loi sur la parité en politique, une loi unique au monde je pense. Mais il y a encore beaucoup de travail pour arriver à une véritable égalité de trai tement entre hommes et femmes en politique. J’estime qu’il nous manque encore une certaine légitimité et que notre parole n’a pas le même poids que celle des hommes. Dans des réunions importantes, quand on est la seule femme de l’assemblée, ce n’est toujours pas évident de se faire entendre. Le mouvement Me Too il y a quelques années m’a fait un bien fou ! L.P.B. : Travaillez-vous sur cette question de la légitimité ? S.F. : Je travaille régulièrement avec mes adjointes sur la question de la confiance en soi et de la façon de tenir tête, j’essaie toujours de donner confiance aux femmes qui veulent s’en gager. Quand je suis arrivée en 2008 sur la scène politique locale, c’était à la limite du procès en incompétence.
J’ai l’impression qu’on doit en faire deux fois plus pour imposer nos points de vue. Sans parler du harcèlement de certains élus, qui perdure parfois. L.P.B. : Vous en avez été victime ? S.F. : Oui il y a quelques années. Un res ponsable politique local m’avait mis ses deux mains autour de mon cou. Naturellement, je lui ai retiré ses mains et c’est un de ses collaborateurs qui est venu me voir pour me demander si en ce moment j’avais des soucis ! Il y a des élus hommes qui se permettent
Maire de Quingey, Sarah Faivre a subi et subit encore une certaine forme d’inégalité de traitement.
soutenir un projet et qu’on me fait dire que “les services ont été séduits par le charme de Madame…”, ou alors une autre fois quand je m’entends dire : “Eh bien ma cocotte, on m’avait bien dit que tu étais coriace !” Autant de situations qu’il est toujours difficile à vivre quand on est une femme élue. L.P.B. : Vis-à-vis de son conjoint, se lancer en politique quand on est une femme est toujours compliqué de nos jours ? S.F. : Les choses évoluent et heureuse ment, mais ce n’est en effet pas toujours simple de demander à son conjoint de faire les tâches ménagères quand on doit partir tenir un discours en préfec ture ou ailleurs. L’inverse n’est pas vrai
et ça, ce n’est pas juste ! Quand je me suis lancée en 2008, j’avais de l’ambition, mais j’osais à peine me l’avouer à moi même, car ce n’est toujours pas bien vu d’être une femme ambitieuse… L.P.B. : La cause féminine avance tout de même selon vous ? S.F. : Lors de la précédente mandature, nous étions 17 % de femmes maires en France. Nous sommes désormais 20 %. On n’a pris que 3 points ! Les choses avancent, oui, mais pas très vite… Même dans la fonction publique d’État, à la préfecture par exemple, on voit toujours beaucoup plus de directeurs de services que de directrices ! n Propos recueillis par J.-F.H.
des choses avec des élues femmes qu’ils ne se permettraient pas avec leurs collègues masculins. Comme un maire d’une commune voisine de Quingey qui s’est permis de prendre la parole avec son écharpe de maire, à Quingey, avant même que j’arrive. Ou alors quand j’obtiens une sub vention après m’être vraiment battue pour
“Ce toujours n’est pas bien vu d’être une femme ambitieuse.”
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