La Presse Bisontine 250 - Avril 2023

Le dossier 23

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

l Politique Sur les réseaux, physiquement… Les violences contre les élus ont augmenté de 32 % enunan C’est une hausse nationale. Localement, les faits de violences contre les élus se banalisent. La maire de Besançon en fait également les frais. Son conseil municipal a adopté à l’unanimité une “demande de protection fonctionnelle”.

Insultée sur les réseaux, Anne Vignot est bien décidée à se défendre (photo archive L.P.B.).

“O n va t’envoyer des singes nègres pour te violer, sale zoophile ! Fais attention à toi, tarée minable écologiste !” “Tu fais quoi dans la vie, sale para site, on va venir !” On en passe, et des pires… Voilà le genre de messages qu’Anne Vignot a reçu récemment sur les réseaux sociaux, notamment suite à l’épisode récent de la sculpture maculée de blanc du Victor Hugo trônant sur l’esplanade de la mairie de Besançon. Pour tenter de protéger un peu mieux la maire de ces outrages, et sur tout qu’elle puisse se défendre, le conseil municipal avait adopté le mois dernier une “demande de protection fonc tionnelle” , permettant à la pre

un an plus tôt. Maires, adjoints, parlementaires… Personne n’est épargné. Dans son comp tage, le ministère a recensé tous types de faits : atteintes phy siques, prises à partie et agres sions verbales contre les élus eux-mêmes, mais aussi les atteintes contre les locaux publics et privés (permanences, mairies, domicile personnel… ) - le député Éric Alauzet en a fait plusieurs fois les frais -, pouvant aller du tag à l’incen die, et enfin les “menaces, injures et outrages écrits ou verbaux”, y compris sur les réseaux sociaux, comme en a été victime Anne Vignot par exemple. Les faits de violence physique restent “largement minori taires” (160 cas en 2022) et sta

mière magistrate de se faire aider par la Ville, y compris financièrement, lorsqu’elle engage des procédures contre un auteur de violence. “Jepor terai systématiquement plainte contre les auteurs de ce genre depropos” , affirme Anne Vignot. Le nombre de violences contre les élus, dans un climat social toujours plus tendu, a encore explosé l’an dernier. Selon l’As sociation des maires de France (A.M.F.), les atteintes contre les élus ont augmenté de 22 % en 2022. Mais la ministre char gée des Collectivités territo riales, Dominique Faure, a dévoilé très récemment des chif fres encore plus alarmants : la hausse serait de + 32 %. Les faits recensés en 2022 sont au nombre de 2 265, contre 1 720

bles par rapport à l’année pré cédente, mais “ dans plus de la moitié des cas, ils concernent les maires et leurs adjoints, très souvent lorsqu’ils cherchent à assurer la sécurité publique.” Dans le Doubs, un adjoint au maire en a récemment fait les frais. Laurent Petit, le premier adjoint au maire de Doubs (à côté de Pontarlier) a été vio lemment agressé il y a quelques semaines par une bande d’écer velés qui s’adonnaient à un rodéo sur un parking de la com mune. Plus d’un mois après avoir été violemment agressé par une personne à qui il voulait demander d’arrêter de faire du rodéo urbain sur un parking public, le 1 er adjoint de la com mune de Doubs est toujours marqué psychologiquement.

rapie pour essayer d’évacuer” confie-t-il. Jugé en comparution immédiate, son agresseur a pris six mois ferme sans mandat de dépôt. Le volet pénal est ter miné et le passage au civil aura lieu en juin. Pour tenter de casser cette spi rale, le gouvernement a annoncé la création prochaine d’une “une cellule d’analyse et de lutte” chargée de recenser ces phéno mènes, d’analyser chaque fait, pour les prévenir et y répondre en complète coordination avec les préfectures, la police, la gen darmerie et les parquets annonce le gouvernement. La loi pourrait aussi évoluer cette année de manière à aligner les peines encourues pour les vio lences contre élus sur celles des personnels en uniforme. n

“En passant en voiture près du parking de la salle des fêtes, j’ai vu quatre voitures qui faisaient du rodéo urbain. Habituelle ment, on n’intervient jamais seul. Comme j’étais sur place, je suis descendu de voiture pour leur demander d’arrêter. J’ai pris la voiture en photo et mon agresseur est arrivé par surprise pour me donner deux coups de poing. Je suis tombé à terre et il a continué à me donner des coups de pied. En me relevant, je suis parti me mettre en sécu rité et j’ai appelé les pompiers qui m’ont emmené à l’hôpital. J’ai bien cru que ma dernière heure était arrivée, j’ai vraiment eu peur. Sur le plan physique, ça va beaucoup mieux mais psy chologiquement, c’est plus com pliqué. Je suis une psychothé

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