La Presse Bisontine 250 - Avril 2023

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

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LES VAÎTES : JUSQU’AU BOUT DU COMBAT

Les militants sont prêts à se battre

jusqu’au dernier recours contre le projet d’éco-quartier aux Vaîtes.

Secteur Grette-Brûlard La construction de nouveaux logements militaires passe mal

P. 18À23

P. 9

Stups, cambriolages, violences… Les derniers chiffres locaux de la délinquance

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2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

La résidence services seniors Courbet inaugurée

Au conseil municipal, des manquements au règlement intérieur dénoncés par l’opposition

I l n'a apprécié ni l’art ni la manière. Dans un courrier daté du 17 mars, Laurent Croizier, d’Ensemble Bison tins, a dénoncé entre autres la “décision arbitraire de supprimer les propos liminaires du conseil municipal sans en avertir les élus en amont.” Le président du groupe Renaissance MoDem-Horizon y souligne également plusieurs manque ments au règlement intérieur et appelle à l’organisation d’une conférence des présidents de groupe d’élus afin d’aborder la question de ces dysfonction nements. “Je ne conçois pas

À 95 ans, Rose Pierre est l’une des locataires de la résidence services seniors Courbet, fraî chement inaugurée. Son domicile rue Cusenier étant devenu trop grand, la fringante nonagénaire a donc emménagé rue Courbet. Sa fille l’avoue : ça la rassure de la savoir dans cette résidence sécu risée qui dispose entre autres d’une maîtresse de maison. Dans son appartement, ses effets personnels côtoient le style impulsé par Archi.Tech, le cabinet d’architecte chargé de réhabiliter le bâtiment du XIX ème siècle de la rue Courbet. Pour un coût de 4,5 millions d’euros financé par le Crédit Agricole Franche-Comté, propriétaire des murs. Le résultat est séduisant : du studio de 25 m 2 auF2de65m 2 , les 26 appartements sont spacieux et pensés pour accueillir des personnes âgées autonomes. Certains sont équipés de sols connectés, une technologie permettant de déclen cher une alarme en cas de chute.

“Une première en France dans les résidences services seniors” , seféli cite Willy Cadet, directeur de la fédé ration départementale des A.D.M.R. L'association dédiée aux services à la personne est en charge de la gestion de la résidence. “Ce n’est pas un logement parmi d’autres logements, il permet de créer du lien social. Les gens sont chez eux, ils font le choix de venir participer aux animations, aux sorties, de béné ficier du service de restauration” , poursuit Willy Cadet. Selon la gamme de services, le loyer oscille entre 1 200 et 1 800 euros, “soitde 30 à 40 % en dessous du prix des résidences de ce type” , souligne le directeur de l’A.D.M.R. Les services de l’A.D.M.R. peuvent s’ajouter pour s’adapter à la perte d’autonomie. Quant au Crédit Agricole, la banque l’assure : ce n’est pas un choix finan cier mais une volonté d’apporter une solution pour les seniors en centre-ville. Sur les 26 logements, la moitié est déjà occupée. n

bération. “C’est pourquoi il n’a pas été donné suite à votre amendement qui n’en était pas un” , tacle Anne Vignot. Qui jus tifie les interruptions lors de prise de paroles lorsque les élus “s’écartent de la question traitée ou lorsqu’ils troublent le bon déroulement de la séance par des interruptions ou des attaques personnelles.” Enfin, si la maire reconnaît quelques retards d’envoi de dossiers, elle assure que ces sujets seront évoqués lors de séances de travail des présidents de groupe destinées à améliorer le règle ment intérieur. n

qu’on ne puisse pas se réunir de manière plus régulière, les conditions ne sont pas réunies pour que les séances de conseil municipal se déroulent dans une ambiance constructive et apaisée. Il s’agit du fait qu’elle ait supprimé les propos limi naires sans modifier le règle ment intérieur, on ne peut pas décider comme ça” , précise Laurent Croizier, agacé égale ment des interruptions “injus tifiées” des élus d’opposition lors de leurs prises de parole. Le député relève également un dysfonctionnement sur le droit à l’amendement et regrette que

son amendement sur la tarifi cation des services périscolaires n’ait pas été soumis au vote, lors de la séance du 23 février. Enfin, l’élu d’opposition regrette que certains dossiers arrivent en retard après la tenue des commissions. Dans une réponse envoyée trois jours plus tard, la mairie explique que “les propos liminaires étaient particulièrement longs, alors que nos concitoyens attendent de nous des débats argumentés sur les rapports présentés en conseil.” Quant à l’amendement sur les tarifs de périscolaire, celui-ci ne modifiait pas la déli

La rue du Clos-Munier toujours au cœur du débat

de proximité. Mais aucune décision de la Ville n’a été prise pour décider d’un nou veau sens de circulation de ces rues confirme l’élue. Une nouvelle réunion avec les riverains programmée le 28 mars était censée apaiser la colère de ces habitants qui disent être victimes de la politique pro-vélo de la municipalité. Ce n’est évidemment pas l’avis des usa gers de la bicyclette selon l’Association Vélo Besançon (A.V.B.) qui salue l’initiative de la Ville. “Si certains fustigent la mise à sens unique pour les automobilistes de ces rues, et le report de trafic dans les rues avoisinantes que cela a entraîné, nous saluons la réelle amélioration que ces nouveaux aménagements apportent pour la circulation cyclable à Besançon. En plus d’apaiser fortement les deux axes directement concernés, ces nouveaux aménagements cyclables permettent de circuler en sécurité et dans un cadre agréa ble : piste séparée du trafic, nouveaux espaces verts et revêtement esthétique et confortable” note Aline Vieille, membre de l’A.V.B. n

L a mise à sens unique de la rue du Weiss, dans le quartier de Montrapon, équipée depuis quelques semaines d’une nouvelle piste cyclable avait suscité l’émoi des riverains de la rue voisine du Clos-Munier mécontents de voir se reporter massivement le trafic désormais limité de la rue Weiss. Plusieurs milliers de voitures transitent désormais par la rue du Clos

Munier, stoppées au bout par un feu tri colore. Face à la grogne, la Ville a engagé des mesures. “Nous avons posé des lignes de comptage sur les différentes rues du secteur (Montrapon, Delacroix, Métin…), et la semaine dernière des coussins ber linois ont été posés rue du Clos-Munier pour limiter la vitesse” indique Marie Zéhaf, conseillère municipale déléguée à la voirie

Des coussins berlinois vont être posés fin avril pour réduire la vitesse dans cete rue.

À 95 ans, Rose Pierre a emménagé dans un appartement de la résidence car son ancien domicile, rue Cusenier, était devenu trop grand pour elle.

E n faisant adopter sa réforme des retraites à la hussarde, le président de la République signe peut-être un coup d’arrêt définitif à ses vel léités de réformer la France. D’abord parce qu’après ce coup de Jarnac, il a réduit presque à néant le capital confiance qu’une partie des Français lui accordaient encore. Ensuite parce que toute autre tentative de réforme du pays d’ici la fin de son mandat en 2027 semble cette fois bien compromise. On pourrait même intenter un procès en insincérité au chef de l’État qui avait dès le départ sous entendu l’issue des débats en inscrivant cette réforme dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (P.L.F.S.S.), un des seuls dispositifs à ce pas être soumis à une limitation du nom bre de recours au fameux 49-3. En d’autres Éditorial Frustration

de frustration que les parlementaires d’abord, élus guignolesques de la N.U.P.E.S. en tête, puis le gouvernement, en dégainant le 49-3 ont provoqués. Une frustration, de laquelle naît souvent la violence, et qui se traduit immédiatement dans la cote de popularité du chef de l’État qui a chuté à un niveau historiquement bas. Une frustration, et c’est là le plus grave, qui marquera sans doute une cou pure définitive de confiance entre les Français et leurs dirigeants : des députés extrémistes ignorants tout des bienfaits démocratiques du débat, ou alors d’autres, certains Républicains, jouant dans cette comédie leur propre partition égoïste, en passant par un gouvernement moquant avec mépris la voxpopuli . On peut prédire deux effets concrets de ce lamentable épi sode : une abstention encore plus haute lors des prochains scrutins, et une extrême droite qui se frotte les mains en attendant sonheure. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

termes, on peut affirmer qu’en plus d’avoir réduit la période de débats à son minimum via cette intégration au P.L.F.S.S., Emma nuel Macron avait bien prévu son coup en disposant à sa guise et sans limite de cette arme de destruction massive qu’est l’article 49-3 de la Constitution. Après, que cette réforme des retraites apparaisse utile ou pas, nécessaire ou non, est un autre débat. Certains affirment que ce n’est qu’un moyen trouvé par le gouver nement - voire une méthode imposée par Bruxelles - pour retrouver un semblant d’équilibre dans les finances exsangues de l’État français. D’autres au contraire maintiennent que sans cette réforme, avec 19 millions de retraités en prévision d’ici 2030 contre 12 millions dans les années 2000, le système s’écroulera. Il y a sans doute un peu de vrai dans les deux positions. Après ce qui s’est passé dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale trans formé en arène antique, c’est un sentiment

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr

Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George. Mise en page : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot.

Équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Bisontine, A.F.P.A., C.F.A.-C.F.P.P.A. Châteaufarine, T. Loew, F. Nival, J.-C. Sexe - Ville de Besançon.

Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2023 Commission paritaire : 0225 D 80130

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4 L’interview du mois

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

SOLIDARITÉ

L’ancienne députée Barbara Romagnan

“Aujourd’hui, jeme sens àmaplace” Depuis le début de l’année, Barbara Romagnan, ancienne conseillère générale et ancienne députée, est devenue animatrice de la section bisontine de la Ligue des droits de l’Homme. Elle confesse volontiers se sentir aujourd’hui bien à sa place et se battre pour des choses qui en valent la peine.

L a Presse Bisontine : Vous êtes devenue animatrice de la section bisontine de la Ligue des droits de l’Homme. Pourquoi ? Barbara Romagnan : Je suis adhérente depuis 15-20 ans à la Ligue des droits de l’Homme. J’ai saisi l’op portunité de devenir animatrice de la section bisontine. Je fais aussi partie du conseil national de la Ligue. À Besançon, nous sommes une trentaine d’adhérents. L.P.B. : La guerre en Ukraine, la révolte réprimée en Iran, la réforme des retraites en France… Les sujets ne manquent pas… B.R. : Il y a une actualité qui rend la nécessité de la Ligue des droits de l’Homme encore plus prégnante. Il faut rappeler qu’au cœur de la

création de la Ligue des droits de l’Homme, il y a une actualité dra matique du XIX ème siècle, l’affaire Dreyfus, qui a témoigné d’une grande crise morale de la Répu

cepte… La question de l’égalité est au fondement de la Ligue des droits de l’Homme, c'est une boussole qui peut tous nous rassembler. Cette commune humanité et le droit inter national valent aussi pour les Pales tiniens. Israël viole la résolution de l’O.N.U. depuis 1967 et le droit inter national. Aujourd’hui, le pouvoir religieux en Iran assassine la population et les droits des femmes. On accorde une attention particulière à l’Ukraine car c'est un pays européen. Mais des dictateurs qui assassinent leur peu ple, il y en a partout. On accueille assez bien les réfugiés ukrainiens, et c’est tant mieux. Mais cela rend d’autant plus scandaleux le fait qu’on accueille moins d’autres réfugiés. L.P.B. : Et en France, quelle est la situation des droits de l’Homme ? B.R. : Emmanuel Macron a fait une tournée en Afrique en faisant la leçon aux dirigeants africains. Il fau drait déjà reconnaître nos propres crimes de la colonisation, au Rwanda. Et en France, on constate les vio lences policières, les atteintes au droit à manifester. On assiste éga lement à une libération de la parole raciste. L’expression de la parole raciste n’est pas nouvelle. Ce qui est nouveau, c’est la facilité avec laquelle elle peut être exprimée, elle peut être acceptée à défaut d’être parta gée, comme l’expression d’une opi nion. Mais à partir du moment où la parole remet en cause la commune humanité, elle est interdite. Sinon, elle encourage et tolère les passages à l’acte. Aujourd’hui, nous avons une chaîne d’information qui est une chaîne politique de l’extrême droite. À Besançon, le défilé fasciste l’été dernier en pleine rue, c’est du jamais vu. Il faut ajouter le vandalisme de la statue de Victor Hugo d’Ousmane Sow.

Bio express l 1974 : Naissance àAnnecy l 1995 à 2017 : Membre du parti socialiste l 2003 : Thèse en sciences politiques Les femmes font-elles de la politique autrement ? l 2005 à 2008 : secrétaire nationale du P.-S. à la rénovation du parti l 2008 -2012 : conseillère générale du canton Besançon-Planoise l 2012-2017 : élue députée de la première circonscription du Doubs. l 2015 : elle fait partie des 6 députés qui votent contre la prolongation de l’état d’urgence de trois mois l 2017 : elle quitte le P.-S. pour rejoindre Génération.s de Benoît Hamon l 2022 : elle retire sa candidature aux législatives pour laisser la place au candidat N.U.P.E.S. l 2023 : Animatrice de la section bisontine de la Ligue des Droits de l’Homme. Elle a par ailleurs obtenu un C.A.P.E.S. de lettres.

Barbara Romagnan a pris en charge l’animation de la section de la Ligue des droits de l’Homme. De nouveaux adhérents sont les bienvenus.

blique française. Un homme a été condamné exclu sivement parce qu’il était juif. Au cœur du sort de cet homme, il y a nos droits à tous. Si un homme peut être condamné par préjugés, pour une différence, pour ce qu’il est et non ce qu’il a fait et si on l’ac

On assiste également à une libération de la parole raciste.”

plus longtemps, alors qu’ils n’ont jamais été en situation de travailler de manière normale. Qu’ils criti quent, à juste titre, le retour en affaire d’Adrien Quatennens (reconnu coupable de violences conju gales, N.D.L.R.) mais ils tolèrent un ministre accusé de viol… La violence qui se voit à l’Assemblée nationale est à l’image de celle de la société. Mais la violence est la réaction à la hauteur de la force de la mobilisation. Il y a une vitalité sociale dans la façon de porter les combats, notam ment dans les jeunes générations qui n’acceptent plus les mêmes choses. La réaction très violente est celle de ceux qui se sentent mena cés. L.P.B. : Envisagez-vous de revenir sur la scène politique, de briguer un nouveau mandat ? B.R. : La Ligue des droits de l’Homme aspire à rassembler largement, elle est apolitique. D’ailleurs, nous avons besoin d’être plus nombreux. Mais elle porte un projet politique, dans son message pour l’égalité. Aujourd’hui, je me sens plus à l’aise dans cette association, elle a toujours été ma priorité. Je me sens à ma place, je me bats pour des choses qui en valent la peine. L.P.B. : Quelle est la relation entre la Ville de Besançon et la Ligue des droits de l’Homme ? B.R. : Nous sommes attentifs à rap peler à la municipalité les engage

L.P.B. : Que pensez vous de la réforme des retraites, actualité brû lante ? B.R. : Je suis bien évidemment contre cette réforme qui va à l’encontre de l’éga lité entre homme et femme, entre ceux qui ont un travail pénible et ceux qui vivent de leur rente. Der rière ce rejet de l’égalité, il y a le rejet de la démo cratie. Il faut sou ligner que les orga nisations syndicales sont particulièrement exemplaires dans leur organisation. Cela faisait 15 ans

Zoom Une soirée de soutien à l’Iran le 5 avril L a section bisontine de la Ligue des droits de l’Homme organise le 5 avril une soirée de soutien

“Nous sommes

attentifs à rappeler à la municipalité ses engagements.”

une conférence. Pour rappel, en septembre 2022, Masha Amini, étudiante kurde de 22 ans, est arrêtée par la police des mœurs en Iran pour “tenue indécente” , en l’espèce, son voile mal ajusté laissant entrevoir quelques mèches de cheveux. Sa mort, trois jours après son arres tation, a provoqué une vague de révolte de la population iranienne contre ses dirigeants. Révolte répri mée dans le sang par les autorités iraniennes. n

au peuple iranien sous le titre “Femme, vie, Liberté”. Dans le hall d’entrée du théâtre de l’Espace à Planoise se tient une exposition de Bahareh Akrami, alias Babou, des sinatrice au sein du club de Média part. L’association des Iraniens de Besançon propose des animations. Puis à 20 heures, Irène Ansari, coor dinatrice de la Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie donne

qu’on n’avait pas vu une telle unité. Au niveau politique, on ne peut pas dire que la gauche soit dans le même état de forme… L.P.B. : Justement, en tant qu’ancienne députée, quel est votre regard sur l’Assem blée nationale aujourd’hui ? B.R. : Le premier changement est une gauche rassemblée. Après, il y a des attitudes que je ne partage pas. Ceux qui s’indignent de paroles malvenues, ce sont les mêmes qui expliquent qu’il faudrait travailler

Mercredi 5 avril de 18 h 30 à 22 heures au Théâtre de l’Espace à Planoise

L’interview du mois 5

ENBREF

Protections hygiéniques Sur le territoire du Sybert, les protections hygiéniques jetables (serviettes hygiéniques et tampons) représentent 216 tonnes de déchets par an, soit l’équivalent du poids de 44 comparaison plus ou moins adroite… Afin de permettre aux femmes d’avoir accès à des protections périodiques plus saines, le Sybert propose désormais une subvention à l’achat de protections hygiéniques lavables. Ce dispositif s’adresse aux femmes résidant sur le territoire du Sybert, et propose un remboursement à hauteur de 50 % du prix d’achat, avec un plafonnement à 50 euros T.T.C. au maximum. Plus d’infos au 03 81 21 15 60. Citadelle La société Capture 4D, installée à Saône, réalise jusqu’à mi-avril une numérisation complète de la Citadelle de Besançon dans le cadre d’un projet innovant financé par le ministère de la Culture. L’objectif de cette numérisation est de donner à la Citadelle les moyens de développer de nouveaux outils de diffusion en réalité augmentée pour valoriser son patrimoine Vauban. éléphants précise le syndicat dans une

ments qui nous importent et à l’ac compagner : l’accueil des migrants, le droit des enfants, le droit des per sonnes à la rue. On dit aussi notre disponibilité, on considère que ce n’est pas uniquement du ressort de la municipalité. Nous sommes dans une collaboration mais on ne s’in terdit pas d’aller la chatouiller, dans le rappel de ses engagements. On espère être écoutés, à nous aussi d’être acteurs. L.P.B. : À l’avenir, avez-vous en tête des projets pour la section bisontine de la Ligue ? B.R. : J’aimerais vraiment organiser quelque chose autour du droit des enfants, symbole de l’innocence et de la fragilité. Quand on voit à Besançon comment les différentes institutions censées protéger les enfants, d’où qu’ils viennent, ont du mal à faire leur travail. Même ici, il y a des enfants qui dorment dans la rue, ou des enfants enfermés dans ces centres de rétention. On souhaite prendre notre part dans cette mobi lisation. On essaie de se faire le porte-voix de ceux qui, dans leur situation de fragilité, ont besoin d’être soutenus. n Propos recueillis par L.P.

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6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

Les Vaîtes ne Lâchent rien !

l Urbanisme Un nouveau projet à l’étude La Ville va remettre le couvert Et proposer un nouveau projet modifié de ce quartier, la version que le conseil municipal avait validée dès l’automne 2021. Dix ans après la première mouture, on repart de zéro. Après la décision du tribunal administratif qui a fait tomber l’arrêté préfectoral autorisant les premiers travaux, la Ville est toujours décidée à engager un projet d’urbanisation et créer un éco-quartier aux Vaîtes, avec une version du projet revue à la baisse. Mais les défenseurs du quartier sont prêts à aller jusqu’au bout et demandent désormais l’abrogation du Plan local d’urbanisme. Le combat continue.

L e feuilleton est loin d’être terminé. Mais la Ville est bien décidée à aller au bout et ce, malgré une nouvelle démonstration de force des associations qui s’opposent au projet (voir en pages suivantes). La Ville de Besançon attendait juste que le tribunal administratif se prononce sur le recours déposé par les associations contre le projet initial et c’est désormais le projet revu et corrigé en 2021 que la Ville va tenter de faire adopter. Si la Ville de Besançon a pris acte de l’annulation le 21 février dernier par le tribunal administratif de Besançon de l’arrêté préfectoral du 18 mars 2019 portant“ dérogation à l’interdiction de détruire, altérer, dégrader des sites de reproduction ou des aires de repos de spécimens d’espèces animales protégées et de capturer ou enlever de tels spéci mens” , elle a immédiatement annoncé par la voix de la maire Anne Vignot son intention de ne pas abandonner ce projet d’urbanisme. “On repart sur un nouveau projet, celui qui avait été validé suite aux travaux du G.E.E.C. et de la consultation citoyenne” indique Aurélien Laroppe, l’adjoint à l’urba

À gauche, le projet initial, au milieu celui issu de la conférence citoyenne et à droite le nouveau projet. En bleu : les zones vouées à la construction.

nisme. Avec le projet revisité, l’élu affirme qu’on “réintègre beaucoup plus de biodiversité et de zones humides. Le projet initial tablait sur 1 200 logements. Avec le futur projet, on sera entre 500 et 600 logements tout au plus, en R + 5 au maximum.” Entre l’ancien projet et celui que la Ville est en train de retravailler, M. Laroppe estime qu’on économisera “ 5 hectares d’urbanisa tion.” En relançant le processus, la Ville pro met aussi de “travailler l’urbanisation et l’architecture des futurs logements avec les promoteurs, mais aussi avec les riverains du quartier pour en faire un projet dans l’air du temps” ,plusde douze ans après la première mouture. L’argument de la Ville est aussi de “se limiter à boucher les dents creuses autour de la voie du tram, ni plus ni moins. Pour les futurs habitants, ça

apportera aussi une offre en matière de commerce et évidemment la proximité immédiate du tram” , ne comprenant toujours pas que ces arguments ne fas sent pas mouche auprès des opposants à l’extension urbaine. “On préfère d’au

tant plus maintenant développer de l’habitat là où il a déjà des com merces et des transports en commun plutôt que de le faire en périphérie de Besançon où il n’y a rien. L’étalement urbain est un vrai sujet” argu mente la Ville, appuyant son raisonnement sur le fait que 80 % des emplois du bassin d’emploi de Besançon sont concen trés à Besançon même, sous-entendant que 80 %

“On urbanise beaucoup plus en périphérie qu’à Besançon.”

Aurélien Laroppe, l’adjoint bisontin à l’urbanisme, défend le bien-fondé du projet Vaîtes.

L’événement 7

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

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l Manifestation

Un courrier officiel

Les associations remettent la pression sur la Ville Un collectif d’associations demande officiellement à la collectivité l’abandon pur et simple du projet et la requalification des terres en zone agricole dans le P.L.U.

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L’ association Jardins des Vaîtes, en pointe depuis le début dans le combat anti-urbanisation, s’est fait rejoindre le 22 mars dernier par d’autres associations pour une démonstration de force destinée, sinon à faire plier la mairie, du moins à ne pas relâcher la pression médiatique après l’annulation de l’arrêté préfectoral par le tribunal administratif. Plusieurs organisations avaient fait le déplace ment vers la station de tram Vaîtes pour appuyer la démarche. Solidaires 25, Alternatiba, Extinction Rébellion… “Aujourd’hui, nous sommes venus réaf

lation bisontine qui peu ou prou stagne alors que les vacances de logements augmentent, et la “très haute valeur agronomique des terres” poursuivent les membres de Jardins des Vaîtes, appuyés sur ce dernier point par l’union syndicale Solidaires avec Henri Lom bardi, présent à cette séquence, qui s’est toujours positionnée sur la même ligne, tout comme la Confédération paysanne. Bruno, pour Alternatiba opine et estime que “nous sommes partisans du Zéro artificialisation brut (et non net comme prévu dans la loi Climat et résilience). C'est-à-dire qu’on n’artificialise plus aucune terre, on marque un vrai stop. Ce projet d’éco-quartier a un aspect de signal politique. Le message donné par les élus est : “On peut encore continuer, on n’a pas atteint la limite.” Or, la mairie pourrait avoir cette responsabilité politique de dire : “ici, on arrête !” estime t-il. Déjà deux fois gagnante devant les tri bunaux, l’association Jardins des Vaîtes appuyée par ses soutiens se dit prête à aller à nouveau au contentieux contre la collectivité devant le tribunal admi nistratif, à propos du Plan local d’ur banisme cette fois pour demander le reclassement des terres des Vaîtes en zone agricole. Le collectif a expédié une demande offi cielle d’abrogation du P.L.U. à la maire et présidente de G.B.M. qui dispose d’un délai de deux mois pour répondre. “À l’issue de ce délai ou à réception d’une réponse, nous aviserons ensemble des suites à donner. D’ores et déjà, l’asso ciation Jardins des Vaîtes a indiqué être prête à un recours au contentieux au Tribunal administratif” conclut-il. n J.-F.H.

firmer notre demande d’abandon total du projet et nous demandons de reclas ser dans les plus brefs délais les terres en zone agricole. Quoi que les porteurs du projet en disent, l’ensemble des 34 hectares des Vaîtes est classé dans le P.L.U. en zone à urbaniser. Notre démarche va dans le sens d’une pro tection de ces terres sur le long terme” résume Claire Arnoux, co-présidente des Jardins des Vaîtes. Pour appuyer sa position, l’association avance notamment trois arguments : les perspectives démographiques de la région qui ne sont pas vraiment à la hausse selon l’I.N.S.E.E., la popu

Les associations déroulent leur argumentaire pour justifier leur demande d’abroger le P.L.U..

des travailleurs du Grand Besançon sont déjà contraints d’utiliser leur voiture pour se rendre à leur travail. “C’est un des principaux sujets de préoccupation confirme Aurélien Laroppe : on urbanise beaucoup plus dans les communes péri phériques qu’à Besançon.” Les autorités municipales affirment éga lement qu’aucune activité maraîchère en fonctionnement dans le quartier ne sera menacée par le nouveau projet. Quid enfin des velléités des promoteurs qui avaient commencé à se positionner sur la mouture du premier projet (I.C.A.D., S.M.C.I., et autres) ? Ne seront ils pas définitivement refroidis si les associations opposantes au projet dépo sent un nouveau recours contre le projet modifié ? Le feuilleton des Vaîtes risque, après plus de dix ans de polémiques, de se terminer en eau de boudin. Et même si le projet va à son terme, les premières constructions ne verraient pas le jour avant 2026 au moins... n J.-F.H.

Leur but : que les 34 hectares de terrain au total soient reclassés en zone naturelle.

8 L’événement

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

l Association Ils ne lâchent rien Les Jardins des Vaîtes au bout du combat C’est une des associations les plus mobilisées depuis le début contre le projet d’urbanisation du quartier. Leur souhait réitéré : conserver les terres en l’état pour une expérimentation à caractère social.

L es jardiniers avec leur petit lopin de terre, leur bêche et leurs bottes, contre la mairie, les pro moteurs et leurs bulldozers. Le combat de David contre Goliath, ou du pot de terre contre le pot de fer, c’est un scénario récurrent en matière d’urbanisme. Et pour l’instant à Besançon, c’est le pot de terre qui a remporté, sinon la guerre, du moins les premières batailles, avec cette récente déci sion du tribunal administratif. Les membres actifs de l’asso ciation Les Jardins des Vaîtes ne comptent pas en rester là et attendent désormais “l’abandon total du projet” tranchent Claire Arnoux et Marie Parreaux, co présidentes de l’association et riveraines du quartier qui confir ment être engagées dans “ce grand mouvement de défense des terres qui dépasse largement les frontières de Besançon et qu’on retrouve partout en France” , fières de compter autour d’elles entre 70 et 80 adhérents. L’association bisontine fait d’ail

Argumentaire Pourquoi ils ne veulent pas du projet revisité ?

Claire Arnoux et Marie Parreau sont bien décidées à défendre tous les lopins de terre des Vaîtes.

l Concernant les recommanda tions de la Conférence citoyenne sur les Vaîtes, aucun consensus n’avait émergé concernant l’ur banisation ou la non-urbanisation des Vaîtes. l La mairie avait fait le choix d’in visibiliser complètement le sce nario 1, choisi par 15 citoyens, de zéro artificialisation. l Il existe encore à Besançon de nombreuses friches disponibles avant d’artificialiser les Vaîtes. l La Ville de Besançon dit vouloir construire des immeubles à 5 étages, mais a aussi introduit une possibilité : le retour de la maison individuelle avec jardin, soit le type de logement le plus dévoreur d’espace. l La question des mobilités douces et du tram. Le tram ne doit pas servir uniquement à dynamiser le centre-ville. Il peut également per mettre aux habitants des quartiers hyper urbanisés de se rendre dans des îlots de fraîcheur, comme le quartier des Vaîtes. l La prise en compte du maraî chage et du jardinage : les citoyens à l’unanimité avaient demandé à conserver les jardins existants. Or le nouveau zonage proposé par la mairie détruit 3 zones de jardins, en zone 4, 5 et 6 bis.

l Si le nombre de logements a été divisé par deux selon les chif fres de la mairie, le nombre et les emplacements des parkings pré vus restent exactement les mêmes. l La question du groupe scolaire. La Conférence citoyenne deman dait que la priorité soit mise à la rénovation de l’école actuelle. Avec 500 à 600 logements, une école Tristan Bernard rénovée peut largement suffire. l La D.U.P. concerne 34 hectares pour un projet de quartier durable. La Z.A.C. est la première phase d’urbanisation de ce quartier dura ble. Elle concerne un zonage pré cis de 23 hectares et consiste en l’écoquartier proprement dit. Il y a donc 11 hectares de terres en D.U.P. hors Z.A.C., urbanisables dans un deuxième temps. l Le dernier rapport du G.I.E.C. avec une température de la pla nète qui devrait augmenter de 1,5 °C dès 2030, soit dix ans plus tôt que la précédente prévision. Même en limitant le réchauffement climatique, les catastrophes natu relles devraient se multiplier. “Et nous en sommes encore à dis cuter de la pertinence de bétonner jardins, terres maraîchères et espaces naturels en ville…” n

maisque “plus personne ne veut de ce projet. La Ville est en train de déployer des trésors d’argu mentations pour justifier l’in justifiable” commente Claire Arnoux. L’argument des dents creuses, elles le balaient d’un revers de main en estimant que “ce n’est parce qu’ils feraient les Vaîtes qu’ils ne continueraient pas à artificialiser les sols en périphérie. Preuve en est avec les 90 hectares que G.B.M. comp tent dédier aux futures zones d’activité” avance Claire Arnoux, elle-même jardinière aux Vaîtes, mais hors périmètre ciblé par le futur éco-quartier, sur un ter rain qui ne le lui appartient pas, comme à nombre d’autres jar

leurs partie de la plus vaste coalition des jardins populaires en lutte. Elles réfutent en même de “défendre un pré-carré au motif que nous sommes toutes les deux riveraines du quartier. Notre combat est beaucoup plus

diniers amateurs. “Nous faisons de l’autogestion spontanée, argue t-elle, et nous n’occupons pas ces terres de manière illégale, mais plutôt a-légale, dans le sens où aucune réglementation ne nous y en empêche” nuance la mili tante. Non seulement Les Jardins des Vaîtes s’opposent fermement à tout projet de construction, mais cette fois exige que la Ville, via Territoire 25 l’aménageur du projet, remette en état les lieux en “supprimant l’horrible tran chée qu’ils ont aménagée, qui coupe le site en deux et qui a massacré la nappe phréatique.” L’association militante voudrait que la Ville fasse des Vaîtes “un espace d’expérimentation sociale” pour une utilisation différente des terres et attend, espèrent ses membres actifs, que la justice ordonne désormais à la Ville le reclassement du périmètre retenu pour le projet de construc tion, en terres agricoles dans le Plan local d’urbanisme, déplo rant, au passage, que jamais Lorine Gagliolo, vice-présidente de G.B.M. en charge du déve loppement durable n’ait accepté de recevoir les Jardins des Vaîtes pour discuter. Entre l’association et la Ville, Anne Vignot en tête, le dialogue est au point mort. n J.-F.H.

large” notent les deux mili tants se reven diquant en même temps de “l’éco-fémi nisme.” Après la nou velle décision du T.A., l’asso ciation Jar dins des Vaîtes estime désor

“Nous n’occupons pas de manière illégale, mais a-légale.”

Préserver toutes les terres, c’est le seul objectif de l’association Jardins des Vaîtes.

Besançon 9

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

GRETTE-BRÛLARD Défrichement La construction de nouveaux logements militaires passe mal Les travaux, entamés début février, sur un terrain militaire du Polygone du Génie (rue Gruey) irritent France Nature Environnement, qui, alertée trop tard, n’a pas pu déposer de recours contre le déboisement et la création d’une zone pavillonnaire.

S ituée non loin du centre logis tique de La Poste, avenue Cle menceau, la parcelle en question faisait office de petit bois. Déchargée de longue date de toute acti vité par l’Armée et gagnée au fil des ans par la végétation. Ce qui fait par ticulièrement bondir le président de France Nature Environnement (F.N.E.)

du Doubs, Gilles Benest. “Cette zone présentait un fort intérêt floristique et faunistique du fait d’un regain de nature. Nous sommes atterrés par ce défrichement, alors même que la Ville lance une concertation sur le projet urbain Grette-Brûlard-Polygone pour “un nouveau quartier conciliant nature, habitat et répondant aux défis du déve

loppement durable.” Choisir d’amputer cette partie, qui constituait une porte d’entrée et assu rait une continuité écologique sur le secteur, est un non-sens aux yeux de ce militant. “Cela handicape les efforts de la Ville et des associations de pro tection de la nature alors que l’État et l’Armée devraient montrer l’exemple.” L’incompréhension est d’autant plus grande pour Gilles Benest que “d’autres espaces déjà artificialisés sont dispo nibles à proximité.” L’Armée, qui est propriétaire de ce ter rain, prévoit en fait d’y construire une trentaine de bâtiments, soit 52 loge ments d’ici l’été 2025. “Ce projet immo bilier, mûri depuis quelque temps, vien drait répondre à un réel besoin localement, la garnison de Besançon faisant partie des trois plus grosses garnisons militaires de France” ,rappelle le capitaine Alice Chagneau, conseillère communication de l’Armée. “Ils s’ins crivent dans le projet national de créa tion de plusieurs milliers de logements supplémentaires au profit des familles de militaires” , précise l’institution. Et de préciser qu’une concertation étroite a bel et bien été menée avec la mairie

Gilles Benest regrette que ce projet, annoncé sousla précédente mandature municipale, n’ait pu être traité plus tôt faute de bénévoles suffisants.

de Besançon et la préfecture de Région, en lien et autour de ce projet urbain Grette-Brûlard-Polygone. Pour la section F.N.E. du Doubs, cela ne suffit pas. “Du peu qu’on voyait en se promenant autour, il y avait des rapaces, des chiroptères, des couleuvres vertes et jaunes, des hérissons… L’Armée avait bien d’autres possibilités, notam

Besançon (qui a accueilli les Assises nationales de la biodiversité en sep tembre dernier) peut-elle se montrer légitime après ça ?” Côté militaire, on se défend d’avoir contrevenu aux règles. “Les 18 derniers mois ont été consacrés à des études environnementales poussées sur cet espace : nature des sols, hydro logie, étude de la faune avec notamment la préservation des chiroptères, ou encore de la flore avec la conservation des arbres remarquables.” Reste, enfin, une question juridique pour Gilles Benest. “Le projet ne sera pas soumis aux obli gations d’un lotissement, alors qu’il en sera pourtant bien question ici, sous prétexte que la parcelle ne sera pas découpée en plusieurs morceaux. L’as pect juridique devrait être le même pour tout le monde.” n S.G.

ment sur son terrain en face : certes plus petit, mais qui aurait égale ment eu moins d’em prise au sol, avec de l’ha bitat vertical. On préfère au lieu de ça continuer à grignoter des espaces naturels” , se désole Gilles Benest. “Pour nous, ce projet est fait à l’envers. Comment

52 nouveaux logements prévus à l’été 2025.

La parcelle déboisée devrait accueillir du petit et

dugrand collectif.

INDUSTRIE

Des perspectives contrariées à l’export Une innovation bisontine retoquée par le Plan Biden

La société Camelin Décolletage Industries travaillait depuis plusieurs mois pour un fournisseur de General Motors, avant que le marché ne lui soit subitement retiré. Elle veut mettre à profit la technologie développée pour d’autres donneurs d’ordres.

L a production devait débu ter en juillet. Un simple coup de téléphone, reçu fin février, a fait tout bas culé, rompant avec des mois d’investissement. Le résultat d’une répercussion du plan Biden, lancé en 2022 par le pré sident américain pour reloca liser la production aux États Unis. “General Motors a reçu

Spécialisé dans le décolletage et l’usinage pour les équipe mentiers automobiles, le groupe Camelin travaillait depuis 8 mois, dans son usine bisontine, sur le développement d’une technologie innovante destinée à produire des raccords en T en inox, allant sur les rampes de refroidissement des véhicules électriques. “Nous avons déve loppé un process réunissant des savoir-faire présents dans l’usi nage et la reprise de frappe à froid, qui nous permet d’écono miser énormément de matières et d’être très compétitifs.” Cette innovation mondiale, ren due possible par l’association des compétences des entreprises de Camelin Décolletage et de Méca-Forging (Haute-Saône), avait même permis de damer le pion à des concurrents étran gers (chinois et indiens) sur ce marché. Aujourd’hui, elle se montre d’autant plus d’intérêt qu’elle reste unique et ouverte à d’autres applications que l’au

une aide de 59 millions de dol lars et rompu tous les contrats en Europe” , précise Christian Arnaud, P.D.G. de la société Camelin Décolletage Industries. Continental France qui portait le marché avec lui et qui était en train d’embaucher 100 per sonnes, se voit, lui aussi, contraint de changer de fusil d’épaule.

L’entreprise bisontine avait consenti un investissement de l’ordre de 500 000 euros, notamment en machines, pour cemarché.

être trouvées suite à la rupture soudaine de ce contrat, le P.D.G. a ainsi bon espoir quant à l’issue des investissements consentis (d’environ 500 000 euros en machines, outillages et R et D). “Cette technologie permet, sur de la production de pièces en grandes séries (de 100 000 à 5 millions), d’économiser jusqu’à 60 % de matière” , insiste-t-il. Ce genre de désillusion ferait, en outre, partie des aléas de l’industrie. Camelin Décolletage,

qui réalise 60 à 70 % de son acti vité à l’export, en a déjà fait l’ex périence. “Nous avions aussi perdu un gros marché avec le Dieselgate.” Sans mettre en péril l’entreprise, cette nouvelle déconvenue laisse malgré tout un goût amer à Christian Arnaud, qui lance à son tour un appel du pied au gouvernement français, l’invitant à prendre exemple sur son homologue américain. n S.G.

tomobile. “On se retrouve avec une capacité de production ins tallée sur cette nouvelle techno

L’usinede Besançon devait produire, en grande série, des raccords en inox pour les rampes de refroidissement des véhicules électriques de General Motors.

logie, qui pour rait intéresser d’autres équipe mentiers ou industriels” , souligne Chris tian Arnaud. En dehors des mesures de compensation qui pourront

Unprocess inédit de frappe et de reprise.

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La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

PATRIMOINE 150 ans de l’écrivaine La maison de Colette

future résidence d’artistes ? Le 150 ème anniversaire de la naissance de Colette a été marqué à Besançon par la pose d’une sculpture sur le parvis de la gare. Mais quid de la maison de Colette aux Montboucons que la Ville a rachetée il y a plus de 20 ans ?…

L’ ’œuvre signée Nathalie Talec, pensée comme un hommage à Colette qui fut Bisontine l’espace de quelques étés au début du XX ème siècle, où elle écrivit plusieurs de ses œuvres dans sa bucolique maison des Montboucons, accueille depuis le 8 mars, jour née consacrée aux droits des femmes, les voyageurs et visi teurs sur le parvis de la gare Viotte

principal hommage qui sera rendu cette année à l’écrivaine née dans l’Yonne, en Puisaye, mais qui aura été très attachée à sa maison des Montboucons. Elle dira d’elle : “Avant les Mont Boucons, rien n’avait compté vraiment que la Puisaye natale.” Et une autre fois : “Comme au plus agréable des pièges, j’ai failli rester prise aux charmes des Mont-Boucons… Il s’en fallut de peu pour que de Bourguignonne,

À travers cette sculpture monu mentale, en résine blanche, c’est un hommage à la femme indé pendante d’esprit, et grande voyageuse - les reproductions de tampons et visas sur l’œuvre en sont un clin d’œil - que l’artiste a voulu rendre. Si les avis diver gent, on peut saluer l’originalité de cette œuvre épurée qui ne laisse pas indifférent. Ce geste artistique qui a coûté 60 000 euros à la Ville est le

Quand elle avait ouvert au public en 2019, la maison de Colette avait attiré la foule des grands jours.

plus proche est en gestation avec les étudiants de l’École des beaux-arts, en lien avec l’artiste Nathalie Talec : la réalisation d’une fresque en acrylique qui devrait être posée à l’intérieur de la maison Colette. Cette fresque devrait être présentée en septembre, peut-être à l’oc casion des journées du patri moine. Ce projet de résidence d’écriture, Aline Chassagne le considère comme “tout à fait cohérent avec les autres projets menés actuel lement : grande bibliothèque et Livres dans la Boucle. Il manque le troisième volet, l’écriture, et cette maison qui est un havre de paix serait le lieu idéal pour concrétiser un tel projet qui peut aussi être un excellent atout d’at tractivité de notre territoire par la culture.” n J.-F.H.

conférence organisée en ces lieux. Rien de plus. La municipalité Vignot n’a tou jours pas confirmé de vrais pro jets de valorisation de l’ancienne maison de Colette. Son adjointe à la Culture Aline Chassagne a pourtant sa petite idée : “Jetra vaille toujours sur le dossier, assure-t-elle. Ce n’est pas encore

je ne tournasse Bisontine, ou du moins Franc-Comtoise…” Un autre événement lié au cent cinquantenaire de sa naissance aura lieu cet été, avec une expo sition à la Bibliothèque muni cipale du 12 juillet au 12 sep tembre qui présentera sous différentes formes des objets rappelant Colette entre 1900 et 1910 (sa période bisontine). Mais qu’en est-il du principal patrimoine qui relie la Ville de Besançon à l’écrivaine, à savoir son ancien domaine des Mont boucons racheté par la Ville en 2001 ? C’était alors un des pre miers actes forts du premier mandat de Jean-Louis Fousseret. Depuis, plus rien, ou presque, à part des ouvertures ponctuelles de cette maison au charme d’an tan, des visites sporadiques qui attirent à chaque fois la grande foule, et de temps à autre une

L’artiste Nathalie Talec, créatrice de l’œuvre

acté, mais je sou haiterais que cette maison devienne une résidence d’écri ture. J’y travaille activement, il faut cette fois que je sois convaincante pour que tout le monde adhère à ce projet.” Un autre projet plus concret car

“Ce havre de paix serait le lieu idéal pour un tel projet.”

visible sur le parvis de la gare, travaille sur un autre projet en lien avec Colette avec les étu diants des beaux-arts.

ENBREF

SANTÉ

Mieux connaître l’endométriose Au fil de l’endo, pour aider les femmes qui souffrent Cette maladie gynécologique qu’est l’endométriose est encore trop mal connue. C’est pour aider les femmes qui en sont atteintes que l’association Au fil de l’endo vient d’être créée.

Exposition “Regards sur le Covid, 3 ans après” : une exposition photographique sur la pandémie à voir dans le hall de l’hôpital Minjoz de Besançon jusqu’au 7 avril. À travers une cinquantaine de clichés de Stéphane Bacrot et de Séverin Rochet, tous deux professionnels du C.H.U. de Besançon et photographes, et aussi d’agents qui ont transmis leurs photos suite à un appel à contribution interne, l’exposition Regards sur patients et les visiteurs à découvrir ou redécouvrir une période qui a profondément marqué et changé Parti socialiste À l’issue du 80ème congrès du Parti Socialiste, la section de Besançon a désigné Jean-Sébastien Leuba comme secrétaire de Section de Besançon. Ce dernier recueille 59 voix, contre 45 à son concurrent Sébastien Coudry. le Covid invite les professionnels, les

S ensibiliser, agir, créer du lien, organiser des actions de sensibilisa tion… Les fondatrices de la toute nouvelle association baptisée Au fil de l’endo ne se donnent pas de limites pour mieux faire connaître cette maladie gynécologique chro nique qui toucherait, selon les estimations, au moins une femme sur dix. “C’est une mala die qui ne se soigne pas, qui pro voque des douleurs, et parfois de l’infertilité. Il faut apprendre à vivre avec” résume la Bison tine Élodie Delaune, elle-même touchée par ce symptôme, qui s’engage depuis bientôt dix ans à l’échelle nationale pour porter la voix de celle qui en souffrent. C’est à l’échelle locale qu’elle a voulu agir cette fois-ci en créant

On va aller à la rencontre de ces femmes” résume Élodie Delaune. Avec les médecins, les pharma ciens, les sages-femmes, les pédiatres, les médecins du tra vail et les paramédicaux, et même les services R.H. des entreprises du secteur, l’asso ciation Au fil de l’endo compte multiplier les actions au bénéfice des patientes, à travers diverses formations et rencontres. “Nous souhaitons vraiment améliorer les relations sachants-patientes.” Les premières actions ont démarré avec une rencontre à Saône le 22 mars dernier. De nombreuses autres suivront comme le 19 avril avec une intervention du radiologue pari sien Érick Petit, spécialiste de la question. Le 29 avril, une

cette association avec d’autres filles concernées, et une kiné sithérapeute qui avaient elles aussi l’envie de s’engager. “Avec cette association locale, notre idée est d’abord de mettre les femmes concernées au cœur de

Élodie Delaune (à droite) a créé Au fil de l’endo avec Laura Guerrin, une amie kinésithérapeute.

conférence destinée aux patientes de Besançon intitulée “Endométriose et vie profes sionnelle, comment concilier les deux ?” se tiendra à la maison de quartier Grette-Butte. Et beaucoup d’autres animations ponctueront l’année : atelier avec la C.P.A.M., sensibilisation des fédérations sportives, déve loppement de l’art-thérapie, conférence sur la précarité et l’endométriose, etc. Comme son nom le laisse enten dre, l’association Au fil de l’endo veut avant tout créer du lien, et

“apporter d’abord un message positif et d’espoir aux femmes touchées par cette maladie, leur dire que la vie ne s’arrête pas à l’endométriose !” complète la pré sidente de cette association pleine de ressources qui a éga lement l’intention d’organiser des interventions dans les éta blissements scolaires pour sen sibiliser les jeunes filles. Les prochaines actus sur la page Facebook de l’association : https://www.facebook.com/pro file.php?id=100090365453086 n J.-F.H.

la prise en charge car selon les enquêtes, plus de deux tiers des femmes concernées se sentent mal prises en charge. Nous souhai tons donc leur apporter plus de proximité et de concret, et essayer d’indi vidualiser leur prise en charge.

“Apporter d’abord unmessage d’espoir aux femmes.”

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