La Presse Bisontine 250 - Avril 2023

2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

La résidence services seniors Courbet inaugurée

Au conseil municipal, des manquements au règlement intérieur dénoncés par l’opposition

I l n'a apprécié ni l’art ni la manière. Dans un courrier daté du 17 mars, Laurent Croizier, d’Ensemble Bison tins, a dénoncé entre autres la “décision arbitraire de supprimer les propos liminaires du conseil municipal sans en avertir les élus en amont.” Le président du groupe Renaissance MoDem-Horizon y souligne également plusieurs manque ments au règlement intérieur et appelle à l’organisation d’une conférence des présidents de groupe d’élus afin d’aborder la question de ces dysfonction nements. “Je ne conçois pas

À 95 ans, Rose Pierre est l’une des locataires de la résidence services seniors Courbet, fraî chement inaugurée. Son domicile rue Cusenier étant devenu trop grand, la fringante nonagénaire a donc emménagé rue Courbet. Sa fille l’avoue : ça la rassure de la savoir dans cette résidence sécu risée qui dispose entre autres d’une maîtresse de maison. Dans son appartement, ses effets personnels côtoient le style impulsé par Archi.Tech, le cabinet d’architecte chargé de réhabiliter le bâtiment du XIX ème siècle de la rue Courbet. Pour un coût de 4,5 millions d’euros financé par le Crédit Agricole Franche-Comté, propriétaire des murs. Le résultat est séduisant : du studio de 25 m 2 auF2de65m 2 , les 26 appartements sont spacieux et pensés pour accueillir des personnes âgées autonomes. Certains sont équipés de sols connectés, une technologie permettant de déclen cher une alarme en cas de chute.

“Une première en France dans les résidences services seniors” , seféli cite Willy Cadet, directeur de la fédé ration départementale des A.D.M.R. L'association dédiée aux services à la personne est en charge de la gestion de la résidence. “Ce n’est pas un logement parmi d’autres logements, il permet de créer du lien social. Les gens sont chez eux, ils font le choix de venir participer aux animations, aux sorties, de béné ficier du service de restauration” , poursuit Willy Cadet. Selon la gamme de services, le loyer oscille entre 1 200 et 1 800 euros, “soitde 30 à 40 % en dessous du prix des résidences de ce type” , souligne le directeur de l’A.D.M.R. Les services de l’A.D.M.R. peuvent s’ajouter pour s’adapter à la perte d’autonomie. Quant au Crédit Agricole, la banque l’assure : ce n’est pas un choix finan cier mais une volonté d’apporter une solution pour les seniors en centre-ville. Sur les 26 logements, la moitié est déjà occupée. n

bération. “C’est pourquoi il n’a pas été donné suite à votre amendement qui n’en était pas un” , tacle Anne Vignot. Qui jus tifie les interruptions lors de prise de paroles lorsque les élus “s’écartent de la question traitée ou lorsqu’ils troublent le bon déroulement de la séance par des interruptions ou des attaques personnelles.” Enfin, si la maire reconnaît quelques retards d’envoi de dossiers, elle assure que ces sujets seront évoqués lors de séances de travail des présidents de groupe destinées à améliorer le règle ment intérieur. n

qu’on ne puisse pas se réunir de manière plus régulière, les conditions ne sont pas réunies pour que les séances de conseil municipal se déroulent dans une ambiance constructive et apaisée. Il s’agit du fait qu’elle ait supprimé les propos limi naires sans modifier le règle ment intérieur, on ne peut pas décider comme ça” , précise Laurent Croizier, agacé égale ment des interruptions “injus tifiées” des élus d’opposition lors de leurs prises de parole. Le député relève également un dysfonctionnement sur le droit à l’amendement et regrette que

son amendement sur la tarifi cation des services périscolaires n’ait pas été soumis au vote, lors de la séance du 23 février. Enfin, l’élu d’opposition regrette que certains dossiers arrivent en retard après la tenue des commissions. Dans une réponse envoyée trois jours plus tard, la mairie explique que “les propos liminaires étaient particulièrement longs, alors que nos concitoyens attendent de nous des débats argumentés sur les rapports présentés en conseil.” Quant à l’amendement sur les tarifs de périscolaire, celui-ci ne modifiait pas la déli

La rue du Clos-Munier toujours au cœur du débat

de proximité. Mais aucune décision de la Ville n’a été prise pour décider d’un nou veau sens de circulation de ces rues confirme l’élue. Une nouvelle réunion avec les riverains programmée le 28 mars était censée apaiser la colère de ces habitants qui disent être victimes de la politique pro-vélo de la municipalité. Ce n’est évidemment pas l’avis des usa gers de la bicyclette selon l’Association Vélo Besançon (A.V.B.) qui salue l’initiative de la Ville. “Si certains fustigent la mise à sens unique pour les automobilistes de ces rues, et le report de trafic dans les rues avoisinantes que cela a entraîné, nous saluons la réelle amélioration que ces nouveaux aménagements apportent pour la circulation cyclable à Besançon. En plus d’apaiser fortement les deux axes directement concernés, ces nouveaux aménagements cyclables permettent de circuler en sécurité et dans un cadre agréa ble : piste séparée du trafic, nouveaux espaces verts et revêtement esthétique et confortable” note Aline Vieille, membre de l’A.V.B. n

L a mise à sens unique de la rue du Weiss, dans le quartier de Montrapon, équipée depuis quelques semaines d’une nouvelle piste cyclable avait suscité l’émoi des riverains de la rue voisine du Clos-Munier mécontents de voir se reporter massivement le trafic désormais limité de la rue Weiss. Plusieurs milliers de voitures transitent désormais par la rue du Clos

Munier, stoppées au bout par un feu tri colore. Face à la grogne, la Ville a engagé des mesures. “Nous avons posé des lignes de comptage sur les différentes rues du secteur (Montrapon, Delacroix, Métin…), et la semaine dernière des coussins ber linois ont été posés rue du Clos-Munier pour limiter la vitesse” indique Marie Zéhaf, conseillère municipale déléguée à la voirie

Des coussins berlinois vont être posés fin avril pour réduire la vitesse dans cete rue.

À 95 ans, Rose Pierre a emménagé dans un appartement de la résidence car son ancien domicile, rue Cusenier, était devenu trop grand pour elle.

E n faisant adopter sa réforme des retraites à la hussarde, le président de la République signe peut-être un coup d’arrêt définitif à ses vel léités de réformer la France. D’abord parce qu’après ce coup de Jarnac, il a réduit presque à néant le capital confiance qu’une partie des Français lui accordaient encore. Ensuite parce que toute autre tentative de réforme du pays d’ici la fin de son mandat en 2027 semble cette fois bien compromise. On pourrait même intenter un procès en insincérité au chef de l’État qui avait dès le départ sous entendu l’issue des débats en inscrivant cette réforme dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (P.L.F.S.S.), un des seuls dispositifs à ce pas être soumis à une limitation du nom bre de recours au fameux 49-3. En d’autres Éditorial Frustration

de frustration que les parlementaires d’abord, élus guignolesques de la N.U.P.E.S. en tête, puis le gouvernement, en dégainant le 49-3 ont provoqués. Une frustration, de laquelle naît souvent la violence, et qui se traduit immédiatement dans la cote de popularité du chef de l’État qui a chuté à un niveau historiquement bas. Une frustration, et c’est là le plus grave, qui marquera sans doute une cou pure définitive de confiance entre les Français et leurs dirigeants : des députés extrémistes ignorants tout des bienfaits démocratiques du débat, ou alors d’autres, certains Républicains, jouant dans cette comédie leur propre partition égoïste, en passant par un gouvernement moquant avec mépris la voxpopuli . On peut prédire deux effets concrets de ce lamentable épi sode : une abstention encore plus haute lors des prochains scrutins, et une extrême droite qui se frotte les mains en attendant sonheure. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

termes, on peut affirmer qu’en plus d’avoir réduit la période de débats à son minimum via cette intégration au P.L.F.S.S., Emma nuel Macron avait bien prévu son coup en disposant à sa guise et sans limite de cette arme de destruction massive qu’est l’article 49-3 de la Constitution. Après, que cette réforme des retraites apparaisse utile ou pas, nécessaire ou non, est un autre débat. Certains affirment que ce n’est qu’un moyen trouvé par le gouver nement - voire une méthode imposée par Bruxelles - pour retrouver un semblant d’équilibre dans les finances exsangues de l’État français. D’autres au contraire maintiennent que sans cette réforme, avec 19 millions de retraités en prévision d’ici 2030 contre 12 millions dans les années 2000, le système s’écroulera. Il y a sans doute un peu de vrai dans les deux positions. Après ce qui s’est passé dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale trans formé en arène antique, c’est un sentiment

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