La Presse Bisontine 249 - Mars 2023

18 Besançon

La Presse Bisontine n°249 - Mars 2023

HUMANITAIRE

Aide d’urgence Séisme en Turquie : plusieurs Bisontins sont partis sur place

Un premier convoi est parti de Besançon le 10 février pour venir en aide aux peuples turc et syrien après les tremblements de terre. Plusieurs mobilisations citoyennes s’organisent en parallèle. La Ville et le Grand Besançon vont également débloquer une aide d’urgence.

ments, de couvertures et de denrées de première nécessité), en direction de la Turquie. Sur place, quelques jours seulement après la catastrophe, sept Bisontins bénévoles ont pu mesurer l’ampleur des dégâts. “On traverse des endroits et des routes dévastés” , confiait Kurt Musa, secrétaire générale de l’Amicale bisontine, après un premier arrêt à Malatya. Sans savoir exactement quand il serait de retour, le petit groupe conti nuait à la mi-février d’alimenter divers points de distribution collective dans lepays. “Les besoins sont importants.” Parallèlement à cette initiative, la Ville de Besançon (qui a apporté un soutien matériel à l’organisation de ce premier convoi), et le Grand Besançon, ont décidé de voter une aide d’urgence. Il a ainsi été proposé aux élus d’attribuer une subvention exceptionnelle de 10 000 euros à l’association des Pom piers de l’Urgence Internationale (P.U.I.), qui intervient dans les régions sinistrées. “Il s’agit de porter secours aux très nom breuses victimes qui se retrouvent sans abri, et de remettre en état toutes les infrastructures détruites (eau, électricité,

voirie…)” , explique la Communauté d’agglomération dans un communiqué. Car il y aura fort à faire pour recons truire le pays. Kiymet Sensoy, qui suit les informations sur les chaînes turques depuis son domicile de Serre-les-Sapins, s’en inquiète. “C’est, en réalité, 10 à 20 fois pire que ce que l’on voit à la télé vision, d’après ce qu’on m’en dit.” Avec son mari Ali, elle préside l’Asso ciation Jeunesse et Solidarité d’Anatolie (A.J.S.A.) sur le Grand Besançon et a, elle aussi, lancé un appel à la générosité (via le 06 10 10 31 56). “Des milliers de familles sont touchées et on risque de les oublier dans quelques mois. La mobi lisation ne doit pas faiblir et durer dans le temps.” Pour l’heure, sa priorité reste de trouver un camion pour acheminer tout ce qui a pu être collecté jusqu’ici. Son garage a été rapidement envahi de cartons. “Je continue à recevoir de nombreux coups de fil, parfois d’assez loin, de Dijon par exemple, mais je ne peux plus en recevoir davantage pour l’instant.” Elle travaille avec d’autres antennes sur Montbéliard et Morteau notam ment, pour centraliser les dons. “Un hangar de stockage et une permanence

ont été ouverts à Morteau. Mais nous rencontrons des difficultés d’achemi nement. Les camions étant parfois blo qués à la frontière ou même arrêtés par des opportunistes.” Kiymet en appelle ainsi à la bonne volonté des sociétés de transport locales, prête à se rendre à son tour sur place avec des membres de l’A.J.S.A. “Il faut surtout acheminer désormais des tentes et des chauffages d’appoint. Car il y a toujours la crainte d’une réplique et le problème des conditions sanitaires qui amènent des maladies comme la gale.” Et bien que leur famille, installée à Ankara, ne soit pas directement concer née (à l’inverse d’un adhérent de Mor teau, parti dans l’urgence sans nouvelles de ses proches), les Sensoy veulent aider, “y compris en Syrie.” Ils sont en lien, via l’association, avec différentes personnes sur place comme la photo graphe Dilosh (ledondelespoir@gmail.com) ou le chan teur Ahpap, également très mobilisés. “C’est plus sécurisant pour les dons financiers notamment. On sait que cela va directement à la population par leur intermédiaire.” n S.G.

D urement frappés par un séisme de magnitude 7,8 au début du mois de février, le sud de la Tur quie et le nord de la Syrie peu vent heureusement compter sur divers élans de solidarité. Comme à Besançon,

où une campagne d’aide aux sinistrés a notamment été organisée avec le sou tien de l’Amicale Franco-Turque locale. Une collecte a pu être rapidement mon tée et a permis le départ d’un camion et de deux fourgons (remplis de vête

Les clichés transmis par les Bisontins de l’Amicale Franco Turque montrent des

bâtiments effondrés.

ENBREF

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Un campus plus vert

Fioul En Bourgogne-Franche Comté, 202 000 ménages, soit 15,5 % des foyers, se chauffent encore au fioul. Notre région se positionne en première place des régions de France métropolitaine pour le recours à ce type de combustible. Ce mode de chauffage est notamment très présent le long de la frontière suisse et dans le Morvan. Il est davantage utilisé dans les logements anciens, principalement des maisons, et concerne surtout des ménages d’agriculteurs ou de fortifications Vauban à l’Unesco, le photographe Nicolas Waltefaugle a suivi durant l’année 2022 les différents chantiers de travaux de restauration de la Citadelle et des fortifications de Besançon. Il en résulte cette exposition de photographies en noir et blanc baptisée Renforts visible jusqu’au 28 mai. Règles L’Université de Franche Comté a installé 31 distributeurs de protections hygiéniques dans ses lieux de vie. Les étudiantes pourront se servir gratuitement en tampons et serviettes. Ces distributeurs seront réapprovisionnés tout au long de l’année. retraités. Renforts Pour les 15 ans de l’inscription des

L’Université de Franche-Comté veut réduire son empreinte carbone Pour répondre aux impératifs et enjeux écologiques, l’Université de Franche-Comté (U.F.C.) va se doter d’une feuille de route et réaliser son bilan carbone. Elle a nommé, pour ce faire, un nouveau vice-président aux transitions environnementales et sociétales.

C hercheur en astrophy sique (rattaché au labo ratoire Utinam), Julien Montillaud est le nou veau “Monsieur environnement” de l’U.F.C. Celui par qui les prin cipaux changements à opérer passeront à l’avenir, pour attein dre une trajectoire bas carbone. “C’est une démarche qu’on retrouve aujourd’hui dans beau coup d’universités et qui devient de plus en plus incontournable” , explique-t-il. Au printemps dernier, l’U.F.C. s’est fixé un certain nombre de priorités dans une charte, afin de lutter contre le réchauffement climatique. Elle s’engage à contribuer à la réalisation des 17 objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies, et souscrit à l’ac cord de Paris sur le maintien de la température globale bien au-dessous de 2 °C. Cela se tra duit dans les faits par une réduc tion d’environ 50 % de ses émis sions par rapport à 2010 d’ici 2030, et à zéro émission nette

a bien conscience et a décidé de relancer la machine. “Il y a quelques années, Jean-Pascal Ansel était déjà chargé de ses questions environnementales. L’U.F.C. a même fait partie des premières universités à publier son bilan carbone” , précise Julien Montillaud. C’est dans cette même optique qu’un comité de pilotage d’éco-respon sabilité s’est monté en 2022 et a donné naissance à ce poste dédié. “Je me suis beaucoup occupé jusqu’ici du plan de sobriété énergétique, souhaité par le gouvernement, et de l’éla boration de la future feuille de route” , explique le vice-prési dent. Parmi les gros chantiers figu reront notamment les pratiques de recherche et les missions du personnel. “On ne veut rien imposer, mais travailler ensem ble sur les déplacements, l’usage du matériel.” Il faudra aussi se tourner vers une politique d’achat plus responsable, “avec au moins une clause environ

d’ici 2050. Un objectif ambitieux, qui “pas sera non seulement par la réno vation de ses bâtiments, mais aussi par des aspects plus glo baux de sensibilisation et de pratiques d’enseignement et de recherche” , indique le nouveau vice-président, en place depuis septembre. Car si les actions déjà entreprises et à venir sur le patrimoine bâti ont leur importance (à l’image des tra vaux sur le bâtiment de métro logie B, qui vont permettre de

Julien Montillaud compte arrêter un schéma d’actions d’ici 2024.

réduire les consommations énergétiques de 71 % ou ceux de l’Arsenal où l’on atteindra les 86 %), d’autres enjeux se posent sur la gouver nance et les for mations. La nouvelle équipe diri geante, en place depuis 2020, en

Vers zéro émission nette d’ici 2050 ?

liser son bilan carbone. Bilan qui ira au-delà des obligations légales. “On s’intéressera aussi aux émissions et incidences indi rectes. Ce qui peut jouer sur les résultats. Plus on élargit le spec tre d’études, plus l’impact envi ronnemental est multiplié” ,pré vient plutôt lucide Julien Montillaud. Le résultat est attendu d’ici un an. n S.G.

nementale dans chaque marché d’ici 2025.” Les étudiants sont également impliqués avec la création déjà de six unités d’en seignements libres et de “la ren trée du climat”. “L’idée est que dans chaque filière, au moins un niveau est fait une fresque du climat. ” En parallèle, l’Université est en phase de recrutement d’un assistant ingénieur, pour réa

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