La Presse Bisontine 247 - Janvier 2023

6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°247 - Janvier 2023

EXTINCTION DES FEUX SUR LA VILLE

Les lumières s’éteignent progressivement dans les quartiers de Besançon. La maire Anne Vignot continue à faire la chasse aux dépenses superflues et n’exclut pas d’étendre la mesure à la plupart des secteurs urbanisés de la ville, y compris dans des quartiers sensibles. La plupart des communes périphériques y sont passées. La question de l’insécurité reste une interrogation pour certains qui doutent de l’efficacité de cette mesure. Tour d’horizon (photo d’introduction Ajla Hodzic).

l Politique La sobriété énergétique On éteint la lumière…

Pour la Citadelle, on n’y comprend rien ! Éclairée, pas éclairée ? Le cas de la Citadelle, le phare touristique de Besançon n’est pas encore très… clair. L’hiver dernier, une panne du système avait convaincu les élus d’éteindre le monument. Moins de pollution lumineuse, une meilleure situation pour la bio diversité, cette solution semblait ne pas déplaire à la mairie. Revirement de position cet été où “on a eu la volonté de créer autour de la Citadelle un vrai projet touristique, raison pour laquelle la Citadelle était assez souvent éclairée” justifie Anne Vignot. Puis plus rien, ou presque cet automne, à quelques exceptions près : un éclairage ponctuel le matin et le soir quand les agents montent sur le site et en redescendent. La Citadelle est également éclairée quand des partenaires privés et mécènes privatisent une partie du site pour y organiser des soirées. “Nous n’avions pas d’autre choix que d’accepter. Ces exceptions ont duré jusqu’au début de l’hiver et désormais on est dans une période de transition. Nous avons un projet de modernisation de ce système d’éclairage qui est obsolète. Nous avons besoin d’un système d’éclairage plus variable, et plus économe. Cela nécessite un plan qui sera à l’étude dans le courant de l’année prochaine. Mais en attendant, nous devons essayer de mieux communiquer autour de cette question pour que les Bisontins comprennent mieux” concède la maire. n

et les Prés-de-Vaux. Et à partir du 16 janvier, ce sera au tour des secteurs Point du Jour, Barre aux chevaux, Montboucons et Tilleroyes d’être plongés dans le noir. Ces premiers quartiers ont été choisis “en fonction de la structure du réseau d’éclairage public” indiquent les services de la Ville. Le créneau d’extinc tion, lui, a été déterminé en considérant les horaires des der niers passages de transport en commun et du ramassage des ordures ménagères. Et, précise laVille, “la présence des caméras de surveillance nécessite ponc tuellement le maintien de l’éclai rage.” Lamaire de Besançon ne compte pas s’arrêter là. “Nous tra vaillons ce dossier dans la den telle, nous ferons les choses pro gressivement, et en lien étroit avec les forces de l’ordre car il s’agit aussi de maintenir en fonc tionnement les caméras de vidéo protection” ajoute Anne Vignot. Les économies d’énergie liées à ces opérations d’extinction doi vent déjà permettre à la Ville de réaliser “ 122 000 euros d’éco nomies par an” souligne la pre mière magistrate. On est encore bien loin des 8 millions d’euros que la hausse des coûts de l’éner gie coûtera à la Ville, mais “cela y contribue. On profitera aussi de cette période pour poursuivre le changement des lumières et

Dans notre ville, l’éclairage public représente près de 36 % des dépenses totales en électri cité” indique la maire de Besan çon qui pilote elle-même ce dos sier. Depuis le 30 novembre dernier, plusieurs quartiers périphé riques de Besançon sont ainsi plongés dans le noir entre 23 heures et 5 heures du matin : Velotte, Chaudanne et Chapelle des-Bois, les trois secteurs aux modes de vie les plus “campa gnards”. Depuis la mi-décembre, même traitement pour Bregille

Après les quartiers de Velotte, Chaudanne et Chapelle-des-Buis, puis des Prés-de-Vaux et Bregille, c’est bientôt au tour du Point du Jour, des Montboucons et des Tilleroyes à voir leur éclairage nocturne supprimé. Planoise n’est pas - encore - concerné.

S i elle avait eu à sa dis position un bouton central qui pilotait l’ensemble des 17 650 points lumineux de la ville, comme àVesoul par exem

ple, Anne Vignot l’aurait sans doute actionné. Car en ces périodes de disette, “il faut qu’on utilise tous les leviers qu’on a à notre disposition pour faire bais ser les charges liées à l’énergie.

Anne Vignot ne s’interdit pas d’étudier un plan d’extinction de l’éclairage, même à Planoise.

passer aux leds partout où c’est possible.” Besançon est déjà à 50 % de leds à ce jour (contre 20 % en moyenne dans les villes de la même catégorie). Anne Vignot ne s’interdit rien sur ce dossier. Décider d’une extinction des lumières dans un quartier comme Planoise ? “Il y a aussi une réflexion à mener concède Anne Vignot . S i on

évoque les faits de délinquance, tout ce qui peut entraver les délinquants et les responsables d’incivilités, il faut le mettre en œuvre. L’extinction de l’éclairage peut faire partie de la réflexion, encore une fois en concertation avec les forces de l’ordre. Je ne m’interdis rien” confirme la maire de Besançon. n J.-F.H.

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