La Presse Bisontine 246 - Décembre 2022

Économie 35

La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022

Plus on parlera de ce sujet, plus on fera avancer cette cause révélée au grand jour il y a cinq ans par le mouvement #MeToo. Ces violences ont toujours existé, mais personne ne voulait en parler. Le fait qu’on soit dans une société de plus en plus violente ajoute à la nécessité de faire avancer cette cause. ■ Propos recueillis par J.-F.H. Depuis la rentrée, ça y est, Annick Jac quemet estime “avoir enfin pris mes marques. J’ai pris la mesure de ce man dat et je suis désormais à l’aise dans la commission des affaires sociales à laquelle j’appartiens.” Après les ques tions de violences conjugales, Annick Jacquemet prépare actuellement un rapport sur le sujet de la pollution lumi neuse. ■ La sénatrice a pris ses marques Élue en septembre 2020 au Sénat en même temps que ses deux collègues sénateurs du Doubs Jean-François Longeot et Jacques Grosperrin qui eux, entamaient leur second mandat, la Saint-VitoiseAnnick Jacquemet avoue avoir eu quelques difficultés à entrer dans son nouveau rôle de sénatrice. Elle qui avait été élue un peu à la sur prise générale grâce au très bon score obtenue par sa tête de liste Jean-Fran çois Longeot estime que “le Covid nous a empêchés de travailler en présentiel pendant longtemps et les réunions à distance ne permettent pas vraiment de prendre nos marques.”

SÉNAT

Proposition de loi “Dans les violences conjugales, il y a aussi les violences économiques”

L a Presse Bisontine : Vous avez pris la parole à la tribune du Sénat sur ce sujet le 20 octobre dernier. Pourquoi avez vous souhaité vous impliquer dans la préparation de cette proposition de loi ? Annick Jacquemet (sénatrice Union du Centre) : Parce que je soutiens pleinement la proposition de loi portée parma collègue sénatrice du Nord Valérie Létard sur ce sujet qui me touche en tant que femme et en tant que citoyenne. J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie, d’autres femmes ont eumoins de chance que moi. Tout ce qui est fait pour faire avancer la cause de la lutte contre les violences conjugales est utile et je le soutiendrai. L.P.B. : Quel est le but de cette proposition de loi ? A.J. : Il s’agit d’instaurer via les caisses visant à instaurer une aide financière d’urgence pour les victimes de violences conjugales. Elle s’explique. La sénatrice du Doubs Annick Jacquemet a pris position en faveur d’une proposition de loi

d’allocations familiales une aide finan cière d’urgence sous forme de prêt à taux zéro aux victimes de violences conjugales. Cette mesure répondrait aux cas de violences économiques qui accompagnent souvent les violences conjugales si un des conjoints quitte le foyer à cause de violences. La plupart du temps, elles se trouvent complète ment démunies financièrement. 59 % des victimes qui appellent le 39 19, le numéro d’urgence, souhaitent quitter le foyer et 18 % d’entre elles qui ont fait plusieurs tentatives de départ reviennent au foyer simplement parce qu’elles n’ont pas les moyens matériels de subvenir à leurs premiers besoins. Ce n’est pas tolérable. Cette aide versée en trois mensualités correspondrait à l’équivalent d’unR.S.A.Enmême temps, ce prêt remboursable leur ouvrirait les droits sociaux d’un allocataire du R.S.A. Les violences conjugales, ce ne sont pas que des violences sexuelles, des coups et blessures, ou des violences psycho logiques. Dans les violences conjugales, il y a aussi les violences économiques. L.P.B. : Cette proposition de loi a-t-elle des chances d’aboutir ? A.J. : Fin octobre, cette proposition a été validée à l’unanimité au Sénat, ce qui est rarissime. Il faut maintenant qu’elle

(photo Sénat)

La sénatrice du Doubs Annick Jacquemet plaide pour que la loi aille encore plus loin dans la lutte contre les violences conjugales.

soit examinée par l’Assemblée. Laminis tre de l’Égalité femmes-hommes sou tient ce texte. Je ne comprendrais pas qu’il n’aille pas au bout et que le gou vernement ne s’en empare pas. L.P.B. : Les violences conjugales sont-elles quantifiables ? A.J. : L’enquête statistique duministère de l’Intérieur fait état de 295 000 vic

times par an, dont 72 % de femmes et 28 % d’hommes. Ce phénomène n’épargne aucun sexe, et aucunmilieu. Des dispositifs ont déjà été renforcés avec l’appui des Départements et des services sociaux, comme les bracelets anti-rapprochement, les téléphones grave danger, le 39 19, la création de places d’hébergement, autant de choses nécessaires,mais pas encore suffisantes.

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