La Presse Bisontine 246 - Décembre 2022
le dossier 20
La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022
emploi : le casse-tête des employeurs
Il n’y a pas un coin de rue, une devanture ou un véhicule professionnel sur lequel n’est pas affichée une offre d’emploi. Seulement, les candidats ne sont pas en face. Même les fonctions publiques territoriale ou hospitalière n’arrivent plus à recruter. Analyse d’un inquiétant phénomène qui pourrait être plus profond que simplement conjoncturel…
l Prévisions
Zone d’emploi de Besançon Plus de 10 000 embauches étaient prévues cette année
Une entreprise sur trois avait l’intention d’embaucher cette année dans le secteur de Besançon. Mais toutes n’ont pas pu le faire. Quels sont les métiers où ça coince le plus ?
pour recruter. Toujours selon la direc tion de Pôle Emploi, “les recrutements sont jugés difficiles par les employeurs pour 61 % des projets dans le Doubs. C’est une hausse de 14 points sur un an.” La même enquête B.M.O. révèle que le plus grand nombre de projets de recrutements jugés difficiles concernent certains métiers en particulier : cou vreurs, charpentiers, menuisiers et ouvriers de l’agencement, plombiers, chauffagistes, chefs de chantiers et conducteurs de travaux pour le domaine du bâtiment et des travaux publics, ainsi que des médecins, spécialistes de l’appareillage médical et aides à domicile pour la santé et l’action sociale, autre secteur en délicatesse.Ainsi 95 % des employeurs des métiers d’aides à domicile et d’ouvriers qualifiés en élec tricité et en électronique estiment avoir rencontré des difficultés à recruter. Ce chiffre monte même à 98 % pour les agents qualifiés du traitement des sur faces. Dans notre département, d’autres métiers au recrutement jugés parti culièrement difficile sortent du lot, comme les masseurs-kinésithérapeutes, les bouchers, les conducteurs de trans port en commun sur route ou encore les maçons. Si on analyse les causes de ces diffi cultés, c’est naturellement la pénurie
L’ année 2021 avait été mar quée par une reprise écono mique inédite. Les services de l’emploi ont enregistré l’an dernier, rien que dans le Doubs, près de 387 000 déclarations préalables à l’embauche. “C’est une hausse de 30 % par rapport à la même période un an plus tôt” indique la direction territoriale de Pôle Emploi à Besançon. Du côté des offres d’emploi enregistrées par le service public, la hausse était encore plus marquée l’an dernier : + 58 % par rapport à la même période l’année pré cédente. En cette année 2022, les intentions d’embauche étaient encore très mar quées dans le Grand Besançon, avec 10 120 projets selon l’enquête Besoins en main-d’œuvre (B.M.O.) diligentée par Pôle Emploi. “À l’échelle du Doubs, près de 30 % des entreprises que nous avons interrogées souhaitaient embau cher au cours de l’année. Encore plus que l’an dernier où elles étaient 23,6 % à vouloir le faire” note la direction bisontine de Pôle Emploi. Les entreprises du secteur des services se sont dit les plus recruteuses, avec
59 % des embauches annoncées dans notre département. “Les fonctions liées à la vente, au tourisme et aux services représentent 35 % des projets du Doubs. 16 %des projets concernent les fonctions sociales et médico-sociales et 15 % les ouvriers des secteurs de l’industrie. Avec plus de 1 500 projets, le métier d’agent d’entretien de locaux est le plus
recherché dans le département. Vien nent ensuite les métiers de personnel de l’animation socio culturelle, d’aide-soi gnant, d’aide à domi cile, aide ménager, travailleur familial et d’employé de libre service.” Autant de métiers qui restent peu valorisés. Mais l’année 2022 est marquée surtout par les grandes difficul tés qu’ont connues les employeurs, qu’ils soient privés ou publics d’ailleurs,
Aucun secteur n’est épargné par les besoins en main-d’œuvre.
Les offres d’emploi sont partout, sans que les candidats soient en face.
Soit qu’ils manquent d’expérience ou d’un diplôme correspondant au poste, soit qu’ils manquent de compétences, de possibilité de se déplacer ou tout simplement de motivation. n J.-F.H.
de candidats qui revient en premier lieu quand on interroge les employeurs. Cette raison est invoquée par plus de 86 % des recruteurs. Ces derniers avan cent un autre argument, à plus de 70 %, c’est le profil inadéquat des candidats.
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