La Presse Bisontine 246 - Décembre 2022

18 Besançon

La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022

CENTRE-VILLE Un quartier laboratoire La requalification de Saint-Jacques enfin sur les rails ? Dans l’impasse depuis l’abandon de son rachat par Vinci, le dos sier Saint-Jacques Arsenal prend un nouveau tournant. C’est la société publique Territoire 25 qui va finalement reprendre la main.

L a “bonne nouvelle” a été annoncée à lami-novembre, dans l’enceinte même de l’ancien hôpital Saint Jacques, par la maire, Anne Vignot, et le directeur par intérim du Centre hospitalier universitaire (C.H.U.), Emmanuel Luigi. La requa lification de ce site en cœur de ville va pouvoir concrètement démarrer, grâce à l’attribution d’une concession d’amé nagement à Territoire 25. Exit la vente à l’opérateur privé Adim-Vinci et les très longues tractations. Une voie plus directe a été choisie, sans nécessité de mise en concurrence, avec la société publique locale, dont laVille est le prin cipal actionnaire. Reste encore à valider ce projet lors du prochain conseil municipal du 8 décembre.Mais laMaire a bon espoir. La concession conclue pour 10 ans avec Territoire 25, concernera un périmètre de 6 hectares, incluant y compris le site de l’Arsenal (en face de Saint Jacques). Le rachat du foncier auprès du C.H.U. (N.D.L.R. : propriétaire des lieux) se fera sur l’enveloppe initiale ment prévue de 14 millions d’euros. Sachant que Grand Besançon Métro pole et la Ville avaient déjà acquis en 2019 les terrains où seront construits la future grande bibliothèque, ainsi que la cour et l’espace central de Saint Jacques. Les contours du futur projet d’aména gement, eux, restent à définir mais seront quelque peu différents de ce qui avait été envisagé jusqu’ici.À commen cer par le logement : 36 000 m 2 y seront dédiés, avec une part plus importante donnée à la mixité sociale. “Nous serons plus exigeants et irons au-delà des 10 % fléchés à l’origine” , a averti AnneVignot, qui voit ici une “feuille blanche” et “un quartier laboratoire” pour construire la ville de demain. “De nouveaux enjeux se posent et

La Ville veut faire venir des familles et aménager un quartier ouvert et animé.

thèque, prévu en 2024. Les premières démolitions prévues dès 2023 (Mère et l’enfant, Sainte-Lucienne, bâtiment O, à l’Arsenal…) donneront aussi le tempo, en fonction des difficultés ren contrées (désamiantage, fondations spéciales…) et des phases plus oumoins longues d’études et de fouilles archéo logiques. Mais qu’importent les obstacles à venir, les parties prenantes se satisfont pour l’heure d’avoir trouvé une issue et d’être sorties rapidement du compro mis de vente signé en 2019. Ce qui n’était pas gagné d’avance. Le C.H.U. poursuit, de son côté, son déménage ment et a déjà engagé les travaux de son futur bâtiment de psychiatrie à Minjoz. Ne resteront plus après cela que les services de médecine légale, du centre d’investigation clinique, du R.E.P.P.O.P. (prévention de l’obésité) et quelques activités de recherche à déplacer d’ici 2026. n S.G.

n’étaient pas forcément d’actualité sur les projections faites en 2012.” Activité économique, grande salle de concert, espaces muséographiques…“ On n’ou blie rien et on ne s’interdit rien” , a-t elle ajouté. Ce qui est sûr en revanche, c’est que le patrimoine classé revient à laVille. Cela comprend l’apothicairerie et la Chapelle du refuge mais pas le musée de l’anesthésie, “dont l’avenir devra être rediscuté en co-concertation.” Une consultation publique sera éga lement engagée tout début 2023.Tout l’enjeu pourTerritoire 25 sera de réussir à connecter le tissu urbain du futur quartier Saint-Jacques-Arsenal, au Doubs et à Chamars. “Nous sommes très heureux de participer à cette opé ration emblématique et nous tâcherons de la porter le plus rapidement possible à destination des Bisontins” , a souligné Denis Leroux, son président. Les élus se donnent 10 à 15 ans pour y arriver. Avant cela, auront émergé bien des chantiers dont celui de la grande biblio

Le dossier est très

médiatique car bloqué depuis plusieurs années.

FORMATION

Métiers d’art Les diplômes des métiers d’art s’ouvrent sur l’Université

Le diplôme national Métiers d’art et du design (D.N. Made) est dispensé en trois ans et non plus deux. Derrière ce niveau de formation passé à Bac + 3 se profile la volonté d’ouvrir sur l’université, de mêler plus intimement profes sionnalisation et académisme. Besançon compte quatre formations D.N. Made.

C’ est ce qu’on appelait auparavant les D.M.A., diplôme des métiers d’art. Aujourd’hui, il est question de D.N. Made, comme Diplôme national Métiers d’art et du des ign. Au-delà du nom, c’est une partie de ces 9 formations d’ex cellence dispensées en Franche Comté, reconnues pour l’appren tissage d’un savoir-faire unique et permettant un taux d’em bauche frôlant les 100 %, qui a évolué depuis quatre ans. Quatre formations sont dispen sées à Besançon : au lycée Ledoux (cadre de vie, scénogra phie, agencement), au lycée Pas teur (procédés d’impression, de l’unique au multiple, et régie son et lumière du spectacle vivant) et au lycée Jules Haag (édition, publicités, vidéo). Elles

s’étalent désormais sur trois ans, et non plus deux. “On passe d’un Bac + 2 à un Bac + 3, donc un diplôme grade licence. Cela change la donne en termes de reconnaissance universitaire” , expliqueVincent Peseux, chargé

la formation, si l’apprentissage professionnel comprend lamajo rité de l’enseignement, les étu diants planchent également sur des enseignements transversaux comme la culture des humani tés. “Il y a une ouverture à l'ini tiation sur la recherche, à la cul ture scientifique. On souhaite les ouvrir sur une réflexion plus élargie qui déborde de leur for mation très professionnelle, leur montrer tout ce qu’offre l’Uni versité, reprendVincent Peseux. Il s’agit de distiller l’idée qu’il est possible de devenir ensei gnant-chercheur, d’enchaîner sur un master et un doctorat, après un D.N. Made.” Un séminaire est organisé le 5 et 6 décembre pour tous les étu diants de 2ème et 3ème année. Ces derniers assistent à des conférences sur la culture scien

de mission D.N. Made au sein de l’Université de Franche-Comté. En clair, ce Bac + 3 permet d’ac céder directe ment à un mas ter Bac + 5. Il est également reconnu au niveau européen pour harmoniser les semestres passés à l’étran ger. Sur le terrain de

250 étudiants en Franche Comté.

Le lycée Ledoux dispense un diplôme sur le cadre de vie, l’agencement et la scénographie.

généralisation de ce processus d’universitarisation d’un diplôme professionnel. n L.P.

d’études. Pilote dans ce processus, l’exem ple de l’Université de Franche Comté pourra conduire à une

tifique et l’initiation à la recherche et des tables rondes sur des thématiques en lien direct avec leurs problématiques

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