La Presse Bisontine 246 - Décembre 2022
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon
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DÉCEMBRE 2022
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
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L’APPEL AU SECOURS DU PRATICIEN L’HÔPITAL DE BESANÇON AU BORD DE LA RUPTURE
Le Professeur Laurent Thinès, neurochirurgien au C.H.U. de Besançon en appelle à un sursaut citoyen pour sauver l’hôpital.
P. 6 ET 7 Symbole des passoires énergétiques Bientôt les grandes manœuvres à la City
P. 20 À 25
Recrutements à Besançon Le casse-tête des employeurs
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2 Retour sur info - Besançon
La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022
La radiothérapie stéréotaxique est arrivée à Besançon
Les riverains de la rue des Saulniers se sentent trahis
D epuis plusieurs mois, des riverains de cette rue proche du campus universitaire de la Bouloie se battent contre le projet de construction d’un collectif de 150 logements étudiants. Nous les avions rencontrés cet été et plusieurs mois après leur mobilisation, ils n’ont toujours pas obtenu de garanties du constructeur, mais ils ne dés arment pas. “Nous avons le sentiment d'avoir été trompés par la société P2I en charge du projet, commente aujourd’hui Annick Caboud, la porte-parole du collectif de riverains. Le pro moteur avait rencontré les pro priétaires les plus impactés et s’était engagé à demander au service urbanisme de la mairie de Besançon une modification du projet. Elle n’en a rien fait C’ était à la fin du mois dernier chemin des Grands-Bas à Besan çon, dans le quartier des Torcols. L’opérateur Enedis et son entre prise partenaire Serpollet réali saient leur tout premier chantier “bas carbone” à Besançon. Des
et pire, elle nous a fait croire que c’était la mairie qui avait refusé ! Depuis, nous n’arrivons plus à joindre P2I” déplore M me Caboud. Depuis cet été, crainte supplé mentaire pour les riverains, un nouveau terrain jouxtant celui du projet s’est libéré. “Nous craignons le pire”, poursuit la riveraine. Les habitants de la rue ont adressé un nouveau courrier à la mairie de Besan çon, demandant au service urbanisme d’enjoindre la société P2I de modifier son projet, et notamment de reculer le futur bâtiment de 3 mètres le long de la limite de la copropriété des riverains. La maire de Besançon aurait refusé de les recevoir. Ces derniers viennent de lancer une nouvelle pétition pour faire entendre leurs voix.
Cette technique nécessitait l’acquisition de matériel innovant, et du personnel formé (photo C.H.U.).
C’est à cet emplacement, à côté de la résidence des riverains mécontents, qu’un programme de 150 logements étudiants doit être construit.
Pour rappel, le projet de la société P2I dont le siège est à Angers est d’édifier sur un ter rain de 26 ares plusieurs ensembles totalisant près de 150 logements (soit au global 3 600 m 2 ) sur quatre niveaux, sur une hauteur maximale de 16,89 m. Les riverains mettent qui est encore insuffisante” avoue le chef de chantier de chez Serpollet. “Le retour d’ex périence nous permettra d’amé liorer les pratiques sur nos pro chains chantiers car en 2023, Enedis souhaite imaginer et met tre en œuvre d’autres expéri mentations de ce type en allant encore plus loin” note Thierry Brault, le directeur régional Franche-Comté-Alsace d’En edis. Autre obstacle à la géné ralisation de ces techniques, cette fois pour les entreprises de travaux publics : le coût encore démesuré des engins de chantier électriques. “57 000 euros pour une pelle électrique contre 20 000 pour
en avant une autre probléma tique de plus en plus préoccu pante : le manque de places de parking dans cette rue. “À tel point que le service des déchets nous menace de ne plus passer parce qu’ils ont dumal à accéder aux copropriétés déjà exis tantes.” ■ unmodèle classique note le chef de chantier. Et pour nos camions, quand ils viennent de loin (de Lyon cette fois-ci), c’est 4 arrêts sur l’autoroute pour recharger les batteries.” Les opérateurs comptent donc sur l’arrivée des technologies à hydrogène (dans quelques années) pour pallier ces défauts. Plus récemment, le 14 novem bre, Enedis posait à Miserey Salines la première pierre de son futur centre technique qui doit accueillir, dès juin prochain, une centaine de salariés et tech niciens. Sur ce chantier égale ment un souci écologique avec l’installation d’ombrières pho tovoltaïques sur les parkings et la mise à disposition de 24 bornes de recharge pour les véhicules électriques. ■
C
séances” annonce la direction du centre hospitalier bisontin. La radiothérapie stéréotaxique est une technique d’irradiation de haute précision permettant de délivrer une dose élevée dans une cible, tout en préservant les tissus sains avoisinants. Elle est couplée à un système d’imagerie permettant un repositionnement et une précision optimaux. “Le traitement se fait en général en 1 à 10 séances qui durent entre 20 et 60 minutes. Les indica tions sont en augmentation constante. On peut citer les métas tases intracrâniennes mais égale ment des lésions cancéreuses sus ceptibles de bouger comme le foie, le poumon, le pancréas ou la pros tate” précise le C.H.U. bisontin. Des personnels ont été formés spé cifiquement à cette technique inno vante. Une raison de moins pour les praticiens locaux d’envoyer leurs patients à Dijon ? ■
e sujet avait fait l’objet d’un long article dans le numéro 241 de La Presse
Enedis teste les chantiers bas carbone
Bisontine au printemps. Des pra ticiens radiothérapeutes dijonnais argumentaient sur la carence bison tine en matière de radiothérapie pour justifier un projet de création d’un nouveau centre de radiothé rapie à Besançon par l’Institut de cancérologie de Bourgogne. Pour le C.H.U. de Besançon, la radio thérapie stéréotaxique est désor mais une réalité depuis la mi-octo bre. “Depuis le 17 octobre, les patients du C.H.U. de Besançon peuvent désormais être traités par radiothérapie stéréotaxique. Cette nouvelle technique élargit l’offre de soins proposés par le C.H.U. et améliore la qualité des prises en charge pour les patients. À terme, près de 400 patients seront traités par an par stéréotaxie au sein du C.H.U. pour un total estimé à 1 800
engins de chantier étonnamment silencieux et pour cause, ils fonc tionnent à l’électricité ! Pelle électrique, découpeuse, pilon neuse… tous lesmatériels fonc tionnaient grâce à une batterie électrique. “Le seul problème, c’est l’autonomie de ces engins
Les responsables d’Enedis et de son prestataire Serpollet sur ce chantier aux Torcols.
À l’heure où s’achevait la C.O.P. 27 en Égypte démarrait la Coupe du Monde de football au Qatar. Cette énième conférence sur le climat a permis une nouvelle fois de constater l’écart abyssal entre les bonnes intentions et la réalité avec un monde industrialisé qui n’a non seulement pas baissé ses rejets de CO2 cette année malgré les promesses, mais les a encore augmentées d’1 % par rapport à l’année 2019 avant-Covid. Désormais, pour espérer atteindre les objectifs fixés à Paris en 2015 lors de la C.O.P. 21, il faudrait que d’ici 2030, c’est-à dire demain, les émissions mondiales de CO2 soient divisées par deux et même réduites à zéro d’ici 2050. Autant dire mission impossible. Et para doxalement alors que les C.O.P. s’enchaînent et Éditorial Sacralisation
plus subtil. En projetant de la soupe ou de la sauce tomate sur des œuvres mondialement connues, ils veulent montrer que notre société a parfaitement su sacraliser des représentations de la nature, comme les Tournesols de Van Gogh, et leur donner une valeur inestimable, alors que la nature elle même n’est plus du tout sacralisée : il suffit de voir notamment comment le Brésil est en train de saccager sa forêt pour créer sur ces surfaces rasées des centaines de milliers d’hectares de champs de soja destinés à nourrir l’Europe et notamment la France. Un jet de soupe sur un tableau, ou un sit in sur un périphérique font hélas plus de bruit que le dernier rapport alarmiste des experts sur le climat. La C.O.P. 27 s’achève, la Coupe du Monde amuse la galerie et occupe les esprits, on parle cette fois d’organiser des Jeux asiatiques d’hiver au cœur du désert arabique… Il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans la mondialisation débridée. Est-il encore temps de réagir ?… ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
que les rapports du G.I.E.C. s’empilent, personne n’a trouvé rien à redire au Qatar, un pays à peine grand comme la région parisienne qui a décidé de construire sept nouveaux stades sur son petit ter ritoire surchauffé et de les climatiser pour à peine un mois de compétition, sans doute pour les laisser à l’abandon une fois le rideau baissé. Le petit émirat, aux yeux plus gros que le ventre, organisera également des vols pour acheminer les supporters hébergés dans les autres pays de la région du golfe toutes les 10 minutes, soit 160 vols par jour pendant le mois de compétition ! On peut facilement railler ceux qu’on appelle les activistes du climat, Greta Thunberg en tête, et les accuser d’extrémisme. C’est la même chose pour les auteurs des récents coups d’éclat médiatiques qui jettent de la soupe sur des tableaux de grande valeur. Mais ce serait bien simpliste de les accuser d’être des bouffons du climat. Parce que derrière leurs gestes stupides et inutiles se cache sans doute un message beaucoup
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Éloïse Perrot. Équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod. est éditée par “Publipresse Médias” Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, Art’Pop, L. Bohin, C.H.U. de Besançon, J. Jacottot, D. Langlois, Mairie de Thise, Mémoire vive, Peseux créations, F. Ravenot, Sedia, Sénat. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2022 Commission paritaire : 0225 D 80130
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4 L’interview du mois
La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022
SANTÉ
Le Professeur Laurent Thinès, neurochirurgien et lanceur d’alerte
“L’hôpital n’est pas en difficulté, il C’est un cri du cœur. Un cri du désespoir.
Mais aussi un cri de mobilisation lancé à tous les citoyens. Face à la situation des hôpitaux en France qui ne cesse de se dégrader, le Professeur bisontin Laurent Thinès appelle à un sursaut citoyen pour sauver le système de santé français qui, jadis, a été l’un des meilleurs au monde.
L a Presse Bisontine : Quel élément déclen cheur vous a décidé à lancer cet appel à un sursaut citoyen ? Laurent Thinès : Ce sont les difficultés du quotidien. On voit depuis septem bre 2021 une dégradation qui s’accélère à vitesse grand V. Les soignants la constatent avec amertume et décou ragement chaque jour. Avant l’été, il y a eu des fermetures de lits. Là, on est de nouveau dans le rouge. On n’est même plus capable d’absorber une simple épidémie de bronchiolite. S’il y a un plan blanc, on ne saura pas gérer. On ne s’en sort plus, on n’arrive pas à faire face. Le système hospitalier est vraiment à l’os à cause d’une poli tique économique d’austérité. Le seul moyen de faire des économies est de réduire la masse salariale. Mais aujourd’hui, on a tellement réduit les effectifs que l’on n’a plus aucune marge de manœuvre. On ne peut plus rem placer les soignants qui se blessent ou tombent enceintes, ou partent en burn-out, sans compter les vacances et les formations. À l’heure actuelle, on leur refuse des formations. La santé n’a pas à être rentable. Le seul critère doit être : comment on répond aux besoins de la santé de la population ? L.P.B. : Vous citez notamment le cas d’un patient porteur d’une hernie discale. Il s’est passé 42 heures entre son entrée dans un hôpital de la périphérie et son arrivée sur une table d’opération du C.H.U. Les conséquences de ce délai sont terribles : paralysie des mem bres inférieurs et de la vessie. Aujourd’hui, la santé de la population est-elle en danger ? L.T. : Maintenant, ça se paie cash par de la mortalité, des pertes de chance, des handicaps. Quand on transfère des bébés dans un autre hôpital par manque de lits, comme ça s’est fait à
Bio express l 1974 : Naissance à Arras l 2015 : Il est nommé professeur des Universités à Besançon et chef de service. Il a auparavant fait des études de médecine à Marseille. Il poursuit sa formation neurochirurgicale au C.H.R.U. de Lille puis au Toronto Western Hospital (Canada) où il se perfectionne en neurochirurgie vasculaire. Novembre 2018 : Laurent Thinès enfile son gilet jaune et s’insurge notamment contre les lésions causées par les armes sublétales. l Janvier 2019 : il s’engage au sein du Collectif Inter Hôpitaux pour la défense du service public de Santé puis démissionne avec 120 chefs de service de ses fonctions administratives pour dénoncer l’inaction gouvernementale. Il lance à la même période une pétition nationale pour demander l’arrêt de l’usage des armes sublétales (Flash-balls, L.B.D., grenades) contre les manifestants en France. l Novembre 2022 : Il appelle à un sursaut citoyen face à l’agonie de l’hôpital et au manque criant de moyens. Médecin et poète, il publie en même temps son sixième recueil de poésie (aux éditions Pré-Cheyenne).
Le Professeur Thinès lance l’alerte sur l’état d’agonie des hôpitaux et appelle les citoyens à se mobiliser pour faire bouger les lignes.
l’A.P.H.P. pour l’épidémie de bronchiolite, c’est 6 % de mortalité en plus. À un moment, les gens meurent. La situation de Besançon n’est pas la pire. À Lyon, Sur 10 blocs opératoires, 3 seu lement sont ouverts. À Minjoz, il y a entre 20 et 40 %de vacations opé ratoires selon les périodes. Toutes les semaines, il manque jusqu’à 30 à 50 % d’in firmières, 25 % d’aides soignantes. L.P.B. : En 2020, vous avez fait partie des 1 200 chefs de service qui ont démis sionné de leur fonction admi nistrative. Sur le terrain pour-
“On ne s’en sort plus,
on n’arrive pas à faire face.”
Franche-Comté. Depuis 7 ans, nous avons restructuré notre équipe pour optimiser les soins. Dans toutes les filières de la neurochirurgie, nous avons un plateau technique très performant. Et nous sommes bons élèves. Selon l’A.R.S., nous avons généré plus de 500 000 euros de “bénéfices”. Mais tous ces efforts depuis 2015 sont mis en péril par la destruction du système de santé et de l’hôpital. Notre
équipe de neurochirurgiens est complète avec 8 médecins. Mais nous faisons face à une pénurie d’internes. Pour pallier ce manque, nous allons devoir prendre des gardes d’internes. L.P.B. : Vous dénoncez la mise en danger des patients mais également des soignants. L.T. : Le collectif Inter Hôpitaux dont je fais partie réclame 120 % des effectifs
pertise de la spécialité. Le turn-over per manent ne permet pas de les former cor rectement. Sans compter qu’on a 2 infir mières pour 3, c’est très dur pour les paramédicaux. Il y a des rappels la nuit, sur les vacances, les week-ends. On ne peut pas travailler dans l’incertitude per manente. Pour le service de neurochirurgie, Besan çon est le centre de recours pour la
tant, vous remplissez toujours cette mission. Comment arrivez-vous à gérer le fonctionnement du service vu le manque d’effectif ? L.T. : C’est un problème commun à tous les services, à tous les hôpitaux. Il y a un service d’intérim intra-C.H.U. mais ce n’est pas pérenne. Il y a un pool d’in firmières. Mais chaque service a ses spé cificités. La plupart des personnels sont très compétents mais ils n’ont pas l’ex
L’interview du mois 5
est exsangue, en soins palliatifs”
Urgent de remettre l’éthique au cœur de la santé Le Comité consultatif national d’éthique (C.C.N.E.) a publié un avis début novembre sur le système de soins : “Repenser le système de soins sur un fondement éthique. Leçons de la crise sanitaire et hospitalière, diagnostics et perspectives.” Le rapporteur est le Pro fesseur RégisAubry. L’avis dénonce une “organisation du système de soins, liée à une technicisation de plus en plus importante de la pratique soignante avec un modèle économique qui privilégie les actes tech niques au détriment du temps de la relation de soin (…), une approche de la santé trop focalisée sur le traitement de la maladie plutôt que sur une prise en charge globale de la personne. (…). À une crise struc turelle s’ajoute une crise morale aboutissant à une crise globale systémique.” L’avis met également en avant “la souffrance éthique des soignants qui interrogent le sens profond de leur métier, s’estimant contraints d’agir parfois en opposition avec les valeurs éthiques du soin. (…) Il est urgent de remettre l’éthique au cœur de la santé.” Le C.C.N.E. réitère son appel à l’organisation d’états généraux pour une éthique de la santé publique. ■
difficulté, il est exsangue et en soins palliatifs. L.P.B. : Aujourd’hui, pourquoi faire appel à un sursaut citoyen ? L.T. : Nous ne sommes pas très opti mistes sur l’avenir. On ne voit pas le bout du tunnel, on voit que les choses ne bougent pas trop. On ne peut pas quitter le pont et laisser les malades. Mais à un moment, on a aussi un pla fond de verre. Le rapport de force est compliqué. Les usagers ont aussi leur mot à dire. C’est votre santé qu’il faut reprendre en main. La santé est un bien commun, il faut changer de para digme politique et ne pas laisser le gouvernement et les directions décider de ce qui est bien pour vous. Sans une mobilisation massive de la population pour faire pression sur le gouvernement, je ne vois pas comment on pourrait sortir de cette crise. L’hô pital est à bout, le personnel épuisé. Les gens ne veulent pas voir ça car cela fait peur. Mais c’est inéluctable, ça va venir les chercher. Il faut avoir le courage d’agir. Nous ne pouvons pas, après des années de sacrifices, de réorganisations, d’épuisement, de Covid, et de mobilisations diverses continuer à lutter seuls. ■ Propos recueillis par L.P.
pital ? Il n’est tenu qu’à bout de bras par les soignants. Il y a des jours et des semaines où on ne s’en sort pas. On constate une lassitude du person nel. Je comprends ceux qui partent. À un moment, on se tue dans notre travail. C’est déjà lourd au quotidien, on gère des situations vitales, on est confronté aux cancers, aux A.V.C., aux tétraplégies…La neurochirurgie est une spécialité très exigeante. On ne peut pas en plus rajouter ces pro blèmes de conditions de travail et de salaire. Et il n’y a pas de reconnais
par rapport aux besoins pour faire face aux imprévus. C’est juste du bon sens. Qu’une infirmière n’ait pas plus de 8malades dans les services conven tionnels. Là, il y a une infirmière pour 25 malades. À un moment, les deux sont en danger. Il y a une exigence professionnelle qu’on ne peut plus accomplir, on ne peut plus faire de l’humain et on se retrouve en insé curité. À force de surcharger les soi gnants, on en arrive à des pertes de chance pour un malade et au final, ça retombe sur les soignants. Cette dégradation nous impose des risques en plus. On ne peut pas tolérer ça, c’est une souffrance pour nous et on finit par mettre les patients en danger. Où est l’éthique ? Il y a une succession de dysfonctionnements qui aboutis sent au crash. Cela a toujours existé, dans nos métiers, il y a le facteur humain, chance, erreur. Mais ce qui nous inquiète, c’est la fréquence de ces dysfonctionnements et les cir constances. L.P.B. : Vous êtes l’un des rares, sinon le seul, à lancer l’alerte sur la situation de l’hôpital. Avez-vous pour autant songé à quitter le public pour le privé ? L.T. : Si le capitaine du bateau part pendant la tempête, où va aller l’hô
trie. Qu’en pensez-vous ? L.T. : Tout ce qu’on nous donne, on prend. Mais à l’échelle nationale, 400millions, c’est ridicule.Un appareil I.R.M. coûte 10 millions d’euros par exemple. C’est une goutte d’eau pour le système de santé. Surtout, ces 400 millions d’euros sont largement absorbés dans la P.L.F.S.S. (Loi de financement de la sécurité sociale). Il est autorisé de dépasser le budget de 3 % sans tenir compte de l’inflation qui est de 10 %. Donc on nous donne 400 millions mais d’un autre côté, on nous a déjà pris 7 % des 240 milliards d’euros du budget annuel de la Sécu. Soit 14 millions d’euros. C’est scan daleux. Il ne faut pas attendre que Monsieur Macron nous vienne en aide, lui qui a dit qu’il n’y avait pas d’argent magique. Oui, sauf pour ses amis du C.A.C. 40 qui touchent 20mil liards d’aide par an, sauf pour l’éva sion fiscale qu’on tolère à hauteur de 120 milliards par an. Sauf pour les sociétés privées qui ont touché 160 milliards d’aide de l’État en 2021. Sauf pour les superprofits qui ont rapporté aux actionnaires 170 mil liards l’année passée. Pas d’argent magique, que du mépris. L’hôpital ne va pas s'effondrer, il est en train de s’effondrer, il n’est pas en
sance de la pénibilité du travail. Pour être au niveau européen, on a demandé une revalorisation de 300 euros des salaires des infirmières. Le Ségur leur a donné 150 euros. Les mesures du Ségur sont vraiment mini males. Donc le person nel ne manifeste plus, il part. L.P.B. : Le ministère de la Santé a annoncé une nou velle enveloppe de 400mil lions d’euros pour la pédia
Toutes les semaines, il manque jusqu’à 30 à 50 % d’infir mières.”
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6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022
LA CITY VA FAIRE PEAU NEUVE
Symbole de l’architecture futuriste des années quatre-vingt-dix à Besançon, le centre d’affaires La City a mal vieilli. C’est surtout un gouffre énergétique inadapté aux normes actuelles. Des millions d’euros vont être consacrés à sa réhabilitation totale. Début du chantier dès l’année prochaine (photo d’introduction J. Jacottot - Besançon j’aime ma ville).
l Travaux
Un amphithéâtre pour les futurs conseils communautaires
D’abord le bâtiment BB5
Le projet de réhabilitation de La City est lancé Rien que pour G.B.M., 12 millions d’euros sont prévus pour rénover complètement l’enveloppe des bâtiments. Mais la mission de l’aménageur Sedia est plus large : il s’agira de repenser l’intégralité du périmètre du centre d’affaires.
Le bâtiment BB5 vide depuis l’an dernier après le départ de l’A.R.S. sera en travaux dès le premier semestre 2023 (la partie droite de la photo).
I l faut bien commencer par un bout. Ce sera donc le bâtiment dit BB5, celui qui était occupé jusqu’à son déménagement au pôle Viotte par les services de l’Agence régionale de santé (A.R.S.). Ce projet a donné lieu à un vote au dernier conseil communautaire de G.B.M. pour créer une S.C.I. entre le propriétaire de ce bâtiment (la société J.P.R. Invest) et l’aménageur public Sedia pour se porter acquéreuse de cet immeuble de bureaux d’une surface de 5 546 m² et comprenant 122 places de parking. Le prix de revient global de cette première opération est estimé à 13,634 millions d’euros. “Les travaux de rénovation de ce bâtiment seront engagés dès l’année pro chaine pour une livraison fin 2024.Après réhabilitation, on pourra considérer que ce sera l’immeuble de bureaux le plus qualitatif de Besançon. On proposera à la location des petites surfaces de 100 m²,
Plançon où sont installés le siège et des bureaux de G.B.M. Sur les 5 600 mètres carrés, 1 500 n’appartiennent pas encore à G.B.M. (les autres propriétaires sont Bâtifranc, une S.C.I. qui loue à un cabinet d’avocats ou encore S.F.R. au rez-de-chaus sée). “Nous avons donc engagé la démarche d’acquérir ces 1 500m² manquants” ajoute l’élu. Le 2, rue Plançon avait été acquis par G.B.M. suite au départ à Dijon du siège social de la Caisse d’Épargne en 2018. Une fois les bâtiments BB1 et BB3 entiè rement acquis, l’objectif de G.B.M. est de les relier entre eux (ils sont pour l’instant indépendants) et d’en faire son futur siège central en rapatriant des services à ce jour disséminés en ville.G.B.M. disposera ainsi de plus de 11 000 m² de surface de bureaux. “Cette opération d’envergure doit êtremenée d’ici 2026” préciseAnthony Nappez.
jusqu’à des plateaux entiers de 600 m²” confie Paul-Émile Robinet, le discret patron de J.P.R. Invest. Le prix de location de ces futurs bureaux est évalué aux envi ron de 160 euros le mètre carré par an selon Sedia. Ensuite, ce sera au tour des bâtiments BB1 et BB3 de faire l’objet d’une grosse opération de réhabilitation. “G.B.M. avait inscrit 12 millions d’euros pour cette opé ration dans son plan pluriannuel d’in vestissements. Ce plan doit être révisé d’ici la fin de l’année, l’opération sera sans doute revue à la hausse avec l’augmen tation prévisible du coût des travaux” indique Anthony Nappez, le conseiller communautaire chargé des bâtiments. Mais avant de pouvoirmener cette énorme opération,G.B.M. devra acquérir la totalité des surfaces des bâtiments BB1 et BB3. Car pour l’instant, la collectivité n’est pas entièrement propriétaire du 4, rue
Le projet global de Grand Besançon Métropole est de réhabiliter les bâtiments BB3 et BB1 (actuels 2 et 4, rue Plançon) afin de pouvoir les relier entre eux. Au rez-de-chaussée de ce futur ensemble, G.B.M. envisage de créer sa future salle du conseil communautaire, un amphi théâtre de 150 places environ. Depuis sa création, la communauté d’agglomé ration, aujourd’hui communauté urbaine, est contrainte à chaque fois de louer l’am phithéâtre de la Chambre de commerce et d’industrie avenue Villarceau pour y tenir ses séances plénières. n G.B.M. n’aura plus à louer l’amphithéâtre de la C.C.I. pour organiser ses plénières.
Pour Bernard Bletton, le directeur général de Sedia, “ce n’est pas juste du toilettage que l’on va faire à La City, mais une rénovation lourde.”
L’événement 7
La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022
l Architecture
Un contentieux sur la partie hôtel
La longue histoire d’un bâtiment emblématique
La construction du centre d’affaires de
P hilippe Lamboley n’a rien oublié de cette période de la fin des années quatre vingt où il fallait redorer l’image deBesançon“la belle endor mie” et lui donner un centre d’af faires futuriste digne de ce nom. Le maire de l’époque Robert Schwint avait souhaité faire appel à un grand nom pour signer la future City, comme le fera plus tard Raymond Forni à la Cité des arts avec le Japonais KengoKuma. C’est le cabinet internationalArchi tecture Studio - et un de ses emblé matiques responsables Rodo Tis nado - qui sera retenu par les élus de l’époque. Mais dès le départ, les Parisiens ont souhaité s’associer avec un cabinet d’architectes local. C’est donc Philippe Lamboley qui sera retenu. “Il n’y avait pas d’In ternet et de visio à l’époque, je me déplaçais toutes les semaines à Paris pour des réunions chezArchi tecture Studio” se souvient le pro fessionnel bisontin aujourd’hui associé à son fils Alexandre dans ce cabinet situé à cinq minutes à pied de La City. Conçus dans l’es prit des architectes comme le pen dant de la voûte feuillue de Cha mars, les bâtiments de La City étaient censés représenter leur écho métallique. “Le projet a rapi dement été validé par l’architecte des bâtiments de France de bisontin Lamboley Architectes Office était associé à un cabinet parisien pour signer ce projet. La City a connu son lot de péripéties. Le cabinet
l Histoire Un centre d’affaires à la place des abattoirs
Alexandre et Philippe Lamboley, les co-gérants du cabinet bisontin L.A.O.
une longue bataille d’experts. Au final, la construction de La City s’est étalée de 1990 pour la livraison du C.L.A., à 2008 avec le dernier bâtiment livré, la rési dence-service Zénitude qui boucle le demi-cercle de La City. n J.-F.H.
l’époque, Marc Wattel, qui avait essuyé beaucoup de critiques” ajouteM. Lamboley qui à lamême époque avait piloté la restructu ration des 408. Dès leur conception, tous les bâti ments à l’exception de celui du C.L.A. avaient été climatisés. “À cette époque-là, on ne se posait pas de questions, on climatisait partout. Et les brise-soleil extérieurs n’exis taient quasiment pas à l’époque. La coque en métal est plutôt bien isolante, le problème principal de ce bâtiment avec les normes d’au jourd’hui, c’est le côté sud avec les nombreuses baies vitrées” complète Alexandre Lamboley. La construction de la partie hôtel avait été émaillée de quelques polé miques entre le constructeur G.T.F.C., une filiale de Bouygues, qui avec le groupeAccor réclamaient des régularisations de tarifs suite à desmalfaçons, et lesmaîtres d’ou vrage. Jean-Louis Fousseret était alors aux manettes. Il n’a pas cédé au chantage de Bouygues et le chan tier avait pu être finalisé suite à
Les premiers immeubles de la City sont sortis de terre en 1990.
Le cabinet Lamboley ne suivra pas l’opération de réhabilitation Un seul des deux cabinets d’origine sera associé à l’opération de rénovation de La City : Architecture Studio, et son responsable Rodo Tisnado, qui fera partie du jury quand G.B.M. lancera prochainement le concours d’architecture. Le cabinet bisontin L.A.O. a été consulté, mais ce n’est pas lui que Sedia a retenu, préférant confier le suivi du dossier à un autre cabinet concurrent local, Archi.Tech et son responsable Serge Ferrini. Au grand dam de Philippe et Alexandre Lamboley qui passent devant La City tous les jours pour se rendre à leur cabinet…
L a City a été construite à l’empla cement des anciens abattoirs municipaux de Besançon. Édifiés dans les années 1880, ils ont été démolis en 1988 pour faire place au projet futuriste de La City. Une aberration pour cer tains historiens locaux à
l’image de Pascal Brunet, guide conférencier spécia liste de l’histoire architec turale de Besançon qui estime que le projet de La City “a été une catastrophe patrimoniale. En plus, en voulant modifier le projet initial, la Caisse d’Épargne a saccagé les intentions premières des
architectes, ce qui a donné ce gros mastodonte planté devant le Doubs, d’une lai deur absolue” juge l’his torien. “Même le nom de La City est pathétique, tranche-t-il. Un nom adapté au cœur écono mique de Londres, mais pas au village qu’est Besançon... n ”
L’historique de la construction, et les surfaces (image Sedia).
Les abattoirs de Besançon avaient été édifiés dans les années 1880 (phot Mémoire vive).
ture.” Quand les travaux sur le bâtiment BB5 seront terminés (fin 2024), cet ensemble pourra accueillir provisoirement les ser vices deG.B.M. pendant que la collectivité mènera les travaux sur BB1 et BB3. La végétalisation de l’immense dalle de béton à l’arrière des bâtiments est éga lement au programme, ainsi que l’ins tallation d’une couverture photovoltaïque sur ce même espace arrière. Pour cette partie arrière, il est encore nécessaire de recueillir l’accord de tous les copro priétaires, y compris le groupe Accor propriétaire du bâtiment abritant l’hôtel Ibis, et l’Université qui possède le bâti ment du C.L.A., le premier bâtiment livré en 1990. L’esprit de cette opération global est de “revivifier le centre-ville de Besançon et y remettre de l’emploi” à l’image de ce qui s’est fait à Viotte ces dernières années. n J.-F.H.
Au-delà de la seule réhabilitation éner gétique de La City qui consistera notam ment à changer l’intégralité des fenêtres et de refaire toute l’isolation de ces bâti ments énergivores, la collectivité a confié à l’aménageur Sedia une réflexion globale sur le périmètre de La City. Sedia qui a elle-même fait appel à l’agence privée T.E.R. pour réfléchir à ces futurs amé nagements urbains. “Cette agence est missionnée pour réfléchir à l’aménage ment des espaces publics depuis Saint Jacques et l’Arsenal jusqu’au quai Plan çon où est construite La City, en passant par l’îlot pompiers pour l’instant occupé
par des préfabriqués de l’Université, et jusqu’à la C.C.I. Dans l’opération, il est prévu de relier tous ces sites par un réseau de chaleur” précise Bernard Bletton, le directeur général de Sedia. Concernant la réhabilitation des bâti ments, et notamment le BB5 dont les travaux démarrent en 2023, il s’agit de “leur donner l’inertie qu’ils n’ont jamais eue. Ces bâtiments ne sont plus du tout aux standards énergétiques, ils amènent du froid l’hiver et retiennent la chaleur l’été. Dans l’opération, il est prévu éga lement de poser des panneaux solaires, soit en vertical, soit en horizontal en toi
Université Opération plus légère pour le C.L.A. Propriété de l’Université de Franche-Comté, le bâtiment du Centre de linguistique appliquée (C.L.A.) est le plus ancien de La City. Il n’a jamais été climatisé. Pour autant, l’Université n’engagera pas de réhabilitation lourde. “Nous avons toute de même programmé une enveloppe de 490 000 euros à partir de l’an prochain pour améliorer les performances et le confort énergétique du bâtiment” indique Charles De Kergariou, directeur du patrimoine de l’Université de Franche-Comté qui confirme en même temps que le C.L.A. restera bien à La City. n
8 Besançon EXPOSITION
La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022
Au musée des Beaux-arts Un Beau siècle généreux, ambitieux, lumineux
Traverser 120 ans d’histoire, de la conquête de Besançon par Louis XIV à la Révolution, c’est le pari relevé brillamment par le musée des Beaux-arts avec son exposition sur le Beau siècle. Minuscule tour d’horizon, forcément subjectif, parmi les 370 œuvres exposées.
Le commissaire de l’exposition Yohan Rimaud entame la visite de l’exposition qui s’ouvre sur la conquête de Louis XIV, ici conquérant et resplendissant sous les pinceaux de Houasse. Dans la section consacrée à l’art religieux, de nombreuses œuvres ont été dénichées dans les églises de village, prêtées et restaurées pour l’exposition, comme ici cette huile sur toile de Joseph Montesanto de 1774, accrochée d’ordinaire dans l’église de l’Assomption à Chapelle-d’Huin.
L’ on traverse les années au fil des salles, baignées d’une scénographie invi tant à la découverte et à la contemplation sans pour autant être indolente. Dès l’en
trée, le splendide portrait éques tre de Houasse, fraîchement res tauré d’unLouis XIV conquérant, donne le ton.Besançon la conqué rante, Besançon l’effervescente, Besançon la collectionneuse…
l’essor artistique est sans pré cédent. “Ce siècle des Lumières est riche d’un patrimoine dense, toute la ville se transforme, les rues, le quotidien” , a noté Anne Vignot lors de la présentation de l’exposition. À patrimoine dense, exposition dense. Près de quatre ans de tra vail, de recherche et de docu mentation ont été nécessaires pour faire naître cette exposition et mettre en valeur les 370 œuvres exposées. 250 000 euros ont été investis dans la restau ration de pièces issues demusées ou de collections privées. L’exposition se découpe en cinq sections : la prise de Besançon, le pouvoir temporel et spirituel, le goût et la culture visuelle, la formation des artistes, le renou vellement architectural et la pen sée urbanistique. Place à la flâ nerie façon XVIII ème . n L.P.
Ce buste de Wyrsch, sculpté par Luc Breton, s’intègre dans la section dédiée à la formation des artistes. En 1774 ouvre à Besançon une école de dessin gratuite sous l’impulsion du sculpteur Breton, du peintre Wyrsch et de l’intendant Lacoré.
Dans l’espace sur le goût et la culture visuelle, une partie est consacrée aux collectionneurs francs-comtois dont le président de Vezet (1743-1816). L’on peut notamment admirer pour la première fois en ce lieu, ici derrière le commissaire de l’exposition Yohan Rimaud, le fleuron de sa collection, Salomé, alors attribuée à Velasquez.
Au XVIII ème siècle, Besançon et son architecture ont été profondément modifiées. En 1769 est construite une nouvelle intendance, aujourd’hui la Préfecture, sur les plans de l’architecte parisien Victor Louis. La zone ouest de la ville, déserte jusqu’alors, est investie avec la création
Exposition jusqu’au 19 mars 2023 Le programme des animations est à retrouver sur mbaa.besancon.fr
autour de la nouvelle intendance, du théâtre et des promenades de Granvelle et Chamars.
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Le recrutement et l’intérim sont désormais signés “Sensace” Kelly De Freitas et David Sauvan sont à la tête de cette nouvelle marque de travail temporaire et de placement qu’ils ont créée, riches de leur longue expérience locale.
Publi-information
O n ne change pas une équipe qui gagne ! Mais pour marquer leur dif férence et leur indépendance par rapport au réseau de franchises à laquelle ils appartenaient depuis 14 ans, Kelly De Freitas et David Sau van viennent de créer leur pro pre marque. Le réseau des agences “Sensace” est officielle ment né le 17 novembre. Sous cette marque, les deux co-gérants dirigent toujours quatre agences. Trois agences de travail intéri maires “Sensace Temporaire” à Besançon, Saint-Vit et Ornans, et un cabinet de recrutement baptisé “Sensace Carrière”. “Après 14 ans à développer notre activité au sein d’un réseau de franchise, c’est le bon moment pour nous de créer notre propre marque. Nous gardons nos méthodes de travail atypiques, et notre équipe de 18 collabora teurs. Nous étions déjà 100 %
indépendants ! Rien ne change, sauf le nom qui nous permet d’ancrer encore plus localement notre A.D.N. !” présente David Sauvan. Dans un contexte économique de plus en plus tendu où la pénu rie de main-d’œuvre touche dés ormais quasiment tous les sec teurs, les services de ces professionnels à la compétence largement reconnue à l’échelle régionale sont d’autant plus pré cieux. Comme le note Kelly De Freitas, “les salariés n’ont plus les mêmes attentes qu’avant. Ils recherchent avant tout du sens à ce qu’ils font. Cela donne à notre travail auprès d’eux toute sa valeur. Ici, nous travaillons sur les personnes, pas sur des C.V.” Grâce à leur expertise, les pro fessionnels de “Sensace Tempo raire” et de “Sensace Carrière” sont très implantés dans le domaine industriel régional (agroalimentaire, joaillerie, luxe,
Kelly De Freitas et David Sauvan, co-gérants du réseau d’agences “Sensace Temporaire” et “Sensace Carrière”.
médical, microtechniques…) où ils entretiennent une relation de confiance avec plus de 150 clients actifs chaque semaine auprès desquels ils placent plus de 400 travailleurs intérimaires. “Notre cœur de métier, ce sont
entreprises clientes et pour les candidats à l’emploi. “Nous allons là où sont nos clients et là où sont les candidats” résu ment Kelly De Freitas et David Sauvan. L’idée de créer une agence mobile en milieu rural est également évoquée par les responsables de ce réseau d’agences où proximité, dispo nibilité et efficacité restent les fils conducteurs. La nouvelle identité graphique des agences “Sensace Tempo raire” et “Sensace Carrière” a été présentée par les équipes à leurs clients le 17 novembre à l’occasion d’une soirée festive à la Rodia de Besançon. ■
temps pour orienter les candi dats vers la meilleure manière d’aborder la mission qu’ils seront amenés à mener au sein de leur entreprise d’accueil, en les incitant, par exemple, à sui vre une formation qui corres pondra parfaitement aux exi gences de l’entreprise choisie. Forte de leur expérience et dés ormais de leur nouvelle marque, les co-gérants du réseau “Sen sace” se tournent déjà vers l’ave nir et envisagent de créer une quatrième agence de travail temporaire dans le Jura avant la fin de l’année 2023, toujours dans la perspective de coller au plus près du terrain pour leurs
les P.M.E. de la région, du petit entrepreneur qui n’a qu’un salarié à l’entreprise de plusieurs centaines de salariés” ajoute David Sauvan. “Grâce à notre travail sur-mesure, nos clients nous disent qu’on n’a pas les mêmes intéri maires que les autres agences. Cela nous conforte à faire toujours mieux pour eux” com plète Kelly De Freitas.
“On peut digitaliser BeaucOup de chOses, mais pas l’humain.”
Si les métiers des ressources humaines ont également évolué avec la numérisation des pra tiques, les agences “SensaceTem poraire” et “Sensace Carrière” continuent à mettre l’humain au cœur de leurs préoccupations. “On peut digitaliser beaucoup de choses, mais pas l’humain” notent les co-gérants dont les agences affichent un taux de satisfaction-client particulière ment élevé. Jusqu’ici, le bouche à-oreille était d’ailleurs leur meilleure publicité. Les agences “Sensace Tempo raire” et “Sensace Carrière” ne se contentent pas que de faire du placement. Elles sont égale ment là pour conseiller leurs clients dans leur politique de ressources humaines et enmême
Ouvert du Lundi au vendredi de 8h à 12h et de 14h à18h
25 av Carnot 25000 BesançOn 03.81.51.98.15 - besancon@sensace.net 20 rue des Belles Ouvrières 25410 saint-Vit 03.81.51.95.10 - saintvit@sensace.net 32 rue Jacques Gervais 25290 Ornans 03.81.21.62.60 - ornans@sensace.net www.sensace.net
Les agences de Besançon, Saint-Vit et Ornans ont été complètement rhabillées du sol au plafond aux couleurs de la nouvelle marque.
10 Besançon
La Presse Bisontine n°246 - Décembre 2022
EN BREF
BUTTE
Nuisances La rue Labbé va-t-elle être définitivement fermée à la circulation ? Les aménagements temporaires et le mobilier urbain, mis en place depuis la mi-octobre autour du lycée Jules-Haag, passent mal auprès de certains habitants.
M.J.C. Palente La M.J.C. Palente propose le spectacle “Passeports pour la liberté”, d’après les entretiens du sociologue Stéphane Beaud sur le destin de Samira, l’aînée d’une famille algérienne installée en France depuis 1977. Ce spectacle sera suivi d’un débat. Jeudi 1 er décembre à 20h. Entrée libre mais sur réservation sur : mjcpalente.culture @gmail.com Souffle L’association Don du Souffle propose une information sur des séances d’activité physique adaptée avec prise en charge possible par le Réseau Sport Santé ainsi que par certaines mutuelles. Elle organise un webinaire le 13 décembre à 18 h 30 sur le thème “Comment concilier maternité et activité physique ?” Rens.: 03 63 08 51 66. Théâtre La comédienne Marie Christine Barrault se fait la voix de Marguerite Yourcenar avec un spectacle basé sur la lecture de correspondances et projection d’un docu fiction en présence de la réalisatrice Françoise Levie, le 27 novembre à 15h au Théâtre Villon de Vesoul. Organisé par la compagnie bisontine Bacchus. Réservations : 06 76 28 53 04.
nagement lors d’une réunion publique prévue courant janvier et chacun pourra donner son avis, y compris en ligne pour ceux qui ne pourront pas participer le jour même. On tiendra bien sûr compte des remontées” , indiqueAurélien Laroppe, dont l’objectif est aussi de sécuriser les abords du lycée. “Le parvis est trop petit, ce qui mène au débord des élèves sur la route et à des incidents réguliers, heu reusement sans gravité.” La sécurisation du secteur, en même temps que la lutte contre les îlots de chaleur, motive ici la municipalité. Reste la question des stationnements. “On va supprimer des places qui sont utiles aussi bien aux profs du lycée, qu’aux visiteurs de la C.C.I., aux habitants et aux élèves” , fustigent les riverains. Quand la muni cipalité y voit au contraire une incitation à de nouveaux usages. “On veut éviter les véhicules ventouses et amener les jeunes internes, qui les laissent sur place du dimanche soir au vendredi, à utiliser plutôt les parkings relais à proximité.”
sée. C’est infernal du point de vue sonore.” Pas destiné à être pérenne, ce mobilier sera en fait pour partie offert et réinstallé dans l’internat du lycée après l’expéri mentation. “Il s’agissait surtout pour la Ville de mener une réflexion sur le devenir du quartier qu’elle veut plus vert, mais le problème, c’est qu’on n’a jamais été concerté” , indiquent ces habitants. Un point que réfute la mairie. “Il y a eu deux réunions publiques en amont qui ont réuni 190 personnes, et 3 000 courriers distribués” , souligne Aurélien Laroppe, conseiller municipal délégué à l’urba nisme. Toujours est-il qu’aujourd’hui une partie des habitants craint que les futurs amé nagements se décident de façon unila térale. “Une restitution est bien prévue dans les prochains jours, mais on a peur que cela soit déjà bouclé dans leur tête.” Une poignée de voisins a donc commencé à monter un collectif, dans l’attente des décisions officielles. Trois cages sont potentiellement concernées, soit une trentaine de foyers, qui donnent direc tement sur cette partie haute de la rue Labbé. La partie basse, qui donne sur les avenues Villarceau et Siffert, n’étant pas touchée. “Nous ne sommes pas contre une revé gétalisation, mais nous voulons que cela se fasse en concertation” , poursuit le cou ple. Ce à quoi la Ville s’engage. “Nous présenterons quatre possibilités d’amé
I nstallés pour deux mois, les bancs et transats en bois imaginés dans le cadre d’un chantier participatif avec le collectif Hôp, Hop, Hop, ne sont pas du goût de tous. Et encore moins la table de ping-pong. “On a vu des jeunes
l’utiliser à plus d’une heure du matin avec un ballon. Je peux vous dire que ça résonne” , s’exaspère un couple de rive rains du 4, rue Labbé, qui collecte depuis plusieurs semaines les preuves de nui sance. “Nous sommes dans une rue encais
De la petite série personnalisée.
La rue Labbé reste, pour l’heure, fermée à la circulation jusqu’à la mi-décembre, en direc tion de l’avenue Georges Clemenceau. À voir ce qu’il en adviendra ensuite. n S;G.
Un petit collectif de voisins mécontents.
EN BREF
HISTOIRE ça s’est passé en janvier 1910 Besançon, au plus fort des inondations Une collectionneuse nous a confié ces quelques photos rares de Besançon sous les eaux pendant les crues historiques de janvier 1910.
Hôpital D’après le C.O.D.E.S. 25, les arrêts de travail au C.H.U. de Besançon sont en hausse constante : + 10,27 % en 2021 (soit 41 jours d’arrêt de travail par agent travaillant au “Les arrêts sont surtout des arrêts de “maladie ordinaire”. “Un facteur “nouveau” est apparu : la tranche des 25-40 ans constitue la catégorie la plus touchée” note le Collectif de défense de la santé du Doubs. Déchetterie En raison de travaux de sécurisation du site, la déchetterie de Thoraise est fermée jusqu’au 2 janvier prochain, date de réouverture prévisionnelle. Tous les usagers détenteurs d’un badge (particuliers, professionnels, associations, collectivités…) peuvent se rendre dans les 15 autres déchetteries situées sur le territoire du Sybert. Les plus proches sont les déchetteries de Saint Vit, Byans-sur-Doubs et Besançon-Tilleroyes C.H.U. !), et encore + 11,6 % en 2022 !
serait pas en intensité celle de 1882. Mais dès le 21 janvier à 3 heures du matin, la cote de 1882 est dépassée et le Doubs atteint 9,57 mètres. Certains quartiers du centre-ville sont noyés sous 1,50 mètre d’eau et la ville se paralyse. La décrue ne s’amorce qu’au petit matin du 22 janvier. Malgré d’immenses dégâts matériels, cette crue ne fera heu reusement aucune victime. n
C ette crue restée dans les mémoires est survenue les 20 et 21 janvier 1910 et reste, à ce jour, la plus importante inondation de la ville
jamais constatée. Les autorités de l’époque informées de lamon tée des eaux du Doubs en amont ne se sont guère inquiétées, esti mant que cette crue ne dépas
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