La Presse Bisontine 245 - Novembre 2022

32 Économie

La Presse Bisontine n°245 - Novembre 2022

BESANÇON

Industrie Roland Bailly entretient son A.D.N. horloger

Depuis sa création en 1964, l’entreprise Roland Bailly S.A. s’est largement diversifiée, sans jamais perdre ses racines horlogères. Elle collabore depuis peu avec l’horloger bisontin Humbert-Droz pour lequel elle réalise des décors de pièces de mouvements.

mondiale. Ce passé et ces racines, l’entre prise installée dans la zone d’ac tivités des Tilleroyes ne les a jamais reniées.Mieux, elle conti nue à les entretenir en nouant de nouveaux partenariats locaux. “L’horlogerie représente encore 15 % de notre activité avec la réalisation de composants et d’outillages.Nous avons décidé de compléter cette activité hor logère avec la décoration de pièces de mouvements horlogers grâce au partenariat que nous avons engagé récemment avec l’horloger bisontin Humbert Droz” indique Thierry Bailly, le président de Roland Bailly S.A.S. Pour cette entreprise, Roland Bailly personnalise des éléments dumouvement. “Après avoir réa lisé le squelettage par usinage, nous réalisons la décoration de la masse oscillante du mouve ment avec la technique des traits tirés, du soleillage ou des côtes de Genève” détaille le dirigeant. Pour assurer cette nouvelle spé cialisation, Roland Bailly a fait l’acquisition de deux nouvelles machines. Un investissement à hauteur de 100 000 euros, sans aide extérieure malgré un dos sier de subvention France

L’ industrie de la défense, du médical, de l’ophtalmologie, ou encore l’énergie des fluides constituent aujourd’hui les principaux sec teurs d’activité de l’entreprise

bisontine Roland Bailly S.A.S., fondée en 1964 par Roland Bailly et dirigée aujourd’hui par son fils Thierry. Cette P.M.E. d’une trentaine de salariés est née à l’époque où Besançon était un des hauts lieux de l’horlogerie

Thierry Bailly, président de Roland Bailly S.A.S., sur le dernier salon Micronora.

Relance, la B.P.I. et la Région n’ayant pas considéré ces inves tissements comme une innova

mandes sont passées sur 400 modèles de la H.D. 8 et 400 autres pour un client horloger d’Humbert-Droz, la marque française March Lab. Cette nou velle diversification dans l’hor logerie, Thierry Bailly la consi dère comme un nouveau levier de croissance prometteur. “Nous comptons bien profiter de cette récente reconnaissance des savoir-faire horlogers de l’Arc jurassien par l’Unesco et pouvoir travailler avec d’autres marques, françaises ou suisses” ajoute le

dirigeant. Après avoir dû réduire quelque peu la voilure et subi quelques départs pendant la période Covid, Roland Bailly S.A.S. est à nouveau en phase de recru tement. L’entreprise a toujours mis en avant son caractère fami lial “et les valeurs de respect” pour fidéliser son personnel. La P.M.E. bisontine réalise un chif fre d’affaires de 3,7 millions d’euros, dont quasiment un tiers à l’export. n J.-F.H.

tion digne de sou tien, au grand regret du dirigeant. Les premiers essais étant concluants, la réalisation des décorations pour Humbert-Droz et ses horlogers par tenaires est sur le point de démarrer. Les premières com

Roland Bailly a commencé sa collabora tion sur le modèle H.D. 8 de l’horloger Humbert Droz.

Deux nouvelles machines pour 100 000 euros.

COMMERCE

5 euros le paquet en provenance d’Espagne Les cigarettes de contrebande représenteraient 50 % du volume La hausse régulière du prix du

Pourquoi une convention avec les buralistes ? “L a profession de buraliste fait aujourd’hui l’objet d’une profonde trans formation, en cohérence avec les enjeux de santé publique qui se posent au niveau national justifie la préfecture du Doubs. Parallèlement au développe ment significatif des trafics de produits du tabac, cette profession doit être sou tenue dans l’exercice de son activité via la sécurisation accrue des débits de tabac, des buralistes et le renfor cement de la lutte contre les marchés parallèles de produits du tabac.” C’est donc dans ce contexte que le préfet du Doubs, les procureurs de la République de Besançon et de Mont béliard, le directeur régional des douanes de Franche-Comté, le directeur départemental de la sécurité publique du Doubs, le commandant du groupe ment de gendarmerie départementale du Doubs et Frédéric Roland en tant que président de la Chambre Syndicale des buralistes du Doubs ont travaillé de concert à la mise en œuvre de cette nouvelle convention de coopération axée autour de trois piliers : la sensi bilisation, la sécurisation et la coopé ration. Une fiche “Stop trafic tabac” est désormais à la disposition des buralistes qui seraient informés d’une quelconque vente à la sauvette dans son secteur. n

E ntre un paquet de cigarettes à 10,50 euros et lemême, à 5 euros, ils sont de plus en plus nombreux à choisir la seconde option,même si elle est illégale. Le trafic de cigarettes est en augmentation constante et le phénomène prend de l’ampleur avec la crise du pouvoir d’achat. Le volume des cigarettes de contrebande aug mente aussi proportionnellement aux différences de prix qui se creusent d’un pays à l’autre. “Quand un paquet est vendu 10,50 euros en France, il vaut 9 francs suisses de l’autre côté de la frontière, avec régulièrement des pro motions à 7 francs suisses. Un paquet est vendu 7,30 euros en Belgique, 7 euros en Allemagne, entre 5,50 et 7 euros en Italie et même 5 euros en Espagne. Pour nous les buralistes français, cette dif férence de tarification d’un pays à l’autre n’est plus tenable” résume Fré déric Roland, le président de la fédé ration départementale des buralistes du Doubs. Un consommateur qui s’adresse à un vendeur illégal - on en trouve même dans certaines épiceries locales - gagne entre 30 et 50 euros tabac en France met en colère des buralistes qui constatent impuissants la montée de la contrebande. Pour les soutenir, une convention a été signée avec les services de l’État.

par cartouche. Plutôt rentable… Et autant de manque à gagner pour les buralistes et pour les caisses de l’État. La hausse de la contrebande et la mon tée de l’insécurité dans les bureaux de tabac étaient au cœur des discussions à la préfecture du Doubs le 26 septem bre dernier où services de l’État, forces de l’ordre et fédération des buralistes ont signé une convention destinée à renforcer leur coopération dans ce domaine. “Les cigarettes de contrebande, c’est vraiment notre principal motif de préoccupation, insiste Frédéric Roland. On parle aujourd’hui de 50 % de ciga rettes de contrebande sur le sol français. Au moment du passage aux paquets génériques, on était déjà à 30 %. Cela n’a fait qu’empirer au fur et à mesure que le prix du tabac augmente.” À

Frédéric Roland représente les 197 buralistes du Doubs au sein de leur fédération professionnelle.

“Les cigarettes de contrebande, c’est vraiment notre préoccupation.”

l’époque où Frédéric Roland a repris son tabac-presse aux Fins, dans le Haut Doubs en 2004, la contrebande n’était “que” de 6 %. Même s’il ne se dit pas contre une aug mentation des prix, le patron des bura listes souhaiterait “qu’elle soit plus mesurée. On nous annonce 50 ou 70

un second : la contrefaçon. “Deux usines clandestines installées dans la région parisienne ont été démantelées cette année” ont précisé les douanes. La question de la sécurité des bureaux de tabac est également au cœur des préoccupations des buralistes du Doubs. Plusieurs ont été la cible de cambriolages ces derniers temps dans le Doubs. Pourtant, avec la générali sation des paiements par carte, les buralistes manient de moins en moins de cash. n J.-F.H.

centimes de hausse l’année prochaine, c’est excessif. Plus la contrebande aug mente, plus on baisse nos volumes et donc nos commissions” estime Frédéric Roland qui relie directement les volumes de vente de tabac à celui de la contrebande. “La preuve c’est qu’au moment du Covid, quand les frontières étaient fermées, on a vu revenir plein de clients dans nos bureaux de tabac” dit-il. À ce phénomène de contrebande - la douane franc-comtoise a réalisé des saisies records cette année - s’ajoute

Made with FlippingBook Digital Publishing Software