La Presse Bisontine 243 - Septembre 2022
LE DOSSIER 20
La Presse Bisontine n°243 - Septembre 2022
LES ANGES GARDIENS DU PATRIMOINE LOCAL
Les journées du patrimoine sont un des rendez-vous devenus incontournables de la rentrée. Elles sont cette année axées sur le thème du développement durable. L’occasion pour La Presse Bisontine en ce numéro de rentrée se pencher au chevet de certains éléments du patrimoine en péril à Besançon et dans sa périphérie, des monuments ou des œuvres qui peuvent pourtant espérer retrouver une nouvelle jeunesse grâce à des passionnés qui sont les gardiens du patrimoine local. Dossier (photo d’introduction F. Lagadec). Patrimoine Nous sommes tous des conservateurs du patrimoine l Besançon
Derrière les recoins de rues que tout un chacun arpente quotidiennement se nichent des trésors patrimoniaux, souvent abîmés par méconnaissance. Pascal Brunet, historien de l’art, alerte sur cette nécessaire prise de conscience : tout le monde peut être acteur de la sauvegarde du patrimoine.
Le groupe Facebook
“Besançon J’aime ma ville” sort un livre regroupant des photographies de la ville. Les bénéfices serviront à la restauration d’un élément du patrimoine bisontin (photo D. Jabbour).
D errière les lourdes portes d’immeubles, certains témoins patri moniaux d’une époque dorment. À la vue de tous mais pourtant invisibles.Ainsi au 44, Grande rue, un salon de fraî cheur du XVIII ème siècle, le pavillon d’Emskerque tient encore debout. “À l’époque, c’était au fond d’un jardin (devenu aujourd’hui un parking, N.D.L.R.), remet Pascal Brunet, historien de l’art. Les salons de fraîcheur étaient de charmants ermitages, un îlot de civilisation où les familles allaient prendre le frais.” Difficile aujourd’hui d’imaginer ce lieu de raffinement et de beau tant le bâtiment est dégradé. “Il est en grand danger, il a failli brûler, il n’y a plus de sols, plus de boiseries, plus de cheminées, plus de plafond” , énumère Pascal Brunet. Cet amoureux du patrimoine et
de l’architecture observe avec douleur depuis trente ans dis paraître des trésors issus de 2 200 ans d’architecture. “Des palais se sont retrouvés dans la benne à ordures. Il y a trente ans, toutes les fenêtres étaient intactes. Il y a de vrais enjeux patrimoniaux.” Classé secteur
chez eux mais pas totalement. Personne ne leur a dit qu’il ne fallait pas arracher des parquets, des boiseries. Ils doivent respecter certaines règles” , remarque-t-il. L’architecte des bâtiments de France a en effet un droit de regard sur les interventions publiques et privées dans le péri mètre du secteur sauvegardé. Seulement, faute d’information et/ou de contrôle coercitif, cer tains font fi de ces règles dans la rénovation de leur logement. Pourtant, derrière la conserva tion du patrimoine se joue toute une économie. Le tourisme d’une part, et la filière des métiers d’art pour la restauration d’autre part, “une filière non délocali sable et porteuse d’économie durable” , renchérit Pascal Bru net. Le groupe Facebook, devenu association “Besançon J’aime ma ville”, dont fait partie l’his torien de l’art, participe de cette
sauvegardé, le vieux Besançon bénéficie d’une protection. Pas toujours efficace ni respectée. “Il faut sensibiliser le public, nous sommes tous des conservateurs du patrimoine, notamment les propriétaires de logement. Faute d’information, les propriétaires pensent qu’ils sont maîtres
Il existe de vrais enjeux patrimoniaux.
lors de Livres dans la boucle. Les bénéfices des ventes servi ront à restaurer un élément du patrimoine bisontin. Par l’achat du livre, sa vigilance ou simplement sa curiosité, cha cun peut apporter sa pierre à l’édifice du patrimoine et de sa sauvegarde. n L.P.
book sur la thématique de la lumière et des couleurs. “Le fil rouge montre le déroulé d’une journée, du petit matin jusqu’au bout de la nuit, explique Mikaël Demenge. C’est la vision des Bisontins sur leur ville.” 2 000 exemplaires sont édités par les Éditions Sekoya, 100 sont disponibles sur le stand
prise de conscience. Il sort un livre “Besançon ville de Lumières et de couleurs”, sous la houlette de Mikaël Demenge, fondateur du groupe, Arnaud Friedmann, auteur, et Pascal Brunet. Présenté lors du festival Livre dans la boucle, l’ouvrage regroupe 400 photos prises par 142 membres du groupe Face
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