La Presse Bisontine 243 - Septembre 2022

18 Besançon

La Presse Bisontine n°243 - Septembre 2022

Le fonctionnement de ces initiatives citoyennes l Le lancement d’une initiative citoyenne est ouvert à toute personne de plus de 16 ans habitant Besançon ou y étant contribuable (com merçants, artisans). Ou à toute association dont le siège social est à Besançon. L’initiative ne doit pas présenter de caractère discriminant, injurieux ou diffamatoire 1. Dépôt de l’initiative citoyenne en ligne sur le site “atelierscitoyens.besancon.fr” la plateforme participative numérique de la ville ou transmission d’un formulaire papier au service démocratie participative 27, rue Sancey à Besançon. 2. Les 3 seuils de prise en compte : 100 signatures pour une rencontre de médiation : entre la personne à l’origine de l’initiative, l’élu en charge de la thématique et ses services. l 750 signatures pour un atelier de médiation : un atelier de travail composé de 5 représentants de la Ville, des initiateurs du projet et de 5 membres d’instances participatives de la Ville tirés au sort. l 1 500 signatures pour l’inscription de l’initiative à l’ordre du jour du conseil municipal

POLITIQUE

Un adjoint dédié De nouvelles initiatives pour plus de démocratie participative

A voir l’avis des habitants pour tenter de leur chan ger, un peu, la vie. C’est le but de la politique en général. Et des initiatives citoyennes en particulier. Enga gée dans le développement de ses outils participatifs, la Ville de Besançon a mis en place de nouvelles modalités de recueil et de traitement de ces dernières. Pour permettre aux Bisontins et aux Bisontines d’adresser une requête écrite à la ville (demande, vœu, plainte, opinion) sur tout sujet qui concourt à la vie locale et qui relève des com pétences du conseil municipal. “Ce projet avait été travaillé avec les habitants dès la campagne municipale” détaille Kevin Ber tagnoli, adjoint à la démocratie participative et à la participation citoyenne. “On espère voir émer ger des sujets et problématiques qui touchent vraiment les habi tants. Récemment, des Bisontins nous ont dit qu’ils avaient appré cié voir leur avis pris en compte concernant la rénovation des écoles. Dans notre projet de réno vation des trois écoles Paul Bert, Jean Macé et Vieilles Perrières, nous ne pouvions pas opérer sans associer les enseignants, les per

L’engagement direct des citoyens dans la décision publique est censé redonner du souffle au système représentatif. À Besançon, le dispositif initialement appelé pétitions citoyennes devient initiatives citoyennes.

citoyennes” qui a pris le nom “initiatives citoyennes” suite à un rapport adopté en conseil municipal enmars dernier. Dans l’objectif d’éviter toute confusion entre l’outil participatif bisontin et le droit de pétition tel que prévu par la loi et intégré à l’ar ticle L. 1 112-16 du Code général des collectivités territoriales (C.G.C.T.). Pour ce projet, la ville de Besan çon a échangé avec des élus de Strasbourg et de Grenoble, deux villes qui ont mis en place de tels dispositifs.Voirie, tranquillité publique, cadre de vie, tous les sujets peuvent donner lieu à pro jet. n A.A. S.O.S. Amitié S.O.S. Amitié Besançon recherche de nouveaux bénévoles, écoutants et écoutantes, mais aussi des personnes souhaitant simplement s’investir dans l’organisation, le fonctionnement et l’administration de l’association. Renseignements sur recrutement@ besancon.sosamitie.org Sculptures Exposition Paul Gonez du 16 septembre au 9 octobre dans l’atelier de l’artiste au 14, rue de l’Avenir à Besançon. Ouvert les vendredis, samedis et dimanches de 11 heures à 19 h 30. La centaine d’œuvres présentées dont une trentaine récente aborde des thématiques récurrentes dans le travail de Paul Gonez, telles que l’abstraction symbolique, le symbole solaire, les figures connexes du cycle dans leurs diverses déclinaisons, métamorphose, mutation, régénérescence. Théâtre Reprise de l’atelier théâtre adulte hebdomadaire de la compagnie Bacchus le 26 septembre à 20 h 30 à Morre. Renseignements au 06 76 28 53 04. EN BREF

sonnels de cantine, les agents d’entretien, les parents d’élèves, les habitants…Pour autant, ces consultations ne sont pas un cadeau que nous faisons aux habitants, nous avons besoin de leur avis…”

Des projets à dévelop pement durable.

Ces initiatives citoyennes per mettent de recréer du dia logue entre la municipalité et la population. C’est le sens du chan gement de déno mination du dis positif initialement appelé “pétitions

Kevin Bertagnoli, adjoint à la démocratie participative et à la participation citoyenne, compte sur les habitants pour élaborer des projets participatifs.

SOLIDARITÉ Pour une jeune Albanaise Petits dons pour un grand destin de femme Annabelle Huguenotte

C’ est l’histoire d’une amitié sans frontières née d’un élan de soli darité. C’est l’histoire d’une jeune fille qui veut bous culer le carcan de la société alba naise et prendre son envol en tant que femme et étudiante. Rezi a 17 ans et vit en Albanie. Son rêve : pouvoir accéder à l’université et obtenir une licence de psychologie. Contrairement à la France et à d’autres pays, aucun système de bourse albanaise. Le couple lance une campagne de financement partici patif afin que la jeune femme puisse terminer ses études et sortir ainsi du rôle auquel elle est cantonnée dans la société albanaise. et Maxime Lamboley se mobilisent pour venir en aide à Rezi*, jeune et brillante étudiante

n’existe.Une année universitaire coûte 2 500 euros. Inaccessible pour Rezi qui vient d’un milieu modeste. “EnAlbanie, seules les classes les plus aisées ont accès à l’université. Et être une fille reste compliqué. Si on n’entre prend pas d’études, on est au foyer et on fait des enfants” , raconteAnnabelle Huguenotte. La Bisontine a rencontré Rezi en 2020 en Albanie. Son com pagnon Maxime, lui, connaît la famille depuis 2016 et leur pas sage à Besançon. Arrivée dans la cité comtoise après bien des péripéties, la famille de Rezi s’était installée dans le parc Chamars dans des conditions plus que précaires. Grâce à un réseau tissé de solidarité, dont faisait partie Maxime, les parents et les trois enfants ont reçu du soutien et de l’aidematé rielle. Au bout de quatre mois, ils sont repartis dans leur pays, découragés par les procédures et la quasi-certitude de ne pas obtenir de papiers. “Ils voulaient simplement trouver un pays dans lequel ils pouvaient vivre sereinement, sans corruption ni

trafic” , souligne Annabelle. Depuis, Maxime a entretenu l’amitié nouée avec le grand frère de Rezi. Il est allé voir la famille enAlbanie en 2017 puis en 2020 pour présenter Anna belle. C’est là que cette dernière parle beaucoup avec Rezi et découvre son envie de faire des études. Le couple réussit à finan cer la première année de licence grâce à un premier financement participatif. “Rezi était étonnée et touchée que des gens qui ne la connaissaient pas donnent de l’argent” , se souvient Anna belle. La découverte de l’université est une révélation pour la jeune Albanaise. “Un nouveaumonde s’est ouvert à elle, elle a pu sortir de son milieu et a gagné énor mément en indépendance. Elle est super-fière, elle bosse comme une dingue, elle parle très bien anglais” , se réjouit Annabelle. Rezi, l’une des seuls inscrits à ne pas venir d’un milieu aisé, a réussi sa première année avec unemoyenne de 9 sur 10 à l’uni versité de Tirana. Pour pour suivre et obtenir sa licence, il

Annabelle et Maxime, ici en Albanie en août 2020 dans le village montagneux de Krujë, se mobilisent pour que leur amie Rezi puisse terminer ses études.

c’est en partie pour cela qu’elle veut devenir psychologue. Elle veut aider les gens comme elle aurait voulu qu’on l’aide” , ima gine Annabelle. Très sensibilisée à la question des femmes, Rezi a déjà com mencé à faire bouger les lignes d’une société encore figée dans ses traditions. Et les déplacera encore plus loin si possibilité lui est donnée de finir ses études. n L.P. * Prénom d’emprunt

faut récolter 6 000 euros, incluant l’inscription à la fac, l’achat des livres et un voyage d’étude obligatoire. Annabelle et Maxime lancent à nouveau un financement par ticipatif. Ils ont récolté pour l’heure 1 500 euros. “Pour l’ins tant, l’objectif est d’atteindre 2 500 euros d’ici fin septembre pour payer la deuxième année et on continuera tout le long de l’année pour réunir les 6 000 euros.” “Rezi a vécu le passage à Besan çon comme une expérience dif ficile et en garde un mauvais souvenir, même s’il a été émaillé de bons moments. Je pense que

Pour participer : gofund.me/354c0ab9

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