La Presse Bisontine 243 - Septembre 2022

10 Besançon

La Presse Bisontine n°243 - Septembre 2022

SÉCURITÉ

Manque de reconnaissance La police municipale ne fait pas rêver

bisontin par obligation familiale, adore son boulot et encourage les gens à deve nir policier municipal. Mais pas à Besançon. “On fait plein de choses inté ressantes, on est au contact des gens, on forme très bien à Besançon mais si on a envie de progresser, il faut aller ailleurs.” Police de proximité qui assure la tran quillité publique, elle intervient sur les flagrances et gère le centre de super vision urbaine, soit la vidéosurveillance, entre autres, et appuie sur certaines missions la police nationale. Sur le ter rain, les conséquences de ce problème de recrutement se font sentir. “Là, on est 4 pour toute la ville dont un stagiaire jusqu’à 22 heures. On est deux par véhi cule, si on doit le quitter, ce n’est pas top” , raconte l’agent.Avec son collègue, il estime qu’il faudrait une dizaine d’agents pour un maillage correct de

Besançon, comme d’autres villes, peine à trouver et garder des policiers municipaux. Au-delà d’un problème de recrutement général, certains agents sur le terrain dénoncent un manque de reconnaissance et de soutien de la part de leurs employeurs.

rajouter le besoin de 7 500 embauches, ce qui fera 12 000 postes à pourvoir” , s’alarme-t-il. Au niveau de la cité comtoise, l’adjoint vante la valorisation du travail de poli cier municipal via des primes, des horaires de travail confortables avec l’organisation en deux équipes, matin et après-midi. Et rejette d’emblée le problème de l’armement létal comme un argument de non-recrutement. “Dijon a armé ses policiers et pourtant ils ont aussi du mal à recruter.” Pour des agents sur le terrain, ce pro blème de recrutement des deux villes de la région tient à leur mauvaise répu tation “par rapport aux missions, aux salaires, à l’armement” et le soutien qu’apportent ces mairies dites de gauche ou écologistes à la police muni cipale. “Le problème de Besançon est que la municipalité ne nous octroie pas l’I.A.T., l’indemnité d’administration et de tech nicité. C’est une prime (facultative, N.D.L.R.) mensuelle qui s’ajoute à votre salaire. C’est environ 40 euros le point, sachant qu’on a 5,3 points d’I.A.T. dès le début, calcule ce policier municipal. On a une collègue qui est partie vers une ville de 12 000 habitants avec 300 euros en plus et elle est armée.” Manque de soutien et de reconnais sance, salaire peu intéressant, problé matique de l’armement létal…malgré tout, cet agent, qui reste à son poste

L a question revient à presque chaque conseil municipal. Quel est l’effectif de la police munici pale ? “Actuellement, 58 policiers” , répond Benoît Cypriani, adjoint en charge de la sécurité publique. Soit 11 de moins que ne prévoient les postes

ration de la formation ainsi que des sessions d’ouverture de concours pas assez suffisantes, entre autres. “À l’échelle nationale, hors police muni cipale de Paris, on dénombre 24 300 policiers municipaux, et 4 500 postes non pourvus. Et d’ici 2026, il faudra

budgétaires. “On n’y est jamais arrivé. Au maximum, nous avions 63 policiers en tout début de mandat. Mais aucune ville n’a jamais atteint le nombre de recrutements par rapport aux postes budgétaires” , se défend l’adjoint. Qui avance des problématiques d’amélio

la ville. “On n’attend pas de lauriers mais un peu de reconnais sance motiverait. Mais le problème à Besançon, c’est qu’on ne veut pas montrer qu’il y a une police municipale” , conclut il. Rebaptisée juste ment Direction-sécu rité tranquillité publique, le service de la police munici pale de Besançon recrute des agents et un directeur. n L.P.

“Un peu de reconnaissance motiverait.”

La police municipale compte actuellement 58 agents.

EN BREF

URBANISME Une nouvelle réunion le 12 septembre La rue des Saulniers toujours mobilisée Les riverains de cette rue proche du campus univer sitaire de la Bouloie se battent contre le projet de construction d’un collectif de 150 logements étu diants. Démesuré par rapport à la rue, estiment-ils.

Foire aux livres La prochaine Foire aux Livres organisée par S.O.S. Amitié Besançon Franche-Comté aura lieu du vendredi 7 au dimanche 9 octobre au Gymnase Fontaine-Écu. Plus de renseignements au 07 87 76 84 12 ou au 06 42 08 83 49. M.J.C. Palente La M.J.C. Palente organise sa première journée “Portes ouvertes” le samedi 3 septembre de 9 h 30 à 17 h 30. Elle présentera quelques-unes des nombreuses activités éducatives, sportives et culturelles proposées durant la saison 2022 2023 : danses, gymnastique, marche nordique, aéroboxe, atelier d’écriture, accueil de loisirs, danses, karaté… Un spectacle tout public, un concert de l’école de musique et une expo du Club photo viendront ponctuer cette journée. Programme complet sur www. mjc-palente.fr Vide-greniers L’A.F.C.S. de La Vèze et le 2 CV Club bisontin organisent un vide greniers le dimanche 11 septembre dans le village de La Vèze. Infos et inscription sur afcs laveze@laposte.net ou au 06 12 39 15 46.

Les riverains de la rue des Saulniers sont nombreux à se mobiliser contre la taille de cette future

C e n’est pas un collectif à proprement parler, mais ils sont nombreux et bien mobilisés les habitants de la rue des Saulniers à Besan çon, une artère située entre l’ave nue de l’Observatoire et la route de Gray, à proximité du campus étudiant de la Bouloie. Depuis le début de l’été, ils tentent de convaincre le promoteur - la société P2I constructeur dont le siège est à Angers - sinon de renoncer, du moins de revoir à la baisse l’ampleur du projet qu’il mène dans cette rue : la construction sur un terrain de 26 ares de plusieurs ensembles totalisant près de 150 logements (soit au global 3 600m 2 ) sur qua tre niveaux, sur une hauteur maximale de 16,89 m. Ils ont bien tenté de faire entendre leur voix à laVille de Besançon mais ce projet est bien conforme au Plan local d’urbanisme. Le permis de construire a été

accordé le 28 avril dernier, il est désormais purgé de tout recours possible. Le recours gracieux qu’ils avaient engagé devant la mairie n’a pas abouti. Leur salut ne peut désormais venir que du bon vouloir du promoteur. “On a l’impression que personne n’a pris en considération que des

résidence étudiante.

tres de l'appartement situé au dernier étage. “Pour ce dernier, il a été évoqué une indemnité financière pour la perte réelle de la valeur mobilière.Mais rien n’a été précisé ni chiffré” notent les riverains qui restent encore dans l’incertitude et n’ont pas réussir à faire fléchir le promo teur sur le nombre de logements prévus. Comble de malchance pour eux, presque en face du terrain en question, un autre projet a démarré, cette fois géré par Néo lia avec la construction de 33 nouveaux appartements. Une densification bien excessive selon les habitants de la rue bien décidés à aller au bout de leurs revendications. n J.-F.H.

le nombre de logements. Pour eux, le problème de stationne ment reste un faux problème parce que les étudiants n’ont pas de voiture affirment-ils” relate Annick Caboud. Les riverains ont prévu une nou velle rencontre avec le service urbanisme de la Ville le 12 sep tembre prochain, “pour deman der une petite modification de la construction” disent-ils. Parmi les idées émises, la plantation de très grands arbres pour cacher le vis-à-vis pour lamaison située juste en face du projet, l’installation d’une clôture et d’une végétation dense entre le parc de la résidence voisine et le terrain à construire, ou encore la végétalisation du mur qui va sera édifié juste devant les fenê

12-2 du Code l’urbanisme, ce genre de résidence est considérée comme un “hébergement hôte lier” et échappe donc à l’obliga tion de prévoir une place de par king par logement. Les riverains ont sollicité lamai rie et le promoteur pour une entrevue. Après une première rencontre le 8 juillet dernier “qui n’a rien donné” , le promo teur avait fixé plusieurs ren dez-vous individuels à des rive rains début août, les trois familles les plus impactées par le projet. Si les représentants de la société P2I semblent avoir été à l’écoute des résidents et cherché des solutions pour amé liorer les désagréments occa sionnés par cette construction, “en aucun cas, ils ne réduiront

êtres humains habitaient dans cette rue. Com ment peut-on envisager un tel projet, avec quelles places de stationnement ? Et que dire des risques de bruit en fin de semaine ou le w e e k - e n d ? ” interroge Annick Caboud, la porte-parole des riverains. Grâce à l’article

150 logements sur un terrain de 26 ares.

Made with FlippingBook Ebook Creator