La Presse Bisontine 241 - Juillet 2022
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La Presse Bisontine n°241 - Juillet 2022
Mathieu Ducoudray, futur directeur de l’I.S.B.A. Le beau geste du tri à Planoise
S ecoué par les soubre sauts qui ont conduit à la mise à l’écart de son précédent directeur Laurent Devèze, l’Institut supérieur des beaux-arts (I.S.B.A.) de Besan çon était dirigé par intérim depuis le printemps 2021 par Nicolas Surlapierre qui est en même temps à la tête des musées du Centre à Besançon. Cette situation d’intérimprendra fin avant la fin de l’été puisque l’I.S.B.A. s’est trouvé un nou veau directeur. C’est Mathieu Decoudray qui prendra les rênes de l’école d’art bisontine à partir du 29 août prochain. Ce diplômé d’histoire de l’art
à la Sorbonne arrivera de Rennes où il exerçait comme directeur de “Livres et lectures en Bretagne”, un établissement chargé de mettre en œuvre les politiques publiques pour pro mouvoir les livres et la lecture en Région Bretagne. Le futur directeur de l’I.S.B.A.a un par cours professionnel centré essentiellement autour de l’art contemporain d’abord en Bre tagne puis en région pari sienne : création chorégra phique, secrétaire général du congrès interprofessionnel de l’art contemporain, missions de créations artistiques. Il a été aussi directeur des affaires cul
turelles en Guyane entre 2006 et 2009 (projets culturels, fes tivals, gestion de projet de cinéma, théâtre…) avant un retour en Bretagne où il a piloté la fusion des écoles d’art de Brest, Lorient, Quimper et Rennes en une seule école d’art. Il n’arrive donc pas en terre culturelle inconnue en reprenant l’I.S.B.A., mais si la Franche-Comté sera une pre mière pour lui. Concernant l’ancien directeur Laurent Devèze, rappelons que suite à l’enquête diligentée par le Procureur de la République de Besançon, aucune charge n’a été retenue contre lui. ■
E lle est restée littéralement sans voix. Anne Vignot, maire et présidente de Besançon Grand Métropole s’est félicitée du bon résultat, six mois après, des projets de stations de tri implantées à Pla noise. Le geste de tri est très bien respecté, mieux qu’au centre-ville ! 85 % des déchets déposés dans les conteneurs sont mieux triés que dans les anciens bacs jaunes. Un bon geste qu’Anne Vignot impute au travail de jeunes du quartier, mem bres des associations de quartier, l’A.D.S.E.A. et le club Sauvegarde karaté. Guidés par l’artiste bisontin Didier Viodé, les jeunes ont habillé les 20 conteneurs de dessins*, issus de leur imagination et de leur réflexion sur l’écologie et le quartier. “Aujourd’hui, vous êtes des recy cleurs. Les gens sont fiers de votre
travail et ça les incite à faire un geste de tri plus précis” , a souligné, d’un filet de voix, Anne Vignot. Derrière ce geste artistique et éco logique se dessine en filigrane un impact environnemental mais éga lement sociétal. Il ne faut pas oublier qu’en cas d’erreurs, des gens tra vaillant sur des lignes de tri sont directement impactés. Pour rappel, en mai dernier, un agent du Sybert a été grièvement blessé à l’avant bras par une bouteille d’acide, qui n’avait rien à faire dans les recycla bles des bacs jaunes. Sur ce sujet, chacun peut accomplir un beau geste citoyen. ■ *Les dessins font l’objet d’une exposition, visible jusqu’au 9 juillet à la médiathèque Nelson Mandela.
Mathieu Ducoudray prendra la tête de l’I.S.B.A. le 29 août prochain (photo D.R.).
Le temps de la réouverture pour le musée du temps
des œuvres au réaménagement de la bou tique souvenir en passant par le dévelop pement d’outils numériques d’aide à la visite, les différents espaces du musée ont été entièrement repensés pour per mettre l’accès à tous les publics. Savant mélange d’art et de technique, “c’est un exercice qui a exigé une véritable dextérité de la part de toutes les équipes qui ont collaboré pendant sept mois” explique Nicolas Surlapierre, directeur des musées du centre. Les travaux (pour un coût total de 620 000 euros) ont non seulement permis de mettre aux normes handicapés les espaces de visite mais aussi d’apporter un nouvel éclairage pour le musée, au sens propre comme au figuré. Le renouvellement total de son système d’éclairage améliore le confort des visiteurs, c’est aussi un gage de bonne conservation des œuvres dans des pièces plus adap tées. Enfin, la mise en valeur d’un parcours d’exposition revisité célèbre la récente reconnaissance du savoir-faire horloger du territoire au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco. Un musée éter nellement dans l’air du temps, tout bien considéré . ■
A près sept mois de travaux de mise en accessibilité du lieu et des col lections à l’attention des personnes en situation de handicap, le musée du Temps rouvre au public, presque vingt
ans jour pour jour après son inauguration, le 22 juin 2002. Les temps changent, le musée aussi. Voici venu le temps de l’accessibilité pour le célèbre musée horloger. De la disposition
Laurence Reibel, conserva trice du musée : “L’éclairage est primor dial car c’est un véritable moyen de magnifier les collections.”
Les conteneurs apportent un peu de couleurs dans le gris des immeubles de Planoise.
Éditorial Incendie
attaques de scolytes, ce petit insecte xylo phage, la sécheresse oblige à pratiquer de plus en plus de coupes blanches dans des forêts d’épicéas décimées. Selon les pro jections des experts, le climat du Doubs à Besançon à l’horizon 2030-2035, serait équivalent à celui de Lyon aujourd’hui, et en 2050, il serait semblable à celui que connaît aujourd’hui laToscane…Ce tableau peu réjouissant doit d’abord nous faire prendre conscience des richesses de notre nature. Ces alertes répétées à la sécheresse peuvent aussi avoir le mérite de faire réflé chir cet été un peu plus à la manière dont on puise chacun dans les ressources de cette même nature. Hélas, ce sujet a été une fois de plus le grand absent de ces récentes élections législatives. “Notre mai son brûle et nous regardons ailleurs.” Cette exhortation de Jacques Chirac de date 2002.Mais depuis vingt ans, nous semblons toujours regarder ailleurs et l’incendie continue à se propager. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
qui faisait d’abord réfléchir sur la réalité du dérèglement climatique. Certains cli mato-sceptiques brandiront sans doute encontradiction les références de l’été 1936, ou encore de l’année 1947 où les tem pératures ont atteint, déjà, des seuils records au-delà de 40°C en plein été. Depuis pluseirs années hélas, les déficits d’eau à la surface des rivières, et plus grave encore dans les nappes phréatiques, sont désor mais récurrents. À moins d’un renverse ment total de la situation, ce dont on n’est évidemment pas à l’abri, les premiers indi cateurs de ce début d’été laissent à penser que si les températures élevées et le manque de pluie constatés en juin se confir maient dans les semaines à venir, nous pourrions revivre la même situation qu’en 2018, avec un Doubs à l’agonie. Le réchauf fement, on le constate autrement dans notre département avec une des autres richesses locale meurtrie par les tempé ratures en hausse : la forêt. Favorable aux
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Laurine Personeni. Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Lilou Bourgeois, Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Alexandra Tattu. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, E. Chatelain - Ville de Besançon, G.B.D.H., G.B.M., P. Rizzotti Architecte, Rabo, Salins de Bregille, J.-C. Sexe - G.B.M. équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2022 Commission paritaire : 0225 D 80130
A vant même l’épisode caniculaire que le Grand Besançon a connu en cette mi-juin, le niveau du Doubs dans sa partie inférieure se situait déjà sous la moyenne d’un mois de juillet, voire d’un mois d’août. Depuis le 1er mars dernier, l’ensemble du dépar tement du Doubs subit un déficit pluvio métrique de l’ordre de 42 %. Les autorités préfectorales ont commencé à alerter en ce début d’été en précisant que la dernière période automnale et hivernale (de sep tembre 2021 àmars 2022) a constitué dans notre département la cinquième saison de recharge la plus sèche connue depuis 1959 pour les rivières locales. On a tous encore en tête les images d’un Doubs presque totalement asséché à la fin de l’été 2018 du côté deVillers-le-Lac qui certes attirait chaque jour des milliers de curieux mais
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