La Presse Bisontine 240 - Juin 2022
24 Le dossier l N.U.P.E.S.
La Presse Bisontine n°240 - Juin 2022
Séverine Véziès “Il est temps de changer de logiciel” Militante associative, Séverine Véziès s’est imposée comme une des figures locales de La France Insoumise. Investie par l’union des gauches et des écolo gistes, elle porte, chez ses soutiens, l’espoir de faire basculer la circonscription.
Sandrine Véziès ici à Lombard, près de Quingey.
L a Presse Bisontine : Pourquoi ce rendez-vous à Lombard, au bord de la Loue ? Sandrine Véziès : Nous sommes dans une circonscription dotée Sa mesure symbole Le blocage des prix de première nécessité L’urgence est sociale est “sa” priorité. Une des premières mesures que la candidate sou haite prendre par décret, à l’image des autres candidats N.U.P.E.S., c’est le blocage des prix de première nécessité, le carburant, et l’augmentation du S.M.I.C. à 1 500 euros nets, et provoquer une conférence natio nale sur les salaires et conditions de travail. n
sur la liste du Front de gauche en me mettant au service du collectif, en assurant la direction de campagnes des départemen tales, des législatives (2017), des européennes (2019), et des municipales (2020). L.P.B. :Après l’ombre, vous avez décidé que c’était votre tour ? S.V. : C’est un cheminement per sonnel et j’ai été désignée par un collectif. Je ne fais pas de campagnes de témoignage mais des campagnes pour changer la vie des gens. Je m’engage pour gagner. On voit l’espoir poindre chez les gens qui ont voté pour nous à la Présidentielle, à la hauteur de la déception qui a suivi. L.P.B. : N’est-ce pas trop lourd de se relever de cette défaite ? S.V. : Ce n’est pas une déception pour nous mais pour les gens qui sont pris à la gorge finan cièrement, pour l’inaction cli matique. Les législatives doivent nous permettre de mettre de la IV ème République dans la V ème République. Notre objectif est d’avoir plus de 289 députés pour permettre à Jean-Luc Mélen chon d’être Premier ministre afin de mettre en place notre programme de rupture sociale et écologique, démocratique. L.P.B. : Avec Jean-Luc Mélenchon en tête à Besançon, cela vous oblige… S.V. : Cela me porte car nous avons des perspectives heu reuses à proposer. On a construit
d’une partie urbaine, une autre périurbaine, et une grande par tie de ruralité. Il est important de prendre en compte toutes les problématiques de notre terri toire. Bien que nous soyons dans une élection nationale, notre projet part des besoins, d’où l’im portance de rencontrer les per sonnes, d’être à leur écoute, de leurs besoins, des probléma tiques locales, pour en déduire une vision nationale. L.P.B. : À Besançon, vous êtes connue pour votre engagement militant et associatif, pour avoir construit loca lement La France Insoumise. Cette candidature est-elle la suite logique de votre engagement ? S.V. : J’ai commencé l’engagement politique par l’associatif et la défense des migrants (N.D.L.R. : elle fut responsable de la C.I.M.A.D.E.) puis je me suis engagée politiquement en 2014 lors des municipales à Besançon
Macron nous ferait replonger.
conisons un plan routier en ban nissant la traversée de la France aux camions de transit entre l’Europe du Nord et l’Espagne, les reportant sur du ferroutage. Lorsque l’on mesure le nombre de camions qui transitent sur la R.N. 83, ce sujet est crucial. S.V. : On ne prend pas acte du rapport du G.I.E.C., on continue à faire les mêmes projets, la preuve avec le Grand Besançon qui a voté l’artificialisation de 71 hectares de terres agricoles. Cette course ne peut plus durer. Il y a des zones déjà artificiali sées que l’on peut utiliser comme auxAuxons. Ceux qui ont décidé cela obèrent les conditions de vie des générations futures quand on connaît la probléma tique de l’eau, de la pollution de la Loue. Nous sommes pour un modèle agricole paysan avec des petites structures. Il est temps de changer de logiciel. n Propos recueillis par E.Ch. Son parcours l Sandrine Véziès est âgée de 48 ans l Elle est mariée, a 2 enfants l Elle est enseignante de droit à l’université de Franche-Comté L.P.B. :Avec vous, il n’y a plus de déve loppement économique ?
tout cela pour en arriver là avec un travail sur le terrain. Notre programme rencontre une adhé sion parce qu’il répond à un besoin. L.P.B. : Comment jugez-vous le bilan de la députée sortante ? S.V. : Même si la députée ne se représente pas, le candidat porte le bilan catastrophique de L.R.E.M. (devenu Renaissance). L.P.B. : Parlez-nous de cette union. Est-elle de façade ? S.V. : Ce n’est pas une union de façade ou une façon de distribuer des circonscriptions. C’est un accord stratégique et program matique historique construit en dix jours. Notre programme est un programme de rupture. L.P.B. : Comprenez-vous la déception du Parti socialiste ? S.V. : L’événement est historique, chacun doit être àmême de met
L.P.B. : Quel genre de députée seriez vous ? S.V. : Ce type d'élu qui va à la rencontre des maires, des habi tants, pour les écouter, et poten tiellement prendre connaissance de leurs solutions. J’ai envoyé un courrier à tous les maires, quelle que soit leur étiquette politique, pour me présenter. Je leur explique les urgences impor tantes à venir, comment je compte procéder. S.V. : Le rapprochement des habi tants des services publics. Il faut revoir ce maillage des territoires aussi bien dans la ruralité que dans les quartiers populaires. On considère que l’on doit avoir accès au service public, à la santé, à moins de 30 minutes de son habitation. Nous défen drons la retraite à 60 ans, l’al location autonomie jeunesse, la reconstruction des services publics, la justice fiscale, la répartition des richesses, le réta blissement de l’I.S.F. (impôt sur la fortune), une lutte contre l’évasion fiscale, la progressivité de l’impôt sur le revenu, de la C.S.G., la planification écolo gique, la gratuité des transports pour les moins de 25 ans, puis une gratuité totale. Nous pré L.P.B. : Quelles mesures défendrez vous ?
tre sa petite per sonne et ses ambitions person nelles derrière lui. Il faut être res ponsable. Si en dix jours nous sommes parvenus à cela, c’est parce que certains ont pris conscience que donner 5 années de plus à
“Nous avons des
perspectives heureuses à proposer.”
Avec son suppléant, Sami Fhima, élu à Pouilley-les-Vignes.
Une autre candidate à gauche Salima Inezarene n’accepte pas l’accord à gauche La conseillère régionale se présente donc sous l’étiquette du P.R.G. avec Didier Aubry, le maire de Mercey-le-Grand comme suppléant. Elle s’en explique.
S alima Inezarene est donc can didate du Parti Radical de Gauche, dans la première cir conscription du Doubs, faisant fi de l’accord passé entre les principales forces de gauche. “Parce que nous ne sommes pas condamnés à choisir entre une droite libérale qui aggrave les iné galités, une extrême-droite qui fracture la société et une extrême-gauche qui n’a toujours pas clarifié son rapport à certains régimes autoritaires, à l’Eu
projet de la gauche républicaine, euro péenne, écologiste et laïque qui constitue l’A.D.N. de nos convictions.” Salima Inezarene est née àAudincourt en 1973. Élue de la République depuis 2008, elle a été adjointe au maire puis conseillère régionale. “J’ai pu acquérir une connaissance des territoires, des différents leviers qui en font l’attrac tivité et des atouts qui en font leur richesse.” n J.-F.H.
rope, à la République, je dis qu’un autre choix est existe. Je ne me soumets pas à une union de la gauche qui porte essentiellement sur le projet de La France Insoumise. Des divergences profondes sur les questions européennes et les valeurs de la République m’en empêchent” explique la candidate. Avec mon suppléant, Didier Aubry, maire de Mercey-le-Grand et professeur au lycée agricole de Dannemarie-sur Crète, elle souhaite dit-elle “porter le
Salima Inezarene et Didier Aubry.
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