La Presse Bisontine 239 - Mai 2022
L’événement 7
La Presse Bisontine n°239 - Mai 2022
l Tourisme Conservatoire des espèces Quel avenir pour le parc animalier ? Il y a un an, le lion Hélios quittait la Citadelle. Aujourd’hui, la Ville poursuit sa réflexion sur la place des fauves et des autres espèces au sein du site fortifié.
l Insolite Les nouveaux habitants de la Citadelle
dente), laVille veut objectiver scien tifiquement ce qu’elle pourra met tre en place. “On est très loin de tout savoir. L’idée est de ne pas rester sur des éléments de perception ou une approche simpliste et pré conçue du bien-être animal” , a fait valoir lamaire.À l’image de l’espace libéré pour les deux derniers tigres depuis le départ d’Hélios, qu’ils n’ont pas réinvestis, contrairement à ce qui avait été imaginé. L’équipe (qui ne peut transférer le mâle, devenu trop vieux, et conserve la compagnie de la femelle dans l’at tente), s’est en effet aperçue que le couple préférait être à l’affût. Ces éléments d’observation vont aider à accompagner la transfor mation des espaces. “On travaille au bien-être animal depuis plu sieurs années, en augmentant les surfaces au sein de l’aquarium, l’insectarium… On pourra désor mais reposer nos mesures sur des expertises scientifiques” , note Méla nie Berthet, vétérinaire du parc animalier. Et de conclure sur les engagements du site : “Les espèces présentes sont là parce qu’il y avait des besoins et des menaces. On ne présente pas des animaux pour faire plaisir aux gens.” n S.G.
Quatre hiboux grands-ducs sont nés dans les remparts de la Citadelle Les oisillons devraient quitter le nid familial courant mai. La fin de l’éclairage des remparts aurait-elle eu un effet bénéfique ? Sans doute.
L es animaux seront-ils tous un jour amenés à quitter le site ? S’il est difficile de présager du devenir du parc animalier, plusieurs perspec tives se dessinent. Comme sur les mesures de conservation. “On ne dit pas qu’on n’accueillera plus jamais de nouvelles espèces” , a ainsi lâché la maire de Besançon, Anne Vignot, en conférence de presse. “Arrêter les plans de conservation reviendrait à passer à côté de la possibilité de sauver des vies” , a t-elle souligné en donnant l’exemple des actions menées sur l’apron du Rhône, l’écrevisse des torrents ou les couleuvres vipérines, qui ont permis des réintroductions. La porte reste ainsi ouverte à l’ac cueil de nouvelles espèces dans le
cadre des mesures de sauvegarde, pour répondre aux urgences et menaces éventuelles. La Citadelle, dont le travail est reconnu scien tifiquement, ferait d’ailleurs l’objet
A près la polémique, le carnet rose. Eux ne se sont pas rabibochés sur l’oreiller mais sur les remparts de la Citadelle, à Besançon. C’est là qu’un couple de hiboux grands-ducs, une espèce protégée, a donné naissance à quatre oisillons en mars dernier. L’information tranche avec les noms d’oiseaux, enfin presque, que se sont lancés à la figure oppo sition et majorité lors du conseil municipal du 7 avril dernier, qui, pour le coup, ne feront pas nid commun sur le sujet du déve loppement touristique bisontin. Les premiers cités ont critiqué “l’absence de projet de développement touristiquement la Citadelle” , si ce n’est “avoir éteint les lumières éclairant les remparts.” La réponse - un peu maladroite - de l’adjointe Aline Chassagne à Ludovic Fagaut (Besançon Maintenant) et Laurent Croizier (L.R.E.M.- MoDem) : “leur vision judéo-chrétienne” sur le sujet. À défaut d’engendrer une baisse ou une hausse de la fréquentation du nombre de visiteurs à la Citadelle, la fin de l’éclairage nocturne (hors période d’animations) sied à merveille aux hiboux grands-ducs. Décou verte en mai 2020 par des ornithologues bisontins, l’espèce occupe les falaises pour la troisième saison de reproduction.
de sollicitations ponctuelles. Reste à savoir jusqu’où la Ville est prête à aller. “La première question qui nous anime aujourd’hui est d’assurer le bien être des espèces pré sentes. La seconde porte sur le rôle et les enjeux de la conservation.” En engageant une étude éthologique (lire page précé
“On ne présente pas les animaux pour faire plaisir aux gens.”
Un des grands-ducs de la Citadelle de Besançon (photo P. Aghetti).
Par exemple des travaux sur les remparts, des contrôles sur les dispositifs anti-chute de pierres, le changement des éclairages sont repoussés à une date permettant l’envol des petits dans de bonnes conditions” explique un ornithologue. Comme tous les rapaces, cette espèce est protégée. Elle est considérée comme vul nérable en Franche-Comté car ces effectifs sont toujours assez faibles. À Besançon, le début de la couvaison a été constaté dès le début février. Il a fallu attendre début avril pour arriver à compter l’ensemble des petits qui sont au nombre de quatre. Le couple part chasser dans un rayon de 3 km environ pour les nourrir. “Si tout continue à bien se dérouler, l’envol aura lieu courant mai. Toute la famille restera alors sur le site tout l’été. C’est le temps de l’apprentissage, les petits vont acquérir l’ex périence de chasser pour eux-mêmes, d’adop ter les bons comportements pour éviter cer tains dangers” explique un spécialiste. Des hiboux sur les remparts de Besançon, c’est chouette. N’y voyez aucun rapproche ment avec l’animal fétiche des Dijonnais... n E.Ch.
Avec ses gros yeux rouge orangé, ses longues aigrettes et son plumage brun, le plus grand des rapaces nocturnes d’Europe (75 cm) avait dis paru des montagnes juras siennes au milieu du XX ème siècle. Il s’est à nouveau reproduit ce printemps, à Besançon. “Un suivi très régulier permet de veiller à sa tranquillité. Chaque acti vité du site fait l’objet d’une évaluation quant à son impact sur la faune locale.
“Une surveillance pour assurer leur tranquillité.”
Des aménagements ont déjà été réalisés sur l’accès à la nourriture, l’ajout de cordages… (photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon).
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