La Presse Bisontine 238 - Avril 2022

10 Besançon

La Presse Bisontine n°238 - Avril 2022

DÉMOCRATIE

Un nouveau procédé de citoyenneté La pétition citoyenne pour se faire entendre

“J’ espère qu’il ne faudra pas recueillir 100 plaintes pour obtenir un rendez-vous avec un élu municipal !” Sur le ton de l’ironie, Laurent Croizier (pré sident du groupe L.R.EM.- MoDem) commente la délibéra tion prise par la Ville de Besançon d’installer “les péti tions citoyennes”, une façon “d’écouter les habitants” alors “que depuis 18 mois, c’est un contrat de défiance qu’Anne Vignot a construit avec les Bison tins” charge l’élu d’opposition. Il en veut pour preuve plusieurs sujets décidés sans concertation : la fermeture du Pont de la Répu blique, la requalification de la place du Jura par exemple. Avouons-le, la co-construction annoncée par Anne Vignot depuis son arrivée à la tête de l’exécutif n’est pas toujours au rendez-vous. La promesse de donner la parole aux citoyens sur l’écoquartier des Vaîtes a bien été tenue,mais elle ne satis fait personne. Concrètement, le système de pétition présenté ce mois-ci doit permettre aux Bisontins de plus de 16 ans, contribuables ou asso

ciations, d’adres ser une requête écrite a laVille. Il peut s’agir d’une demande, un vœu, une plainte ou une opinion sur tout sujet qui concourt a la vie locale et qui relève des compé tences du conseil municipal. “En

Grenoble pour cadrer juridique ment cette participation citoyenne. En Isère, sur une ving taine de pétitions déposées, trois ont abouti au conseil municipal. “Il faudra un regard intelligent sur ces doléances, remarque Kévin Bertagnoli. Si tout un pied d’immeuble se mobilise sur un sujet, mais que le seuil n’est pas atteint, nous écouterons les Bison tins car des sujets dont nous n’avions pas conscience peuvent émerger.” Il existe un deuxième seuil de 750 signatures qui débouche sur un atelier de médiation composé cinq techniciens au maximum, des initiateurs de la pétition, des membres d’instances parti cipatives. L’objectif de cet atelier de travail est d’établir des pré conisations qui seront remises à l’elu chargé du dossier. Pour vérifier que les signataires de la pétition sont bien des Bison tins, des contrôles seront opérés. Unemême personne ne peut ini tier plus d’une pétition par an et le sujet de la pétition ne doit pas avoir fait l’objet d’une demarche participative organisee par la collectivité datant de moins de deux ans. n E.Ch.

Chaque Bisontin, de plus de 16 ans, peut adresser une plainte, un vœu, une opinion qui concourt à la vie locale. En fonction du nombre de signatures, la Ville engage un dialogue avec l’initiateur. À partir de 1 500 signatures, le sujet est mis à l’ordre du jour du conseil municipal.

“Des sujets peuvent émerger.”

fonction du nombre de signatures de soutien obtenues par cette requete, la collectivité engage un processus de dialogue avec son initiateur ou son initiatrice, explique Kévin Bertagnoli, adjoint chargé de la démocratie participative. Si le seuil de 1 500 signatures est atteint, la maire s’engage a mettre le sujet de la pétition a l’ordre du jour d’un conseil municipal pour qu’un débat a son propos ait lieu entre les elus” poursuit-il. Un seuil qui paraît assez élevé. Comment a-t-il été fixé ? C’est 1 % de la population bisontine qui est allée voter aux élections municipales, un seuil jugé “assez bas” par l’adjoint pour permettre de créer du dialogue. Besançon s’est appuyée sur l’exemple de

La place du Jura, symbole d’une contestation citoyenne.

EN BREF

CONTESTATION Gestion des espaces verts Après les plaintes liées aux “herbes folles”, le côté esthétique prime

Sécheresse Dans le Doubs, sur les six derniers mois écoulés, de septembre 2021 à février 2022, quatre ont connu un déficit de pluie variant de 20 à 50 % au regard des moyennes saisonnières. Globalement, le déficit pluviométrique pour la saison de recharge est supérieur à 20 %. Depuis les dernières pluies datant de fin février 2022, les cours d’eau connaissent une baisse sensible de leurs débits. Météo France prévoit pour les mois à venir une tendance plus chaude et plus sèche que la moyenne. La persistance prévisible d’un temps sec incite donc à être vigilant. Pour mémoire, des restrictions des usages de l’eau ont été nécessaires au cours de huit sur les dix dernières années. Université La formation C.M.I., cursus master ingénierie H3E Hydrogène Énergie et Efficacité Énergétique, de l’Université de Franche Comté a remporté le prix de la Sensibilisation, de l’Éducation et de la Formation du concours Hydrogénies 2022, les trophées de l’hydrogène.

C’ est le printemps à Besançon. Les oiseaux chantent, les jon quilles s’ouvrent, les plantes mellifères s’apprêtent à éclore avec leurs couleurs mauves, rouges et jaunes venues éclairer les espaces publics de Chamars, de la Citadelle ou des ronds points du tram. La photo est belle. Qu’en sera-t-il dans quelques mois une fois les pétales fanés, les tiges desséchées cou chées sur le sol ? Cette autre image, moins jolie, a touché de nombreux Bison tins l’an dernier. En 2021, Besançon a croulé sous les plaintes d’habitants, choqués de voir “une ville à l’abandon” avec des plantes sauvages poussant dans les rues ou encore des cimetières - comme celui de Saint-Ferjeux - envahis par les mauvaises herbes. Près de 600 courriers sont arrivés à la mairie. Les agents sur le terrain raisons de biodiversité, les espaces verts de Besançon revoient en partie leur copie. Le côté esthétique n’est plus mis de côté. Suite aux polémiques liées aux herbes non coupées pour des

l 8 réunions dans 8 quartiers En avril, des réunions publiques seront organisées dans huit quartiers de Besan çon à destination des habitants. Des jar diniers viendront expliquer leur travail et les plantes choisies pour fleurir les espaces verts bisontins. Premier rendez-vous le 19 avril pour Battant-Boucle-Chapelle des-Buis. Toutes les informations sur www.besancon.fr l Chiffres En 2020, 1 500 m 2 de prairies fleuries étaient plantées pour 8 000 m 2 en 2022. e nombre des heures de main-d’œuvre liées aux activités de fleurissement dimi nue pour les agents. De 16 407 heures en 2015, les espaces verts sont passés à 12 235 heures en 2021 grâce à la mise en place de plantes vivaces et moins de fleurissement saisonnier qui nécessite de planter, replanter, d’arroser… La Ville de Besançon a réduit le nombre de plants produits (250 000 par an) au profit de l’augmentation de vivaces, de bulbes à naturaliser, de prairies fleuries. C’est une économie. La surface fleurie est stable : 15 555 m 2 .

Après les jonquilles, d’autres plantes, notamment des vivaces, viendront égayer Besançon.

ont payé les pots cassés face à des citoyens en colère. Leur direction, elle, a assumé ce choix de “gestion différenciée” aumotif que la biodiversité prévaut sur l’esthé tisme.

météo. Il a beaucoup plu en 2021 et nous n’avons pas pu tondre.” La Ville fait un mea culpa notamment sur les plantes mellifères qui, lorsqu’elles fanent, laissent un côté inesthétique. Parmi les nouvelles pistes évoquées : la création de prairies fleuries avec des plantes ou bulbes qui fleuriront à diffé rents moments de la saison. Dans les parcs et squares, les herbes hautes seront tondues aux abords des chemins et des bancs car “nous nous sommes rendu compte que certains avaient tendance à jeter davantage des déchets là où ce n’était pas coupé. Ce sera plus joli et plus confor table” anticipe l’adjointe. Les herbes hautes seront préservées au centre de la parcelle pour permettre aux insectes pollinisateurs de venir butiner. Tout le monde y trouvera son compte : les abeilles et les Bisontins. n

Près de 600 courriers sont arrivés à la mairie.

En 2022, la copie est en partie revue. “J’espère que l’on va voir la diffé rence cette année, annonce Fabienne Brauchli, adjointe aux espaces verts. Nous n’ou blierons pas le côté esthé tique car il est important, mais je tiens à rappeler que l’année 2021 était particulière. Elle faisait suite au Covid où de nombreux agents ont été dévolus à d’autres tâches, et c’était dû aussi à la

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