La Presse Bisontine 238 - Avril 2022

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

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RÉFUGIÉS D’UKRAINE

LEUR NOUVELLE VIE DANS LE GRAND BESANÇON

Ces douze Ukrainiens

ont trouvé refuge dans une famille de Pelousey.

P. 39 De la rue à l’Hôtel de ville Philippe Crémer, l’ancien S.D.F. devenu élu municipal

P. 6 et 7 Anthroposophie, favoritisme théorie du genre… La dérive idéologique de la Ville de Besançon

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2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°238 - Avril 2022

C.H.U. de Besançon : 2 ans de Covid Pont de la République : des ajustements de feux à la marge

L e 16 mars 2020, la France entrait pour la première fois de son histoire moderne dans une inédite période de confinement. Mais avant cela, le 4 mars 2020, le C.H.U. de Besançon accueillait son tout premier patient Covid sans connaître l’ampleur que cette crise sanitaire allait prendre au niveau mondial. À Besan çon, le C.H.U. et ses équipes ont fait face, comme ailleurs. Deux ans après, que reste-t-il de la pandémie ? Une lassitude du personnel soignant d’abord, et des chiffres. Au plus fort de la première vague, le C.H.U. de Besançon a accueilli jusqu’à 56 patients en réanimation en même temps. C’était en avril 2020. Le pic des hospitalisations a été atteint en fin d’année 2020, au pic de la deuxième vague, avec 131 patients hospitalisés simultanément pour cause de Covid-19, dont une qua rantaine en soins critiques. Au total sur deux années de pandémie, le C.H.U. de Besançon aura accueilli 2 433 patients

Le 4 mars 2020, le C.H.U. accueillait son premier patient Covid.

Avant les premiers transferts de patients.

Covid, et déploré 454 décès liés à la mala die. Le plan blanc aura été déployé pen dant 393 jours au total sur la même période. Parallèlement pendant ces deux ans, les équipes du C.H.U. auront réalisé 84 447 tests, dont 9 445 se sont révélés positifs. L’établissement hospitalier aura également délivré 625 000 doses de vaccin aux centres de vaccination de la région.

Enfin, les équipes du Centre 15 auront répondu à 43 437 appels liés au Covid ! “Le C.H.U. de Besançon tient à saluer le professionnalisme, l’adaptabilité, l’impli cation et la mobilisation remarquables de l’ensemble des équipes qui font face tous les jours, depuis deux ans, à une situation inédite” commente la direction de l’hôpital bisontin. n

Travaux en vue place de la Bascule

La sortie de Besançon pour rejoindre la côte de Morre ou le tunnel prend, aux heures de pointe, dix à quinze minutes supplémentaires.

L a Ville de Besançon a décidé de changer le visage de la place de la Bascule. Dans quelques mois, “en fonction notamment de la

d’une étude technique qui s’ins crit dans une vision élargie de la desserte du quartier de Saint Ferjeux.” Dans l’opération de requalification de la place est également prévue la suppression de la petite rue d’accès au magasin Casino depuis la rue de la Pelouse. L’idée a été évo quée de réduire l’arrivée de la rue de la Pelouse sur la rue de Dole à une seule voie, voire à supprimer complètement cette arrivée et à dévier toute cette circulation par la rue de la Concorde. L’objectif de ces éventuelles modifications serait aussi de favoriser la mise en place d’une piste cyclable rue de Dole-rue de la Pelouse. n

disponibilité desmatériaux” note Aurélien Laroppe, l’adjoint à l’ur banisme, des travaux seront engagés sur cette place du quar tier de Saint-Ferjeux qui res semble plus à un parking public qu’une place de quartier, malgré la présence tous les dimanches d’un marché. “Dans un premier temps auront lieu les travaux d’enfouissement menés par le Syded qui débuteront le 6 avril, ensuite les travaux à proprement dits de la place commenceront en juillet 2022, pour une fin pré vue an printemps-été 2023” note l’élu. Ce chantier inquiète certains riverains du quartier qui crai gnant, qu’au-delà d’une simple

requalification de cette place, des changements de plus grande ampleur interviennent, notamment sur les sens de cir culation autour de cette place. “Nous demandons plus de concertations sur ces points. Les seules réunions qui ont eu lieu portaient sur les travaux de la place mais pas sur la réorga nisation des flux de circulation autour de cette place. Encore une fois, la méthode de concer tation n’est pas satisfaisante” s’émeut Jacques Moutterlos, président d’honneur du comité de quartier. La Ville confirme en effet que “le fonctionnement du carrefour à feux Concorde Vignerons-Dole a fait l’objet

L a fermeture du pont de la République occasionne de la pagaille que ce soit pour entrer ou sortir de Besançon. Ça bouchonne en descendant de la gare Viotte, de l’avenue Droz, tou jours autant - sinon plus - et devant le F.R.A.C. avec des temps rallongés d’environ quinze minutes en heure de pointe. La mairie n’avait pas caché que les premières semaines allaient être dif ficiles. Les Bisontins confirment. Une correction a été apportée au niveau du feu de la rue Krug (entre l’Helvétie et la rue Carnot) où un énorme embouteillage a bloqué

durant la première semaine de mars cette artère. “D’autres légères cor rections devraient intervenir sur d’au tres phases de feux, annonce Marie Zehaf, qui se veut rassurante. On a eu quelques retards des bus Ginko au niveau du pont Schwint à certains moments de la journée mais je ne suis pas inquiète. Le trafic va se réguler avec le temps.” L’élue chargée de la voirie demande aux conducteurs de ne pas s’engager dans un carrefour déjà encombré. Un conseil qui ne va toutefois résoudre les bouchons. À noter qu’un feu tri colore pour les vélos sera installé au niveau du pont de la République. n

Le plan masse du projet. Ce dernier peut être amené à des modifications à la marge.

Éditorial Guerre

même de notre pays. La guerre en Ukraine fait chaque jour des dizaines de morts. Elle est aussi en train de déstabiliser en profondeur l’économie des pays d’Europe occidentale beaucoup trop dépendante d’une part des matières premières en pro venance de l’Ukraine et de la Russie (par lez-en aux paysans d’ici), et d’autre part aux combustibles russes, gaz et pétrole notamment, que la guerre (et la spécula tion) fait flamber. Les conséquences de cette guerre se feront certainement sentir jusque dans le Doubs où bon nombre d’en treprises (de la construction par exemple) commencent déjà à payer les pots cassés. Après la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine sera sans doute la crise de trop pour de nombreux acteurs locaux de l’éco nomie. Un enlisement du conflit et le cor tège inflationniste qui l’accompagnerait le cas échéant serait en cela catastrophique pour les entreprises et donc pour l’ensemble de ses salariés. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

ples d’un bout à l’autre de l’Europe. La spontanéité des actions de solidarité tranche d’ailleurs affreusement avec le manque d’entrain que l’Europe avait mis (l’Allemagne exceptée) à accueillir les réfu giés syriens que bombardait encore le même Poutine venu en renfort de son homologue dictateur à la tête de la Syrie. Saluons cette fois-ci l’élan spontané qui ne faiblit pas depuis un mois partout en France et jusque dans le Doubs, du Plateau de Saône au secteur de Saint-Vit en pas sant par Besançon, pour venir en aide aux Ukrainiens persécutés dans leur pays par de l’aide matérielle directe, et remercions toutes ces familles qui ont ouvert leurs bras aux réfugiés dont beaucoup devraient encore arriver ces prochaines semaines dans notre pays. C’est ici le cœur qui parle. Mais si ce conflit semble nous concerner plus directement aussi, c’est pour des rai sons plus pragmatiques, cyniques diront certains, et directement liées à la santé

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arbey, Sarah George. Mise en page : Olivier Chevalier. Conception pubs : Alexandra Tattu. équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod. Crédits photos : La Presse Bisontine, B. Faille/Est Républicain/Mémoire vive Ville de Besançon, Éliséa, M.B.A.A. Besançon, L. Panconi, J.-C. Sexe - Ville de Besançon. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2022 Commission paritaire : 0225 D 80130

“I s pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront jamais la venue du printemps” disait le poète chilien Pablo Neruda. Poutine pourra raser tous les bâtiments d’Ukraine, il ne pourra pas éradiquer l’âme ukrainienne ni soumettre son peuple. Ce qu’il avait commis en Crimée en 2014, puis en Géorgie en 2008, presque dans l’indifférence générale, avouons-le, il ne pourra pas le reproduire sur l’ensemble du territoire ukrainien, un pays plus vaste que la France. Où s’il finit par y parvenir, ce serait au prix d’une mise au ban défi nitive de la scène internationale. Contrai rement aux plus anciens conflits régionaux évoqués plus hauts, cette guerre en Ukraine nous concerne directement. D’abord parce que sur le plan humain, c’est le même fil invisible qui unit les peu

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4 L’interview du mois

La Presse Bisontine n°238 - Avril 2022

BESANÇON

Le vice-président à l’eau et à l’assainissement

“On va vers un retour en gestion publique de l’eau sur tout le territoire” Christophe Lime est l’élu communautaire en charge des questions d’eau et d’assainissement à G.B.M. À l’heure où la collectivité relance une campagne de promotion de l’eau du robinet, tour d’horizon des problématiques eau et assainissement dans le Grand Besançon.

L a Presse Bisontine : Vous lancez une nouvelle campagne de promotion de l’eau du robinet “La Bisontine”. Combien de Grands Bisontins ne boivent-ils plus d’eau en bouteille ? Christophe Lime : D’après les derniers sondages que nous avons menés, glo balement, plus de 85 % des Bisontins ne boivent que de l’eau “La Bisontine”, ou quasi exclusivement. C’est 10 points de plus qu’au moment où on a lancé les premières campagnes autour de cette eau il y a une quinzaine d’années. Les consommateurs locaux ont compris que ses qualités étaient équivalentes à une eau d’Évian et qu’elle était cent fois moins chère que l’eau en bouteille. On a une eau de qualité notamment parce qu’on a ici une agriculture rai sonnée, et également très peu de pol lution industrielle. Avec les industriels locaux, on est d’ailleurs dans une démarche gagnant-gagnant à travers le plan Préventix qui permet d’orienter les industriels vers des dispositifs d’aides quand ils doivent faire des tra vaux de dépollution par exemple.

sécheresse, ou bien de pollution. La sécu risation de nos réseaux est une priorité. L.P.B. : Existe-t-il des risques de pénurie d’eau à l’échelle du Grand Besançon ? C.L. : Dans les années à venir, il n’y a pas de risque. On ne peut évidemment pas préjuger de ce qui se passera dans dix ou vingt ans.Nous avons la chance d’avoir depuis quelques années deux puits à Novillars qui donnent sur une immense et profonde nappe qui n’a encore jamais bougé en période de sécheresse. Nous avons d’ailleurs sur cette nappe, et sur la source d’Arcier, mandaté des scienti fiques afin que nous ayons une meilleure connaissance de l’importance de ces res sources. L.P.B. : La problématique de l’eau dépasse cepen dant le simple territoire de G.B.M. Ne faudrait il pas l’appréhender à plus grande échelle ? C.L. : C’est précisément ce que je souhai terais que l’on fasse, aumoins à l’échelle départementale. Si le territoire de G.B.M. n’a pour l’instant pas trop de souci à se faire, on a des difficultés sur d’autres parties du territoire départemental :

L.P.B. : La qualité de l’eau est-elle meilleure ou moins bonne qu’avant dans le Grand Besan çon ? C.L. : L’eau traitée est impeccable, c’est d’ailleurs le bien de consommation cou rante le mieux surveillé en France. Et l’eau brute a plutôt tendance à s’amé liorer. Nous faisons dans nos stations de Chenecey, la Malate, Chailluz… des contrôles tous les jours. Au moindre signal, dès qu’on s’approcherait d’un seuil d’acceptabilité de la pollution, on arrêterait la distribution.

“La facture sera plus élevée pour les Bisontins.”

L.P.B. : Quitte à faire risquer aux usagers des ruptures d’appro visionnement ? C.L. : L’intégralité de nos installations seront inter connectées à court terme. D’ici trois ans, sur le ter ritoire de Grand Besançon Métropole, tous les foyers auront deux alimentations différentes si l’une d’elles venait temporairement à ne plus fonctionner. En cas de problématique de

Haut-Doubs, Pays de Montbéliard et base vallée de l’Ognon notamment. Je suis de ceux qui estiment que l’eau n’ap partient à personne et je suis donc par tisan à ce qu’on recherche des alimen tations tous ensemble. Car je pense qu’à un moment ou à un autre, nous serons obligés de remonter de l’eau du Grand Besançon dans le Haut-Doubs par exem ple. Besançon est évidemment prêt à coopérer car on ne pourra pas assister impuissants à des ballets de camions citernes qui viennent livrer de l’eau. On n’est surtout pas à l’abri de ce scénario dans les années à venir, c’est la raison pour laquelle j’affirme qu’il est nécessaire d’anticiper et d’envisager de tirer des tuyaux entre les différents territoires de ce département. Il faut travailler ensemble, je tends une perche aux élus de ce département. L.P.B. :Avec la reprise par G.B.M. de la compétence eau, à quoi faut-il s’attendre concernant le prix de l’eau dans les communes du Grand Besan çon ? C.L. :Au 1er janvier 2026, tous les Grands Bisontins auront le même prix de l’eau. Certains paient moins cher que d’autres, la facture sera donc plus élevée pour certains. L.P.B. : Les habitants de Besançon sont dans ce cas. Combien paieront-ils à terme ? C.L. : Quand cette progressivité a démarré en 2018, les Bisontins étaient aux envi rons de 3 euros le mètre cube, assainis sement compris. À terme, le mètre cube d’eau leur sera facturé 3,70 euros. Ce calcul se base sur une consommation moyenne de 120 mètres cubes par an et par foyer. La moyenne nationale en France étant à 4,15 euros. L.P.B. : Vous allez donc faire des mécontents ? C.L. : J’assume totalement la décision prise par les élus de cette agglomération. C’est le même discours de solidarité que quand il s’est agi pour certaines com munes de participer au financement du

tram alors que le tramne desservait pas ces communes. Ce prix de l’eau corres pond aussi aux investissements que nous devrons encore réaliser dans les pro chaines années. Nous avons terminé les travaux de la station d’épuration de Saône. Il nous reste quatre stations à faire : Pugey, Fontain,Mamirolle et Chau defontaine. Il n’est pas concevable de devoir faire des investissements quand la D.D.T. nous met au pied du mur. En matière de travaux sur l’eau et l’assai nissement, on ne doit pas subir. Et anti ciper permet de lisser les investissements dans le temps. L.P.B. : Pensez-vous aux personnes précaires ? C.L. : Il existe depuis plusieurs années les trois premiers mètres cubes d’eau gratuits pour ceux-là. Ensuite, entre 3 et 80 m³, c’est le tarif normal et au-delà de 80 la tarification est supérieure. Nous avons supprimé toutes les tarifications dégressives en fonction du volume et c’était une bonne décision. Il faut peut être aller plus loin et je pense que, sur le modèle du chèque-énergie, on travail lera un jour sur un système de chèque eau. L.P.B. : Quelle est votre position concernant de gros consommateurs d’eau que sont les agri culteurs ? C.L. : Sur ce point, nous avons engagé un travail avec la Chambre d’agriculture auprès des 165 exploitations agricoles présentes sur le territoire de G.B.M. Une fois encore, quand on travaille ensemble, ce doit être du gagnant-gagnant. Je sou haite que chaque exploitant réfléchisse à la manière d’économiser l’eau. C’est une question financière pour eux et pour la collectivité, mais, c’est aussi, et c’est tout aussi important, une question d’image. Les agriculteurs ne doivent pas être stigmatisés, mais c’est aussi à eux demontrer qu’ils font en sorte de protéger l’environnement.

Le grand tour des installations Dans le cadre de la journée mondiale de l’eau le 22 mars dernier, les élus et techniciens bisontins ont organisé une visite guidée des principales installations du Grand Besançon.

La source d’Arcier visitée ce jour-là est une des principales ressources historiques en eau pour Besançon (photos J.-C. Sexe - Ville de Besançon) G.B.M. a dévoilé la nouvelle identité visuelle de l’eau La Bisontine et distribué des carafes à tous les restaurateurs du secteur.

L.P.B. : Combien G.B.M. investit-il pour l’eau et

L’interview du mois 5

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L’eau potable dans le Grand Besançon

l’assainissement ? C.L. : Pour la période 2018-2028, nous avions prévu d’investir 13 millions d’euros par an. Il y a trois ans, nous avons décidé de passer cette somme à 15 millions par an. L.P.B. : Ce n’est pourtant pas le sentiment de certaines communes ou certaines entreprises de T.P. qui tardent à voir venir les travaux ? C.L. : C’est vrai, nous avons dumal à tenir ce rythme car il est très difficile de trouver du personnel et parce que les bureaux d’études sont saturés de travail, ce qui explique que nous avons actuellement du mal à atteindre ce montant. Mais nous nous apprêtons à renforcer nos équipes pour aller plus vite.Avant 2018, le service eau et assainissement deG.B.M. comptait 114 salariés. Ils sont aujourd’hui 165 et nous allons créer d’ici deux ou trois ans une trentaine de postes supplémentaires. Car je pense qu’on va aussi vers un retour en gestion publique sur tout le territoire de G.B.M. Pour une meilleure efficacité.Avec plus demoyens humains, je pense ainsi qu’on pourra passer sur les années 2023, 2024 et 2025 à 17 ou 18 millions d’euros d’investissement par an. Il y a encore un point où n’est pas bon : le renouvellement de réseaux d’eau. On est à un rythme de 0,5 % du réseau changé tous les ans alors que pour bien faire on devrait être à un rythme d’1,5 % par an. L.P.B. : Pensez-vous que la tendance globale sera en France le retour à une gestion publique de l’eau, comme c’est le cas depuis toujours à Besançon ? C.L. : J’en suis persuadé. Je me fais un peu de souci pour certains acteurs privés de l’eau. Des grandes villes comme Nice avaient déjà passé leur eau en régie, ils sont en train de basculer également leur assainissement. D’autres grandes villes comme Lyon et Bordeaux basculent égale ment en ce moment. L’eau doit être un bien public, mais à condition de bien savoir le gérer. n Propos recueillis par J.-F.H.

l 38 000 abonnés hors Syndicat Intercommunal des Eaux du Val de l’Ognon (S.I.E.V.O.), dont 21 373 pour la régie G.B.M. l 170 000 habitants desservis dont près de 129 000 pour la régie G.B.M. l 32 stations de pompage et captage d’eau potable dont 27 exploitées par G.B.M. et 5 sous contrat de Délégation de Service Public (D.S.P.) l 23 stations de traitement des eaux potables dont 19 exploitées par G.B.M. et 4 sous-contrats de D.S.P. l 6 millions d’euros engagés dans les études et travaux sur le réseau et les ouvrages d’eau potable l 1 250 km de réseaux d’eau potable dont 785 km de canalisations exploitées par la régie G.B.M. l 14 millions de m 3 environ d’eau potable consommée selon les relevés compteurs des usagers, dont 8,73 millions pour la régie G.B.M. et les 15 communes du Syndicat Intercommunal des Eaux de la Haute-Loue (S.I.E.H.L.) L’assainissement dans le Grand Besançon l 46 000 abonnés, dont 32 379 pour la régie G.B.M. l 208 000 habitants desservis dont près de 174 000 pour la régie G.B.M. l 43 stations d’épuration des eaux usées dont 35 exploitées par G.B.M. et 8 par des entreprises privées en contrat de D.S.P. l 7,3 millions d’euros engagés dans les études et travaux sur le réseau et les ouvrages d’assainissement l 1 141 km de réseaux d’assainissement dont 722 km de cana lisations exploitées par la régie G.B.M. l 2 759 tonnes de matières sèches de boues produites dont 2 137 tonnes pour la régie G.B.M. *chiffres 2020, source G.B.M.

Christophe Lime est vice-président de G.B.M. en charge de la gestion de l’eau et de l’assainissement.

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La Presse Bisontine n°238 - Avril 2022

ÉCRITURE INCLUSIVE, THÉORIE DU GENRE, ANTHROPOSOPHIE… LA DÉRIVE IDÉOLOGIQUE ?

Les choix de la mairie écologiste bisontine en matière d’éducation, de biodiversité, et plus récemment de finances, sont assumés. Mis bout à bout, ils laissent penser à des dérives idéologiques. Ce que dément formellement la collectivité, notamment sur le choix de privilégier certaines banques au détriment d’autres.

Magasin coopératif “T’as meilleur”

Nef ont financé (en 2019) des écoles Steiner, liées à l’anthropo sophie, sur l’ensemble de ses 500 prêts annuels. C’est peu. “Je constate également que la Nef est le seul établissement bancaire qui lorsque vous investissez 1 euro pollue trois fois moins que d’autres établissements bancaires” pour suit-il. Sans doute est-ce plus moral de confier son argent à une banque qui finance (seulement) 0,15 % de projets liés à l'anthroposophie plutôt qu’une autre dont le but est de thésauriser sur des projets miniers ou de déforestation. n E.Ch. “Seuls la Nef et le Crédit Agricole nous ont suivis” C’est le premier magasin coopé ratif de Besançon où les clients sont à la fois patrons, clients et employés. Ouvert depuis octo bre 2020 au 30, boulevard Ken nedy, “T’as meilleur temps” est un magasin à but non lucratif dans lequel les clients sont des coo pérateurs. L’enseigne a reçu le financement de la Nef et du Crédit Agricole de Franche-Comté. “Aucune des autres banques dites classiques n’avait cru en nous à part eux, explique un des mem bres. Aujourd’hui, on prouve que ça fonctionne.” L’association a près de 500 adhérents. Elle espère se développer pour créer un second emploi. n

l Ville

L’élu en charge des finances savait où il mettait les pieds Le choix de cette banque interroge, la mairie rassure La Ville de Besançon fait confiance à des banques vertes pour contracter des prêts. L’une d’elles,la Nef, est soumise à des critiques sur de potentiels financements de l’idéologie ésotérique.

I l y eut d’abord la polémique des cours d’école dégenrées à Besançon.Terminé le stade de foot au centre de la cour de récréation, place à la cour ouverte à tous et végétalisée. La polémique, avouons-le, a dégonflé depuis la rentrée scolaire de sep tembre. Ensuite, il y a eu le dif férend autour de l’écriture inclu sive utilisée par la Ville de Besançon et le Grand Besançon dans ses documents administra tifs. C’est indigeste comme le syn

thétise Laurent Croizier, le chef de groupe L.R.E.M.-MoDem à la Ville de Besançon. Son groupe a déposé un vœu au conseil muni cipal et à G.B.M. pour interdire son utilisation dans le cadre du rapport d’accessibilité au motif qu’elle rend “l’information incom préhensible” dit l’élu d’opposition. Son groupe n’a pas obtenu gain de cause Enfin, il y eut cette dernière cri tique, financière celle-là. LaVille de Besançon s’est dotée - depuis

janvier dernier - d’un nouvel outil pour choisir les banques avec les quelles elle finance ses projets. Parmi les critères : la banque choi sie doit faire preuve de transpa rence financière, ne doit pas finan cer des projets en lien avec les énergies fossiles, ou la déforesta tion, doit mener des actions sociales en luttant contre les dis criminations…Louable pour une mairie écologiste. Ces critères n’ont pourtant pas tardé à faire réagir l’indépendantiste Jean PhilippeAllenbach qui voit là une façon pour “Anne Vignot de faire passer ses opinions politiques et ses sympathies bancaires person nelles avant même l’intérêt des habitants de la ville.” Selon lui, “en entravant ainsi le libre jeu de la concurrence, Anne Vignot empêche la ville de pouvoir emprunter auxmeilleurs taux d’in térêt possibles.” “Faux, répond Anthony Poulin, chiffres à l’appui. Pour la rénovation des écoles 2021, la Ville a signé avec la Nef un emprunt d’un montant de 2 mil

Anthony Poulin : “Dans le conseil d’administration de la Nef, aucune personne ne représente le mouvement anthroposophe.”

à savoir si les élus écologistes ont fait preuve de favoritisme comme le laisse entendre Jean-Philippe Allenbach. Interrogé sur les liens entre l'an throposophie (lire par ailleurs) et la Nef, Anthony Poulin répond sans difficulté : “On s’est renseignés avant de contracter des prêts avec cette banque. Dans le conseil d’ad ministration de cette banque, il n’y a personne qui représente le mouvement anthroposophe, avance-t-il. Je ne crois pas à la théorie selon laquelle il y aurait une forme d'anthroposophie qui viendrait discrètement s’infiltrer dans les différentes institutions pour imposer ses vues. J’ai en face de moi un établissement qui recon naît son histoire, où il en est aujourd’hui, qui est transparent sur tous les prêts engagés” argu mente-t-il. Il rappelle que seule ment 0,15 % des activités de la

lions d’euros à 0,65 % annuel sur 15 ans. Ce contrat se situe dans la moyenne des offres bancaires.” Privilégier une banque d’une autre en fonction de critères est juridi quement légal. “Il n’y a aucune exclusion bancaire puisque toutes les banques les plus connues ont pu répondre à nos critères, ajoute l’adjoint. L’objectif est de dialoguer avec elles. La différence, c’est que nous pouvons garantir aux Bison tins une offre solide en matière financière tout en garantissant qu’avec leur argent, nous ne finan çons pas de projets liés à des chan tiers de déforestation ou d'énergie fossile.” En 2018, Jean-Louis Fousseret avait par exemple écarté la Caisse d’Épargne Bourgogne-Franche Comté des prêts de la Ville en guise de représailles après la fer meture de son siège de Besançon pour le transférer à Dijon. Reste

Une école Steiner en cours de création à Moncley Elle s’appelle école “Les grains de blé” mais n’est pas encore ouverte. Sur sa page Facebook, l’établissement situé dans le château de Moncley se présente comme la première école Steiner de Bourgogne Franche-Comté. Elle se décrit comme une “ école alternative” qui offre aux enfants scolarisés un cadre idyllique et une pédagogie pluridisciplinaire inspirée de la pédagogie Steiner-Waldorf. La structure attend les auto risations, de la mairie notamment, et de l’académie, pour ouvrir son espace. n

L’événement 7

La Presse Bisontine n°238 - Avril 2022

l Banque La Nef répond aux critiques “On finance tout, sauf l’armement, le nucléaire, le charbon, le pétrole” La banque coopérative se défend de guider ses financements dans des projets en lien avec l’anthroposophie. Elle met en avant sa transparence, les nombreux projets qu’elle accompagne dans des domaines aussi vastes que l’agriculture biologique, les énergies renouvelables, sans nier son passé ou le soutien à des écoles Steiner.

L a Presse Bisontine : La Nef se définit comme une banque éthique et coo pérative. Qu’est-elle vraiment ? Arthur Vaillant (conseiller grands comptes et institutionnels) : Nous sommes un éta blissement bancaire créé dans les années quatre-vingt sous la forme d’une association, puis sous une forme coopérative. Nous sommes identifiés comme une banque verte dont la seule ressource est l’épargne qui lui est confiée par 41 000 sociétaires dont le but est de construire une société plus juste et plus durable. Notre volonté est de financer des projets positifs, montrer que le secteur bancaire peut être transparent. Pour cela, la totalité des projets que nous finançons sont publiés chaque année depuis notre création. A.V. : Parce que la partie scolaire rentre dans les critères de la coopérative. Si Besançon était venue nous voir pour un projet de vidéosurveillance ou pour rénover des routes sans impact écolo gique, nous ne serions pas intervenus. L.P.B. : Malgré sa transparence affichée à tous les étages, la Nef est régulièrement citée pour ses financements en lien à l’anthroposophie. Pourquoi ? A.V. : Historiquement, les deux fonda teurs (N.D.L.R. : Jean-Pierre Bideau et Henry Nouryt) possédaient des liens avec l’anthroposophie. De mon côté, je n’ai jamais lu un de leurs livres, ça ne reflète pas tout le quotidien des salariés de la banque. On peut financer par exemple des écoles Steiner, à hauteur de deux par an sur les 500 projets que nous aidons. Nous avons par exemple financé davantage d’écoles Montessori. Il y a près de dix ans, aucune autre banque ne voulait suivre.Aujourd’hui, le système Montessori est encensé. Nous sommes le seul établissement L.P.B. : Pourquoi avoir financé le projet bison tin ?

petit à petit l’identité propre.

bancaire français à publier chaque année, depuis notre création en 1988, la liste complète de nos financements. Présentant une dizaine de projets il y a 30 ans, cette publication annuelle détaille aujourd’hui près de 500 prêts et est accessible à tous, clients, socié taires, emprunteurs, partenaires ou simplement curieux. L.P.B. : Cette étiquette vous colle malgré tout à la peau. Pourquoi ? A.V. : Tout a commencé par un rapport d’enquête parlementaire d'un député sur les sectes où le nom de la Nef s’est retrouvé là (1999) ! La Commission d’enquête parlementaire sur les sectes, et en particulier le député qui en était président à l’époque, Jacques Guyard, a été attaqué en justice pour diffama tion. Lors du procès et de l’appel qui a suivi, la diffamation a été reconnue par la cour, bien que M. Guyard ait été acquitté, au bénéfice de sa bonne foi, puisqu’il s’appuyait dans ses propos sur le rapport parlementaire dont la qualité gouvernementale empêche qu’il puisse être jugé. Régulièrement sur les réseaux sociaux apparaît ce rac courci alors que chacun peut vérifier tous les projets que nous finançons. Dire que la Nef est le berceau d’une logique complotiste nous dépasse. Dans tous les secteurs de l’économie, il peut y avoir des anthroposophes comme des francs-maçons. Ce n’est pas quelque chose qui se claironne,mais je le répète, cela ne guide pas notre conseil de sur veillance. Dès que la Nef a commencé à se développer (elle est passée de 700 sociétaires en 1988 à plus de 41 000 en 2021), des partenaires issus de mou vements écologistes, de l’économie sociale et solidaire, ou portant une pen sée humaniste, ont rejoint la Nef en très grand nombre. Ils ne faisaient aucunement partie du milieu de l’an throposophie. C’est avec ces personnes, devenues majoritaires, que s’est formée

L.P.B. : Comment expliquer que vous financez en majorité des projets en lien avec la biody namie, un secteur connu pour ses liens avec l’anthroposophie ? A.V. : La biodynamie est intégrée au marché du bio, je n’ai pas d’ a priori sur cette technique. Nous avons été les premiers à accompagner des agri culteurs qui se lançaient dans le bio, là où aucune autre banque ne voulait aller par le passé. Aujourd’hui, on a prouvé que ces projets étaient finan çables donc forcément, la concurrence arrive ! On aide tous les projets sauf ceux qui ont des liens avec l’armement, le nucléaire, le charbon, le pétrole. On refuse également de travailler avec des entreprises dont le capital n’est pas détenu par une personne physique. On peut en revanche financer comme nous venons de le faire une activité d’ébénisterie parce qu’elle possède un mode de gouvernance très ouvert, avec une approche environnementale et sociale qui intègre des personnes loin de l’emploi ou qui ne cherchent pas le profit à tout prix. On soutient égale ment les activités dans les énergies renouvelables, les méthaniseurs, le photovoltaïque, un peu l’éolien car ce secteur nécessite des financements plus importants. L.P.B. : Que répondez-vous à vos détracteurs ? A.V. : Nous restons ouverts à la contes tation. À ceux qui nous accusent, on leur répète qu’il n’y a aucune surprise dans ce que l’on finance.Tout est trans parent. Dans notre équipe, nous avons tous des convictions pour faire de la banque différemment. J’ignore si mes collègues sont de droite ou de gauche. Ce que je sais, c'est que nous voulons que la finance soit un outil au service de l’évolution pour davantage de soli darité, d’écologie, de bienveillance. n Propos recueillis par E.Ch.

La Nef se définit comme une banque verte et éthique (photo D.R.).

Explications L’anthroposophie, c’est quoi ? On pourrait définir l’anthroposophie comme un mouvement de pensée qui se veut proche de la nature et qui voit le monde comme mû par des forces spirituelles ou ésotériques. Il a été fondé par un Autrichien, Rudolf Steiner (1861-1925). Il ne s’agit pas d’une secte. L’organisme qui surveille les sectes (Miviludes) pointe toutefois un goût pour l’occultisme. Concernant les dérives ? La situation est plus complexe. Car bien que considérées comme fantaisistes par les scientifiques, les théories anthroposophiques ont eu une postérité importante, dans la médecine, l’agriculture, l’éducation et la banque. Dans le monde de l’éducation, l’anthroposophie a directement inspiré les écoles Steiner qui fournissent une pédagogie alternative. C’est dans ce domaine que la polémique est la plus vive. Ancien élève et enseignant d’une de ces écoles, Grégoire Perra dénonce “l’en doctrinement des élèves” aux théories anthroposophes. Pour le domaine médical, ce dernier a également dénoncé son expérience de la médecine anthroposophique qu’il juge comme “une médecine réactionnaire qui dissimule sa haine de la science moderne.” Cela lui a valu une plainte déposée par deux médecins anthroposophes pour diffamation et injures publiques. Le tribunal de Strasbourg (octobre 2021) lui a donné raison. Concernant l’agriculture, les thèses anthroposophes ont influencé la biodynamie, notamment utilisée dans le secteur viticole. En enterrant par exemple des cornes de bovins dans le sol, en fonction de la lune et des astres, des énergies cosmo-telluriques seraient capturées. Les marques Weleda (cosmétiques bio) et Demeter (biodynamie) sont par ailleurs proches de ce mouvement de pensée, révélait un article du Monde Diplomatique. Bien que controversé, le mouvement a donné naissance aux Biocoop, A.M.A.P. (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), banques éthiques. Leurs adhérents ou clients sont bien loin de souscrire aux théories anthroposophes. n

8 Besançon

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DÉPARTEMENT

Soupçons de détournement de fonds publics En matière de transparence, la drôle de défense du Département Alors que le directeur

Cela arrive. “Ce n’est pas pour autant que je n’ai pas agi, se défend-elle. Dès que j’ai été au courant, j’ai déposé plainte pour abus de confiance et détournement de fonds publics.” Elle a réagi, c’est vrai. Mais elle n’a pas expliqué aux autres élus comment le directeur a, dès son arrivée, perçu un régime indemnitaire le plus élevé de la collectivité et bénéficié par la suite de primes, ces dernières étant validées par le responsable hiérar chique, c’est-à-dire Christine Bouquin. L’indemnité du directeur affichait 6 568 euros nets mensuels en novem bre.À ce sujet, Christine Bouquin nous avoue que le directeur aurait produit un faux pour s’octroyer ses primes. Ce qui fait dire à Damien Charlet, conseil ler départemental d’Audincourt, que lamission d’information “aurait permis, à nous conseillers départementaux et à l’ensemble de nos concitoyens, des explications sur les modalités d’attri bution du salaire du directeur et du montant extravagant de ses primes.” Pour l’élue Magali Duvernoy, ce refus de transparence est d’autant plus incompréhensible que les missions d’enquête sont souvent faites en paral lèle avec les enquêtes judiciaires, contrairement à ce que laisse entendre Christine Bouquin. “Comment appli quer une sanction à cet homme sans connaître les tenants et aboutissants ?” interroge l’élue d’opposition. Toujours selon ce groupe, “la volonté était de chercher à comprendre comment un système peut laisser des individus en roue libre avec un comportement manifestement contraire à l’intérêt général.” Ils devront attendre la réponse de la justice. n E.Ch. Primes Il rembourse 27 134 euros Alors que l’enquête judiciaire est en cours, l’agent incriminé a (re)versé 27 134 euros à l’association, une somme qui corres pondait aux primes obtenues qu’ils se seraient versées en produisant des faux. n Sanction Conseil de discipline le 25 mars À huis clos, un magistrat entouré d’élus du Département a scellé le sort profes sionnel de l’ex-directeur dans le cadre du conseil de discipline. La réunion prévue le 25 mars devait permettre d’entendre l’accusé qui pouvait se faire représenter par un avocat. Il encourait une radiation de la fonction publique. n

Q uand il s’agit d’argent public, encore plus lorsqu’il est détourné à des fins person nelles par un directeur qui aurait abusé de la confiance de son supérieur, en l’occurrence Chris tine Bouquin, chacun est en droit de demander des comptes. C’est ce qu’a fait l’opposition, de gauche, en récla mant une mission d’information comme la loi le lui permet. En réponse, le groupe “Le Doubs social écologique et de confiance, qu’une plainte a été déposée par la présidente Christine Bouquin, sa majorité a refusé à l’opposition la création d’une mission d’information. de l’Agence d’appui aux territoires (A.D.A.T.) est poursuivi pour détournement de fonds publics et abus

L’assemblée extraordinaire du 28 février dernier au Conseil départemental du Doubs a accouché d’une souris.

solidaire” a obtenu une fin de non-recevoir ! “ C’est l’un des seuls outils mis à la disposition des élus minoritaires pour contrôler concrètement l’exercice du pouvoir. C’est un gage de vitalité démo cratique qui vient d’être balayé” constate amère ment le groupe opposant. Lamajorité départemen tale (sauf 2 membres du groupe Ensemble pour

Il produit un faux pour s’octroyer des primes.

le Doubs) a en effet voté - le 28 février - contre cette mission d’information censée mettre en évidence les points de contrôle qui ont failli dans cette agence chargée d’aider les communes du Doubs enmatière juridique et infor matique. Motif : “Je ne vois pas quelles questions vous pourriez poser (Christine Bouquin s’adresse aux élus d’opposition) sachant qu’une enquête judiciaire est en cours, que des agents ont déjà été auditionnés, et qu’ils le seront peut

Et parce que nous sommes dans un État de droit, la vérité doit être recher chée. Puisque ce directeur est un proche de la présidente pour l’avoir suivi depuis près de trente ans, d’abord à Charque mont où Christine Bouquin était maire, puis en tant que directeur général des services auDépartement, cette exigence de transparence est nécessaire. Avec le refus d’engager la mission d’enquête, l’exécutif s’enfonce dans l’entre-soi. La présidente l’avoue : un proche l’a trahie.

être par la Chambre régionale des comptes, qu’un audit financier et comp table a été commandé par nos soins !” argumente la présidente. Veut-elle masquer ce qui ressemble à unmanque de transparence ? Elle le conteste. Parce que nous sommes dans un État de droit, la présomption d’innocence doit être respectée à l’encontre de cet homme, ex-directeur de l’Agence, dont l’avenir professionnel a été jugé le 25 mars avant une décision au pénal.

L’audit qui dérange La présidente déjà alertée au précédent mandat Le cabinet Mazars, en 2016, préconisait déjà des contrôles sur “l’engagement des dépenses.” L orsqu’ils arrivent à la tête du Département, Christine Bou quin et l’exécutif commandent

Enquête 242 achats avec la carte, sans justificatifs

S ur 285 achats réalisés avec la carte bancaire de l’A.D.A.T. entre jan vier 2019 et octobre 2021, pour un montant total de 46 260 euros, 244 achats n’ont pas de justificatifs. 8 300 euros de dépenses sont justifiés par une facture conservée à l’A.D.A.T. Parmi les dépenses injusti fiées, plus de 17 500 euros l’ont été chez Amazon, 2 917 euros dans une grande surface de Besan Avant Noël, le directeur débourse 17 548 euros sur la plate-forme Amazon, 2 910 eueros à Géant Casino.

çon. Des achats réalisés avant Noël et jusqu’au 24 décembre, dans des magasins de décoration et d’articles culturels, entraînant la suspicion à peine voilée des auteurs du rapport que ceux-ci soient liés à des cadeaux personnels. Les achats sur Amazon pou vaient concerner des besoins en matériel infor matique de l’agence, sauf que tous les colis sont arri vés chez le directeur. Contrairement aux règles en vigueur qui imposent de justifier la nature de toutes les dépenses publiques, il n’y a aucun justificatif pour

85 % des achats réalisés par le directeur, porteur de la carte achat. Accablant. Parmi les autres dépenses comme ces 1 951 euros dans des restaurants proches du Fort Griffon, des réservations sur la plate forme Airbnb (976 euros) pour des réservations de voyages professionnels, ce qui n’appelle pas de com mentaire particulier du l’audit financier. Les voitures de fonction dédiées au directeur sont pointées du doigt : une voiture allemande pour une location de 787 euros par mois et 1 420 euros pour la seconde. n

dépense est correctement engagée.” Derrière ce jargon comptable, le cabinet préconise une dissociation entre celui qui engage la dépense et celui qui la contrôle, ce qui n’est pas le cas dans les agences satel lites du Département, d’où l’absence de vérification lorsque la personne engage la dépense. Une faille poin tée noir sur blanc. Six ans plus tard, le Département annonce des contrôles au Syndicat mixte du Mont d’Or, au Comité départemental du tourisme, à l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs Haute-Loue, au C.A.U.E. (urba nisme). Un peu tard ? n

au cabinet Mazars un rapport intitulé “audit financier et organisationnel du Département” qui porte sur l’exer cice 2011-2014. L’équipe qui suc cède à la gauche de Claude Jean nerot demande les points à améliorer. Le cabinet cible l’enga gement des dépenses. Une des pré conisations concerne “la mise en place d’un contrôle embarqué dans le système d’information-gestion qui nous semble de nature à attein dre l’objectif recherché, il s’agit notamment de s’assurer que chaque

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DÉMOCRATIE

Un nouveau procédé de citoyenneté La pétition citoyenne pour se faire entendre

“J’ espère qu’il ne faudra pas recueillir 100 plaintes pour obtenir un rendez-vous avec un élu municipal !” Sur le ton de l’ironie, Laurent Croizier (pré sident du groupe L.R.EM.- MoDem) commente la délibéra tion prise par la Ville de Besançon d’installer “les péti tions citoyennes”, une façon “d’écouter les habitants” alors “que depuis 18 mois, c’est un contrat de défiance qu’Anne Vignot a construit avec les Bison tins” charge l’élu d’opposition. Il en veut pour preuve plusieurs sujets décidés sans concertation : la fermeture du Pont de la Répu blique, la requalification de la place du Jura par exemple. Avouons-le, la co-construction annoncée par Anne Vignot depuis son arrivée à la tête de l’exécutif n’est pas toujours au rendez-vous. La promesse de donner la parole aux citoyens sur l’écoquartier des Vaîtes a bien été tenue,mais elle ne satis fait personne. Concrètement, le système de pétition présenté ce mois-ci doit permettre aux Bisontins de plus de 16 ans, contribuables ou asso

ciations, d’adres ser une requête écrite a laVille. Il peut s’agir d’une demande, un vœu, une plainte ou une opinion sur tout sujet qui concourt a la vie locale et qui relève des compé tences du conseil municipal. “En

Grenoble pour cadrer juridique ment cette participation citoyenne. En Isère, sur une ving taine de pétitions déposées, trois ont abouti au conseil municipal. “Il faudra un regard intelligent sur ces doléances, remarque Kévin Bertagnoli. Si tout un pied d’immeuble se mobilise sur un sujet, mais que le seuil n’est pas atteint, nous écouterons les Bison tins car des sujets dont nous n’avions pas conscience peuvent émerger.” Il existe un deuxième seuil de 750 signatures qui débouche sur un atelier de médiation composé cinq techniciens au maximum, des initiateurs de la pétition, des membres d’instances parti cipatives. L’objectif de cet atelier de travail est d’établir des pré conisations qui seront remises à l’elu chargé du dossier. Pour vérifier que les signataires de la pétition sont bien des Bison tins, des contrôles seront opérés. Unemême personne ne peut ini tier plus d’une pétition par an et le sujet de la pétition ne doit pas avoir fait l’objet d’une demarche participative organisee par la collectivité datant de moins de deux ans. n E.Ch.

Chaque Bisontin, de plus de 16 ans, peut adresser une plainte, un vœu, une opinion qui concourt à la vie locale. En fonction du nombre de signatures, la Ville engage un dialogue avec l’initiateur. À partir de 1 500 signatures, le sujet est mis à l’ordre du jour du conseil municipal.

“Des sujets peuvent émerger.”

fonction du nombre de signatures de soutien obtenues par cette requete, la collectivité engage un processus de dialogue avec son initiateur ou son initiatrice, explique Kévin Bertagnoli, adjoint chargé de la démocratie participative. Si le seuil de 1 500 signatures est atteint, la maire s’engage a mettre le sujet de la pétition a l’ordre du jour d’un conseil municipal pour qu’un débat a son propos ait lieu entre les elus” poursuit-il. Un seuil qui paraît assez élevé. Comment a-t-il été fixé ? C’est 1 % de la population bisontine qui est allée voter aux élections municipales, un seuil jugé “assez bas” par l’adjoint pour permettre de créer du dialogue. Besançon s’est appuyée sur l’exemple de

La place du Jura, symbole d’une contestation citoyenne.

EN BREF

CONTESTATION Gestion des espaces verts Après les plaintes liées aux “herbes folles”, le côté esthétique prime

Sécheresse Dans le Doubs, sur les six derniers mois écoulés, de septembre 2021 à février 2022, quatre ont connu un déficit de pluie variant de 20 à 50 % au regard des moyennes saisonnières. Globalement, le déficit pluviométrique pour la saison de recharge est supérieur à 20 %. Depuis les dernières pluies datant de fin février 2022, les cours d’eau connaissent une baisse sensible de leurs débits. Météo France prévoit pour les mois à venir une tendance plus chaude et plus sèche que la moyenne. La persistance prévisible d’un temps sec incite donc à être vigilant. Pour mémoire, des restrictions des usages de l’eau ont été nécessaires au cours de huit sur les dix dernières années. Université La formation C.M.I., cursus master ingénierie H3E Hydrogène Énergie et Efficacité Énergétique, de l’Université de Franche Comté a remporté le prix de la Sensibilisation, de l’Éducation et de la Formation du concours Hydrogénies 2022, les trophées de l’hydrogène.

C’ est le printemps à Besançon. Les oiseaux chantent, les jon quilles s’ouvrent, les plantes mellifères s’apprêtent à éclore avec leurs couleurs mauves, rouges et jaunes venues éclairer les espaces publics de Chamars, de la Citadelle ou des ronds points du tram. La photo est belle. Qu’en sera-t-il dans quelques mois une fois les pétales fanés, les tiges desséchées cou chées sur le sol ? Cette autre image, moins jolie, a touché de nombreux Bison tins l’an dernier. En 2021, Besançon a croulé sous les plaintes d’habitants, choqués de voir “une ville à l’abandon” avec des plantes sauvages poussant dans les rues ou encore des cimetières - comme celui de Saint-Ferjeux - envahis par les mauvaises herbes. Près de 600 courriers sont arrivés à la mairie. Les agents sur le terrain raisons de biodiversité, les espaces verts de Besançon revoient en partie leur copie. Le côté esthétique n’est plus mis de côté. Suite aux polémiques liées aux herbes non coupées pour des

l 8 réunions dans 8 quartiers En avril, des réunions publiques seront organisées dans huit quartiers de Besan çon à destination des habitants. Des jar diniers viendront expliquer leur travail et les plantes choisies pour fleurir les espaces verts bisontins. Premier rendez-vous le 19 avril pour Battant-Boucle-Chapelle des-Buis. Toutes les informations sur www.besancon.fr l Chiffres En 2020, 1 500 m 2 de prairies fleuries étaient plantées pour 8 000 m 2 en 2022. e nombre des heures de main-d’œuvre liées aux activités de fleurissement dimi nue pour les agents. De 16 407 heures en 2015, les espaces verts sont passés à 12 235 heures en 2021 grâce à la mise en place de plantes vivaces et moins de fleurissement saisonnier qui nécessite de planter, replanter, d’arroser… La Ville de Besançon a réduit le nombre de plants produits (250 000 par an) au profit de l’augmentation de vivaces, de bulbes à naturaliser, de prairies fleuries. C’est une économie. La surface fleurie est stable : 15 555 m 2 .

Après les jonquilles, d’autres plantes, notamment des vivaces, viendront égayer Besançon.

ont payé les pots cassés face à des citoyens en colère. Leur direction, elle, a assumé ce choix de “gestion différenciée” aumotif que la biodiversité prévaut sur l’esthé tisme.

météo. Il a beaucoup plu en 2021 et nous n’avons pas pu tondre.” La Ville fait un mea culpa notamment sur les plantes mellifères qui, lorsqu’elles fanent, laissent un côté inesthétique. Parmi les nouvelles pistes évoquées : la création de prairies fleuries avec des plantes ou bulbes qui fleuriront à diffé rents moments de la saison. Dans les parcs et squares, les herbes hautes seront tondues aux abords des chemins et des bancs car “nous nous sommes rendu compte que certains avaient tendance à jeter davantage des déchets là où ce n’était pas coupé. Ce sera plus joli et plus confor table” anticipe l’adjointe. Les herbes hautes seront préservées au centre de la parcelle pour permettre aux insectes pollinisateurs de venir butiner. Tout le monde y trouvera son compte : les abeilles et les Bisontins. n

Près de 600 courriers sont arrivés à la mairie.

En 2022, la copie est en partie revue. “J’espère que l’on va voir la diffé rence cette année, annonce Fabienne Brauchli, adjointe aux espaces verts. Nous n’ou blierons pas le côté esthé tique car il est important, mais je tiens à rappeler que l’année 2021 était particulière. Elle faisait suite au Covid où de nombreux agents ont été dévolus à d’autres tâches, et c’était dû aussi à la

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