La Presse Bisontine 236 - Février 2022

LE DOSSIER 22

La Presse Bisontine n°236 - Février 2022

L’ÉCONOMIE À TOUT PRIX ?

La zone de l'Échange à Vaux-et-Chemaudin va rapidement atteindre ses limites concernant les surfaces disponibles, à l’image des 62 autres zones d’activité du Grand Besançon. D’importantes décisions, reportées depuis un an, doivent concerner de nouveaux terrains à réserver comme à Marchaux ou Saint-Vit pour les années futures dans un contexte de limitation de l’artificialisation des sols. Il estime les besoins à 100 hectares “Il faut arbitrer et prendre une décision courageuse” l Rapport

Deux élus ont remis un rapport à la présidente Anne Vignot dans lequel ils présentent les réserves foncières mobilisables sur le Grand Besançon et les futures zones à prioriser. Si rien n’est décidé rapidement, plus aucune entreprise ne pourra s’installer d’ici 2026, d’où leur impatience. Marcel Felt fixe un ultimatum au mois de juin.

L e Grand Besançon consomme 10 hectares par an pour accueillir des entreprises sur ses 63 zones d’activité économique réparties sur le territoire. Quand Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole, a demandé il y a dix-huit mois à Nicolas Bodin et Marcel Felt de rendre un rapport sur l’état actuel des zones économiques, il restait 43 hectares disponibles. “En 18 mois, ce sont vingt hec- tares qui ont été utilisés. Uni- quement sur un dossier, une société vient de réserver 15 000 m 2 sur la zone de l’Échange… c’est la raison pour laquelle je dis qu’il y a urgence de lancer de nouvelles zones pour accueillir de nouvelles entre- prises ! Dans quatre ans, peut- être trois, nous ne pourrons plus accueillir de sociétés” alerteMar- cel Felt, conseiller communau- taire délégué en charge des zones d’activité. Selon lui, le besoin pour un territoire comme

le nôtre est évalué à 100 hec- tares. Un chiffre qui va faire bondir de sa chaise la présidente Anne Vignot, peu encline à l’étalement urbain et qui, de l’avis de cer- tains collaborateurs, peine à trancher. “Il faut être offensif” martèle le maire de Miserey- Salines. De la place, le Grand Besançon n’enmanque pas mais la collectivité se veut vertueuse. “Nous avons des sols karstiques, des zones agricoles, il faut pren-

peut paraître long, admet Cathe- rine Barthelet, mais il s’agit d’un projet de territoire qui fait l’objet de concertation. Je rappelle qu’aucune étude n’a été bloquée notamment pour le dossier de Marchaux-Chaudefontaine et Champs-Chevaux (Saint-Vit). J’espère de mes vœux une déci- sion finale avant l’été” défend l’élue (maire de Pelousey) char- gée d’animer le Copil (comité de pilotage) qui va trancher sur l’avenir des futures zones. Bras droit de la présidente, le premier vice-président Gabriel Baulieu (maire de Serre-les- Sapins) veut éviter que la col- lectivité ne s’impose des bar- rières : “On a des documents d’urbanisme dans chaque com- mune qui ne sont pas caducs ! Nous n’avons pas à redébattre à l’affectation de zones” lâche Gabriel Baulieu qui trouve bon de rappeler aux sociétés qu’elles sont les bienvenues sur notre territoire. Bien sûr, la loi “Climat et rési-

Marcel Felt (avec Nicolas Bodin, vice- président à l’économie) a réalisé un

diagnostic des zones d’activité.

dre tout cela en compte” rappelle Anne Vignot. Ses élus l’entendent mais s’impatien- tent. Depuis bien- tôt deux ans, dix réunions se sont tenues pour ne déboucher sur aucune décision claire concernant le foncier disponi- ble à moyen et long terme. “Cela

consommation d’espace. “On ne va pas le regretter” , juge Gabriel Baulieu. Avant l’été, d’importantes déci- sions doivent être prises concer- nant deux grandes réserves fon- cières, l'une à Saint-Vit (20 hectares) et l’autre àMarchaux- Chaudefontaine (30 hectares). Des études 4-saisons et archéo- logiques sont menées sur ces deux espaces “qui pourraient permettre un rééquilibrage entre l’est et l’ouest avec d’un côté de

l’industrie proche de l’axe auto- routier (Marchaux), de l’autre Saint-Vit, présente Marcel Felt. Actuellement, si une entreprise de production nous demande 5 hectares, nous ne pouvons pas lui répondre. J’ai l’espoir de croire que ces deux zones pour- ront se faire ! Le constat est fait. Il faut maintenant prendre des décisions courageuses et arbitrer.” Bref, pas question de jouer les prolongations. n E.Ch.

lience” est sur toutes les lèvres. Que dit-elle ? En 2050, artifi- cialiser les sols sera interdit. Les collectivités auront pour les dix prochaines années le droit d’artificialiser 50 % de ce qui a été construit par le passé. Le Grand Besançon aura par exem- ple le droit à 36 hectares, ce qui est, de l’avis d’un développeur économique, bien trop peu. Des voix s’élèvent pour dire que le Grand Besançon fut par le passé trop vertueux en matière de

Avec la future loi, seulement 36 hectares.

Made with FlippingBook Ebook Creator