La Presse Bisontine 235 - Janvier 2022
8 L’événement
La Presse Bisontine n°235 - Janvier 2022
l Fort Benoît Contentieux à la Cour d’Appel de Nancy La mairie avait changé les règles du P.L.U. en cours de match En 2018, la mairie qui possédait un terrain - occupé par des jardiniers - a modifié le P.L.U. pour le revendre ensuite pour construire trois collectifs dans un quartier pavillonnaire. Neuf riverains ont esté en justice.
D ans ce quartier situé entre les Vaîtes et le Fort Benoît à Besan- çon, neuf riverains se sont sentis floués par l’ancienne équipe municipale qui a validé la vente et la “bétonnisation” de 50 ares d’un terrain qui lui appartenait à un promoteur pour la construction de deux bâtiments de 15 logements et un à bailleur social pour trois bâtiments et 20 logements. Pour- quoi floués ? Parce que le Plan local d’urbanisme, à l’époque (automne 2018) a été modifié pour le dessein de la collectivité
tants du collectif. Les immeubles, s’ils doivent être construits, vont artificialiser une zone jadis occupée par des jardiniers et située à 50 mètres du corridor écologique protégé par l’écoquartier desVaîtes dans la déclaration d’utilité publique ! Quant au bien vivre ensemble, les requérants s’interrogent : les collectifs ont été rentrés “au chausse-pied”, ce qui créera de nombreux vis-à-vis avec les mai- sons dont les faîtages ne dépas- sent pas 7 mètres de hauteur. Les riverains n’ont pas pu contester devant le juge la modi-
sans que les habitants ne soient informés. “Ils ont adapté le P.L.U. à leur permis pour rentrer au chausse-pied ces bâtiments sur ce terrain, avec les parkings, sans avoir prévu d’espaces verts, de chemins piétonniers, de trot-
Vue d’architecte d’un des cinq bâtiments qui sera construit. Ici depuis la rue Anne Frank.
évolution des recours Grand Besançon Métropole chargé d’instruire les permis de construire fait état du nom- bre de recours judiciaires. l 2021 : ....... 16 (arrêté au 10/12)
toirs sur notre rue étroite qui mesure 4,72 m de large. C’est comme si on changeait les règles d’un match en pleine partie” peste un des représen-
peu de place à la verdure, soit mise à exécution. Des pourpar- lers avaient été engagés pour demander que les constructions soient harmonieuses avec l’exis- tant, et moins denses. Elles ont échoué. Les deux dossiers sont transmis à la Cour administra- tive d’Appel de Nancy. n
fication du P.L.U. car ils l’ont appris après le délai de recours (2mois).Toutefois, ils ont assigné les deux permis de construire déposés par les deux construc- teurs au tribunal administratif pour plusieurs motifs et espèrent que la nouvelle politique de la Ville, qui consiste à laisser un
35 llogements sur deux parcelles.
l 2020 : ....... 20 l 2019 : ....... 12 l 2018 ........ 23
l Grette-Polygone-Butte
Future ville sur la ville
Pour un “morceau de ville exemplaire” sur 32 hectares Ce projet urbanistique majeur des dix prochaines années fera- t-il l’unanimité ? C’est bien parti. La Ville va planter des arbres sur un site jadis anthropisé, et seulement construire après en offrant des espaces verts aux logements.
“Grette-Polygone-Butte” d’inventer un nouveau modèle. “Il n’est plus question d’envisager des ensembles sans jardin” poursuit la maire, qui possède une feuille blanche devant elle pour ima- giner la ville de demain avec des bâti- ments “limitant au maximum les gaz à effet de serre” ajoute le conseiller municipal chargé de l’urbanisme. “Ce sera, ici, un morceau de ville exem- plaire !, annonce l’édile. Ce ne seront pas juste des bâtiments posés comme cela sans assurer l’intimité des habi- tants” assure-t-elle. À quel horizon ? Une dizaine d’années. Besançon s’est concertée avec l’armée qui lance sur le site “Polygone du génie” la construction d’habitats individuels pour accueillir ses familles. 900 sont concernées. Un des objectifs : qu’elles soient proches de la caserne afin de limiter les déplacements. Sur les 32 hectares urbanisables jadis occupés par les barres de la Grette et Brulard, il est prévu de laisser un cor- ridor écologique afin que les personnes qui résideront ici puissent profiter de la verdure de la colline du Rosemont. Si Ludovic Fagaut (Les Républicains) s’est interrogé en conseil municipal pour savoir si la municipalité avait réellement un plan (puisqu’elle com- mande deux études, une à 180 000 euros, l’autre à 197 000 euros), Aurélien Laroppe, chargé de l’urba- nisme, a facilement répondu. “Nous n’avons pas besoin de cabinets pour savoir ce que nous projetons là-bas. L’erreur, justement, serait de ne pas faire d’études ! , corrige-t-il. D’abord parce qu’elles concernent des études de sols dont la collectivité n’a pas la com- pétence en interne, ensuite parce qu’elles permettront de travailler sur l’ensemble des volets, comme l’aspect paysager, la programmation urbaine, le génie urbain, la stratégie environnementale,
P our faire “revenir” des familles qui ont quitté Besançon pour la couronne ou en séduire de nouvelles, Besançon a compris qu’elle devait proposer des logements
individuels avec un lopin de terre, “sans que celui-ci ne donne directement sur la fenêtre du voisin” , témoigne Anne Vignot, qui demandera aux architectes qui plancheront sur le futur quartier
Aurélien Laroppe : “Ce sera une nouvelle
ville sur la ville.”
nouvelle façon d’habiter avec des maté- riaux respectueux de l’environnement. Rien n’a été précisé sur la future hau- teur des bâtiments. C’est encore trop tôt. n E.Ch.
les mobilités. Ce n’est donc pas jeter de l’argent par les fenêtres que ces études d’une valeur globale d’environ 400 000 euros pour un projet de plu- sieurs dizaines de millions d’euros.” Ce qui va se construire là-bas est une
Des études sont lancées pour imaginer le “Besançon de demain” à la Grette, Polygone et Brulard.
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