La Presse Bisontine 235 - Janvier 2022

6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°235 - Janvier 2022

Pourquoi urbaniser à besançon est-il si comPliqué ?

Si le nombre de recours contre les permis de construire déposés à la Ville de Besançon est peu ou prou stable depuis quatre ans, les contestations de riverains, elles, s’amplifient. Parmi elles, le fait d’intégrer des collectifs dans du pavillonnaire, d’oublier les conséquences des vis-à-vis, du bien vivre ensemble. L’équipe d’Anne Vignot veut faire du prochain grand chantier urbain de la Grette-Polygone-Butte, un exemple de la nouvelle ville de demain. Le futur Plan local d’urbanisme intercommunal (P.L.U.I.) devra prendre tout cela en compte. Il sera voté l’an prochain au Grand Besançon.

l Bregille Un collectif créé pour dénoncer 36 logements Immeubles face à la Citadelle, dans un quartier pavillonnaire

et privée du vendeur, le collectif que nous avons rencontré dit “vouloir pré- server la qualité de l’environnement et la sécurité, éléments essentiels à une vie collective de qualité.” Le projet pré- voit deux bâtiments de deux étages, soixante places de parking, en lieu et place d’une maison - qui sera démolie - ainsi que sa dépendance. Les riverains, inquiets, ont été reçus par Aurélien Laroppe, élu chargé de l’urbanisme à Besançon. Des amélio- rations ont été demandées par la Ville au promoteur, le groupe Édouard Denis (originaire du Touquet), mais elles ne semblent pas satisfaire les riverains. “Nous travaillons depuis un an sur ce dossier , exposeAurélien Laroppe. Nous avons demandé de diminuer de 48 à 36 logements, d’abaisser le nombre de places de parking pour que le voisinage ne soit pas perturbé par le va-et-vient des voitures. Nous avons demandé que les logements proposés puissent accueil- lir des familles car ceux prévus étaient de petite taille.” Le collectif n’en démord pas. Il se réserve le droit d’engager un recours gracieux puis judiciaire contre ce permis alors que la mairie rappelle que le

Des habitants de Bregille s’opposent au projet d’un promoteur qui a racheté une maison et son terrain pour construire 36 logements. Le permis de construire est validé.

D epuis leur colline surplom- bant la boucle du Doubs, des habitants du chemin des Monts de Bregille sont tom-

bés de haut lorsqu’ils ont pris connais- sance d’un projet immobilier de deux immeubles dans un quartier pavillon- naire. Sans contester une cession libre

Vauban, le “béton-quartier” dénoncé I l s’appelle écoquartier Vauban. Pour l’association Extinction Rébellion, il n’en a que le nom. Ses militants ont mené une action coup de poing fin novembre en déployant sur une grue la banderole “Sous le béton, la rage”. De nombreuses voix s’élèvent à Besançon pour se demander si un écoquartier, c’est bien cela, c’est-à-dire des immeu- bles accolés les uns aux autres, des fenêtres de cuisine qui donnent sur la salle de bains du voisin, avec sept étages. Franchement, ce n’est pas top. répondent : “Le temps de l’urbanisme est long, plus de dix ans. En dix ans, les choses évoluent mais attendons au moins que cet écoquartier soit fini, que les arbres puissent être plantés, pour juger. Un écoquartier, ce n’est pas que de la verdure, ce sont des bâtiments peu énergivores aussi.” Lamairie a réussi là-bas à ne pas refouler l’eau à la station d’épuration par exemple. “Rappelons que ce site était déjà bétonné” tient à ajouter la maire, qui annonce vou- loir faire mieux sur les autres quartiers (lire en page 8). n Aurélien Laroppe, conseiller municipal chargé de l’urbanisme et Anne Vignot

Un promoteur a acheté à un particulier une maison et 50 ares de terrain pour y construire, à Bregille, 36 logements.

projet immobilier, une intégration inap- propriée du style des immeubles dans ce site face à la Citadelle, une densi- fication du quartier composé demaisons individuelles. Le promoteur qui annonce sur son site que le projet est éligible au Pinel devra revoir sa copie. Besançon n’est plus éligible. Quant à la vue du futur immeu- ble depuis la Citadelle, l’architecte des bâtiments de France a donné son accord. n E.Ch.

P.L.U. permet de densifier davantage encore. Le permis a été validé le 30 octo- bre. Plusieurs arguments sont main-

tenus : la transformation d’une propriété de 50 ares d’espaces verts en une zone bétonnée, une aug- mentation des dangers de la circulation dans un quartier déjà difficile d’ac- cès, des risques pour la Maison de quartier de Bregille située à côté du

La mairie a demandé des efforts.

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