La Presse Bisontine 235 - Janvier 2022
34 Économie
La Presse Bisontine n°235 - Janvier 2022
TÉMIS
Xavier Rousset se penche sur l’art du “tout-petit” Après avoir collaboré pour ses premiers modèles avec une spécialiste de la mar- queterie haut de gamme, le Bisontin Xavier Rousset avec sa marque XRby se rap- proche d’un maître de la peinture miniature pour décorer ses prochains cadrans. HORLOGERIE Artisanat d’art C e n’est pas un petit art, mais bien l’art du tout- petit sur lequel a décidé de se pencher l’horloger
L’usine 4.0 d’Antolin s’enracine à Besançon
La nouvelle ère industrielle de Grupo Antolin
C’est le chantier économique de l’année à Besançon. L’entreprise Grupo Antolin et ses 400 salariés bâtissent Q uand ils reçoivent leurs clients dans un de leurs huit sites vétustes et grisâtres deThise-Cha- lezeule ou de la zone du Barlot (Palente), les dirigeants de Grupo Antolin font de l’avis de leur directeur, “profil bas.” Dans quelques mois, ils pour- ront bomber le torse. Ils pos- séderont de locaux flambant neufs qui mettront leur savoir- faire unique dans le domaine des systèmes d’éclairage pour les constructeurs et équipe- mentiers automobiles mon- diaux. Groupe familial espagnol pré- sent dans 26 pays (pour 27 000 salariés),Antolin avait racheté en 2012 l’activité historique un site industriel unique à Témis.
bisontin qui avait présenté l’an dernier sa première série de montres. Ancien cadre dans l’horlogerie suisse, et ingénieur en micro-mécanique, Xavier Rousset veut confier aux meil- leurs artisans d’art la fabrica- tion de composants. C’est ce qu’il avait fait avec Rose Saneuil l’an dernier pour démarrer. C’est à cette artisane en marqueterie haut de gamme basée à Paris que le Bisontin avait confié la réalisation du cadran du pre- mier modèle, en série très limi- tée, de sa marque XRby. “La première des sept montres pré- vues avec Rose Saneuil est qua- siment vendue” indique Xavier
Pose de la première pierre de la future usine Antolin à Témis Besançon.
porté. L’investissement est de 33 millions d’euros pour un bâtiment unique de 22 000 m 2 sur 4,3 hectares. Ce n’est pas l’entreprise qui investit mais un consortium de sociétés actionnaires (Aktya, Batifranc, Banque des Territoires) qui seront propriétaires des locaux qu’ils loueront à la firme, à l’image de ce qui a été fait pour le Pôle Viotte. Témis a notam- ment fait un effort sur le prix du terrain,Aktya rachète deux bâtiments qu’Antolin va lâcher au Barlot et sur la zone de Besançon-Thise-Chalezeule. La Région a apporté 700 000 euros, l’État une aide à l’investissement dans la limite de 800 000 euros dans le cadre du plan de relance. 400 emplois sont confortés. La mise à disposition des locaux est prévue à l’automne pro- chain. n E.Ch.
de la société Socop créée en 1948 à Besançon. Il y a quelques années, la multina- tionale s’est interrogée sur son maintien à Besançon. “Il y a eu un front commun des col- lectivités et de l’État pour per- mettre à cette entreprise de res- ter et de s’accroître” a révélé le Préfet du Doubs, lors de la pose de la première pierre le 2 décembre. C’est àTémis que le choix s’est
Xavier Rousset, horloger à Besançon, a collaboré cette fois avec un peintre en miniatures.
Rousset. Depuis la création de son entre- prise XRby, Xavier Rousset a déposé plusieurs brevets. Il sait que dans la haute horlogerie, il faut savoir être patient. Son concept de collaboration avec les plus grands artisans a déjà été repéré au Grand prix de l’horlogerie de Genève où sa montre-quetzal a été présentée. Un premier pas vers son rêve de créer un “pont des arts” entre le savoir-faire horloger et les artisans d’art dont il admire le travail. n J.-F.H.
boration, fidèle à son concept de faire appel aux meilleurs artisans pour concevoir le décor de ses cadrans. Cette fois, c’est vers le peintre lyonnais Philippe Jacquin-Ravot qu’il s’est tourné. Un artiste qui excelle dans l’art si minutieux de la micro-pein- ture. Cet artisan de haut vol manie ainsi le binoculaire et les pinceaux les plus fins du monde pour transcrire ce qui ne se voit pas à l’œil nu. “Après le quetzal avec Rose Saneuil, le pin parasol est le sujet de ce cadran développé en collabora- tion avec Philippe Jacquin- Ravot. Ce cadran coiffera une boîte en saphir” précise Xavier
Rousset. À près de 50 000 euros pièce, on a affaire là à des collec- tionneurs de pièces rares. Alors que cette première collec- tion débarque à peine dans le monde très fermé de la très haute horlogerie, le Bisontin vient de lancer sa deuxième colla-
“Le pin parasol est le sujet de ce nouveau cadran.”
Plus d’infos sur xrby.art
Le projet une fois terminé (image C.D.A. architectes).
BESANÇON R.Bourgeois L’industrie veut soigner son image Encore trop souvent décrié, le secteur industriel est pourtant pourvoyeur de belles carrières. Des jeunes alternants sont venus témoigner de leurs parcours.
Lucas, Julien et Célia ont apporté leur témoignage chez R.Bourgeois dans le cadre de la semaine de l’industrie.
C élia Sapolin-Stehly a tout juste 15 ans. Elle prépare un Bac pro microtechnique en apprentis- sage au sein du Pôle formation U.I.M.M. de Besançon et passe une partie de son temps au sein de l’entre- prise qui la forme, Safran electronics et défense cockpit solutions à Besançon. Lucas Legrain est un peu plus âgé. Ce jeune homme de 21 ans est apprenti chez R.Bourgeois, depuis 2016 : après un C.A.P., puis un Bac pro Usinage, il est aujourd’hui en deuxième année de B.T.S. Comme son grand-père et son père avant lui, il travaille dans cette entreprise industrielle qui est un des plus gros employeurs privés de Besan- çon. Julien Latreille, lui, a 24 ans. Il
est apprenti ingénieur en 3 ème et der- nière année à l’E.N.S.M.M. de Besan- çon. L’entreprise qui le forme depuis trois ans, est I.T.W. Rivex à Ornans. Tous les trois sont venus témoigner au sein de l’entreprise R.Bourgeois qui accueillait la Semaine de l’industrie
fin novembre. L’ob- jectif de la séquence : casser les a priori éculés sur l’industrie qui serait sale, bruyante et dégra- dante. “C’est moderne, c’est propre et c’est épanouissant” tranche Célia Sapo- lin-Stehly, d’une
“C’est moderne, c’est propre et c’est épanouissant.”
répété tous les ans dans le cadre de la Semaine de l’industrie. Mais apparem- ment toujours pas entendu par les ins- tances de l’Éducation nationale. L’U.I.M.M. et les chefs d’entreprise s’emploient pourtant depuis des années à faire évoluer les choses. Les a priori ont la vie dure… n J.-F.H.
pas réussir aussi bien !” Julien Latreille tient peu ou prou le même discours : “On n’est pas du tout sensibilisés à ce monde industriel à l’école, on en entend parler, mais beaucoup trop tard” estime le jeune apprenti. Même dans la région la plus industrielle de France proportionnellement au nom- bre d’emplois, ce discours est hélas
étonnante maturité, qui regrette “qu’à l’école on ne nous montre pas suffisam- ment ce qu’est l’industrie aujourd’hui. Un secteur où on peut vraiment s’épa- nouir et progresser mais on véhicule encore beaucoup trop de préjugés autour de ce secteur d’activité” poursuit la jeune fille qui ajoute : “Et ce n’est pas parce que je suis une fille que je ne peux
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