La Presse Bisontine 235 - Janvier 2022
26 Le dossier
La Presse Bisontine n°235 - Janvier 2022
l Témis
Société Vibiscus Leur innovation risque de faire du bruit ! L’acoustique est la grande spécialité de cette jeune entreprise qui propose des solutions innovantes de réduction du bruit à destination des entreprises.
L e résultat est assez bluffant. Imaginez une fenêtre à double vitrage ouverte sur les bruits de la ville qui est soudaine- ment refermée. D’un coup, le silence se fait. L’effet sonore est encore plus impressionnant dans le démonstrateur que les fondateurs de Vibiscus ont ins- tallé dans leurs locaux de Témis. Effet waouh garanti ! C’est après avoir passé huit ans dans la recherche publique au sein du labo- ratoire bisontin Femto-S.T. que Gaël Matten, docteur en mécanique qui a consacré sa thèse aux vibrations et à l’acoustique, amûri son idée de création d’entreprise. “Au cours de mon activité
rudiments de la gestion d’entreprise et c’est ainsi qu’est née, en septembre, la société Vibiscus, avec quatre fonda- teurs : Gaël Matten, Manuel Collet, Morvan Ouisse (tous deux chercheurs et enseignants), et Robin Rivaton, le spécialiste des finances. Vibiscus a intégré des locaux d’une cinquantaine de mètres carrés au sein de la pépinière deTémis le mois dernier. C’est là que Gaël Matten et ses associés conçoivent et développement leurs sys- tèmes et effectuent les tests techniques. Deux salariés ont intégré les effectifs en septembre. Les discussions avec les premiers clients potentiels ont démarré en paral- lèle. “Ce sont des clients dans l’immo- bilier d’entreprise qui ont des problèmes de bruit dans leurs locaux, ainsi que des industriels qui ont des soucis de bruits liés à la soufflerie. Notre tech- nologie est basée sur des petits blocs programmables faits de membranes qui absorbent le bruit. Le grand prin- cipe, c’est de laisser circuler l’air tout en arrêtant le bruit.” Vibiscus a déjà trouvé des partenaires industriels pour fabriquer une partie des éléments techniques de leur dis- positif, l’assemblage final devant se faire dans leurs locaux de Témis.
de recherche, j’ai travaillé sur une tech- nologie de matériaux programmables destinés à réduire les bruits. Ces projets de recherche portaient au départ sur les domaines de l’aéronautique et de l’aérospatial. Comme les résultats de ces recherches étaient assez prometteurs,
on s’est rapidement posé la question de transférer nos solutions dans le monde civil par la créa- tion d’une start-up” explique Gaël Matten. Mais passer de cher- cheur à chef d’entreprise, ça s’apprend. Gaël Mat- ten s’est donc formé aux
“Laisser circuler l’air tout en
arrêtant le bruit.”
Gaël Matten, dans ses locaux où la société Vibiscus est installée depuis novembre (photo J.-C. Sexe - Ville de Besançon).
Dans les locaux de
de son développement. Pour l’instant sans faire de bruit… n J.-F.H.
Ensuite, après avoir fait valider les premières installations-pilotes, sans doute assez rapidement, Vibiscus pourra démarrer la phase de commer- cialisation. Entre-temps, elle aura cer- tainement sollicité une levée de fonds pour asseoir financièrement les bases
Témis, ils fina- lisent leur dis- positif inno- vant.
Pour en savoir plus : vibiscus.com
l Artisanat Victor Guérif Un luthier à la pépinière À Palente, la pépinière accueille aussi des métiers traditionnels. Le luthier Victor Guérif y est installé depuis quatre ans. Le Covid ne lui a pas facilité la tâche.
A ncien ingénieur dans l’industrie automobile et la fibre optique,Vic- tor Guérif a été la vic- time de la crise de 2009. Remer- cié assez brutalement par son employeur, un grand nom de l’automobile, il a profité de cet
événement subi pour entamer sa reconversion professionnelle. Ce passionné de musique, qui a appris la guitare à son ado- lescence et a fait ses armes au conservatoire a vite trouvé son chemin de traverse pour s’ac- complir. “J’ai toujours eu envie
de faire un métier manuel et comme une de mes passions est la musique, j’ai rapidement trouvé ce métier qui concilie les deux. J’ai donc suivi une forma- tion de luthier” explique Victor Guérif. Après avoir suivi sa formation à Cluny en Saône-et-Loire, il a plongé ensuite dans le grand bain de la création d’entreprise. Auto-entrepreneur depuis qua- tre ans, il a choisi la formule de la pépinière d’entreprises à Palente d’abord pour des raisons pratiques. “Ma compagne avait été ici aussi à la pépinière, elle m’a parlé du concept et m’a fait connaître B.G.E. La plupart des luthiers exercent chez eux dans un minuscule atelier de 10 m². Ici, je bénéficie de locaux de 30 m², et à des prix plutôt attractifs” note le luthier installé ici depuis quatre ans. “Je vais d’ailleurs demander la prolongation de mon contrat de location ici.” Pour ces locaux, il débourse 300 euros par mois. “Je payais 200 euros au début, le loyer pro- gresse au fil des ans. Le seul bémol ici, ce sont les frais de chauffage car le bâtiment des années soixante n’est pas super bien isolé” tempère le créateur.
Victor Guérif est un luthier spécialisé dans les guitares.
mon atelier dans notre future maison.” Le couple a pour l’ins- tant renoncé, refroidi par les prix de l’immobilier à Besançon. Victor Guérif n’exclut pas d’ins- taller son atelier et ses guitares dans une maison qu’il cherche désormais au-delà des frontières bisontines. Espérant que ses clients le suivront. Quoi qu’il arrive après la phase pépinière, Victor Guérif dit “ne regretter pour rien au monde cette reconversion. Je réalise ma passion” sourit-il. n J.-F.H.
d’épicéa, d’érable, de noyer ou de cormier, ses guitares sont uniques. Malgré une réputation grandis- sante, le luthier bisontin avoue que “la crise sanitaire a vraiment ralenti le moral des particuliers et mon activité” soupire Victor Guérif qui compte désormais miser une grande partie de son activité sur la fabrication de modèles neufs et plus unique- ment sur la réparation. “Je suis bien conscient que les choses arrivent lentement, mais je suis toujours aussi déterminé” note l’artisan qui voit déjà plus loin que la pépinière de Palente. “Mon souhait est d’aménager
En quatre ans, Victor Guérif s’est déjà fait une petite répu- tation, travaillant notamment pour quelques noms connus de
la scène musi- cale, à l’image de Guillaume Alde- bert, la Rue Kétanou, Lofo- fora ou encore Jean Rigaux des Infidèles, pour lesquels il a fabri- qué ou réparé des guitares, sèches ou électriques. Entièrement réa- lisées à la main, avec des essences
Espérant que ses clients le suivront.
Pour en savoir plus : http://luthiervictor.fr
Il a notamment déjà travaillé pour le chanteur Guillaume Aldebert.
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