La Presse Bisontine 235 - Janvier 2022

24 Le dossier l Témis

La Presse Bisontine n°235 - Janvier 2022

Valoriser les bio-déchets L’économie circulaire au cœur de l’activité de Soddec

Cette start-up a développé une solution de valorisation énergétique des bio-déchets d’activité, basée sur une technique de nano-méthanisation. Prometteur.

moins de 200 kg par jour, il est incohérent de faire tourner des camions de collecte. Nous pro- posons donc des équipements à installer sur place, qui transfor- meront les bio-déchets en biogaz afin de couvrir les besoins en énergie des clients chez qui nous installons ces équipements” détaille le dirigeant. Par les équipements qu’elle a conçus, la société Soddec fait donc le lien direct entre les déchets et la production d’énergie in situ. “Nos installations sont des nano-méthaniseurs, ils tien- nent environ 20 m² au sol.” Avec trois ans passés en recherche et développement, l’entreprise hébergée à la pépi- nière de Témis est sur le point d’installer ses premiers démons- trateurs de pré-série. “Les pre-

C’ est dans l’air du temps : nous bascu- lons progressive- ment, sans doute massivement, d’une économie linéaire à une économie circu- laire. Récupération, recyclage, valorisation… Toutes les légis- lations, européennes et fran- çaises, prennent cette direction. En 2024 par exemple, tous les émetteurs de bio-déchets (déchets alimentaires et des autres déchets naturels biodé- gradables) seront dans l’obliga- tion de les valoriser.

C’est sur ce créneau justement que s’est positionnée la société bisontine Soddec, fondée par un ancien de l’I.M.E.A. (l’école de commerce de la C.C.I. de Besan- çon) Christophe Lagrange, 43 ans aujourd’hui. “Nous nous ins- crivons totalement dans les enjeux actuels de l’économie cir- culaire. Nous nous adressons aux producteurs de bio-déchets qui en émettent moins de 200 kg par jour : notre cible, ce sont donc les laiteries, les brasseries, les professionnels de la restauration. On est partis du constat qu’à

Christophe Lagrange dirige la société Soddec.

logie sans doute promise à un fort développement, avec les emplois induits qui vont avec. Rien qu’en France, 100 000 sites pourraient potentiellement être ciblés par la technologie Sod- dec. n J.-F.H.

Comté depuis juillet dernier. Après avoir été accompagnés notamment par BpiFrance et par l’A.D.E.M.E. pour sa phase de recherche et développement, les dirigeants de Soddec prépa- rent pour l’an prochain une levée de fonds pour leur donner des moyens à la hauteur du potentiel de développement de cette tech- nologie innovante. Une techno-

miers de ces équipements per- mettront de vérifier la pertinence de notre technologie et nous avons prévu de lancer l’industrialisa- tion du procédé et le développe- ment commercial dès 2023. Il y a des enjeux très importants, à l’échelle européenne” estime Christophe Lagrange qui est entouré de deux associés. Soddec est suivi par B.G.E. Franche-

l Témis Chirurgie réparatrice Ennoia, l’impression 3D au service de la chirurgie Prestataire de services d’installation de plateformes d’impression 3D dans

Pour en savoir plus : www.soddec.com

l Palente Orbe Novo Matériaux récupérés pour bagagerie haut de gamme

les structures hospitalières, Ennoia développe également son propre dispositif médical pour la chirurgie maxillo-faciale.

I ngénieur en biomédical de formation, spécialisé dans la biomécanique, le Bison- tin Benjamin Billottet a créé sa société baptisée Ennoia en 2018 d’abord à Lyon, avant de décider de la rapatrier à Besançon où il a trouvé un envi- ronnement favorable à la pépi- nière de Témis. “Notre spécia- lité, c’est la chirurgie réparatrice. Nous développons des solutions personnalisées à chaque patient en chirurgie crâno-maxillo- faciale grâce à l’impression 3D” résume le fondateur de ce qui n’est plus aujourd’hui une start- up. Ennoia dispose également d’un bureau d’études qui déve- loppe tout un panel de solutions à destination des établisse- ments de soins. Le C.H.U. de Besançon fait partie des pres- cripteurs de la société bisontine qui y a mis en place une pla- teforme d’impressionmédicale. Ennoia bénéficie en parallèle d’un programme régional de développement à Témis Inno- vation où la S.A.S. est hébergée depuis avril dernier. Encore seul il y a un an aux commandes de l’entreprise qu’il a fondée, Benjamin Billottet est aujourd’hui entouré de qua- tre collaborateurs. Pour espérer conquérir un marché très pro- metteur, Ennoia doit encore franchir une marche, celle de la certification I.S.O. 13 485 qui lui permettra d’apposer le marquage C.E. sur ses dispo- sitifsmédicaux. “La certification

Âgé de 42 ans, Benjamin Billot- tet tient à rester maître à bord, “je ne souhaite pas ouvrir mon capital pour l’instant” dit-il. Si le domaine de l’impression 3D s’est largement démocratisé ces dernières années, ouvrant les marchés potentiels à une plus grande concurrence, Ennoia compte bien garder une longueur d’avance. “S’il y a de plus en plus de monde sur ce terrain-là, c’est sans doute que nous ne nous sommes pas trom- pés de direction” conclut opti- miste Benjamin Billottet. n J.-F.H.

devrait arriver en 2022, 2023 au plus tard” indique Benjamin Billottet. Viendra ensuite le temps du développement com- mercial, à l’échelle européenne espère le dirigeant. “Avec de bons partenaires industriels et commerciaux, le potentiel est énorme” avoue-t-il. Pour l’instant,Ennoia vit essen- tiellement grâce à ses presta- tions d’ingénierie qu’elle pro- pose aux établissements de santé. Elle compte sur la com- mercialisation de ses propres dispositifs pour asseoir sa crois- sance dans les années à venir.

D u 100% français, et du 100% économie circulaire. Orbe Novo, start-up créée en octobre 2019 par Rachel Michaux et trois associés issus comme elle du monde du haut de gamme (Rémi Bouhaniche, Jean Leclercq et Joachim Camara), vient de sortir, après deux ans de préparation, sa gamme grand public de sacs et accessoires upcyclés, à partir de matières d’excellence sourcées en France, comme la toile de montgolfière. “Notre démarche est 100 % développement durable parce que nous partons de matières existantes que l’on réinjecte dans une nouvelle démarche créative avec de nouvelles fonctions” résume la fondatrice Rachel Michaux, passée par des marques comme Seiko ou Nike. Il aura fallu à l’équipe d’Orbe Novo deux ans de recherche et développement pour aboutir à ce nouveau textile matelassé, à l’esthétisme singulier et aux pro- priétés mécaniques et techniques décuplées. Leur innovation a été récompensée par une Bourse French Tech. La commercialisation, via le site Internet, a démarré il y a deux mois. Trop tôt évidemment pour tirer un premier bilan mais le créneau sur lequel est positionnée cette entreprise bison- tine est dans l’air du temps. À voir les modèles de la première collection, difficile de deviner qu’ils sont faits à partir de matériaux réutilisés, aussi nobles soient-ils. “Toutes les matières que nous utilisons sont transformées en France, et à proximité. L’assemblage se fait à côté de Vesoul. Rachel Michaux redonne vie à de la toile de montgolfière pour créer des sacs et accessoires haut de gamme. De l’upcycling de haut vol !

On ne crée aucune empreinte carbone avec nos produits” se félicite la responsable d’Orbe Novo (comme nouvelle trajectoire). Cette première collection sera suivie d’autres accessoires dans la même veine. Toujours por- teurs de sens. n J.-F.H. Rachel Michaux avec un des sacs de voyage de la nouvelle collection Orbe Novo (photo X. Courraud).

Benjamin Billottet dirige Ennoia, installée à Témis Innovation, ici avec une partie de ses collaborateurs.

En savoir plus : orbe-novo.com

Pour en savoir plus :ennoia-med.fr

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