La Presse Bisontine 234 - Décembre 2021

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DÉCEMBRE 2021

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon

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N° 234

10 ANS APRÈS SA MISE EN SERVICE LA LGV N’A PAS TENU SES PROMESSES

- Fréquentation inférieure aux prévisions, - Gare des Auxons fantôme, - Zone d’activités en panne…

le dossier en pAGes 22 à 27

ArGent public p. 14-15 Après le rapport de la Chambre des comptes Le 13 ème mois des 4 000 agents publics bisontins menacé

l’événement p. 6 à 8 Fin de l’histoire aux 408 Les démolitions se terminent, quels projets pour le quartier ?

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2 Retour sur info - Besançon “On raffole des herbes folles en ville”

La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

Le château d’eau, chronique d’une démolition annoncée

L a deuxième phase de l’éco-quartier Vauban - qui n’a pour le moment que le nom - est en cours de construction. Le 20 novembre, des membres du mou- vement Extinction Rébellion ont mené une action pour dénoncer la bétonisation du quartier en accrochant à une grue de chan-

E n réaction aux nombreux Bisontins scandalisés par la nouvelle politique dite de “ges- tion différenciée” prônée par la Ville de Besançon pour ses espaces verts, la Fédération France Nature envi- ronnement du Doubs (F.N.E. 25) se réjouit au contraire de voir les herbes folles pousser librement dans la ville. Ses responsables s’en expliquent : “Omniprésentes, d’une vitalité pro- digieuse, les plantes sauvages indi- gènes se développent sans inter- vention humaine dans des habitats très divers. Elles se distinguent aussi des plantes cultivées par leur haut degré d’adaptation aux conditions environnementales les plus chan- geantes. La grande résilience de ces organismes vivants se manifeste tout particulièrement dans un contexte

tier cette affiche : “Sous le béton, la rage.” Alors que la deuxième phase de construc- tion de cet espace - qui doit potentiellement accueillir 800 logements - se poursuit, le château d’eau érigé là en même temps que les anciennes casernesmilitaires (démo- lies) sera lui aussi déconstruit. En 2016, la

urbain. Ces herbes qu’on dit communément “mauvaises” ou “folles” sont en géné- ral pleines de ressources” défend F.N.E. 25. Elles hébergent en effet selon eux toute une petite faune, qui y trouve gîte, protection et nour- riture. “Si les couverts végétaux sont suffisamment étendus et proches, cette faune peut se déplacer sans risques dans toute sorte de micro- cosmes et se reproduire en conser- vant une bonne diversité génétique. Les plus connus de cette faune sont les insectes pollinisateurs qui per- mettent aux plantes de se multiplier et s’en nourrissent en retour” argu- mente la Fédération. Ils vont plus loin dans la justification : “La ville, sous pression continue de l’urbani- sation fragmentant le milieu naturel, ne doit pas devenir une bulleminérale aseptisée et stérile, dans laquelle le sauvage serait totalement exclu. Aux humains de se pencher sur ces petites herbes, de se rendre compte de leur utilité et de les accepter même si cela ne fait, soi-disant, “pas propre” car, au final, nous dépendons d’elles. Elles atténuent les poussées de chaleur en ville, de moins en moins supportables à cause du réchauffement climatique. Fleuries, elles embellissent l’espace, par un foisonnement de couleurs auquel s’ajoutent celles des insectes, papillons et autres, qu’elles attirent ainsi que celles des oiseaux venant picorer leurs graines.” La mairie de Besançon a décidé de ménager ces herbes. “Nous en sommes ravis !” termine F.N.E. 25, voix dissonante au milieu du tumulte des critiques reçues depuis le prin- temps par la municipalité Vignot. Un peu d’air pour la maire ! ■

Le château d’eau de l’ex-site militaire Vauban sera démoli.

Ville de Besançon avait souhaité lancer un concours pour proposer à des investisseurs de valoriser cet espace. Une candidature avait été retenue pour un prix de vente de 40 000 euros. Sauf que le candidat s’est retiré. Pendant ce temps, le bâtiment du château d’eau a été très largement altéré par les caprices du temps. La ville avait tenté de relancer d’autres candidats, sans succès. La démolition est actée. ■

L’action d’Extinction Rébellion du 20 novem- bre.

La grande famille rassemblée en souvenir de Paulette Guinchard

avait fait sienne cette phrase de Mariama Bâ, femme de let- tres sénégalaise : “Mon cœur est en fête chaque fois qu’une femme sort de l’ombre.” Huit mois après son décès, Paulette Guinchard est encore sous la lumière. ■

L ionel Jospin était sans doute la guest-star de cette journée d’hom- mage à Paulette Guin- chard décédée en mars dernier, mais c’est Marie-Guite Dufay qui a rendu le plus bel hommage à son amie, l’ancienne secrétaire d’État aux personnes âgées qui a choisi sa fin de vie en Suisse. Le Kursaal était quasiment plein le 13 novembre dernier. Per- sonnalités socialistes, ex-socia- listes, et plus largement de gauche et encore plus large- ment de toute la société civile sont venues rendre l’hommage que Paulette Guinchard n’avait pas pu recevoir lors de ses obsèques il y a huit mois, la

faute au Covid. “Nous ne sommes pas là pour pleurer sa mort, mais pour célébrer sa vie” a noté Daniel Boucon, l’ex- directeur du C.D.N., en préam- bule. Marie-Guite Dufay, la pré- sidente de Région a donc retracé le parcours de la jeune fille de Reugney, de ses débuts professionnels dans les années soixante-dix à la librairie Cam- ponovo où face aux injustices salariales elle était à l’initiative de la création d’une section syndicale C.F.D.T., avant qu’elle intègre comme infirmière en psychiatrie l’hôpital de Novillars. Puis élue bisontine, députée et ministre du gouvernement Jos- pin. Celle qui avait devancé la

loi sur le non-cumul des man- dats et fait clairement avancer la cause de la parité en politique

Les herbes folles dans les parcs et jardins de la ville continuent à susciter la polémique (photo archive L.P.B.).

Retrouvailles entre ex-amis socialistes : Lionel Jospin (à droite), Jean-Louis Fousseret et Claude Jeannerot.

Éditorial Sérénité

s’empêcher de penser que la politique avait une autre noblesse il y a vingt-cinq ans. On ne pataugeait pas à l’époque dans le marigot des réseaux sociaux et, peut-être n’est-ce qu’une impression biaisée par une certaine nostalgie, les débats étaient d’une tout autre hauteur de vue. L’actualité de cette fin d’année rappelle également la mémoire d’un autre homme qui savait porter le fer de la contradiction avec élégance et engager un vrai débat avec ses opposants politiques de l’époque, c’est Michel Jacque- min. LeMusée des beaux-arts de Besançon expose en cemoment une partie de la grande collection d’estampes et de dessins dont sa veuve a récemment fait don à la Ville. Homme politique, il était aussi esthète et patiemment, discrètement, loin du tumulte de la politique, il s’adonnait à cette passion nourricière qu’ont les amateurs d’art. Le personnel politique d’aujourd’hui gagnerait sans doute en sérénité à s’inspirer de cet esthétisme. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

de réfléchir, et a dû faire un “contre-com- muniqué de presse” le surlendemain pour s’excuser d’avoir envoyé le premier, ayant appris entre-temps la cause de l’absence de la première magistrate… On frise le ridicule. La sérénité semble avoir défini- tivement quitté le débat politique bisontin. On peut aussi s’interroger sur cette initiative prise par la liste d’opposition Besançon Maintenant dirigée par Ludovic Fagaut qui organisait ce mardi 23 novembre au Kursaal une réunion publique intitulée “Besançon villemoyenne, déclin ou rebond ?” Outre le fait que la réponse soit certainement dans la question aux yeux de l’opposition, on est en droit de se demander quel est le vrai but de ce genre d’initiative sinon de tenter, le lendemain, de créer un petit buzz fugace et de continuer à faire répéter à l’envi (même si c’est en partie vrai) que Besançon décline. Après avoir assisté le 13 novembre dernier à l’émouvant hommage rendu à Paulette Guinchard, on ne peut

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception : Alexandra Tattu, Noémie Rognon. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr

É pargnez-nous, s’il vous plaît les élus bisontins, des articles inutiles et des débats stériles ! Dernier exemple en date : la fausse polémique sur l’ab- sence d’Anne Vignot aux dernières célé- brations du 11-Novembre et à l’hommage rendu à Paulette Guinchard. La gent poli- tique masculine a crié au crime de lèse- démocratie alors que lamaire de Besançon s’était absentée pour une cause on ne peut plus naturelle et prioritaire, mais pas aux yeux de tous : la naissance d’un petit-enfant. Son absence est donc passée sous les fourches caudines de certains caciques de l’opposition qui se sont émus de ces absences, usant tous d’un vocabulaire presquemartial pour dénoncer l’attitude deM me Vignot. Le comble du ridicule a été atteint par le fédé- raliste Jean-PhilippeAllenbach qui dégaine les communiqués de presse avant même

équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.

Crédits photos : La Presse Bisontine, A.G.F., Collection Jacquemin, Diatonic, B. Jeanningros, Orchestre philharmonique, A. Pétri, P.-E. Saillard, B. Salmanski, S.N.C.F. Voyageurs, J.-P. Tupin. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2021 Commission paritaire : 0225 D 80130

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4 L’interview du mois

La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

POLITIQUE

Laurent Croizier, l’élu MoDem-L.R.E.M.

“Anne Vignot n’est pas la maire de tous les Bisontins” Le quadra bisontin ne cache pas ses ambitions politiques à Besançon. Ses interventions font de lui un des principaux opposants à la majorité actuelle et dans son viseur proche, il y a les législatives de juin prochain à Besançon. Interview.

L a Presse Bisontine : Vous consi- dérez-vous aujourd’hui comme le leader de l’opposition à Besan- çon ? aurent Croizier : Ce titre ne veut pas dire grand-chose en soi. Je me consi- dère comme le leader d’une oppo- sition ferme, pragmatique et constructive. Je pense faire le travail d’un élu d’opposition qui dit quand les choses vont bien, mais aussi quand ça ne va pas et en l’occur- rence, j’estime qu’après un an et demi aux manettes, la majorité actuelle ne travaille pas dans le sens de l’intérêt commun et que le débat démocratique n’est pas tou- jours respecté à Besançon. L.P.B. :Vous sous-entendez qu’Anne Vignot en tant que maire de Besançon ne respecte pas les règles de la démocratie ? L.C. : Il y a en effet au sein du conseil municipal et du conseil de Grand Besançon Métropole depuis qu’Anne Vignot est au pouvoir un manque réel de transparence et de sincérité. Avec Anne Vignot, il faut toujours essayer de lire entre les lignes, de tenter de comprendre sa logique et d’anticiper le but qu’elle recherche dans ses interventions, car jamais elle ne les décline vrai- ment. Nous n’avons pas non plus elle et moi la même conception de la politique : nous sommes élus pour l’ensemble des Bisontines et des Bisontins et j’estime qu’Anne Vignot est restée dans une posture de militante. Elle n’est pas la maire de tous les Bisontins. L.P.B. : C’est un peu fort ! L.C. : Non, c’est un vrai problème démocratique qui pose la question du respect des opinions de la mino- rité qui ne réussit jamais à obtenir les réponses à ses questions. Sa dernière méthode a été d’envoyer un communiqué à la presse pour répondre aux questions qu’on avait posées lors des derniers conseils municipaux et de G.B.M., sans même qu’elle prenne la peine d’en- voyer en parallèle ces mêmes réponses aux élus d’opposition.

C’est tout simplement inadmissible. Mais j’ai une deuxième explication à ces méthodes. L.P.B. : Laquelle ? L.C. : Tout simplement j’ai le senti- ment que Madame Vignot avance dans le brouillard, sans cap. Son programme électoral était un cata- logue d’orientations très floues, mais sans mesures concrètes. La preuve, c’est que depuis le début elle ressent le besoin de multiplier les réunions de travail pour pré- parer les dossiers. C’est bien un signe de son improvisation perma- nente. L.P.B. : Vous venez d’être porté à la pré- sidence du groupe MoDem-.L.R.E.M. au sein de la municipalité. Que recouvre ce nouveau rôle ? L.C. : Cette responsabilité nouvelle m’oblige à respecter les différentes opinions de ce groupe qui ne seraient pas forcément les miennes au départ, puisque je suis un adhé- rent du MoDem. Cela m’oblige à prendre un peu plus de hauteur par rapport aux différents sujets, sans pour autant renoncer à mes convictions de toujours. C’est aussi bien sûr pour préparer la suite car nous devrons veiller, pour les échéances suivantes, à ce que MoDem et L.R.E.M. travaillent ensemble et soient compatibles. C’est une volonté commune de dépasser le champ partisan. L.P.B. : C’est cette nouvelle casquette de président de groupe qui vous a donné la légitimité il y a quelques jours d’écrire à la ministre Jacqueline Gourault au sujet du dossier R.N. 57 ? L.C. : Cette lettre à la ministre avait tout simplement l’intention de cla- rifier cette rumeur qui veut que l’État pourrait se désengager finan- cièrement de ce projet d’élargisse- ment de la R.N. 57 entre Beure et Micropolis. C’est à la fois pour cla- rifier les choses et remettre un coup de pression sur les décideurs poli- tiques à unmoment où, on l’a encore vu récemment, certains partenaires

Bio express

l Laurent Croizier a 46 ans.

l Il est professeur des écoles en brigade de remplacement (actuellement à l’école Helvétie) l Marié, il a deux enfants. l Il a été le directeur du centre de formation du Besançon Basket Club à la grande époque. l De formation scientifique, il est passionné d’informatique, de développement web,

Laurent Croizier est depuis ce mois-ci le président du groupe MoDem-L.R.E.M. au sein de la municipalité de Besançon.

chera forcément sur un recul de notre territoire. Être immobile aujourd’hui, c’est reculer par rapport aux autres. La liste de M me Vignot ne mesure pas le rayonnement et le rôle moteur que devrait jouer Besançon à l’échelle départementale et régionale. Le rayonnement de Besançon doit avoir un impact sur la Haute-Saône, le Jura et même le Territoire-de-Bel- fort. L.P.B. : Que feriez-vous, vous, pour mieux faire rayonner Besançon ? L.C. : Besançon a une histoire indus- trielle. Nous avons perdu le statut de capitale administrative, ne perdons pas notre statut de capitale écono- mique. Nous devons contribuer à la reconquête industrielle du pays. Nous avons la chance d’avoir un territoire héritier d’une histoire industrielle. Valorisons, développons, amplifions ! Pour cela, nous avons besoin de déve- lopper des zones d’activité et pro- mouvoir des activités de production. C’est bien l’emploi qui fera le dyna- misme de Besançon et du Grand Besançon, qui nous donnera les moyens de retrouver des ambitions. On ne doit pas faire nous-mêmes les politiques, mais avant tout permettre à des initiatives de se développer. C’est exactement ce qu’a fait Jean- Louis Fousseret avec le développe- ment de Témis et de Témis Santé. Il faut aujourd’hui qu’on développe d’autres Témis un peu partout sur le territoire de la métropole. L.P.B. : Encore une fois, vous ne sentez pas Anne Vignot capable de chausser ces bottes de V.R.P. du territoire ?

thèque qu’elle a voulu faire capoter, ce fameux projet de R.N. 57 dont l’en- jeu est capital pour les relations franco-suisses également, le dossier Saint-Jacques qui ne se réalisera pas tout seul. Elle se doit d’imaginer com- ment réaliser ce genre de projets. Anne Vignot doit se mettre à la hau- teur des enjeux bisontins comme François Rebsamen s’est mis à la hauteur des enjeux de Dijon en allant

hésitent encore à s’engager. J’ai la chance de bien connaître Jacqueline Gourault de par mes fonctions au MoDem, je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas fait un tel courrier. C’est quand même elle qui est en charge des contrats de plan État-Régions. Le vrai danger, on le sait, c’est que ce projet ne soit pas porté politique- ment. On voit très bien qu’Anne Vignot ne porte pas ce projet, elle a d’ailleurs voté contre, mais c’est aujourd’hui son rôle de le porter dans les plus hautes instances. Le choix démocratique doit être respecté. L.P.B. : Plus l’élection présidentielle approche ainsi que les élections législatives, et plus on sent que vous souhaitez politiser le dossier, notamment au sein de G.B.M. avec certains de vos amis comme Jean-Paul Michaud (maire deThoraise) ou Benoît Vuillemin (maire de Saône)… L.C. : C’est une question locale. Il y a un vrai débat en interne au sein de G.B.M., une confrontation sur l’avenir et le cap que doit prendre le Grand Besançon à l’échelle régionale. Oui, Besançon a besoin d’un cap, de voir loin, d’avoir une vision. Et on sent bien que la majorité d’Anne Vignot n’en a pas. Nous devrions avec une trentaine de maires de l’aggloméra- tion créer d’ici la fin de l’année un groupe qui permettra de peser sur ce débat fondamental. L.P.B. : Laissez peut-être un peu de temps à Anne Vignot de prendre la mesure de l’en- jeu ? L.C. : On arrive à la fin de la deuxième année du mandat ! On peut revenir sur certains dossiers : la grande biblio-

et de sport : basket, football, handball et tennis.

lui-même chercher les bons investis- seurs pour sa Cité de la gastronomie. Il est passé par l’Établissement public foncier pour racheter le site de l’ancien hôpital et il a joué les V.R.P. de son territoire pour que ce grand projet se réalise. On ne sent rien de tout cela ici. Une nouvelle fois, on a l’impression de naviguer dans le brouillard. L.P.B. : On sent chez vous une vraie frus- tration… L.C. : Oui, car je me désespère de voir tout le potentiel de notre ville et de notre aggloméra- tion et de consta- ter depuis deux ans cet immobi- lisme qui débou-

“Les cours d’école dégenrées, une déclinaison épouvantable de l’éco- féminisme.”

L’interview du mois 5

L.C. : Non, tout simplement parce que l’idéologie écologiste porte en elle cette idée de décroissance, de non-étalement urbain. Anne Vignot ne s’en est pas cachée, c’est d’ailleurs le principal point faible de son équipe. Le problème, c’est que cette idéologie se heurte à la réalité d’aujourd’hui. L.P.B. : Allez, citez-nous quand même quelques actions qui trouvent grâce à vos yeux à Besan- çon ? L.C. : La rénovation des écoles est une très bonne mesure. Pour le reste, je m’at- tendais franchement à autre chose pour une équipe qui se dit écologiste. On a un centre-ville très minéral et sur ce point je ne vois aucune proposition. L.P.B. : Même avec les cours d’école “dégen- rées” ? L.C. : Remettre de la nature dans les cours d’école, c’est quelque chose de très bien.Mais cette histoire de cour dégenrée, c’est de l’idéologie pure et dure qui est même très stigmatisante contre les hommes. C’est une déclinaison épou- vantable de l’éco-féminisme prônée par Sandrine Rousseau. Comme si les cours d’école avaient été pensées par des hommes pour des hommes ! En tant qu’enseignant, je ne peux pas accepter qu’il y ait des enfants qui accapareraient des cours d’école sans que les enseignants n’aient agi ou réagi. Cette histoire de cours dégenrées, c’est également un manque de confiance envers le corps enseignant.

L.P.B. : Mais avant de penser aux prochaines municipales, il y a les législatives en juin prochain. Serez-vous candidat ? L.C. : Ce serait la suite logique de mon engagement pour ce territoire. J’ai en effet porté ma candidature auprès des instances de mon parti pour la I ère cir- conscription du Doubs. Je commencerai par construire, dès cette fin d’année, des propositions avec les habitants de cette circonscription. L.P.B. :Mais Fannette Charvier la députée L.R.E.M. sortante n’a pas encore dit qu’elle se retirait ! L.C. : J’avais cru entendre qu’elle ne ferait qu’un mandat… Et j’estime qu’on ne peut pas être présent auprès des habi- tants d’un territoire qu’au moment des élections. Je me sens aujourd’hui légitime pour porter les intérêts de ce territoire, ce serait la suite logique de mon enga- gement. Un député est un législateur, ce doit être aussi l’ambassadeur de son territoire. L.P.B. : À l’approche de l’élection présidentielle, soutiendrez-vous Emmanuel Macron ? L.C. : Je soutiens à 100 % l’action du pré- sident de la République et du gouver- nement, sans aucune nuance, et tout en reconnaissant qu’il y a eu des échecs. Je veux impérativement éviter ce concours de radicalité qui est en train de régner sur cette campagne présidentielle. Je veux faire l’éloge de la nuance, qui est d’ailleurs tout le contraire de l’eau tiède ou du consensus mou. n Propos recueillis parJ.-F.H.

L.P.B. : Laurent Croizier, on sent de plus en plus vos ambitions politiques : avouez que vous rêvez très fort d’être un jour maire de Besançon ? L.C. : Je me suis engagé en politique en 2013 après avoir franchi la porte d’une réunion en tant que citoyen, pour devenir non plus spectateur, mais acteur. Si je ne raisonne pas du tout par rapport à des postes, il est bien clair que je me suis rapidement aperçu que si on veut bouger les choses, il faut occuper des postes à responsabilité. J’aspire donc à avoir des responsabilités fortes pour tenter de faire bouger les choses. L.P.B. : L’alimentation d’un blog depuis plusieurs années participe à cette ambition ? L.C. : Je ne crois pas que rendre compte

auprès des citoyens de son action doive être considéré comme de l’ambition, voire du narcissisme. On ne peut pas reprocher tout et son contraire aux poli- tiques. Je rends compte de mon action et je crois d’ail- leurs que je suis reconnu pour ça. Ce blog et les réseaux sociaux ne me ser- vent pas à moi pour faire des selfies avec des personnalités locales…

“Les législatives seraient la suite logique de mon engagement.”

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6 L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

ADIEU LES 408… ET APRÈS

Dans quelques semaines, c’est un immense terrain nu qui remplacera une des cités les plus denses de Besançon, les 408. Après le grignotage de la dernière tour prévue en cette fin d’année, la Ville esquisse les premières ébauches du futur quartier de la Grette.

l Urbanisme

Des logements nouveaux dès 2026 ?

C’est la fin de l’histoire aux 408 La dernière des tours de cette cité qui a abrité jusqu’à 1 500 habitants est en train de disparaître. La fin d’une histoire vieille de près de 60 ans.

C omme si elle s’apprêtait à dévorer les restes d’un gigantesque repas, l’immense grue dotée d’une mâchoire surpuissante est sur le point de faire tomber les derniers murs de la dernière barre des 408. Comme un ultime souvenir de ce qui fut un des quartiers les plus densément peuplés de Besançon, on entre- voit encore ici ou là quelques reliques d’un papier peint démodé, prêt à chuter avec le reste des balcons et des murs porteurs. Cette grue finira son travail de sape dans quelques semaines, avant la fin de l’année. Et il en sera terminé d’une cité construite entre la fin des années cinquante et le début des années soixante, à l’époque où il fallait loger à tout prix une population en croissance constante.

Combien a coûté cette première opération de démolition-reloge- ment des occupants ? Pour les 119 logements du bâtiment 13, rue Brulard, c’est un coût de 2,607 millions d’euros. Pour le bâtiment du 29, rue Brulard (237 logements), le coût est de 3,941 millions et pour le dernier,

nette. “Une partie des gravats sert à combler les caves qui des- cendent à R - 2” tient bon de pré- ciser un cadre de la société Chas- tagner (groupe Eiffage), chargée de cette lourde opération. Qu’adviendra-t-il ensuite de ce quartier rasé ? La Ville est en train de plancher sur la question et présentera dès le conseil municipal de décembre un pré- projet pour le réaménagement complet de ce quartier qui dépas- sera d’ailleurs la simple emprise de l’ex-cité des 408. “On travaille sur un projet depuis le début du mandat confieAurélien Laroppe, le conseiller municipal délégué bisontin chargé de l’urbanisme. Normalement, selon les termes du N.P.R.U. (N.D.L.R. : le nou- veau plan de rénovation urbaine), tant qu’on n’a pas ter- miné la réhabilitation de Pla- noise, nous ne devrions pas pou-

le 15, rue Brulard et ses 144 loge- ments, la facture s’élève à 3,353mil- lions d’euros. Soit un coût total 9,9 millions d’eu- ros. La démolition des 408, c’est aussi plus de 100 000 tonnes de gravats qui auront néces- sité 30 000 rota- tions de camions pour laisser place

Le dossier confié au cabinet parisien Michel Guthmann.

Aurélien Laroppe, le conseiller municipal délégué bisontin à l’urbanisme.

qui travaillent à Besançon, à peine une centaine habite sur place. “Un des objectifs est bien de garder les habitants sur notre territoire” noteAurélien Laroppe. Les premières constructions réa- lisées en lieu et place de l’ex- cité des 408 et au-delà sur un périmètre plus large pourraient voir le jour en 2026-2027. n J.-F.H.

(Michel GuthmannArchitecture Urbanisme) basé à Paris, qui sera composé de sept équipes, notamment de Paris, Lyon et Besançon. Le souhait de la mai- rie est de prévoir la reconstruc- tion de “600 à 700 logements mais sur un périmètre qui inclura les actuels terrains mili- taires” avance l’adjoint. Car sur les 900 familles de militaires

voir entamer celle de la Grette. Alors nous sommes justement en train de négocier avec l’A.N.R.U. pour déroger à ce prin- cipe et pouvoir ainsi gagner quelques années” espère l’élu. Selon nos informations, le cabi- net d’architectes qui sera chargé de plancher sur la reconstruction d’un nouveau quartier sera un groupement baptisé M.G.A.U.

L’événement 7

La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

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Q uand l’immense grue quit- tera le parvis des 408 à la fin de l’année, l’ex-cité n’en aura pas tout à fait terminé avec les engins de chantier. Le déblaie- ment des milliers de tonnes de gravats s’étalera jusqu’à la fin dumois de mars. Une partie des granulats servira encore à combler la fosse des caves du dernier immeuble. “L’objectif est de récupérer unmaximumdematériau. La loi impose le recyclage d’au moins 75 % des maté- riaux déconstruits. Il y a aussi un long travail de tri à effectuer avant de réem- ployer les gravats” note un technicien du chantier. Et ensuite ? Dès le printemps, “les collectivités vont verdir le terrain. Nous sèmerons dans un premier temps du gazon afin de ne pas avoir un terrain en friche ou un l Après la déconstruction En attendant la suite Un terrain propre, pas de terrain vague Avant qu’un projet de nouveau quartier soit validé d’ici la fin du mandat, le terrain rendu vierge sera dans un premier temps reverdi.

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terrain vague. Il n’y aura pas de bancs ni d’aménagements particuliers, mais ce sera un terrain où les habitants du secteur pourront venir se balader” pré- cise Aurélien Laroppe. L’année 2022 sera consacrée à affiner le projet de reconstruction de cette partie du quartier Grette-Butte. La municipalité actuelle a fait de ce dos- sier “le projet urbain du mandat” , celui, en tout cas, que l’actuel élu à l’urbanisme aura l’occasion de suivre de A à Z. Pour la Ville qui cherche à contrer la fuite des ménages vers la périphérie, ce dos- sier est capital. Et à ne pas rater cette fois…Surplombant la Boucle, à proxi- mité immédiate des collines de Chau- danne et du Rosemont, avec vue impre- nable sur les remparts de la Citadelles et avec un tram qui passe toutes les 6 minutes, ce futur quartier a, sur le papier du moins, tous les atouts de son côté. n

Après la déconstruction, c’est une opération de tri systématique des matériaux qui s’engage.

Au total, plus de 100 000 tonnes ont été démolies, de quoi faire 30 000 rotations de camions.

l Social

Pas de fermeture à l’horizon La Maison de quartier poursuivra sa mission

cette Maison de quartier dirigée par Philippe Renou n’ont pas dévié de leur mission de recevoir du public. À la Maison de quartier Grette- Butte, qui fêtera ses vingt ans l’année prochaine, les activités n’ont d’ailleurs jamais été aussi nombreuses. Espace parents- enfants, activités d’éveil au corps, épicerie sociale, ludo- thèque, animations durant l’été, cours de langue… “Depuis 2015, et malgré le départ des habitants, nous avons doublé notre fréquen- tation” note le directeur Philippe Renou. Les élèves du collège Victor-Hugo tout comme ceux de l’école des Vieilles-Perrières fréquentent régulièrement les lieux. “La Maison de quartier est bien connue pour sa ludo- thèque qui attire des familles de tout Besançon. Comme la Mai- son de quartier de Montrapon a son studio d’enregistrement où viennent les jeunes de toute la ville, chaque structure a un peu sa spécificité” ajoute Carine Michel. La Maison de quartier Grette- Butte reçoit un bon millier de personnes par an (380 familles inscrites à ce jour, pour 1 073

Malgré le départ des habitants des 408, la structure sociale est toujours en place. Elle renforcera même ses missions pour l’ensemble du quartier Grette-Butte.

Seule au milieu de la cité désormais vide, la maison de quartier continuera plus que jamais sa mission.

I l n’est pas rare d’y croiser des habitants de Planoise et même de certaines com- munes de la périphérie bisontine. “Ce n’est pas parce qu’elle s’appelle Maison de quar- tier qu’elle est réservée unique- ment aux habitants du quartier. Les maisons de quartiers de

Besançon ont vocation à recevoir tout le monde” note Carine Michel, l’adjointe bisontine à la vie des quartiers et à la vie asso- ciative. Bien qu’ayant perdu tous ses habitants, le secteur des 408 n’est pas mort, loin de là. Le groupe scolaire Sainte- Famille par exemple, et donc

quartier Grette-Butte accueille une nouvelle exposition intitulée “Le regard, le langage et la conscience” en lien avec l’asso- ciationAledd (Association pour le lien d’entraide et le droit à la différence) dont l’objet est de donner la possibilité aux enfants en situation de handicap d’être acteurs de leur vie sociale à tra- vers la pratique d’activités de loisirs. Une autre facette de cette structure à vocation sociale qu’est la Maison de quartier. n J.-F.H.

à venir dans le cadre du renou- vellement de la convention qui la liera à la C.A.F. pour les qua- tre prochaines années. Preuve que la Maison de quartier Grette-Butte, dans laquelle tra- vaillent neuf agents de la Ville, sans compter les étudiants et les bénévoles de l’épicerie sociale a encore de l’avenir… La Maison de quartier est éga- lement un lieu culturel. Après une exposition de photos consa- crée à la Palestine, depuis quelques jours, la Maison de

personnes, les inscriptions n’étant pas closes). “Ce n’est pas le quartier qui disparaît, c’est juste la cité des 408. Nous rem-

plissons plus que jamais notre rôle de centre social” poursuit le directeur qui est en train de peaufiner le programme de la structure pour les années

Activités d’éveil au corps,

épicerie sociale, ludothèque…

Philippe Renou, le directeur de la structure.

8 L’événement l Histoire

La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

60 ans après Le symbole d’une époque révolue

Les grandes dates du quartier : l 1956 : début des négociations pour la vente des terrains des 408 entre la Ville et la congrégation de la Sainte-Famille. l Avril 1959 : création des 408, permis de construire avec le groupement d’ar- chitectes composé de MM. Jabœuf, Robert et Chorvat. l 1962 : arrivée des rapatriés d’Algérie. l Septembre 1965 : ouverture de l’école maternelle de la Grette. l 1969 : ouverture de la Maison Pour Tous.

A vec cette opération de démo- lition, c’est sans doute aussi la fin d’une époque, celle où on avait la folie des construc- tions verticales, histoire de gagner de la place et également de loger une population ouvrière et étrangère venue grossir les rangs des usines locales. Ainsi de 1959 à 1962 furent construits ces “408”, également nommés cité Bru- lard, qui désignaient cet ensemble de La cité de la Grette aura vu vivre plusieurs générations de Bisontins. Les bâtiments des 408 ont abrité jusqu’à 1 500 habitants.

d’y venir. Forcément, les choses se sont dégradées” note l’adjoint bisontin au logement. La grande opération de réhabilitation

trois immeubles dont les deux premiers comptaient 408 logements, avant que la construction du troisième ne porte le total à 588 logements. Au plus fort de son occupation au début des années quatre-vingt-dix, les 408 ont compté jusqu’à 1 523 habitants. Ils y trouvaient à l’époque tout le confort d’apparte- ments modernes disposant de chauffage central et de salles des bains indivi- duelles, autant d’équipements qui fai- saient encore défaut à cette époque dans de nombreux logements du cen- tre-ville. Mais aujourd’hui, ce modèle urbain ne fonctionne plus. “Le logement social de qualité, ce n’est plus ça et au fil des années on s’est retrouvé aux 408 avec des personnes qui n’avaient pas choisi

l 1970 : ouverture du lycée de la Sainte-Famille. l 1971 : ouverture de l’école primaire de la Grette. l 1976 : ouverture du centre de soins Grette-Butte. l 1989-1990 : réhabilitation des 408. l Janvier 1996 : incendie de la Maison Pour Tous. l 2002 : ouverture de la Maison de quartier Grette. l Mars 2002 : incendie du centre commercial. l Juillet 2012 : passage du Tour de France dans le quartier. l 2015 : visite du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. l 31 décembre 2017 : incendie de la Maison de quartier. l Février 2018 : début de la déconstruction. l Janvier 2019 : réouverture de la Maison de quartier. l Décembre 2021 : fin de la déconstruction.

menée au début des années quatre-vingt-dix au cours du dernier man- dat de Robert Schwint par l’architecte Philippe Lamboley fut un échec. Juste un peu de cosmé- tique qui n’a pas suffi à redonner son lustre à cet ancien quartier prisé. Cette rénovation ratée a sans doute, en partie, commencé à sonner le glas définitif à la cité Bru- lard. n

“Des personnes qui n’avaient pas choisi d’y venir.”

Dans un émou- vant recueil baptisé “Les veilleurs de jour” sorti en 2019, la compagnie Teraluna avait recueilli les témoignages des habitants du quartier.

La rénovation qui avait été effectuée dans les années quatre-vingt-dix ne correspondait pas aux nouveaux standards du logement social.

La construction des barres des 408 a démarré à la toute fin des années cinquante au cours du deuxième mandat municipal du maire de l’époque Jean Minjoz.

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La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

SOCIAL

Les S.D.F. ne sont pas seuls À Besançon, des sans-abri se prennent en main Un sans domicile fixe créé “Les Compagnons de la rue”, un collectif qui souhaite mettre à disposition des logements que l’association se propose d’autogérer. Dans le même temps, cinq appartements pour accueillir des sans-abri avec leurs chiens ouvrent. Il est prévu que la cantine de la boutique Sainte Jeanne-Antide propose des repas tous les jours.

L’ arrêté anti-mendicité pris en 2018 par l’an- cienne municipalité avait suscité la colère

urbain, elle ne remet pas des bancs “anti-mendiants”. Un détail, certes, qui a son impor- tance pour ceux qui vivent dans

des associations de défense des sans-abri. C’est du passé. Aujourd’hui, quand la Ville de Besançon remplace sonmobilier

Philippe Cremer, conseiller municipal délégué chargé es dispositifs d’accueil des sans-abri.

nos mains pour écrire un lende- main, dit-il sobrement. On peut imaginer que la mairie nous mette un lieu à disposition, il y a beaucoup de logements non occupés, que nous pourrions réno- ver avec nos mains et gérer. Pour- quoi pas un bâtiment à Saint- Jacques comme cela avait été mis à disposition des migrants ?” imagine Alain. Il veut aussi redonner la possi- bilité aux personnes de la rue de bénéficier de leurs droits civiques.Vaste programme. Pour cela, le collectif doit gagner la confiance de tous : “C’est sans doute le plus dur” admet-il. À Besançon, il existe des centres d’accueil abritant les S.D.F.mais ils ne semblent pas faire l’una- nimité : “Les Glacis, à Besançon, c’est insalubre. On dispose d’une douche le matin pour trente per- sonnes” témoigne le représen- tant du collectif. Les deux autres principaux foyers sont l’Agora et Javel. “Il faut deux mois pour obtenir une place” constate le représentant du collectif. La Boutique Sainte Jeanne-Antide propose des repas chauds les midis. “J’ai demandé à ce que dès 2022, les repas soient aussi proposés le week-end” annonce Philippe Cremer. La Ville avec le Centre commu- nal d’action social (C.C.A.S.) a ouvert cinq places dans un hôtel bisontin où les sans-abri peuvent dormir avec leurs chiens. Une collaboration avec la maison d’arrêt pour préparer la sortie des personnes incarcérées afin qu’elles ne soient pas livrées à la rue. n E.Ch.

la rue. Le premier dispositif dumandat d’Anne Vignot fut de nommer un conseiller délégué aux dis- positifs d’accueil des sans-abri et d’accompagnement des migrants, en la personne de Phi- lippe Cremer. L’élu bisontin dresse un constat simple, mais terrible : de plus en plus de jeunes sont dans la rue.ÀBesan- çon, ils seraient 138 de 18 à 25 ans à mendier ou squatter, 609 de 26 à 39 ans, 242 de 40 à 59 et enfin 21 de plus de 61 ans. Ces chiffres évoluent. Ce qui ne change pas, c’est la détresse. Si des sans-logis ont choisi cette vie-là, d’autres la subissent. “Je veux monter, avec les autres compagnons, un plan de bataille pour que plus per- sonne ne soit à la rue cet hiver car 90 % des personnes à la rue veulent en sortir” annonce Alain Levavasseur. Alors qu’il était inséré socialement, cet homme s’est retrouvé sans toit. Il y a quelques semaines, il a adressé un courrier à la maire de Besan- çon en lui présentant son enga- gement. Cette dernière lui a organisé une réunion avec l’élu référent. Avec d’autres membres, Alain a créé “Les Compagnons de la rue”, une association dont le principal objet est d’acquérir et d’obtenir le droit d’usage d’un bien immobilier pour offrir à une personne dans le besoin et en urgence, l’accès à un habitat décent, ainsi que la possibilité de se nourrir et de recevoir des soins. “Nous avons à notre dis- position notre détermination, notre solidarité, notre parole et

EN BREF

Jouets Une collecte solidaire de jouets d’occasion est organisée jusqu’au 5 décembre à la déchetterie des Tilleroyes à Besançon pour aider les familles modestes et limiter le gaspillage. L’opération “Laisse Parler Ton Cœur” est organisée par l’éco-organisme Écosystem. Tous les jouets sont acceptés : électriques et électroniques, de premier âge, de société, en bois, poupées, puzzles, peluches, déguisements… à condition d’être en bon état et complets. Le Sybert les donnera ensuite à l’association Emmaüs France qui les triera, les nettoiera, les désinfectera et les réparera si nécessaire. Ils seront ensuite revendus à prix solidaires dans la boutique de l’association ou offerts aux familles les plus modestes.

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La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

EN BREF

HABITAT

Absentéisme chez le bailleur social Loge G.B.M. : le climat social tendu conduit à un audit a fusion de la S.A.I.E.M.B. et de G.B.H. a entraîné une explosion de l’absentéisme dans un des services du bailleur social qui gère 8 000 logements et emploie 149 salariés. La direction a pris des mesures depuis.

Solidarité La nouvelle vente de novembre “Au bonheur des enfants, tout à 1 euro !” se déroule les 23, 24 et 25 novembre de 7 heures à 19 heures au Palais des Sports de Besançon, avenue Léo-Lagrange. Eau 28 agriculteurs du Grand Besançon sont engagés pour protéger la ressource en eau. Sont concernés les captages de Saint-Vit, Geneuille, la source d’Arcier-Bergeret. Les agriculteurs recevront une aide de 3,1 millions d’euros sur 5 ans et la Métropole, qui pilote la démarche avec l’appui de la Chambre d’agriculture. Éducation En octobre dernier, La Presse Bisontine évoquait le cas de Gabriel, élève de C.E. 1 de l’école Pierre et Marie Curie de Besançon privé de cantine, alors que sa sœur est acceptée. Depuis la rentrée des vacances de la Toussaint, il peut déjeuner à la cantine. La Ville lui a Anne Vignot, au regard du danger que représente le protoxyde d’azote et l’essor rapide de son usage, a pris un arrêté afin d’en interdire la vente aux mineurs et d’interdire l’abandon trouvé une place. Protoxyde d’azote

A vec 7,23%d’absentéisme au mois de juillet, pic de la crise, la direction de Loge G.B.M. a pris une première mesure pour “éviter que la situation ne se dégrade.” Elle a mandaté une société exté- rieure pour évaluer les pro- blèmes rencontrés par les sala- riés après que la médecine du travail a tiré la sonnette d’alarme, notamment dans un

service (dont le bailleur ne sou- haite pas communiquer le nom), où la quasi-totalité des agents étaient en arrêt-maladie. Onze mois après sa fusion, Loge G.B.M. qui gère 8 000 logements doit gérer sa fusion à marche forcée née d’une société d’éco- nomie mixte (S.A.I.E.M.B.) et un Office public (G.B.H.). “Une fusion, ça prend du temps car les façons de faire chez les uns

ou les autres sont différentes, admet CarineMichel, présidente de la nouvelle structure. Nous avons toutefois réagi une fois les premiers signaux d’alerte en demandant cet audit. Nous ne sommes pas les seuls bailleurs à rencontrer ces difficultés en France. Je joue la transparence mais je peux dire que Loge G.B.M. va bien.” Dans les faits, l’absentéisme a diminué en octo-

Présidente de Loge G.B.M., Carine Michel n’a pas laissé traîner les problèmes d’absentéisme.

domaine. Parmi les autres dos- siers : lutter contre l’insécurité en partenariat avec le service de médiation mis en place avec d’autres bailleurs. Loge G.B.M. veut également s’adapter aux “nouveaux” besoins en loge- ments, à savoir des apparte- ments plus petits, accessibles pour les personnes âgées ou les familles éclatées. Loge G.B.M. qui affiche un taux de vacances de ses logements à 4,5 % veut abaisser ce chiffre, et tenter de limiter les phéno- mènes de squats lorsque le bail- leur déconstruit des barres d’im- meubles vétustes. n E.Ch.

bre à 5,7 % puis 4,6 % en novem- bre, preuve de ce mieux-être. Un point spécifique sur “le climat social” sera présenté lors du pro- chain conseil d’administration, le 23 novembre. La réorganisation au sein de la direction la plus touchée tend à porter ses fruits. Toutefois, les usagers ont pâti d’un manque de réponse, d’un basculement de ligne téléphonique qui ne fonctionnait pas. C’est désormais du passé. Tout est rentré dans l’ordre assure la direction. La réhabilitation des logements sociaux demeure une priorité. Un plan d’actions sera présenté en janvier prochain dans ce

Conséquence de l’absen- téisme, les locataires ont été privés de réponse dans certains de leurs dossiers. Du passé.

EN BREF

ÉDUCATION Planoise et Hauts-du-Chazal Une nouvelle école à Planoise ? La Ville commande une mission à une société dans le but d’évaluer la pertinence d’une nouvelle école sur le quartier, en lien avec les Hauts-du-Chazal. Un dossier a été déposé auprès de l’agence nationale pour la rénovation urbaine en vue d’obtenir des crédits.

Emploi Les travaux publics recrutent ! Plus de 300 postes sont à pourvoir sur l’ensemble de la région Bourgogne-Franche-Comté au sein de la profession des Travaux Publics, tous niveaux de qualification confondus. L’École des Travaux Publics de Bourgogne-Franche-Comté propose des formations en apprentissage sur l’ensemble du territoire régional, du C.A.P. à la licence professionnelle. Le taux de réussite est exemplaire avec une employabilité

Les élèves avec leurs parents à la sortie de l’école Fourier, à Planoise.

V Ville dans la ville, le quartier de Planoise accueille selon les chif- fres de l’académie 2 528 élèves, précisément 1 518 en élémentaire et 1 010 en mater- nelle (soit 30 % des élèves bisontins) pour cinq écoles élé- mentaires et onze écoles maternelles. Les enfants sont- ils trop nombreux par classe ? Pas vraiment. Depuis le dédou- blement des classes de grande section de maternelle, de C.P. et de C.E. 1, ils sont quatorze élèves en moyenne dans ces classes. Pour les autres niveaux, l’académie n’a pas pu nous fournir de chiffres. La Ville de Besançon émet le désir de créer une nouvelle école

immédiate promet la Fédération régionale

le représentant de la ville. Un dossier de demande de financement a également été présenté à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (A.N.R.U.) lequel n’a, pour le moment, pas donné de réponse. “Et si ce n’est pas une construction, ce sera des réno- vations” émet Yannick Poujet. Comme le rappelle la maire Anne Vignot, il faudrait l’équi- valent de trois mandats et demi (avec la politique actuelle menée, c’est-à-dire un inves- tissement de 10 millions d’eu- ros par an dans la rénovation des écoles) pour combler le retard pris par le passé. n E.Ch.

dans le quartier. Ce n’est qu’un projet tient à rappeler Yannick Poujet, adjoint au quartier, qui ne veut pas créer de faux espoirs. “On sait que nous dis- posons ici de grands ensembles, d’écoles qui ressemblent davan- tage à des petits collèges. On aimerait rééquilibrer tout cela, mais encore une fois, ce ne sont que des pistes de réflexion” dit l’élu. Une mission est actuellement lancée par la ville de Besançon pour analyser les besoins dans le cadre d’une assistance à maîtrise d’ouvrage (en cours de recrutement). “On doit faire un bilan entre les besoins du quartier de Planoise et celui des Hauts-du-Chazal” détaille

des T.P. Des formations “en continu” permettent également le développement

de compétences. Plus de renseignements au 03 80 41 93 21. Enfance

Dans le cadre de la Journée européenne de protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, l’association Coccinelle, de soutien à la parentalité organise à la Maison de Velotte à Besançon une série de rencontres jusqu’au 28 novembre. Plus d’informations sur : asso.coccinelle@gmail.com ou au 06 43 22 02 96.

2 528 élèves sont inscrits dans les écoles élémentaires et maternelles de Planoise, soit 30 % des effectifs bisontins.

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La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021

SPECTACLE

Championnat du monde

G uidée depuis toute jeune par sa passion du théâtre, “Audrishka” (N.D.L.R. : de son nom de scène) entend bien percer dans le milieu. À 27 ans, elle s’est fixée comme objectif de sortir de l’anonymat. Un défi d’apparence compliqué tant il y a déjà pléthore de propositions,mais qu’elle est pourtant en passe de relever, après avoir décroché son billet pourHollywood avec le projet “Révélation des etoiles”. La Bison- tine participera ainsi en juillet prochain au Championnat mon- dial des arts du spectacle (W.C.O.P.A.). Initialement prévue en novembre cette année, cette compétition réunira plus de 1 500 artistes de 60 pays, autour du chant, de la danse, du théâtre, du mannequinat, de la magie… “Ce sera l’occasion de décrocher une bourse ou un contrat, et de gagner en visibilité auprès des grandes compagnies qui seront présentes (Cirque du Soleil, Universal, Élite…)” Pour en arriver là,Audrey n’a pas ménagé ses efforts. Il lui a d’abord fallu troquer sa capitale comtoise contre une autre capitale. “Paris est un peu le nid artistique en France. J’y suis montée pour trou- ver plus de débouchés.” Après des boulots à droite et à gauche, elle décide de suivre une formation professionnelle sur trois ans au Centre des arts de la scène. “C’est l’école la plus complète sur le chant,

De Besançon à Hollywood, Audrey Voegtlin poursuit son rêve Médaillée de bronze l’été dernier à Cannes au championnat des arts du spectacle, la jeune artiste bisontine s’envolera bientôt pour les États-Unis pour représenter la France.

la danse et le théâtre.” Une expé- rience qui n’est pas sans lui rap- peler ses anciens stages auCentre dramatique national de Besançon et ses cours en option théâtre au lycée Ledoux. Elle écrit parallè- lement des spectacles et monte sa compagnie “Karakol” “avec l’idée de pouvoir en vivre et de monter des projets.” Depuis peu, elle s’est également lancée dans le stand-up et écume les cafés-théâtres parisiens. “J’aime beaucoup les artistes comiques, qui jouent avec leurs mimiques comme Louis de Funès ou Jim Carrey.” Remarquée lors de la finale à Cannes, après avoir passé les castings de sélection, elle représentera la France avec une vingtaine d’autres élus. “Des coachs nous aident à nous former pour le jour J. Sur place, nous aurons une minute pour convain- cre.” Audrey, elle, a décidé de concourir en théâtre et en chant.Unmélange de genres qu’elle aimerait appli- quer plus tard dans ses propres spectacles. Elle a lancé, en atten- dant, une cagnotte Leetchi pour financer les frais de participation restant à sa charge (hôtel, billets d’avion...). n S.G. Audrey espère donner un coup d’accélérateur à sa carrière (photos Céline G.).

Audrey (2 ème en partant de la droite) lors de la finale à Cannes.

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