La Presse Bisontine 234 - Décembre 2021
2 Retour sur info - Besançon “On raffole des herbes folles en ville”
La Presse Bisontine n°234 - Décembre 2021
Le château d’eau, chronique d’une démolition annoncée
L a deuxième phase de l’éco-quartier Vauban - qui n’a pour le moment que le nom - est en cours de construction. Le 20 novembre, des membres du mou- vement Extinction Rébellion ont mené une action pour dénoncer la bétonisation du quartier en accrochant à une grue de chan-
E n réaction aux nombreux Bisontins scandalisés par la nouvelle politique dite de “ges- tion différenciée” prônée par la Ville de Besançon pour ses espaces verts, la Fédération France Nature envi- ronnement du Doubs (F.N.E. 25) se réjouit au contraire de voir les herbes folles pousser librement dans la ville. Ses responsables s’en expliquent : “Omniprésentes, d’une vitalité pro- digieuse, les plantes sauvages indi- gènes se développent sans inter- vention humaine dans des habitats très divers. Elles se distinguent aussi des plantes cultivées par leur haut degré d’adaptation aux conditions environnementales les plus chan- geantes. La grande résilience de ces organismes vivants se manifeste tout particulièrement dans un contexte
tier cette affiche : “Sous le béton, la rage.” Alors que la deuxième phase de construc- tion de cet espace - qui doit potentiellement accueillir 800 logements - se poursuit, le château d’eau érigé là en même temps que les anciennes casernesmilitaires (démo- lies) sera lui aussi déconstruit. En 2016, la
urbain. Ces herbes qu’on dit communément “mauvaises” ou “folles” sont en géné- ral pleines de ressources” défend F.N.E. 25. Elles hébergent en effet selon eux toute une petite faune, qui y trouve gîte, protection et nour- riture. “Si les couverts végétaux sont suffisamment étendus et proches, cette faune peut se déplacer sans risques dans toute sorte de micro- cosmes et se reproduire en conser- vant une bonne diversité génétique. Les plus connus de cette faune sont les insectes pollinisateurs qui per- mettent aux plantes de se multiplier et s’en nourrissent en retour” argu- mente la Fédération. Ils vont plus loin dans la justification : “La ville, sous pression continue de l’urbani- sation fragmentant le milieu naturel, ne doit pas devenir une bulleminérale aseptisée et stérile, dans laquelle le sauvage serait totalement exclu. Aux humains de se pencher sur ces petites herbes, de se rendre compte de leur utilité et de les accepter même si cela ne fait, soi-disant, “pas propre” car, au final, nous dépendons d’elles. Elles atténuent les poussées de chaleur en ville, de moins en moins supportables à cause du réchauffement climatique. Fleuries, elles embellissent l’espace, par un foisonnement de couleurs auquel s’ajoutent celles des insectes, papillons et autres, qu’elles attirent ainsi que celles des oiseaux venant picorer leurs graines.” La mairie de Besançon a décidé de ménager ces herbes. “Nous en sommes ravis !” termine F.N.E. 25, voix dissonante au milieu du tumulte des critiques reçues depuis le prin- temps par la municipalité Vignot. Un peu d’air pour la maire ! ■
Le château d’eau de l’ex-site militaire Vauban sera démoli.
Ville de Besançon avait souhaité lancer un concours pour proposer à des investisseurs de valoriser cet espace. Une candidature avait été retenue pour un prix de vente de 40 000 euros. Sauf que le candidat s’est retiré. Pendant ce temps, le bâtiment du château d’eau a été très largement altéré par les caprices du temps. La ville avait tenté de relancer d’autres candidats, sans succès. La démolition est actée. ■
L’action d’Extinction Rébellion du 20 novem- bre.
La grande famille rassemblée en souvenir de Paulette Guinchard
avait fait sienne cette phrase de Mariama Bâ, femme de let- tres sénégalaise : “Mon cœur est en fête chaque fois qu’une femme sort de l’ombre.” Huit mois après son décès, Paulette Guinchard est encore sous la lumière. ■
L ionel Jospin était sans doute la guest-star de cette journée d’hom- mage à Paulette Guin- chard décédée en mars dernier, mais c’est Marie-Guite Dufay qui a rendu le plus bel hommage à son amie, l’ancienne secrétaire d’État aux personnes âgées qui a choisi sa fin de vie en Suisse. Le Kursaal était quasiment plein le 13 novembre dernier. Per- sonnalités socialistes, ex-socia- listes, et plus largement de gauche et encore plus large- ment de toute la société civile sont venues rendre l’hommage que Paulette Guinchard n’avait pas pu recevoir lors de ses obsèques il y a huit mois, la
faute au Covid. “Nous ne sommes pas là pour pleurer sa mort, mais pour célébrer sa vie” a noté Daniel Boucon, l’ex- directeur du C.D.N., en préam- bule. Marie-Guite Dufay, la pré- sidente de Région a donc retracé le parcours de la jeune fille de Reugney, de ses débuts professionnels dans les années soixante-dix à la librairie Cam- ponovo où face aux injustices salariales elle était à l’initiative de la création d’une section syndicale C.F.D.T., avant qu’elle intègre comme infirmière en psychiatrie l’hôpital de Novillars. Puis élue bisontine, députée et ministre du gouvernement Jos- pin. Celle qui avait devancé la
loi sur le non-cumul des man- dats et fait clairement avancer la cause de la parité en politique
Les herbes folles dans les parcs et jardins de la ville continuent à susciter la polémique (photo archive L.P.B.).
Retrouvailles entre ex-amis socialistes : Lionel Jospin (à droite), Jean-Louis Fousseret et Claude Jeannerot.
Éditorial Sérénité
s’empêcher de penser que la politique avait une autre noblesse il y a vingt-cinq ans. On ne pataugeait pas à l’époque dans le marigot des réseaux sociaux et, peut-être n’est-ce qu’une impression biaisée par une certaine nostalgie, les débats étaient d’une tout autre hauteur de vue. L’actualité de cette fin d’année rappelle également la mémoire d’un autre homme qui savait porter le fer de la contradiction avec élégance et engager un vrai débat avec ses opposants politiques de l’époque, c’est Michel Jacque- min. LeMusée des beaux-arts de Besançon expose en cemoment une partie de la grande collection d’estampes et de dessins dont sa veuve a récemment fait don à la Ville. Homme politique, il était aussi esthète et patiemment, discrètement, loin du tumulte de la politique, il s’adonnait à cette passion nourricière qu’ont les amateurs d’art. Le personnel politique d’aujourd’hui gagnerait sans doute en sérénité à s’inspirer de cet esthétisme. ■ Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
de réfléchir, et a dû faire un “contre-com- muniqué de presse” le surlendemain pour s’excuser d’avoir envoyé le premier, ayant appris entre-temps la cause de l’absence de la première magistrate… On frise le ridicule. La sérénité semble avoir défini- tivement quitté le débat politique bisontin. On peut aussi s’interroger sur cette initiative prise par la liste d’opposition Besançon Maintenant dirigée par Ludovic Fagaut qui organisait ce mardi 23 novembre au Kursaal une réunion publique intitulée “Besançon villemoyenne, déclin ou rebond ?” Outre le fait que la réponse soit certainement dans la question aux yeux de l’opposition, on est en droit de se demander quel est le vrai but de ce genre d’initiative sinon de tenter, le lendemain, de créer un petit buzz fugace et de continuer à faire répéter à l’envi (même si c’est en partie vrai) que Besançon décline. Après avoir assisté le 13 novembre dernier à l’émouvant hommage rendu à Paulette Guinchard, on ne peut
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception : Alexandra Tattu, Noémie Rognon. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr
É pargnez-nous, s’il vous plaît les élus bisontins, des articles inutiles et des débats stériles ! Dernier exemple en date : la fausse polémique sur l’ab- sence d’Anne Vignot aux dernières célé- brations du 11-Novembre et à l’hommage rendu à Paulette Guinchard. La gent poli- tique masculine a crié au crime de lèse- démocratie alors que lamaire de Besançon s’était absentée pour une cause on ne peut plus naturelle et prioritaire, mais pas aux yeux de tous : la naissance d’un petit-enfant. Son absence est donc passée sous les fourches caudines de certains caciques de l’opposition qui se sont émus de ces absences, usant tous d’un vocabulaire presquemartial pour dénoncer l’attitude deM me Vignot. Le comble du ridicule a été atteint par le fédé- raliste Jean-PhilippeAllenbach qui dégaine les communiqués de presse avant même
équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod.
Crédits photos : La Presse Bisontine, A.G.F., Collection Jacquemin, Diatonic, B. Jeanningros, Orchestre philharmonique, A. Pétri, P.-E. Saillard, B. Salmanski, S.N.C.F. Voyageurs, J.-P. Tupin. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2021 Commission paritaire : 0225 D 80130
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