La Presse Bisontine 233 - Novembre 2021
10 Besançon
La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021
PLANOISE Nouveau chantier 13 millions d’euros investis dans une cantine et un internat Les lycées Victor Hugo et Tristan Bernard à Besançon disposeront bientôt d’un service commun de
(De gauche à droite) Jean Broyer, proviseur du Lycée Victor Hugo, Océane Charret-Godard, pour la Région et Yannick Poujet, pour la Ville de Besançon, au moment de la pose de la première pierre.
L e service de restauration du lycée Victor Hugo nécessitait une rénovation. Celui de Tristan Bernard se montrait vétuste. La Région, propriétaire de l’ensemble du patrimoine immobilier des lycées, restauration. Le nouveau bâtiment doit être livré pour la rentrée 2023.
accordée aux lycées en 2021 (dont 86,3 millions d’euros dédiés aux travaux). Pour les anciens élèves de ses deux sites, venus saluer en petit nombre l’arrivée de ce futur équi- pement, c’est une page qui se tourne. C’est pourquoi ils ont tenu à déposer dans son mur naissant un parchemin. Comme un passage de témoin aux futurs arrivants.Le nouveau bâtiment sortira de terre d’ici un an avec l’intervention d’une vingtaine d’entreprises
pour servir 1 400 repas le midi” , précise l’architecte, qui a bien sûr inscrit l’ensemble dans une démarche environnementale (iso- lation thermique, récupération des eaux pluviales, pose de pan- neaux photovoltaïque…). L’in- ternat, aménagé à l’étage, com- prendra, lui, 94 lits (avec deux unités à 12 chambres). Il regrou- pera également un foyer et des salles d’études. En plus d’apporter “un environ- nement adapté, contribuant à la réussite des élèves” , cette opéra- tion participe “à l’élaboration d’une nouvelle image du quartier ” pour le proviseur du lycéeVictor Hugo, Jean Broyer. Reste à dis- cuter avec la Région de l’utilisa- tion des espaces libérés dans les lycées, “mais nous avons déjà pas mal d’idées” , assure le chef d’établissement. n S.G.
a donc décidé de les remplacer. Dans un souci d’optimisation et pour offrir unemeilleure qualité de service aux élèves et au per- sonnel, les deux anciennes can- tines seront ainsi réunies dans un bâtiment neuf sur le site du lycée Victor Hugo. La nouvelle construction comprendra égale- ment la création d’un internat pour le lycée Tristan Bernard. “Ce projet est celui de l’intelligence collective” , a fait remarquer Océane Charret-Godard, vice- présidente de laRégion en charge des lycées, aumoment de la pose de la première pierre le 14 octobre dernier. “C’est un exemple de coo- pération, d’ancrage dans un quar- tier et surtout de mutualisation des énergies.” Le budget de 13,24 millions d’euros mobilisé dans l’opération, intégrera l’en- veloppe des 187millions d’euros
Au moment du dépôt du parchemin
par les élèves.
locales. Il s’étendra sur 1 880 m 2 . L’es- pace de restaura- tion se composera de deux salles à manger d’une capacité de 300 places chacune. “Il sera dimensionné
Contribuer à la réussite des élèves.
Le futur bâtiment vu depuis la cour.
JUSTICE
Depuis plus de quatre ans Les investigations se poursuivent autour du Docteur Péchier
Soupçonné d’avoir commis une série d’empoisonnements et fait des victimes, l’anesthésiste de Besançon a tenté de mettre fin à ses jours. Mais le procureur veut aller au bout des investigations.
L e 30 septembre dernier, Frédéric Péchier, le médecin anesthésiste bisontin mis en examen pour empoisonnements, a tenté de mettre fin à ses jours en se défenestrant du domicile de ses parents dans la région de Poitiers, où il réside actuel- lement. Fortement alcoolisé selon les dires du procureur de la République, il a fait une chute de 3,75 mde hauteur. “En disant à sa mère qu’il n’en pouvait plus, il s’est laissé tomber dans le vide” résume Étienne Manteaux, le procu- reur de la République de Besançon. Polytraumatisé par cette chute, le pra- ticien n’était plus en danger de mort à l’heure où nous écrivions ces lignes. Quelques jours auparavant, il avait écrit ce mot à ses proches : “Je veux que cette vie s’arrête, je veux mourir innocent.” Épuisé de ne pas voir avancer assez vite les investigations selon ses proches, le Dr Péchier en est arrivé à ce geste ultime. Le praticien doit répondre depuis qua- tre ans de 24 cas d’empoisonnement non élucidés alors qu’il était praticien à la clinique Saint-Vincent de Besançon et à la Polyclinique de Franche-Comté. Tout a démarré le 7 février 2017 avec une information judiciaire ouverte par
Manteaux. Contestés par la défense, ces cas ont fait l’objet d’une contre-expertise dont les résultats ont été communiqués en octobre 2020. “Après 22mois de travaux, les magistrats instructeurs ont estimé que cette contre-expertise était pour le moins lapidaire” ajoute le procureur de la République. Tellement lacunaire qu’elle se révélera tout bonnement inexploitable… D’où une nouvelle décision de saisir d’autres experts dont les conclusions ne sont pas attendues avant “le milieu de l’année 2022.” “Je mesure la parti- culière longueur du temps judiciaire, concède Étienne Manteaux, mais cette affaire est d’une telle complexité qu’il est impératif de prendre toutes les pré- cautions nécessaires. L’activité judiciaire autour de cette affaire n’est pas à l’arrêt comme a pu l’affirmer la défense, elle se poursuit. Et face à un tel feu nourri de requêtes en nullité émanant de la défense, on est sans doute moins légitime à se plaindre de la lenteur de la justice” tacle le procureur à l’endroit des défen- seurs du praticien. Dernier rebondissement dans cette enquête au long cours : l’ouverture d’une troisième procédure en novem-
le Parquet de Besançon suite au constat fait par des expertises sur les poches de soluté de la clinique dont certaines contenaient cent fois la dose mortelle de potassium. Ces premières investigations avaient abouti à la mise en examen de l’anes- thésiste bisontin pour le décès de 7 patients, la plupart d’entre eux en bonne santé avant l’acte et hospitalisés pour une intervention chirurgicale bénigne. Une autre enquête avait démarré en mars 2018 suite à la com-
munication par la cli- nique Saint-Vincent de dizaines d’autres cas suspects. “Des ana- lyses ont été faites sur quatre corps exhumés, les seuls qui n’avaient pas été crématisés et 17 autres cas haute- ment suspects ont été identifiés, portant à 24 le nombre de cas. Une deuxième mise en exa- men a été décidée le 16 mai 2019 pour ces 17 nouveaux cas d’em- poisonnements sup- posé” rappelle Étienne
“S’il n’y a pas assez
d’éléments, un non-lieu interviendra.”
Le procureur de la République de Besançon informe qu’un 25 ème cas suspect a été identifié, suite à l’exhumation d’une autre victime.
bre 2020 pour un 25 ème cas suspect suite à l’exhumation d’un nouveau corps. Étienne Manteaux est clair : les investigations iront à leur terme, quoi qu’il arrive. “C’est sur la seule base de cette contre-expertise approfondie que M. Péchier pourra être réinterrogé. S’il n’y a pas assez d’éléments, un non-lieu
interviendra. Mais il faudra que M. Péchier et ses proches fassent encore preuve de patience. Les investigations judiciaires se poursuivront jusqu’à leur terme, jusqu’à la manifestation de la vérité. J’en prends l’engagement” assure le magistrat bisontin. n J.-F.H.
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