La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021

Économie 37

La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021

CHAPRAIS

Inauguré en septembre Le projet d’habitat participatif est (enfin) sorti de terre

Quelques habitants, réunis autour du Café des Pratiques, s’apprêtent à emménager ensemble sur le terrain attenant à l’école maternelle des Chaprais. Ce sera le premier habitat participatif en auto-promotion de cette ampleur en région.

L’ attente aura été longue, mais assez raisonnable au regard de la mise en place habituelle de ce type d’habitat qui demande en général 10 ans. Rappelez-vous : tout a commencé en 2013, lorsque des adhé- rents du Café des Pratiques demandent la mise à disposition d’un terrain en friche, situé dans l’arrière-cour de l’école des Chaprais, pour le transformer en jardin partagé. “L’idée était de l’ouvrir sur le quartier, en proposant diverses animations. Puis, nous avons appris que la Ville de Besançon souhaitait vendre le terrain en vue d’un projet immobilier, et on s’est dit pourquoi pas nous ?” , explique Carole Demouge, l’une des investisseuses et future habitante. Cela croisait au même moment des besoins de logement chez certains. Il n’en fallait pas plus pour que la petite graine d’ “un lieu hospitalier et collectif” soit semée dans les esprits. Ne restait plus alors qu’à la faire pousser. Une réunion publique permettra de fédérer un petit groupe d’intéressés et lancera les premières études de faisabilité. Sur le papier, le principe est simple : chacun dispose de son propre appar- tement comme dans un immeuble ordi- naire, et se partage des espaces com-

muns tels que le jardin ou une buan- derie. Or, il leur aura fallu, au final, pas moins de 250 réunions, 6 projets et 2 permis de construire pour arriver à le concrétiser. Car à la faisabilité technique s’ajoutait le problème de l’in- vestissement. “Les premiers projets qui intégraient le Café des Pratiques en rez-de-chaussée et des logements sociaux étaient intenables financièrement” , résume Bastien, engagé de la première heure.

Trois des porteurs du projet devant

Leur futur habitat collectif (dont le budget global atteint 1,8million d’euros) a été d’autant plus difficile à monter qu’il s’est fait en totale auto-promotion. Les 12 sociétaires investis iro- nisent aujourd’hui sur “les compétences qu’ils ont dû développer en matière notariée, urbanistique, comptable ou de maîtrise d’ouvrage…” Et ils sont conscients que l’aventure aurait pu vite s’arrêter si Susan, l’une des futures habitantes, n’avait pas apporté le financement qu’il manquait. Cette

Une salle commune dédiée aux activités nature.

leur futur logement, rebaptisé

“Habiter Près du Platane”.

musicienne aux origines américaines a joué le rôle de déclencheur et permis de maintenir la création d’une salle commune et d’une chambre d’amis. “Baptisée “L’arrosoir de Susan”, cette salle servira à des activités nature et gourmande en lien avec le jardin par- tagé, et sera sous la gestion de l’Arête” ,

démarrés en février 2019, sont aujourd’hui bientôt achevés. Tous devraient emménager en décembre, dans un mélange d’excitation et d’in- quiétude sur leur capacité cette fois à vivre ensemble. “Mais après tout ce qu’on a vécu, cela paraît simple !” n S.G.

précise Carole Demouge. Le reste du bâtiment regroupe neuf appartements privés, avec des coursives généreuses toujours dans l’esprit du partage et une buanderie qui servira donc à tous. Une petite bande du jardin partagé est également laissée à dispo- sition des habitants. Les travaux,

EN BREF

RIOZ

Deux nouveaux lotissements De plus en plus de Bisontins attirés par le pays riolais La mise en 2 x 2 voies de la R.N. 57 à l’entrée nord

Fournitures Fin août, l’association Besançon Maintenant s’est rendue au siège du Secours Populaire Français de Besançon pour y déposer les fournitures scolaires collectées par ses bénévoles durant l’été. Au total, plusieurs centaines de cartables, trousses, crayons, règles et cahiers que le Secours Populaire Français a rapidement redistribué aux enfants les plus Afin d’améliorer son accessibilité à tous les publics, la Citadelle a mis en place un parcours audio décrit à destination des personnes en situation de handicap visuel. Ce parcours de découverte du monument est disponible sur l’application numérique MaCitadelle. Exposition Le Lions Club Besançon- Cité Besançon-Lumière prépare sa 29ème exposition de peintures et sculptures. Rendez-vous au Kursaal de Besançon les 23 et 24 octobre prochains. Un concours de copistes- interprètes est également organisé le samedi après- midi, avec un travail en direct devant les visiteurs. Plus d’infos sur www. lionsclubbesanconcite.org démunis. Citadelle

de Besançon a permis de fluidifier la circulation, mais aussi d’accélérer le phénomène de périurba- nisation du côté de Rioz où les demandes de permis de construire sont nombreuses.

L’ attractivité de Rioz et des communes alentour (Voray-sur-l’Ognon, Bussières, Étuz…) va crescendo, mais cela n’a rien de nouveau. “On connaît une belle dynamique depuis dix ans, avec une grosse accélération ces cinq dernières années” , estime Nadine Wantz, maire de cette petite ville de Haute-Saône et présidente de la communauté de communes du pays riolais. Si l’aménagement de la R.N. 57 a bien sûr eu un effet d’entraî- nement, elle n’est pas la seule en cause. L’élue n’observe d’ailleurs pas spécialement plus de demandes ces derniers mois, après la mise en service côté haut-saônois du dernier tronçon entre They-en- Sorans et Rioz. “Il y a davantage eu un effet d’anticipation. Les gens sont venus d’installer ici en prévision de ces aménage- ments routiers, sans attendre

qu’ils soient effectivement réa- lisés.” Il a fallu, en outre, atten- dre un moment du côté du Doubs pour que la 2 x 2 voies entre l’A 36 et l’échangeur de la gareT.G.V. soit opérationnelle (ouverte fin 2020 alors que les travaux avaient débuté en 2016). Mais qu’importe, les navettes quotidiennes des actifs en direction de Besançon se trouvent aujourd’hui facilitées. Rendant

Le doublement de la R.N. 57 est un atout pour Rioz.

encore plus attractif ce sec- teur riolais. “Nous sommes vrai- ment le terri- toire périur- bain par excellence, avec tous les services dédiés (crèches, piscines et gymnases com- munautaires,

“Un territoire périurbain par excellence.”

ments, portés par des aména- geurs privés, se concrétisent d’ailleurs en ce moment à Rioz. “L’un, qui compte 25 parcelles, est en construction et l’autre de 53 parcelles devrait voir les pre- miers travaux en début d’année prochaine.” D’autres projets sont également menés sur les communes alen- tour. n S.G.

couples. Ils s’installent d’abord dans les logements collectifs sociaux, puis évoluent dans leur projet de vie et construisent” , note la maire, qui n’a pas d’in- quiétude sur l’avenir. Le plan local d’urbanisme intercommu- nal (en cours d’élaboration) intè- gre encore 145 hectares de zones à construire sur les 33 com- munes, dans les 10 à 15 ans à venir. Deux projets de lotisse-

collège, ligne de bus, covoitu- rage…) et plus de 40 profession- nels de santé” , précise Nadine Wantz. La qualité de vie trouvée ici attire de plus en plus de Bisontins, en quête de maisons ou de terrains à bâtir. Les prix modérés du foncier (entre 80 et 85 euros le m 2 ) jouent évi- demment en faveur du terri- toire. “On voit aussi venir des jeunes