La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021

La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021 34 Le Grand Besançon COMMUNES Insolite À la Belle Étoile, on se partage en cinq

Accolé à Châteaufarine et entouré de forêts, le lieu- dit la Belle Étoile se montre très prisé. Ses habitants et ses entreprises ont la particularité d’être rattachés non pas à une ou deux communes mais à cinq !

Le maire de Grandfontaine administre le côté droit (en se rendant sur

O n parle ici des “cinq branches de l’étoile”. Le découpage particulier de ce quartier, géré à la fois par Avanne-Aveney, Montfer- rand-le-Château, Besançon, Grandfontaine et Franois, amuse finalement plus qu’il n’agace. “Les employés communaux entre- tiennent chacun leur côté de voirie

et nous menons les projets de plus grande importance en concertation” , résume simple- ment Émile Bourgeois, le maire de Franois. Sa commune et celle de Grandfontaine sont les plus concernées. Les autres ne se par- tagent que de petits périmètres autour du rond-point en sortie de Besançon.

Besançon) et le maire

de Franois le côté gauche.

les Grandifontains au collège Voltaire à Planoise et les Fra- noisiens au collège de Pouilley- les-Vignes ! Ce qui donne lieu à divers arrêts de bus et transports scolaires “mais en général tout le monde s’y retrouve.” De son côté, l’ancienne école de la Belle Étoile (qui regroupait les enfants de trois communes jusqu’en 1983) sert aujourd’hui aux associations (comme le Babysontin après la boxe et les scouts), sans distinction d’ap- partenance. Bien sûr les effectifs, qui modulent l’ouverture ou la fermeture d’une classe, restent un objet d’attention par l’entre- mise des demandes de déroga- tion. “Mais tout cela est régle-

départementale empruntée à grande vitesse et pourtant limi- tée à 50 km/h. Pour la signalé- tique et le traçage, “on a égale- ment dû faire faire deux devis pour que chacun paye sa partie.” Les démarches se sont toujours ainsi faites de concert et profitent le plus souvent aux deux. À l’image des interventions de la gendarmerie, diligentées par l’un ou l’autre élu. “Ils ne font pas de distinction et contrôlent les deux côtés de la route.” Pour autant, ce ne sont pas les mêmes brigades qui s’en chargent. Fra- nois dépendant d’École-Valentin et Grandfontaine de Saint-Vit… Hasard du découpage comme pour la carte scolaire qui rattache

“Nous avons l’avantage de faire partie dumême comité de secteur à Grand Besançon Métropole (G.B.M.), ce qui facilite les échanges sur certains dossiers” , ajoute Henri Bermond, maire de Grandfontaine. Comme sur l’extinction de l’éclairage public : “Grandfontaine l’a mis en place sur sa commune depuis quelques années et attend que nous ayons modifié nos équipements à Fra- nois pour l’appliquer sur sa partie de la Belle Étoile” , précise Émile Bourgeois. Avant que la compétence voirie ne revienne à G.B.M., les deux communes réfléchissaient aussi ensemble à la sécurisation de la voie principale : une ancienne

menté. Il ne s’agit pas de vider l’école de Grandfontaine au profit de Franois et vice-versa.” Pour ne pas déconnecter, le quartier du reste de leur commune, des habitants sont également repré- sentés dans chacun de leur conseil municipal. Un nombre d’habitants qui est d’ailleurs en hausse avec deux nouveaux lotis- sements en construction (22 logements sur Franois et 12 à Grandfontaine). Pour asseoir leur qualité de vie, un projet de liaison douce est également à l’étude avec G.B.M., reliant celle venant de Château- farine au reste de la Belle Étoile. n S.G. Archives Exposition dédiée à un fonds photographique d’exception (fonds Marcel Duvernoy) à découvrir aux Archives départementales du Doubs à Besançon jusqu’au 15 avril prochain. Bisontin, musicien professionnel, Marcel Duvernoy fut aussi un photographe autodidacte de talent, qui exerça son art des années 1920 à la fin des années soixante. Archives départementales du Doubs, rue Marc-Bloch à Besançon. Entrée libre. Le lundi de 14 heures à 18 heures, du mardi au jeudi de 9 heures à 18 heures, le vendredi de 9 heures à 12 heures. S.O.S. Amitié S.O.S. Amitié Besançon Franche-Comté recrute. L’association a un besoin permanent d’écoutants bénévoles. Elle en assure la formation initiale. S.O.S. Amitié assure une écoute gratuite, anonyme, confidentielle, non directive et éthique, pour accueillir la parole de celles et ceux qui, à un moment de leur vie, traversent une période difficile. Prendre contact à sosamitiebesancon@ gmail.com ou sur le site : www.besancon. sosamitie.org EN BREF

Henri Bermond, Émile Bourgeois et une adjointe de Franois devant l’un des lotissements en construction.

RÉACTION Charles Piquard “Je souhaite que

les maires s’engagent en faveur de la vaccination”

Président de l’Association des maires ruraux du Doubs, le maire d’Osse livre son point de vue sur les problèmes que rencontrent les communes en cette période de rentrée qui s’ouvre sur fond de crise sanitaire et de difficultés financières.

L.P.B. : Beaucoup d’élus redoutent la baisse des dotations d’État dans un contexte où les petites communes sont confrontées à des difficultés financières. Qu’en est-il de la situation ? C.P. : Les dotations d’État versées aux communes ont baissé mais dans des proportions moindres que ce qu’on avait imaginé.Cette baisse est gérable pour l’instant à l’échelle d’une commune. Ce qui est dramatique en revanche pour nos communes rurales, c’est la baisse importante des recettes liées à l’exploitation forestière. L.P.B. : Les communes vont devoir faire des arbitrages budgétaires à long terme ? C.P. : Je pense que cette crise va imposer aux communes une nou- velle gestion afin de pallier ces difficultés sur le long terme. Sur le plan financier, il faudra serrer les boulons. Cette situation peut encourager les communes à se regrouper. Il n’y aura peut-être pas d’autre choix surtout pour

“Nombreux sont les maires à vouloir démissionner” déplore Charles Piquard, président de l’Association des maires ruraux du Doubs.

L a Presse Bisontine : En cette période de rentrée sur fond de crise sanitaire, avez-vous des recommandations à faire à vos concitoyens ? Charles Piquard : Il y en a deux : le port dumasque et la vaccination. Pour moi, la vaccination est la seule solution pour sortir de cette situation. Je suis pour, je fais campagne pour que les enfants, eux aussi, soient vac- cinés. Dans nos écoles, il y aura peut-être des enseignants qui y seront opposés. Nous ne pour- rons pas l’imposer. L.P.P. :Vous préparez votre assemblée générale qui a lieu en octobre. La vac- cination fera-t-elle partie des sujets

abordés ? C.P. : La crise sanitaire et la vac- cination font partie des sujets qui nous préoccupent. Person- nellement, je souhaite que les maires s’engagent en faveur de la vaccination et qu’ils l’encou- ragent comme je le fais. Encore une fois, il n’y a, àmon sens, que le vaccin pour sortir de cette crise.Dansma commune, comme partout enFrance, certaines per- sonnes ne veulent pas entendre parler de vaccination, ou n’ont pas envie de se faire vacciner. Les maires doivent tenir une même ligne sur ce point, pour sensibiliser leurs concitoyens à l’importance de se faire vacci- ner.

gérer de gros projets d’investis- sement comme les écoles par exemple. C’est malheureux, car on se bagarre en permanence pour maintenir nos services de proximité.Mais pour cela il nous faut des moyens que nous n’avons pas. L.P.B. : La suppression de la taxe d’ha- bitation n’arrange rien dans ce contexte ? C.P. : Tout tombe enmême temps. La taxe d’habitation est actuel- lement compensée,mais jusqu’à quand ?

regain d’intérêt pour les territoires ruraux. Peut-on parler d’un changement ou d’un nouvel équilibre entre la ville et la campagne ? C.P. : Il est évident que cette crise amis en avant la ruralité. Beau- coup de gens se rapprochent de nos villages, se renseignent pour y construire. Le problème est qu’il faut être capable d’apporter des services publics en parallèle de ce développement. Je pense en particulier au réseau de trans- port. Les gens s’installent à la campagne lorsqu’ils y trouvent ces services. Or, pour les déve- lopper, il faut de l’argent. n Propos recueillis par T.C.

L.P.B.. : La crise sanitaire a suscité un

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