La Presse Bisontine 232 - Octobre 2021
2 Retour sur info - Besançon La minorité n’a pas l’intention de se taire
La Presse Bisontine n°232 - Octobre 2021
T.G.B., la disparition d’un club
house et de certains courts. Licencié his- torique, André Spony interpelle Gilles Moretton en personne, le président de la Fédération française de tennis sur cette disparition d’un club qu’il impute à Jacky Terreau, le président de la Ligue. “J’avais cru comprendre que la défense des clubs était le moteur de la fédération. Quelle déconvenue de voir le désintérêt total pour la situation que nous vivons. 200 licenciés sont jetés à la rue, juge cet adhé- rent. Depuis 2003, le T.G.B. a versé près de 500 000 euros de loyer à la Ligue (pour l’occupation du site). Ces sommes ont très largement servi à assurer le finance- ment de l’équipement qui par ailleurs était également entretenu aux frais du club. Cela valait, je pense, un minimum de considération” souligne ce passionné de tennis qui a demandé à la F.F.T. de faire la lumière sur la procédure de mise en concurrence qui a conduit à la conclusion du contrat entre le prestataire privé et la Ligue. n
E n juin dernier, La Presse Bisontine s’est rendue sur les courts de tennis du complexe Jean-Waltefaugle à Thise. C’est ici qu’un match serré s’est engagé entre la Ligue de Franche-Comté de tennis et le Tennis Grand Besançon, club locataire des installations. Au centre des échanges : l’occupation du site. La
partie est terminée : depuis le 31 août, le club qui comptait 230 licenciés a stoppé ses activités. Le président a démissionné. Le jeu se poursuit avec le prestataire privé qui propose toujours des activités de ten- nis et de padel avec un prix de licence à la baisse. D’importants travaux sont enga- gés. Ils concernent la réfection du club-
E stimant que “Besançon ne prend pas la bonne trajectoire” , Ludovic Fagaut (L.R.) et son groupe Besançon Maintenant sont bien décidés à poursuivre leur action d’opposants en cette rentrée. Et ils l’ont fait savoir, mettant en avant leurs “118 propositions faites au conseil municipal et 66 à G.B.M., ainsi que les plus de 400 questions posées depuis le début du mandat, la plupart restées sans réponse” déplore le leader du principal groupe d’opposition. Avant même de parler du fond, c’est la forme de gouver- nance de la majorité qui dérange d’abord l’opposition. “La majorité emploie des méthodes déconcer- tantes, voire ahurissantes” estime M. Fagaut, citant en guise d’exemple “ce message Whatsapp reçu récem- ment de la conseillère en commu- nication de M me Vignot, nous deman-
dant d’accorder une subvention de 10 000 euros à une association que nous ne connaissions même pas !” Sur le fond, Besançon Maintenant soulève les critiques sur plusieurs dossiers : la propreté de la ville “et l’entretien épouvantable des espaces verts, notamment des cimetières”, et plus largement la végétalisation discutable de la ville. “Il y a une quin- zaine d’années, on comptait 250 000 fleurs dans Besançon, il n’y en a plus que 50 000 aujourd’hui” affirme l’opposition. Le deuxième sujet-phare de cette rentrée aux yeux de Besançon, c’est la sécurité, rodéos urbains et agres- sions ayant ponctué l’été bisontin. Sur ce point, le groupe a préparé 10 propositions pour améliorer la sécurité des Bisontins, notamment la création d’une brigade canine municipale. n
Le T.G.B., club historique, a disparu à Thise… mais pas les activités tennis désormais proposées par un privé.
Moitié moins de logements aux Vaîtes, l’école déplacée
L’ association le Jardin des Vaîtes qui lutte contre la bétonisation des Vaîtes y voit une mauvaise blague. Elle a prévu de manifester jeudi 30 sep- tembre devant le conseil municipal de Besançon pour dénoncer le “projet d’éco- quartier revisité” présenté ce jour-là aux 55 conseillers municipaux. Les élus, eux, louent le caractère participatif qui divise par deux le nombre de logements construits (600 contre 1 150), évite la bétonisation de 4,85 hectares et déplace la future école d’un terrain maraîcher à un autre de qualité agronomique moindre. Malgré tout, le nouveau projet d’écoquartier des Vaîtes présenté par la municipalité - et qui doit être validé le 30 septembre - n’obtient pas l’unanimité malgré les réu- nions nombreuses entre experts et citoyens. Rien d’illogique, c’est un consensus mou. Du côté d’un Bisontinmembre de la consul-
tation citoyenne, un sentiment d’inachevé qui prédomine : “Ce que je retiens, c’est que la Ville a préempté des terrains à des maraîchers par le passé pour les redonner à d’autres. Un gâchis” dit-il. Reconnaissons à cette municipalité un désir d’écoute : “C’est un projet amélioré qui intègre les questions liées au changement climatique et à la biodiversité (îlots de fraîcheur, jar- dins…). Ce choix permet de répondre au besoin d’habitat accessible à tous, de qua- lité (engagement sur la qualité environne- mentale) et diversifié, permettant l’accueil des familles, la mixité sociale” indique la maire de Besançon. Il lui faudra désormais convaincre les pro- moteurs de venir poser des permis de construire ici. Beaucoup sont échaudés par l’histoire passée. Nombreux savent que chaque permis sera attaqué. Quel est le coût pour la collectivité : il aurait été de
12,8 millions d’euros si le projet avait été purement abandonné. Il sera de 18 millions avec celui revisité, 9 millions avec l’initial. Quant au transfert du projet de future école vers l’arrêt de tram “Les Vaîtes”, il coûtera 9,5 millions contre 11,2 millions pour le projet initial. n La future école ne sera plus construite sur le terrain de deux maraîchères mais vers l’arrêt du tram. Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Car- taud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Alexandra Tattu, Noémie Rognon. Équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, 880R photography, E.R. F. Lallemand, E. Marin, Micropolis, Musée de la Résistance et de la Déportation, H. Rigolot, J.-C. Sexe. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Septembre 2021 Commission paritaire : 0225 D 80130
Ludovic Fagaut et les co-listiers de Besançon Maintenant occupent le terrain dès la rentrée.
Éditorial Déni
beaucoup plus largement que les seuls par- tisans d’extrême droite. Pourquoi ? Parce que les dirigeants actuels, qu’on raisonne au plan national ou local, n’apportent pas les réponses attendues sur les points précis de l’insécurité et du bien vivre ensemble. Comme l’écologie ne devrait pas être confis- quée par les partis de gauche, les questions d’insécurité devraient être sans tabou prises à bras-le-corps par les dirigeants, fussent- ils de gauche voire d’extrême gauche comme une partie de lamajorité bisontine actuelle. Nier les inquiétudes légitimes des riverains des Hauts de Saint-Claude, y laisser pros- pérer insidieusement les petites bandes mafieuses en se cachant les yeux derrière un voile de déni, c’est précisément cela qui fait le terreau fertile sur lequel poussent des théoriciens fumeux comme M. Zem- mour, c’est aussi pour ces raisons que le citoyen a dangereusement tourné le dos à la chose publique, laissant le débat aux mains d’habiles manipulateurs. n Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
rues vite reprises en main par ceux qui ont décidé d’en devenir les sombres gardiens. Évoquer cette question, ce n’est pas agiter les peurs, c’est voir la réalité en face. L’éluder, c’estmettre lapoussière sous le tapis et faire le lit, lentement, des théories extrémistes qui sont en train de prendre tout l’espace médiatique actuellement, à quelques mois de la présidentielle. Il n’est évidemment pas étonnant que dans ce contexte, laparole d’un Éric Zemmour ait tant de résonance auprès de l’opinion. S’il ne donne aucune solution concrète pour régler les problèmes de la France - on l’a vubiendépourvu face à Jean- Luc Mélenchon récemment -, s’il n’a aucun programme crédible pour redresser le pays et si son fonds de commerce obsessionnel est la lutte contre l’immigration,qu’elle soit clan- destine oumême légale,enfinsi lepolémiste- candidat n’aqu’uneboussole, celled’unpassé révoluetde l’âged’or fantasméd’uneancienne France soi-disant pure, il n’est évidemment pas étonnant que ses paroles interpellent
I ls n’en peuvent plus les riverains des HautsdeSaint-Claude,cequartier bison- tin situé à l’Est de la rue de Vesoul. Le phénomèneduredepuisplusieursannées et a franchi encore un cran cet été. Les rues des Torcols et des Grands-Bas notamment sont enproie àune insécurité grandissante : trafics de drogue, rodéos à scooter,menaces, intimidations, passages à tabac…Des habi- tants du quartier ont décidé de ne pas se taire et refusent de baisser l’échine devant les petites frappes qui pourrissent la vie de ce secteur autrefois réputé calme. Le parc de jeuxattenantestdevenule lieud’expression des paumés. Lamairie, et particulièrement Benoît Cypriani son élu à la sécurité, ne semblepas avoir pris lamesureduproblème. La police nationale quant à elle semble bien démunie, intervenant de temps à autre pour remettre unpeud’ordre,provisoire,dans ces
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